Stats Acquises :

Force +1394
Agilité +1384
Rapidité +1304
Sagesse +1354
Intelligence +1394

Drainage-Niveau5
Vol-Niveau5
Carnage-Niveau5
Repos-Niveau5
Nage-Niveau4
Aura-Niveau5
Peur-Niveau5
CoeurNoir-Niveau5
Poison-Niveau4
Mensonges-Niveau2
Rossignol-Niveau1

Blanche sourit. Elle était en cours de mathématiques en train de vérifier ses compétences tout en écoutant ses camarades de classe d'un air distrait. La liste commençait à être longue ! Dire que le baratin de Roberto avait fait monter sa compétence de mensonge au niveau deux...

Blanche aimait bien cette dernière. À chaque fois qu'une personne lui mentait, elle était informée de la même manière que lorsqu'elle recevait une augmentation quelconque. Pour parfaire le tout, elle avait choisi « rossignol » une compétence qui lui permettait de mentir pendant un petit laps de temps sans que personne le sache. Son petit doigt lui disait qu'elle en aurait sûrement besoin.

- Miss blonde platine ? Elle a toujours pas compris qu'elle n'avait aucune chance ? Le jour où mon père s'intéressera de nouveau à une femme, il neigera en enfer, s'exclama Eva.

Blanche n'avait pas suivi la conversation, mais lorsqu'il était mention de Kiyan son radar se déclenchait tout seul. Phénix ronronna sur ses genoux. Personne n'avait vu le familier se faufiler dans la classe jusqu'à elle. Et personne n'avait fait attention à sa boule de poil qui avait la même couleur que sa jupe du jour.

Oh, mais il neige en enfer, plus de la cendre que des flocons, je l'admets, mais il neige bel et bien.

La jeune femme, dont on avait sollicité la présence à un déjeuner à midi en compagnie de Sean et de sa meilleure amie, avait fait un effort vestimentaire. Un pull rayé en marinière et une jupe toute simple, noire, longue et ample. Parfaite pour l'hiver. Non parce que sa robe crème, qui avait fini en lambeau en Outremonde, lui avait laissé un goût amer.

Elle s'était réveillée à l'aube et en avait profité pour clôturer son devoir. Depuis, ça allait mieux. Surtout qu'elle avait la confirmation de voir Kiyan grâce à son texto du matin qui lui donna rendez-vous à quinze heures devant l'entrée de l'Académie en lui souhaitant un bon jour.

Ce qui avait automatiquement suivi. Il suffisait pour qu'il lui souhaite un bon jour, pour que tout se passe obligatoirement bien. Ah la magie de l'amour !

Du coup, Blanche s'intéressa à la discussion.

- Qui est Miss Blonde platine ? Demanda-t-elle à une Eva qui semblait furieuse pour quelqu'un qui n'allait pas tarder à voir son mec.

- Mademoiselle Clint, chuchota Olivia avec des gros yeux.

- La prof de français, Arthur, la vue tourner autour du bureau de papa ce matin.

- Encore ? S'exclama Blanche.

- Comment ça « encore » ? S'écria Eva qui essayait de recopier la correction de l'exercice au tableau.

- Je l'ai vu hier matin au même endroit. Je t'avais dit que je cherchais Monsieur Ardachir pour ton invitation. À la place, je suis tombé sur elle.

- Ouais, bah, elle rêve, essaya de conclure Eva.

- Ça t'embête tant que ça si ton père retrouve quelqu'un ? Demanda Roberto, visiblement soûler.

Eva grogna et réfléchit une minute avant de répondre.

- Ce qui m'embête le plus, c'est que ça soit elle. Il mérite mieux.

Blanche n'eut pas besoin de la notification de « mensonges » pour savoir que c'en était un. Eva ne supportait pas l'idée que son père refasse sa vie avec une autre que sa mère. Pourtant, c'était ironique quand on savait qu'il n'avait jamais fait partie de la vie de celle-ci. Et un peu triste aussi, car elle savait que peu importe qui sortirait un jour avec son père, elle était sûre que sa meilleure amie le prendrait très mal. Blanche soupira, forfait oblige, et deux secondes plus tard, la sonnerie qui annonçait la fin des cours tinta.

