42. Souvenirs Incandescents
(Avertissement ‼️ Chapitre 🔥)
- Dédicace spéciale à EmiiMaxx , j'espère qu'il te plaira ;)
***
Il s'avança et de sa main libre, il caressa de façon distraite les écailles, comme s'il n'était pas là, mais dans un souvenir. Ce qui était sans doute le cas.
Si Blanche n'avait pas regardé son mouvement, elle aurait juré que les écailles s'étaient illuminées davantage. Comme si elles avaient réagi à son contact. Elle frissonna et Aaron reprit sa route, l'emmenant dans les cuisines du mess. D'un geste expert et doux, il l'attrapa par les hanches et la souleva avant de l'asseoir sur le plan de travail.
Surprise, la jeune femme ne bougea pas, alors qu'il s'éloignait vers les braises du barbecue qui rougeoyait encore, en remontant ses manches. Blanche l'avait vu faire ses gestes un bon millier de fois et pourtant, cela ne cessait de l'émerveiller.
- Comment s'est-on rencontré ? Demanda la jeune femme en s'humectant les lèvres.
- Lors d'une guerre, lui répondit-il, en mettant deux viandes à griller, un torchon sur l'épaule.
Ces cheveux légèrement ondulés par la chaleur remuaient à chaque fois qu'il se tournait vers elle, le rendant encore plus séduisant.
- Une guerre ? Répéta-t-elle, la gorge la de plus en plus sèche.
Le joueur sourit d'un air taquin.
- Nous étions ennemis. J'avais accepté un contrat chez les elfes noirs, alors même que mon intuition me disait que c'était un plan foireux. Mais voilà, je commençais à être à court de thunes.
À défaut d'ail, après avoir jeté un coup d'œil à la viande, il plaça, à même les braises un oignon entier. Puis, il entreprit d'émincer quelques champignons, auxquels il rajouta des noisettes et des noix.
- Toi, tu étais dans le camp adverse, celui des elfes sylvestres. J'étais payé comme mercenaire pour empêcher toute intrusion. Je gardais une chambre, porte close. À l'époque, j'ignorais ce qu'elle contenait et je m'en foutais. Il faut dire que j'avais déjà une mauvaise appréciation de la nature humaine de ce monde.
Il retourna la viande et y rajouta du pain de seigle à toaster sur la grille. Puis, il récupéra l'oignon qu'il entreprit de découper à mains nues malgré la chaleur.
- Il faisait nuit quand tu es arrivée. J'ai laissé les gardes s'occuper de toi. Tu les as réduits à néant en un claquement de doigts. Sans même dégainer ton épée. Contrairement à moi. Quand tu m'as vu, tu as stoppé net ta tactique. En fait, tu m'as même fait du rentre dedans. Ça m'a complètement déstabilisé.
Il lui fit alors un clin d'œil alors que la jeune femme rougissait. Blanche n'arrêtait pas de le regarder, ce qui ne gênait en aucun cas le guerrier qui continuait sa recette.
Dans une poêle, il incorpora les oignons, des framboises fraîches, les fruits secs et les champignons, puis remua. Il s'essuya les mains dans le torchon avant de s'accouder sur le fond du plan de travail, ses yeux virés sur la jeune femme.
- Tu m'as alors très gentiment expliqué que je retenais une enfant elfe sylvestre captive. La princesse du royaume, rien que ça. Et que tu étais là, parce qu'elle était la sœur de l'un de tes amis. Tu savais, je ne sais comment, que j'étais là pour de l'argent, et que si je t'aidais au lieu de me dresser sur ta route, tu me payerais le double. J'avais pas passé un si bon moment depuis des lustres !
Dans ses yeux, le souvenir de cette soirée l'enchanta. Aaron lui offrit un sourire de chenapan avant de repartir à sa cuisson. Il assaisonna la viande avant de la retourner une dernière fois. Il enleva le pain et le déposa dans deux assiettes.
- Bien sûr, j'ai accepté. Qui ne l'aurait pas fait ? Tu m'intriguais et ta raison était bien plus honorable que la mienne. On a rendu la petite à ses parents après avoir passé une nuit à la belle étoile à travers champs. L'une des meilleurs nuits de ma vie. Pour nous remercier, ils ont organisé un bal en notre honneur. Bien sûr, tu ne leur avais pas dit qu'à la base, j'étais dans le camp adverse.
Il retira la poêle du feu et entreprit de déposer la compotée sur les tartines avant de sortir la viande du feu et de la découper en fines tranches.
