54. Petit Break


( Avertissement ‼️🥵 🔥)

Elle réapparait dans la forêt assise sous une pluie battante. Blanche leva la tête et laissa l'eau la rincer de toute son anxiété, avant que la fenêtre bleue ne signale sa présence.

Elle avait gagné deux points en sagesse et deux autres en intelligence. Le reste n'avait pas bougé. Ce qui l'intéressa en revanche fut la deuxième fenêtre qui s'afficha.

Dixième niveau : Donjon 1 joueur.
Objectif : Vous devez débarrasser le monde de la vermine. Liquider le chef des Gobelins.
Temps : Une heure après avoir franchi les portes du Donjon.
Récompense de mission : Une compétence spéciale et une normale. Déblocage du Don Unique. Déblocage du Titre.

Blanche trépigna d'impatience, enfin un aperçu de ses récompenses à venir ! Pourtant, elle savait qu'elle ne devait pas y aller tout de suite. Il ne fallut pas longtemps à Phénix pour apparaître. Il l'informa que c'était Rauõr qui l'avait sellé puisqu'elle était la première à arriver sur les lieux.

Je bosse dans un bar ! C'est l'heure à laquelle je me réveille d'habitude...

Blanche grinça des dents. Il n'allait pas s'y mettre lui aussi !

En arrivant à la caserne, quelle ne fut pas sa surprise de trouver Aaron dans l'entrée qui était en pleine contemplation devant ses écailles. La jeune femme, quant à elle, se perdit en le regardant. Il était de dos. Et quel dos ! Moulé dans un pull fin, elle pouvait tout à loisir l'observer. Sans compter sur ce qui se trouvait en bas, enfermé dans un pantalon cargo qui mettait en valeur ses très nombreux atouts.

- Salut, lança-t-elle en détournant le regard avec regret tout en se déchargeant.

Le joueur, campé sur ses deux pieds, ne tourna que sa tête et lui offrit un sublime sourire. Blanche qui l'avait rarement vu sourire ainsi ces derniers temps se sentit rougir. Elle prit alors le temps d'accrocher son manteau, lui tournant à son tour le dos.

Aaron n'avait pas chômé depuis son retour. Il avait accroché des portes manteaux à l'entrée, chacun avec son nom en lettres illuminées d'argent, faisant écho aux écailles.

- C'est magnifique, s'extasia la jeune femme.

Sauf qu'Aaron ne l'entendait pas de cette oreille. Il s'approcha d'elle et l'attrapa par-derrière, lui offrant un câlin du plus gênant.

- Salut, lui susurra-t-il d'un côté, c'est toi qui est magnifique.

Ce sentant irrémédiablement fondre, elle tourna la tête vers lui. Il n'attendit pas une seule seconde pour s'emparer de ses lèvres. Blanche se lâcha. Qu'est-ce qu'elle en avait envie ! Sa peau entière fut parcourue de frissons tant Aaron n'allait pas de main de morte. Il la pressa entièrement dans ses bras, chauds et puissants, l'électrisant au passage.

Leurs langues se taquinèrent l'une et l'autre, leurs yeux fermés profitant pleinement de leurs sensations.

Puis, elle se retourna, leurs corps avides de contact se pressèrent l'un contre l'autre. Le gémissement d'Aaron lui arracha un grognement et sans comprendre, ses mains se retrouvèrent à nouveau dans ses cheveux si soyeux. Déconnectée, ne pensant plus à rien, elle profita de l'instant présent jusqu'à ce que ses mains s'aventurèrent sous son débardeur par le bas.

Gémissante à son tour, elle se décolla à bout de souffle, les yeux écarquillés, elle regarda l'homme en face d'elle, complètement débraillé, les yeux entièrement noirs, le souffle coupé, le t-shirt à moitié remonté, les cheveux en pagaille. Punaise, ce qu'il était sexy !

Tout à coup, l'air chargé lui parut presque brûlant.

- Je... Douche, fut la seule chose qu'elle réussisse à dire avant de filer dans le couloir sans demander son reste.

- C'est une invitation ? Lança le guerrier, à peine remis de ses émotions.

Blanche secoua la tête, sauf que justement, elle allait perdre la sienne si ça continuait entre les deux personnalités de cet homme. Elle claqua la porte en espérant que le message était clair.

Waw, c'était chaud.