Le mercredi après-midi, c'était quartier libre, si bien qu'avec la permission de leur tuteur, ils en avaient profité pour manger dehors. Et une fois n'est pas coutume, Blanche, sous les yeux surpris de sa meilleure amie et de son mec du moment, commanda de l'alcool.

Elle en avait bien besoin avec sa réflexion morose de la fin de matinée et de la possible rencontre avec son père biologique. Bien que la bouteille de vin blanc n'allait pas vraiment avec le burger qu'elle avait commandé.

Sean, le petit ami d'Eva, dont le nom ce prononçait « Shawn », le drakion qui lui avait fait passé la journée à aéré leur chambre et à changé les draps de son lit, avait amené son frère Will à déjeuner. Enfin, lui l'appelait ainsi, de son vrai prénom William et Wiwi pour les intimes.

Quand il arriva, il planta quelques secondes devant la jeune femme. Les yeux grand ouverts.

Le jeune homme habillé d'une longue jupe et d'une chemise en lin blanc, avait également un persing à l'arcade sourcilière et visiblement à la langue aussi. Son expression faciale qui se lisait comme un livre ouvert, soit celle de quelqu'un foutrement surpris, devint rouge. Aussi rouge que le sac à main pour homme en cuir qu'il portait.

Il s'empressa d'embrasser les deux joues de la jeune femme. Pressant ses lèvres sur sa peau, plutôt qu'un lointain salut formel.

Sean, suspicieux, regarda les deux jeunes gens. Mais William ne lâcha rien. Il fit semblant de ne pas la connaître. Mais il était moins bon comédien qu'Argy.

- Blanche, je te présente mon frère cadet, Will, frangin, je te présente la meilleure amie d'Eva, Blanche. Et accessoirement, la petit-fille de Winter, la princesse.

- Ravi ! S'exclama le jeune homme qui s'installa à côté d'elle. Appelle-moi Wiwi et si ça te dérange pas, je t'appellerai B.

- Avec plaisir !

Eva regarda son amie, limite sa sœur, avec beaucoup d'étonnement. Comment ça avec plaisir ? B ? Sérieux ? Cela ne lui ressemblait pas.

Blanche ne mit pas longtemps à comprendre que non seulement il était au courant de tout, mais qu'en plus, elle venait de se faire un nouvel ami pour la vie. Au grand dam d'Évanescence qui se sentait devenir taciturne. Presque jalouse. D'abord ce prince vampirique et maintenant son presque beau-frère ?

Il lui raconta qu'il était le frère cadet de Sean de quelques années, bien que son jumeau. Son grand frère avait été envoyé avec son père en Outremonde pour prendre la suite de leur famille et apprendre à se battre.

Apparemment, Sean et William Oswalds faisaient partis de la noblesse Drakonique. Et comme tout enfant issu de la « haute », un des enfants mâle avait pour obligation d'apprendre à se battre sous sa véritable forme. Celle d'un dragon. Difficile de le faire à Epsilon, où les accès au ciel étaient sacrement réglementés...

- Quant à moi, j'ai joué le garde du corps pour la cousine de ta mère, ici à Epsilon, ce qui fait que j'ai quelques siècles de moins que mon frère jumeau.

En effet, tout le monde magique du coin, savait qu'en Outremonde le temps passait plus lentement. Mais en revanche, elle ignorait que les quatre Tours du pays possédaient, en leur sein, un portail menant tout droit à ce monde magique.

Si Sean avait eu la permission spéciale d'y accéder, ce n'était pas le cas de Wiwi. Qui était resté seul, en Epsilon, avec sa mère, ayant tout le loisir de tomber sur une certaine personne. Blanche comprit immédiatement l'allusion. Le regard ne trompait pas. Il la connaissait d'un précédent voyage temporel et garderait son secret.

Contrairement à son jumeau, Wiwi était plein de vie, d'exubérance et absolument charmant. C'était presque dommage de le savoir gay pour la gent féminine. La rousse l'aurait bien échangé avec son frère qui aurait mieux convenu à sa meilleure amie.

Elle passa un excellent moment en leur compagnie, exprimant sa surprise par plusieurs questions sur ses « portails ». Blanche se réjouit que les siens habitaient dans un endroit hostile et reclus. Elle n'avait pas spécialement envie de tomber sur quelqu'un qu'elle connaissait et de jouer l'amnésique.