Il posa chaque tranche de viande sur les tartines et donna une assiette à la jeune femme, attendant qu'elle la goûte. Blanche croqua dedans sans rechigner. C'était tout simplement délicieux...
Aaron ne cessait de la regarder, mal à l'aise, elle demanda :
- Et ensuite ?
- Ensuite, j'ai refusé de danser avec toi. Parce que tu me l'avais demandé. J'étais encore un homme des cavernes. Dans mon monde c'étaient les hommes qui invitaient et non l'inverse.
Il s'approcha alors, se pencha doucement vers elle, puis lui susurra à l'oreille :
- Tu portais une robe somptueuse, en soie blanche... Très transparente.
Blanche avala le reste de sa tartine de travers. Il rit alors en lui rapportant un verre d'eau. Puis, Aaron lui tendit alors la seconde assiette pour se faire pardonner alors qu'elle le fusillait du regard.
- Tu n'as pas faim ? Lui demanda-t-elle, avec une once de remords.
- J'ai mangé avec les gars, t'inquiète. Je l'ai est faites pour toi.
Blanche ne se fit pas prier une seconde fois. Peu importe l'univers, une chose était sûre, son mari cuisinait comme un dieu.
- J'ai vite compris à quel point, j'avais été bête lorsque que tous les hommes qui t'avaient demandé une danse, repartaient la queue entre les jambes. Tu n'en avais pas accepté une seule.
Il commença alors à nettoyer la cuisine, le temps que la jeune femme finisse son assiette.
- Le lendemain, tu t'étais volatilisée. Sur le coup, j'en ai été grave peiné. Toute la journée, je n'avais fait que penser à toi. Alors que j'allais partir, reprendre ma route, la mort dans l'âme, un elfe s'est présenté avec une lettre pour moi.
Il saisit la dernière assiette et lava le reste, non sans avoir déposé un petit baiser sur sa joue. Blanche, complètement prise au dépourvu, ne bougea pas d'un poil. Il l'avait embrassé ?
- Une écriture aussi belle qu'élégante. La lettre disait ceci : « Si tu en marres d'être seul, monte au Nord me retrouver, au plus haut village viking, demande à voir, là où est la neige la plus blanche, on te conduira alors jusqu'à moi ».
Doucement, il s'approcha de la jeune femme, qui se régala de sa chaleur, de son parfum, alors qu'il défaisait l'épaisse natte au-dessus de sa tête. Il prit les cheveux de Blanche et entreprit de les coiffer de ses doigts avant de les laisser reposer au naturel.
- Il m'a fallu qu'une semaine pour retrouver ta trace, lui chuchota-t-il, les yeux dans les yeux, sa bouche à quelques centimètres de ses lèvres.
Puis, il se recula, rapidement, en essayant de se ressaisir alors que ses yeux gagné par l'excitation devenait entièrement noirs. Il secoua la tête avant d'éclater de rire.
- Argy m'a ouvert. Il a crié à tue-tête : « Maman, ça doit être le con de la dernière fois ! ». Je me souviens d'avoir dit « Le con ? » alors qu'il m'a laissé entrer. Il a répondu qu'il fallait être con pour refuser une danse à la plus merveilleuse des femmes.
Riant encore à ce rappel, il s'approcha à nouveau, posant ses mains de part et d'autre de la jeune femme. Blanche qui ne savait pas quoi dire, alors qu'elle était encore submergée par l'émotion de le voir aussi heureux... Ne bougea pas. Il était encore plus beau quand il riait.
- Je n'ai même pas pu contester, murmura-t-il au creux de son oreille, une nouvelle fois.
La faisant frissonner. Son corps réagissait à sa promiscuité. Tendue, envahie de sensations nouvelles et pourtant anciennes, les yeux rivés sur cette bouche qui ne faisait que parler alors qu'elle pouvait faire bien d'autres choses plus agréables...
- Il avait raison.
Blanche se mordit les lèvres, alors que son parfum aux notes d'agrumes, de cannelle et ce truc typiquement masculin remplaçaient les odeurs de cuisson. Ses yeux à lui aussi dérivèrent alors dangereusement vers la bouche framboise de la jeune femme.
- Tu avais accouru jusqu'à l'entrée. T'étais en pleine séance de sport, tu dégoulinais de sueur, tu ne portais qu'une brassière et un pantalon. Tes cheveux attachés comme d'habitude, avec cette natte et quelques mèches rebelles.