- T'es encore là, toi ? Maugréa la rousse. Tu devais pas aller bosser ?

Elle l'avait complètement oublié celui-là. Il ricana sous sa forme de chat avant de se volatiliser. Blanche se déshabilla et fonça sous l'eau chaude. Après avoir tué mille gobelins, la jeune femme savait qu'elle empestait la sueur.
Sans compter qu'elle ne devait plus ressembler à quelque chose. Et pourtant, il l'avait embrassée comme s'il allait la dévorer et qu'elle était la chose la plus désirable qu'il n'avait jamais vue.

Il lui fallut plus d'une demi-heure pour sortir de la salle de bain. Pour une fois, elle aurait presque préféré avoir de l'eau froide à disposition.

Elle avait essayé de gagner le plus de temps possible pour se faire vraiment jolie. Une pensée saugrenue l'avait également retenue un bon moment : si Aaron était là, c'était soit que Kiyan était encore plus fatigué qu'elle ne l'avait imaginé, ou bien qu'il s'était couché dans l'espoir de la voir. À moins que ce n'était un peu des deux...

Elle le retrouva aux fourneaux où il l'attendait en préparant un délicieux brunch, pour un régiment entier. Heureusement qu'ils avaient un frigo...

- J'ai dit à Argy que j'étais prête, s'il voulait dire aux autres qui j'étais. Avec ton accord bien sûr.

- Vraiment ? Lança Aaron, dont l'intonation montrait à quel point il était ravi. Quand ça ?

Blanche se serait donné des claques. Il n'était pas au courant qu'il avait loupé une semaine, bien entendu. Le temps ne passait pas de la même manière, il n'y avait rien en Outremonde pour compter les jours. Alors, elle le lui expliqua tout en l'accompagnant pour mettre la table.

- J'étais pas là ?

Vu la tête qu'il fit alors, cela lui semblait inconcevable, bien qu'il n'ait aucune raison de douter de la parole de Blanche. Il lui expliqua que depuis qu'il avait aménagé dans la caserne, jamais il n'avait manqué un rassemblement. Il venait même plus souvent. Ne voulant pas inquiéter la jeune femme, il changea de discussion.

- Est-ce que je peux te demander ce qui t'a décidé à révéler aux autres pour toi ?

Sa voix s'était faite de plus en plus douce vers la fin de sa question.

- Je sais pas trop, hésita-t-elle, en se grattant la joue de l'index, peut-être que je me fais à l'idée d'être maman. Tu sais, il m'appelle toujours comme ça quand nous sommes seuls, mais dès qu'il y a quelqu'un dans les parages, il s'éloigne sans même s'en rendre compte. Je crois que ç'a commencé à me déranger. Et puis, il y a toi aussi. C'est pas très juste...

- Je suis content que tu aies accepté, seulement, c'est probablement égoïste de ma part, mais j'aurais aimé avoir un quelconque impact plus que « c'est pas très juste ».

La jeune femme rougit face à son regard pétillant.

- Je... Désolée, mais j'ai passé plus de temps avec Argy qu'avec toi, continua-t-elle, avant de boire un peu de cidre.

- Mmmhh, ce n'est pas faux, peut-être qu'il faudrait remédier à ça, susurra-t-il. Que dis-tu de refaire chambre commune ?

La jeune femme s'étrangla et se détourna alors qu'elle avait très gracieusement avalé de travers.

- Dormir avec toi ? Dit-elle d'une toute petite voix.

- Si ça ne te dérange pas, bien sûr...

Blanche avait assuré que non. Du coup, le déjeuner, qui était en fait un dîner, se passa tranquillement. Aaron était aux anges, de bonne humeur, il était adorable. Tous les deux furent très conscients de se dévorer du regard, mais si Aaron ne tenta plus rien, elle non plus.

Pourtant, à la nuit tombée alors qu'ils n'étaient encore que tous les deux, elle commençait à stresser. Elle avait l'habitude de dormir avec quelqu'un, ceci dit. Entre Eva et Phénix, ça ne la dérangeait pas tant que ça. Au contraire, même. Mais seule avec Aaron dans un lit...

Elle n'était pas sûre que cela soit une bonne idée. Blanche savait qu'elle n'était pas du genre sage et voilà qu'elle faisait les cents pas dans sa chambre, se demandant quand elle aurait le courage de se diriger vers la pièce d'à côté. Si bien qu'elle ne vit pas Aaron qui la regardait du fond du couloir, amusé par son manège.