Les deux jeunes femmes apprirent plus qu'elles ne l'auraient espéré. Blanche échangea sans problème son numéro avec le blond. Le gars lui promit une virée entre filles.

Comprenant bien qu'il fallait qui lui raconte certaines choses...

Après le déjeuner et la bouteille de vin qu'elle avait bue à elle seule, plus celle qu'elle avait achetée à/et emportée dans son sac, elle rejoignit Kiyan, fraîche comme une rose, après une seconde douche.

D'après ce que la jeune femme avait retenu, son père exerçait un métier de nuit et ne se levait donc pas avant seize heures. Normal pour un stripteaseur. Ce qui ne la laissait pas loin d'une heure de trajet avec son professeur préféré. Elle n'aurait jamais cru que cette heure deviendrait une torture à elle seule.

Kiyan était sur son trente et un avec un magnifique costume trois pièces d'un marron chocolat et d'une veste en laine noire qui faisait ressortir ses yeux ainsi que les reflets de ses cheveux. Sans compter sur son odeur... Blanche, quant à elle, s'était fait aussi belle pour l'occasion. Elle avait été très excitée à l'idée d'être seule en compagnie de son « mari » en plus de celle de rencontrer son géniteur.

Elle avait donc opté pour un collant vert forêt, un short en soie noire taille haute et d'une blouse en vert pomme également en soie. Elle avait maquillé ses yeux d'un trait d'eye liner noir et d'un fard vert irisé pour souligner le bas de son œil. Avec sa tresse haute, sa petite veste en laine noire à carreau blanc, ses cuissardes noires et sa fine écharpe d'une blancheur immaculée, elle semblait tout droit sortie d'un magasine de mode.

- On t'as pas vu hier soir, l'accusa la jeune femme. Insomnie ?

Kiyan grogna. Le pire étant qu'il n'avait pas le moindre cerne.

- C'est de ta faute, murmura l'homme. 

- Pardon ? Demanda Blanche qui croyait avoir mal entendu.

- Rien, grogna Kiyan.

Il attendit un feu rouge pour se reprendre sans regarder Blanche. En fait, il avait l'air de l'éviter sciemment.

- Je ne voulais pas que mon alter-ego se permette plus de chose qu'il ne l'a déjà fait, s'expliqua-t-il, en se raclant la gorge.

Blanche piqua un fard. Depuis quand il était aussi direct ? Bien que cela ne la déplaisait pas, au contraire, elle passa le trajet à écouter la voix du mystérieux musicien pour calmer ses ardeurs. Entre Saphir et lui, elle en avait bien besoin. Au moins, grâce aux coups d'œils de Kiyan et les perturbations de son aura malgré son air toujours impassible, elle savait qu'elle n'était pas la seule à souffrir de cette situation.

Elle décela sa personnalité en entier, pour son plus grand plaisir. Le rose poudré exprimait sa douceur et son romantisme avec une pointe d'audace, l'ocre, signifiait sa prudence et son élégance de caractère. Le chocolat au lait, un mélange de passion, de désir et de mystère. Miam...

Il était si complexe, et pourtant si... Kiyan.

De plus, s'il avait aperçu sa nouvelle boucle d'oreille, il ne fit absolument aucun commentaire.

Il se gara sur le parking d'un club vide à cette heure, mais qui n'allait pas tarder à se remplir une fois la nuit tombée.

- Vraiment ? Murmura la jeune femme en regardant le nom du club.

In Cube.

- Disons que c'est plus une couverture bien que cela reste économiquement parlant une boutique qui marche.

- C'est un Night-Club ? Devina la rousse.

- À moitié. L'autre moitié est un Sex-Club, reprit Kiyan sur la réserve.

- Je suppose que tout le monde a besoin d'argent pour vivre, reprit la jeune femme en se penchant pour ouvrir la portière.

Mais Kiyan, l'en empêcha.

- Avant d'y aller... Il faut que je te dise comment j'ai trouvé ton père.

Le ton de l'homme était sans appel, la jeune femme, intriguée, suspendit son geste, se renfonça dans le siège et attendit.