Chapitre 8

Rubis avait le cœur qui battait à tout rompre. Elle se tourna vers ses amis.

« Il faut que j'aille voir un truc, dit-elle. »

Quartz suivit son regard et comprit aussitôt le problème. Opale se montra plus sceptique mais Rubis comprit que la dragonne bleue se préoccupait de sa sécurité.

« Ne t'en fait pas Opale, la rassura Rubis, tout va bien je revient dans peu de temps. »

La dragonne finit par hocher la tête. Rubis s'envola vers le centre du royaume, vers le palais. Elle vola vite pendant une heure entière avant d'arriver devant les ruine du palais.

Tout n'était que cendre et poussière.

Les murailles autrefois si hautes et majestueuses étaient maintenant noires et à moitié démolies. Les pavés de pierre lisse étaient retournés comme si un dragon géant avec écrasé la terre avec sa patte immense.

La majesté de ce lieu n'existait que dans le plus lointain des souvenir.

Etna devait vraiment avoir envie de tuer Igéa pour créer un tel désastre ! Sans attendre, la dragonne franchit les portes du château. Là aussi les meubles étaient renversés, les murs troués, des marques noires parcourraient le sol et une odeur infecte de sang et de brûlé lui emplit les narines. Elle arriva dans une grande salle, au fond se tenait un grand trône d'or et en diamant et au pieds du trône se trouvait... Igéa. La reine était étalée au sol et une profonde griffure partait de son ventre jusqu'à sa tête et ses écailles, autrefois si brillantes, étaient aussi pâle que de la roche brute. Les yeux de l'ancienne reine étaient fermés. Rien ne permettait de savoir qui l'avait tuée. Peut-être est-ce Etna ? Ou un Rebelle ? Rubis ne savait pas. Mais elle se promit de trouver l'assassin et de lui faire payer ses crimes.

Soudain la tristesse et la honte la submergèrent. Pourquoi ? Oh pourquoi avait-elle laissé sa reine aux griffes ennemies ? Pourquoi Igéa était-elle morte ? Pourquoi n'était elle pas allée jusqu'au bout pour la sauver ? Enfin maintenant c'était trop tard pour les remords. Seule le présent pouvait être vécu pas le passé. Pas une seconde fois. Igéa était morte pour toujours.

Rubis s'accroupit près du corps qui était déjà enveloppé par l'odeur de la mort.

« Ma reine, je vous demande pardon pour vous avoir abandonné à votre sort, dit-elle en étouffant un sanglot. Je ne me suis pas montrée digne de vous. Je n'ai été la dragonne que je voulais et que vous attendiez de moi. Je suis désolée. Je vous en prie, pardonnez-moi même de votre mort ! »

Elle voulait voir la reine lever la tête et lui dire que tout allait bien de toute façon. Mais rien ne se produisit.

« Igéa... »

Sa voix s'étrangla sur ce mot. Elle étouffa un sanglot.

« Dites moi... dites moi que je ne vous ai pas entièrement déçut. J'ai besoin de savoir... »

Rubis se tut. Ce qu'elle disait, elle le disait dans le vide. La reine ne lui répondrait jamais.

Mais alors qu'elle posait son museau sur le front de la défunte souveraine, une vision lui apparût. Elle se voyait, elle, Opale, Quartz et un autre dragon qu'elle ne connaissait pas occupés à assembler les pierres qu'elle avait vues en rêve. Autour d'eux des dragons jouaient, riaient et souriaient à la lumière du soleil. Tout les clans confondus. Cependant apparut la dragonne au yeux verts à l'éclat maléfique. Une voie terriblement profonde retentit soudain:

« Quand ce sera la fin du règne du Diamant,

Au début de l'obscurité des temps,

Viendra le temps des pierres précieuses

Qui ramèneront la paix heureuse

De tous les dragons,

Quatre le pourront.

Et une fois réunis,

Au milieu de la nuit,

Les pierres apparaîtront.

Alors viendra l'Émeraude,

Prisonnière de son exode.

Et quand le chaos régnera,

Sacrifices il y aura.