Elle finit par se rendre compte de sa présence et se figea en plein milieu de son mouvement. Sans un mot, avec un demi-sourire, l'homme lui tend sa main. Blanche n'hésita qu'un instant. Un contact physique avec Kiyan. Comment ne pas dire non ?

Aaron n'était pas un prix de consolation puisque techniquement, il s'agissait du même homme. Une pointe de scrupule l'envahit pourtant, lorsqu'elle posa sa main dans la sienne.

Cela ne dura pas longtemps, ceci dit, alors qu'il l'entraîna d'une main ferme dans sa chambre. Il referma la porte, lâcha Blanche et alla s'asseoir pour se déchausser. La jeune femme ne put s'empêcher de grimacer, nerveuse. Voilà que connaître tous ses souvenirs était une malédiction... Si elle était pleinement Neige, elle aurait déjà sauté le pas, pour ne pas dire autre chose.

Elle savait qu'il avait la possibilité de faire disparaître ses habits, mais au lieu de ça, il prenait du temps pour que Blanche puisse souffler. Comment ne pas craquer ?

Alors, elle s'assit à ses côtés et commença à défaire ses propres rangers.

- Je dors en sous-vêtements, est-ce que ça te dérange ? Demanda Aaron.

Blanche s'arrêta et souffla un « non ». Après tout, elle aussi dormait en sous-vêtements...

- Je peux éteindre la lumière tout de suite si tu préfères.

Elle se contenta de hocher la tête, n'osant pas le regarder dans les yeux. Alors qu'elle venait de poser ses chaussures à côté des siennes, sa paire de chaussettes ranger dans l'une des bottes.

Il ferma la lumière et même s'il faisait nuit noire, avec ses nouvelles capacités et un peu de temps, elle commençait à distinguer nettement ses contours. Avec lenteur, il retira son pull moulant, qu'il plia avant de le poser sur sa table de nuit. La jeune femme suivit chacun de ses mouvements alors qu'il retirait son pantalon avant qu'il ne rejoigne son pull.

- Neige ? Souffla-t-il.

Assise sur le lit, elle retira son débardeur, puis son pantalon. Elle les plia tous les deux, en rougissant. Elle se leva pour les poser au-dessus des siens. La jeune femme pouvait presque sentir son souffle sur sa peau, avant de se détourner et de se faufiler sous la couette.

Elle n'avait pas osé le regarder, lui qui n'avait pas bougé. La rousse s'allongea sur le côté, lui présentant son dos, heureuse qu'elle ait pensé à natter ses longs cheveux avant. Elle frissonna à cause de la couette fraîche, mais cela ne dura qu'un instant. Aaron, qui n'avait pas dit son dernier mot, se coucha à son tour. Sauf qu'il n'avait nullement l'attention de rester de son côté du lit.

Il s'approcha de la jeune femme qui avait carrément cessé de respirer, puis il colla à elle avant de refermer ses bras sur sa taille. Il en soupira de bien-être. Blanche qui avait froid une seconde plus tôt avait dorénavant chaud, très chaud, alors qu'elle sentait tous les muscles et la peau douce de Kiyan sur la sienne.

Ses jambes touchèrent les siennes, le temps de se positionner avant de les enlacer. Mais cela ne la gêna pas autant que le souffle chaud de l'homme dans son cou tandis qu'il posa ses lèvres sur sa nuque. La jeune femme ne put s'empêcher de frissonner.

Puis, elle piqua un fard lorsqu'elle se rendit compte qu'elle était trempée, alors qu'elle serrait ses cuisses.

Elle sentit alors les lèvres d'Aaron sur sa peau former un délicieux sourire avant d'embrasser doucement son épaule, comme s'il savait. Puis, se repositionnant, il lui souhaita une bonne nuit.

- Bonne nuit, murmura-t-elle. En rajoutant « Professeur » dans son esprit, rien que pour elle.

Quel chanceux...

La voix de Fenrir, jaloux, la fit sourire. Depuis quand n'avait-elle plus d'animosité envers lui ? Bah, Aaron ne mit pas longtemps à s'endormir. Elle savait qu'il devait accumuler les deux fatigues, comme elle-même l'avait déjà expérimenté. Enfin détendue, elle ne tarda pas à le suivre.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top