Chapitre 4

Prise de panique, Rubis ne savait pas ce qu'elle devait faire. Devait-elle aller prévenir la reine Igéa maintenant, tout de suite, là dans l'immédiat car elle n'aurait pas de deuxième chance ? Devait-elle sauver sa peau ? Elle choisit la première option.

Mais alors qu'elle allait faire demi-tour, Vésuve sortit de la forge. Elle devait le punir pour l'avoir trompée et vouloir tuer la reine Igéa. Son envie était trop forte. Non pas le fait qu'il l'ai trompée. Le fait qu'elle se sente trahie par lui la dérangeait, elle voulait le punir pour ça. De plus si elle le ralentissait, il ne pourrait aller chercher ses troupes. Ce qui ralentirait les armées de Etna et sauverait peut-être le reine du Diamant. Elle vérifia que personne ne pouvait la voir et se planta devant lui. Vésuve sursauta et montra les dents. Mais en voyant Rubis il se détendit. Pourquoi ? Mystère. Ce dragon était vraiment bizarre. Mais en le voyant sourire, elle émit un mouvement de recul qu'il ne sembla pas remarquer. Comment osait-il ? Elle n'avait plus aucune envie de parler avec lui. Lui qui était en mission pour touer sa reine. Enfin son ancienne reine. Mais qu'importe ! Elle ne voulait plus le voir. Et en le tuant elle ne le verrait plus jamais. Jamais, jamais, jamais. Mais elle ne parvint pas à sortir ses griffes. Elle sentait le fond de sa conscience qui lui disait de ne pas faire ça, qu'elle aurait besoin de lui.

« Salut, dit-il en s'approchant, toi aussi tu fais parti de la bande d'Etna ? »

Rubis le toisa.

« Comme si j'allais lui répondre. »

Mais sa bouche ne lui obéit pas et les mots jaillirent sans qu'elle ne puisse les retenir :

« Non ! protesta-t-elle. Jamais je ne travaillerais pour cette folle et criminelle ! J'ai été chassée du Royaume la reine Igéa mais je ne veux pas la tuer. Elle est toujours ma reine. »

« Bravo, se dit-elle. Maintenant je passe pour une dragonne qui ne sait plus haïr comme il se doit. ».

Cependant elle pouvait tirer profit de cet incident. Si elle pouvait lui soutirer des informations, comme lui avait tenté avec elle, il fallait le faire parler de lui. Elle se jeta à l'eau et le questionna d'une voix rude et sèche. Parfaitement dénudée d'émotion :

« Et toi ? »

Elle se félicita. Voilà qui réparait ses erreurs. Mais le dragon ne semblait pas le moins du monde effrayé et ça, ça la réjouissait moyennement.

« Oh, moi c'est Quartz et en fait je ne sais pas ce que je doit faire. »

Rubis resta figée sur place. Elle ne comprenait rien à rien, Etna l'avait bien appelé Vésuve tout à l'heure non ? Comment pouvait-il lui annoncer ça comme ça, de but en blanc, sans raison, sans lien. Elle chercha une explication avant de demander bêtement :

« Mais Etna, elle...elle t'a bien appelé Vésuve tout à l'heure non ? »

Elle se maudit pour son ton perdu. Elle se détesta pour cette question.

« Oui mais ce n'est pas mon vrai nom, répondit-il. Il ne faut pas qu'ils le découvre sinon je suis mort.

-Pourquoi ? »

C'était peut-être la clef de la chute de la dragonne. C'était peut-être son espoir de sauver la reine Igéa en faisant dévier les plans de ce dragon et de Etna. Mais il répondit dans une haussement d'aile détaché :

« C'est juste mon instinct. »

Rubis se sentit déçue pas cette réponse. Pas de secret pouvant lui permettre de sauver sa reine. Que faire alors ?

Il se redressa soudain. Puis il l'entraîna derrière un grand arbre juste au moment où les frères d'Etna sortaient de la forge. Rubis voulu se dégager mais se figea en comprenant qu'il lui avait peut-être sauvé la vie. Décidément ce dragon était très très bizarre. Il ne ressemblait à aucun des dragons que Rubis ait connu de toute sa vie. Quel genre de dragon sauverait la vie d'un autre qui n'était pas de son clan, en plus ?