Sa voix suave, rendue rauque par le désir, l'intensité de chaque mot prononcé, met la jeune femme dans un état... Des perles de sueur dégoulinaient de son front, de son cou, illuminées par le foyer rougeoyant qui commence à mourir. L'aura de l'homme tremble, noirci par un désir profond.
- La seconde même où je t'ai revu, j'ai compris, lui révéla-t-il, le souffle court. Je croyais qu'au cours des siècles, j'étais tombé amoureux un bon nombre de fois. Je m'étais trompé.
Doucement, il s'avança tel un prédateur, les cheveux tombant devant ses yeux. Ses lèvres s'avançaient vers les siennes, il dévia cependant sa trajectoire et frôla sa joue de ses lèvres. Blanche en frissonna alors qu'il en profita pour se coller à elle.
Il continua de descendre alors que ses mains posées sur ses cuisses, irradiant de chaleur remontaient, contrastant avec son visage. Minutieusement, il lécha son cou, récoltant de sa langue les perles salées de son corps. Blanche ferma les yeux de surprise, complètement subjuguée, alors qu'un gémissement s'échappa de ses lèvres, rejetant la tête en arrière, lui donnant encore plus d'accès.
D'un geste brusque, il l'attrapa par la taille et la fit descendre du plan de travail où il la colla alors de tout son long. Dur, fort, un mur de glace et pourtant si chaud, comme une douce brûlure. Si agréable que son corps se pressa contre le sien, impossible de résister.
Leurs courbes s'épousaient parfaitement, comme s'ils se connaissaient depuis longtemps et qu'ils n'attendaient que ça. Les filaments rouges de son aura s'intensifièrent comme les braises du feu qui les consumaient tous deux. Aaron faisait preuve d'une retenue sans faille, tendu à l'extrême.
Le cœur battant, la jeune femme rouvrit les yeux alors que de son index, il lui releva le menton pour souder son regard au sien.
- Je t'aime, se déclara Aaron.
Blanche voit dans son regard à la seconde même où sa raison bascule, pour laisser place à l'envie. En réponse, la jeune femme se cambre comme pour donner son consentement. Les lèvres qui s'empressent de fondre sur les siennes sont gourmandes, brûlantes, impulsives. Le baiser est un mélange de passion et d'amour.
Les mains d'Aaron, toujours sur les hanches de la jeune femme, s'accrochent, rentrent dans la chair, tandis que Blanche se rattrape comme elle peut à son t-shirt, gémissante au gré de la bouche inquisitrice. Leurs langues se touchent sensuellement, leur souffle se mélange.
L'homme laisse passer un grognement alors que l'une de ses mains passe de la hanche de Blanche vers sa poitrine, puis s'emparant de son cou pour approfondir leur baiser. La jeune femme, comblée, enhardie, laissant son désir parler pour elle, passe ses mains dans les boucles si douces d'Aaron. Blanche sous l'intensité de son premier baiser, a les jambes qui se dérobent.
Il la rattrape, non sans mordre à nouveau ses lèvres, taquinant sa langue de la sienne, il la soulève, et la jeune femme écarte naturellement les jambes. Pressée comme ils sont, elle ne peut retenir un nouveau gémissement quand elle sent à quel point il la désire tant il est dur pour elle.
Puis, reprenant conscience, il s'arrache au baiser. Ses yeux sont fiévreux, alors qu'il la pose de nouveau sur le plan de travail. Il s'éloigne alors en quatrième vitesse vers la porte, d'un pas ferme et déterminé, sans même lui jeter un regard. Il s'arrête néanmoins à la porte.
- Bonne nuit, Neige, susurre-t-il, sa voix réduite par l'envie. Oh et la prochaine histoire, c'est toi qui la raconteras. J'ai hâte de savoir comment tu sais que tu es une drakionne...
Il disparut alors, se téléportant et la laissant fébrile dans la cuisine. Blanche prit le temps de se calmer, instable sur ses jambes, le feu aux fesses, avant de prendre une douche et de gagner sa chambre.
S'il avait continué, elle était presque sûre, malgré les conséquences qu'elle n'aurait pas dit non. Elle regrettait quasiment de n'avoir pu prendre une douche glacée.
Très heureuse, un sourire aux lèvres, elle posa la tête sur l'oreiller. Les draps frais lui firent soupirer de bonheur. Aaron l'avait embrassé ! Et quel baiser !
Heureusement, la fatigue finit par avoir raison d'elle, car l'envie de le rejoindre sous les draps, de reprendre là où ils s'étaient arrêtés la titilla sévèrement.
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