24. Tranquilité D'Esprit
Cela faisait un jour que Nicky s'en était allé faire sa mission. Chez les Elfes Sylvestres. À l'opposition aux Elfes Noirs, parce que oui, les deux races existaient et se détestaient tellement qu'il ne fallait pas les confondre... Sans compter les Elfes des Glaces.
Bref, il lui avait dit que la route était longue à pied - là il faut comprendre quelques jours - mais avec son familier sous forme de licorne qu'il lui avait montré, un super bel étalon en passant, du nom de Ster pour Stéropès, qui avait à peine daigné la regarder, il en avait alors pour quelques heures à peine. Il l'avait rassuré en disant que c'était une simple quête sans problème. Sinon, Aaron serait resté lui donner un coup de main.
D'après ce qu'elle avait compris, elle aurait pu aller avec lui, du moins à l'allée, même si les trolls, les farfadets et d'autres créatures peu recommandables étaient nombreuses dans la région et toutes aussi dures à combattre que les orcs.
Mais malheureusement, à la fin de sa mission, il aurait disparu avec son familier, ce qui aurait laissé à la jeune femme un long périple solitaire pour revenir à la caserne. Bref, il valait mieux pour elle qu'elle passe sagement son temps à apprendre entre quatre murs d'acier. Voilà pourquoi il lui fallait monter son familier en premier. Nicky lui avait affirmé que sa prochaine forme risquait d'être assez massive pour pouvoir s'en servir de monture et d'aide au combat. Deux qualités non négligeables.
Bien sûr, le brun lui avait fait un topo avant de partir. Quoi prendre dans le garde-manger, ce qu'elle pouvait utiliser comme les denrées périssables en premier avant les autres...
Les journaux intimes qui seraient le plus bénéfique à lire en premier, sans compter la salle de sport, super équipée pour augmenter sa force. Le chauffage fonctionnait avec du bois, qu'il fallait nourrir régulièrement, tandis que la cuisine et le reste de la caserne fonctionnaient à l'électricité générée par un vélo dynamométrique. Du coup, il lui avait montré les installations prévues à cet effet et également la réserve de bois. Il lui avait même montré la blanchisserie en lui lavant ses vêtements. Si la robe avait rejoint son casier avec les bottes, son écharpe et son chandail restaient constamment sur son dos. Dans la caserne, il avait beau faire bon, un peu de chaleur supplémentaire était la bienvenue.
Du coup, lorsque Nicky partit avec son épée, une cape en fourrure semblable à celle de Rauõr, son sac remplit de provisions, sur sa belle monture, la jeune femme se dit que ça ne lui semblait pas si terrible d'y vivre quelques jours, seule. Même si elle appréciait vraiment Nicky.
Elle fit alors sa petite curieuse et passa la caserne au crible. À côté du bureau, elle tomba sur un vaste entrepôt, où toutes les fournitures si tassaient, que ce soit le linge de maison, serviettes, dentifrices, stylos billes, carnet vierge... Qu'elle se posa quelques questions. La convergence avait eu lieu des siècles avant sa naissance alors comment diable un bâtiment aussi récent à défaut de moderne faisait en Outremonde ? Ou bien Aaron s'était amusé à tout moderniser à ses heures perdues ? Plus rien ne l'étonnait.
Il y avait également un immense garage qui donnait directement sur l'extérieur, abritant une basse-cour, où elle retrouva Rauõr qui pouvait rentrer comme il le souhaitait, nourrissant les poules. En fait, la seule porte qui se fermait à clé dans ce bâtiment n'était rien d'autre que le bureau du chef. La jeune femme se dit qu'elle pourrait craquer la serrure, mais cela lui sembla malvenu. De plus, elle n'avait pas envie de se faire virer... Elle se doutait bien que le luxe de l'endroit, devait être rare dans le coin.
Dans l'une des pièces, il y avait même une serre avec un potager surchauffé, sans compter une armurerie qui ne contenait que des armes blanches. On aurait dit qu'Aaron avait fait le choix drastique de faire disparaître toute arme à feu... enfin, sauf celle du toit, apparemment. Une protection qui lui avait sans doute paru indispensable en dernier recours.