Les quatre dragons de Lave ne les remarquèrent même pas et s'envolèrent. Mais la porte était ouverte maintenant et Etna pouvait les entendre.

« Et toi c'est quoi ton nom ? chuchota-t-il. »

Pourquoi devait-elle se donner la peine de répondre ? Pour ces beaux yeux ? Mais une petite voix lui disait qu'il fallait qu'elle le dise. Alors sans réfléchir elle se lança :

« Rubis. »

Quartz la regarda avec intensité comme si il pouvait lire dans ses pensées. Mais alors qu'elle voulait lui poser des questions, il s'envola. Rubis lui prit la patte dans la sienne avant qu'il ne s'envole. Elle ne voulait pas qu'il parte. Pas pour qu'il aille chercher des renforts pour tuer la reine Igéa. Mais au fond c'était autre chose qui la poussait à agir ainsi. Son envie de vengeance était passée : il l'avait sauvée et il semblait perdu et elle voulait l'aider à son tour.

« Reste avec moi, proposa-elle.

-Non, je ne peux pas... je dois faire mon devoir.

-Mais j'ai crut que tu ne voulais pas. »

Il secoua la tête, comme s'il était incapable de répondre. Il se dégagea violemment et partit sans lui accorder un regard. Rubis le suivit des yeux, étonnée par sa réaction. Elle avait voulut l'aider. Mais monsieur avait autre chose en tête.

Très bien de toute façon elle ne le reverrait jamais. Elle s'en fit la promesse. Rubis s'envola à son tour, mais comme elle ne savait pas où se trouvait le Nord, elle pris une direction au hasard. Hélas, elle ne reconnut pas le paysage, et, jugeant qu'elle était perdue, elle se posa près d'une énorme montagne sombre, sans doute un volcan. Quand elle posa ses pattes sur la roche, elle s'empressa de s'élever dans les airs tant la roche était chaude. Rubis sentit les larmes lui monter aux yeux, sa reine allait se faire tuée et elle ne pouvait rien faire ! Elle était perdue, déshonorée, brisée. L'ancienne guerrière tourna sur elle même sans but et aperçut des centaines de silhouettes rouge et marrons qui sortaient de la montagne. L'armée des dragons de Lave, réalisa Rubis, horrifiée. Que pouvait-elle faire ? Les suivre ? Non, ce serai une perte de temps. Ils seraient arrivé chez Igéa avant elle. En plus elle ne pouvait retourner là bas sans risquer de se faire jeter en prison pour le reste de sa vie. Quelle lâche elle faisait ! Elle baisa la tête et poussa un soupir de désespoir. Si seulement elle pouvait faire quelque chose d'utile ! Si seulement elle pouvait sauver Igéa ! Néanmoins, se rendant conte que retourner là bas serait du suicide, elle continua de voler dans la direction qu'elle avait prise. Le soir, après avoir chassé et volé, elle se posa près d'un arbre. La chaleur était toujours aussi étouffante mais là au moins, elle pouvait se poser sur la roche sans risquer de se brûler. Elle s'endormit presque aussitôt. Mais cette nuit là, elle ne fit pas un rêve ordinaire, elle se vit ,elle, tenant entre ses pattes un rubis et elle se vit l'assemblé avec d'autre pierres, une bleue, une autre marron grisâtre et enfin avec une bleue pâle. Puis elle se vit mourir des griffes d'une dragonne qu'elle ne connaissait pas. La dragonne avait des écailles couleur feu mais ses yeux étaient verts, comme aucun vert que la jeune dragonne n'ait jamais. Elle avait vécu dans une forêt, entourée de toutes les tintes de verts possibles et imaginables. Mais ces yeux-là n'avaient rien de vraisemblable, rien de vivant. C'était comme une puissance maléfique tout droit sortit de l'ombre. Une puissance qui animait les yeux avec des ondes de différentes nuances. Un ballet fascinant mais qui avait l'attrait de la folie, du sang et du malheur. Un ballet qu'elle ne voulait plus jamais revoir. Rien n'était fixe, tout était maléfique, tout était animé de remous. Et pourtant, par une force de la nature, l'autre la regardait d'un regard fixe sans cligner des yeux.

Elle semblait attendre quelque chose. 

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