Voici venu les pierres précieuses. »

La vision disparut quand Rubis retira précipitamment sa tête du front d'Igéa. Elle tremblait de tous ses membres, ces remords oubliés. Une prophétie ! Ça alors ! Comment était-ce possible ? Rubis ne savait que penser de cela. Jamais au grand jamais il n'y avait eut de prophétie dans ce monde. En plus elle n'était qu'une soldate bannie à jamais de son royaume et de son enfance, pourquoi lui révéler cela à elle ? Mais soudain elle se remémora les paroles de Quartz « Le destin nous a réuni, deux fois. Je ne pense pas que ce soit anodin. ». Non ce n'était pas anodin si l'on en croyait la prophétie. Mais cette prophétie était vague et confuse. Rubis ne savait pas ce qu'elle devait faire. Qui étais cette émeraude ? C'était quoi l'obscurité des temps ? La fin du règne du Diamant ? Quel sacrifice ? Sa vie ? Celle de l'un de ses amis ? Cette pensé lui était insupportable. Elle ne voulais pas mourir. Mais elle ne voulais pas non plus que l'un de ses amis meurt. Que devait-elle faire ? Elle ne savait pas. Elle ne savait rien de cette prophétie et ses pensés étaient brouillon. Pour l'instant elle devait se reposer. De toute façon elle ne pourrait pas rejoindre ses amis maintenant alors qu'elle était si fatiguée et intriguée. Elle s'allongea alors sur la roche blanche de la salle du trône. La froideur des lieux était si différente de la chaleur du Royaume de la Fournaise ! Mais le froid n'était que l'un de ses maigres soucis. Elle s'endormit aussitôt et fit les même rêve que la nuit précédente. Mais cette fois Rubis comprit le sens de ce rêve, c'était là son destin, la prophétie qu'elle avait entendue le confirmait... même si elle ne le voulait pas. Cette idée de sacrifice lui était intolérable ! Pourquoi la paix ne pouvait-elle pas venir sans mort ? Parce que c'est la loi éternelle, pensa-t-elle. Une vie pour une vie. Si on veut tuer cette émeraude, il faudra un sacrifice en échange. Mais qui ? Qui devra mourir ? Et comment peut-on tuer une éme... » Soudain une des pièce du puzzle s'assembla dans sa tête. La dragonne au yeux vert de son rêve avait une émeraude sur elle. Cela voulait-il dire qu'elle devait tuer cette dragonne ? Question sans réponse.

Mais pour l'instant Rubis en avait assez de ce tirturer l'esprit. D'abord pour Igéa ensuite pour cette prophétie et pour la vie de ses amis. Elle voulais connaître un peu la paix, juste une fois au moins. Elle décida d'oublier cette prophétie jusqu'au matin et elle en parlerai avec ses amis, plus tard. Elle s'endormit, résolue à passer un sommeil tranquille, au moins une fois dans sa vie.

Elle se réveilla en sentant une légère pression sur ses épaules. Quand elle ouvrit les yeux, elle découvrit Opale de Quartz qui la fixaient. Elle se mit péniblement debout. Son appréhension de la prophétie ne lui semblait plus importante maintenant que ses amis étaient là. Non mais tu parles d'une héroïne ! Je ne suis même pas foutue d'être courageuse ! Elle était furieuse contre elle-même. Une vraie guerrière n'a peur de rien !

« Ça va ? demanda Quartz.

-Oui, mentit Rubis. Que faîtes vous là ?

-Comme on ne te voyait pas revenir, Quartz ma dit qu'il t'était peut-être arrivé quelque chose alors on est venu ici en pensant te trouver, expliqua Opale.

-Et on a réussit, compléta Quartz. Alors il t'est arrivé quelque chose ? »

C'était le moment de leur dire. Mais ce... sans les affoler.

« Oui enfin non mais il va nous arriver quelque chose. »

Elle inspira un grand coup en chassant ses craintes. Elle leur décrivit sa vision sans oublier de leur mentionner la prophétie et leur expliqua son hypothèse sur le fait que ces fameux dragons n'étaient autres que eux et qu'il leur fallait trouver un quatrième. Mais elle ne leur fit pas par de ses craintes au sujet du sacrifice.

« Un sacrifice dis-tu, souffla Opale. Mais tu sais si c'est un sacrifice de l'un de nous ou un objet ou un truc dans ce genre ?

- Non je n'en sais rien. En fait...

- Calmez vous, s'interposa Quartz. On ne sais rien de cette prophétie et de cette émeraude. Je pense qu'il faut déjà faire en sorte d'être un groupe et comme la prophétie dit « De tous les dragons, Quatre le pourrons », il faut donc qu'on cherche un quatrième. Et je pense savoir où.

- Où ? firent Opale et Rubis.

- Au Royaume des Neiges, forcément. »

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top