C'est sur cette note joyeuse, hors du temps, qu'elle s'endormit dans un vrai lit, une boule de poil à côté. Phénix lui tenait compagnie dès qu'il le pouvait, sans qu'elle ne lui en donne l'ordre. Elle le soupçonnait lui aussi d'aimer le calme tranquille de leur nouveau logis.
Le lendemain matin, une certaine routine s'installa. Petit-dej, toilettes, vélo dynamo, sport, douche, préparation du déjeuner puis nettoyage de la cuisine et enfin augmentation de ses compétences. Théologique et pratique.
Ce qui consistait à lancer « drainage »sur une feuille qui poussait sur une mauvaise herbe. Qu'elle avait préalablement piqué à un plant de tomate avant de rejoindre le réfectoire. Une fois drainé de toute vie, elle le posait à côté... Et ce toutes les cinq minutes... Avant de rejoindre le compost en cuisine.
Entre-temps, elle se blessait avec un couteau de cuisine bien tranchant pour lancer « repos » où elle attendait une minute de plus. Enfin, elle volait en stationnaire dans le réfectoire pendant une autre minute...
Durant ce temps d'attente, que ce soit en s'illuminant de vert ou bien en vol, elle lisait le journal de bord de chacun des garçons. Une pile qu'elle avait prise au hasard reposait sur une des tables.
C'étaient d'ailleurs plus des annotations sur leurs compétences, les monstres et les méthodes pour les tuer que de réels journaux.
C'est ainsi que le premier jour passa, puis le deuxième, où elle attendit patiemment jusqu'à tard dans la nuit, quand toutes les trois montèrent au quatrième niveau, avant de s'écrouler comme une masse dans son lit.
Elle gagna ainsi trente précieuses secondes sur son temps d'attente de moins pour « drainage ». Maintenant, elle pouvait le lancer toutes les trois minutes trente. Mais en contrepartie, elle pouvait voler une minute de plus et certainement avec une meilleure hauteur ou vitesse, mais elle n'avait pas envie de sortir de la caserne pour le vérifier. Du moins pas pour le moment.
Grâce à sa première compétence, au sport et au vélo, elle avait gagné en force, en rapidité, en endurance et l'interface joueur était plus simple d'utilisation. Sans compter toutes les autres statistiques.
Elle finit par ignorer pendant combien de temps par jour, elle s'attelait à la tâche, mais elle faisait tout son possible pour augmenter ses capacités, ainsi que ses statistiques qui montaient à coup de « drainage ». Elle perdit rapidement le fil du compte. Heureusement que Phénix était là, s'il ne se montrait pas trop bavard, elle grappillait cependant une info ou deux, sa foi, forts intéressantes.
À l'avant-dernier jour, c'est un Rauõr préoccupé qui passa la voir, n'osant pas entrer dans le bâtiment, ils regagnèrent sa hutte dans laquelle il lui offrit le déjeuner, du gibier rôti à la broche et du ragoût avec des restes fort goûteux.
Il lui rendit son sac à dos qu'elle avait oublié, ainsi que son épée et la hache. Il lui raconta alors que la veille les orcs avaient attaqué le village viking en contrebas. Et d'après lui, ça n'annonçait rien de bon, puisque cela était sans précédent. Jamais dans l'histoire de leur clan des orcs avaient attaqué leur village.
Il n'y avait pas eu de perte, mais de sérieuses blessures, il finit par l'informer qu'il serait absent quelque temps pour s'occuper des villageois. Il passa le début de l'après-midi à lui montrer comment s'occuper des poules grâce aux distributeurs prévus à cet effet.
Puis il lui demanda de relater les faits aux autres garçons et surtout à Argy le plus vite possible pour qu'il puisse en sa qualité de mage blanc soigner les blessés.
C'est préoccupée à son tour qu'elle regagnait la caserne. Le dernier jour se passa et la solitude lui pesa plus que d'ordinaire. Elle erra comme une âme en peine à la recherche d'un réconfort qui tardait à arriver. Sa meilleure amie lui manquait. Le père de celle-ci encore plus et même sa mère qui pourtant d'ordinaire brillait par son absence...
Blanche soupira tout en continuant à augmenter sa puissance. Chaque point gagner était un point qui l'éloignait d'une mort certaine. Pas une seule fois, elle n'entendit, ni ne vit Fenrir. Même à la fin, lorsqu'elle vit avec soulagement la fenêtre de stats qui s'ouvrît lui indiquant la fin de mission et son réveil à Epsilon.
Stats Acquises :
Force +167
Agilité +173
Rapidité +164
Sagesse+158
Intelligence+159
Drainage-Niveau4
Vol-Niveau4
Carnage-Niveau3
Repos-Niveau4
Nage-Niveau2
Objectif atteint !
Choix de récompenses... En charge.
Aura-Niveau1
Mensonge-Niveau1
Peur-Niveau1
En l'absence de Fenrir, elle se tourna vers son familier, qui fit l'effort désespéré de lui expliquer tout en bâillant et en gardant même les yeux fermés.
L'Aura te permet de voir les auras de toutes les personnes que tu croiseras. C'est fort utile dans la mesure où plus tu l'augmentes, plus tu connaîtras la personne en face de toi. Si elle est bienveillante à ton égard ou au contraire, si elle veut ton bonheur, si tu peux compter sur elle, etc. Elle est plus complète que mensonge, qui te permet de savoir quand une personne te ment ou pas. Mais bon, plus le rang de la personne est élevé, plus mensonge devra l'être. En gros, si tu l'appliques sur quelqu'un en sachant qu'il est roi, mensonge devra être niveau dix contrairement à aura.
- Comment se montent-elles ? Comprenant désormais que cela comptait plus que la capacité en soi.
Aura, c'est au nombre de personnes que tu vois. Peu importe le nombre, à chaque fois que tu poses ton regard sur une personne.
- Une habilité que je peux augmenter au quotidien, en somme.
Oui. Par contre, mensonge, c'est uniquement quand quelqu'un te ment pour le coup. Donc oui, la compétence d'aura est mieux pour le moment.
- Et Peur ?
Intéressante. Très intéressante, mais inutile pour le moment. En tant que ton familier, je l'ai d'office plus tard mais tu peux également l'avoir de ton côté. Ça double l'opportunité en quelque sorte. Cette possibilité te permet de foutre littéralement la trouille. Plus tu l'utilises, plus tu l'augmentes, plus ils ont peur de toi. À son niveau maximum, tu peux tuer une personne et t'en nourrir. Mourir de peur n'est pas une expression pour nous, et comme elle tue, elle agira comme drainage, tu gagneras en puissance. Mais tu ne peux t'exercer que sur des êtres pensant comme carnage, donc à moins d'attraper un otage, un orc par exemple, et de t'en servir pour lui foutre la peur de sa vie, encore et encore...
La jeune femme regarda Phénix tentant de savoir s'il plaisantait ou non. Elle aurait dû s'y attendre venant d'un démon. Comme s'il avait lu dans son esprit, il grogna.
C'est un passage obligé de notre société, après tout l'enfer c'est fait pour punir. Mais si tu veux tout savoir, tu es un mage noir, car tu as le cœur pur. Il te faut une part d'obscurité pour que ta lumière brille, contrairement aux mages blancs qui cherchent la lumière pour étouffer les ténèbres qui les rongent de l'intérieur.
C'était si poétique, si intéressant et si intelligent que Phénix monta dans son estime. Elle avait eu une certaine appréhension concernant son côté démoniaque et avec l'avertissement de Fenrir... Mais elle devait admettre que son familier lui plaisait de plus en plus. Ils s'étaient déjà bien rapprochés en une semaine.
Blanche finit alors par choisir « aura ». Elle lui serait utile plus rapidement et sans risque. « Mensonge » ne lui servirait pas des masses pour le moment et « peur » était un peu trop difficile à monter à son goût. Bien qu'une deuxième compétence qui peut tuer sans combattre... L'alléchait. Cela lui permettrait de rattraper encore plus vite son retard. Bah, ce n'était que partie remise.
C'est fatiguée, mais soulagée qu'elle s'allongea dans son lit avant de lui signaler son choix. Pour une fois, elle se dématérialisa confortablement.
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