Chapitre 38
Rubis senti le soulagement prendre place dans son cœur. Topaze avait une chance de vivre. Elle posa le joyau sur les blessures de son camarade. Et là sous ses yeux, des pierres précieuses recouvrirent la plaie en transmettant une énergie vitale dans le corps du Dragon de Neige. La force s'estompa et Topaze ouvrit les yeux lentement. Rubis sentit la joie la submerger. Un court instant elle se sentit bien et en paix avec elle même, ce qui ne lui étais pas arrivé depuis des semaines. Mais ce fut pour un bref instant car Quartz hurla :
« Non ! Opale reste avec moi ! Ne me quitte pas... »
La voix faible de la dragonne de Mer lui parvient :
« Rubis... murmura-t-elle. »
Rubis ne réfléchit pas. Elle fit signe à Opale de se taire et elle colla le Diamant sur les blessures de la guerrière et attendit. Cette fois, la blessée fut envahie dans de l'eau. Puis des opales se mirent à replacer ses ailes dans la bonne position avant de penser les blessures. Puis lentement, très lentement, Opale ouvrit les yeux. Des yeux de gratitude envers Rubis et d'amour envers Quartz. Mais Rubis n'y fit pas attention : ses yeux se portèrent sur le corps de sa mère, la dernière personne de sa famille, ravivant ainsi les blessures intérieur et extérieur. La tête lui tourna et elle gémit. Soudain elle bascula à terre et le monde tourbillonna autour d'elle et sa vie défila. Elle revit son enfance qu'elle avait jusque là ignoré, son entré dans l'armée, son exil, la mort d'Igéa, son dilemme avec Opale, son amour pour Quartz et la mort d' Emeraude. Elle sentit un corps se frotter contre le sien. Elle ouvrit les yeux et se releva péniblement. Devant-elle se tenait Gloire et Lumière.
« Ça va ? lui demanda Gloire.
-Oui. »
Gloire l'aida à se relever et l'emmena un peut plus loin.
« Allonge toi, dit-il. Tu en as besoin »
Elle redressa la tête et se frotta contre lui. Il ne l'avait jamais déçut. Jamais trahit. Jamais redue triste. Une douce chaleur la submergea et du coin de l'œil, elle vit Quartz se frottant contre Opale. Comment supporter cette tristesse ? Elle se tourna vers Gloire pour oublier cet amour. Mais là, elle croisa le regard doux et chaleureux du dragon. Il lui fit un sourire et prit ses pattes dans les siennes. Rubis ne se dégagea pas. Le contact était doux et chaud. La présence du dragon lui procurait une étrange sensation de bonheur infinie.
« Tu deviennes à quoi je penses là ? demanda-t-il.
-Non, fit Rubis en souriant. Pas cette fois. »
Mais elle, elle savait à quoi elle pensait. Elle venait de comprendre pourquoi elle se sentait si bien avec lui. Elle l'aimait. Mais lui ? Elle ne voulait pas endurer la même douleur qu'avec Quartz. Elle voulait savoir, elle devait savoir.
« Tu m'aimes ? demanda-t-elle avant de se rendre conte que la question était bête.
- Je découvre quelque chose en moi, dit-il. Alors je penses que oui. »
Rubis éclata de rire.
« Et toi ? demanda-t-il hésitant. Tu ne me trouve pas trop transparent ? Ou trop facile à piéger ?
-Non loin de là. Je... Je crois que je t'aimes aussi. »
Le visage de Gloire s'éclaira comme une chandelle. Il l'enveloppa dans ses ailes. Rubis s'y blottit. Elle ne voulait pas que cet instant s'arrête. Elle était si bien. Si loin de ses soucis. Derrière elle, elle entendit un petit rire taquin. Elle se retourna et vit Topaze. Le dragon les regardait avec amusement. Mais aussi avec envie.
« Je suis sûre que ton jour viendra, lui dit-elle. »
A cet instant, tout lui parut possible. Même faire revenir ceux qui lui sont chère d'entre les morts. Lumière, Quartz et Opale s'approchèrent. Mais Ephora aussi. La reine s'approcha de Rubis. Celle-ci ce dégagea de Gloire et fit face à la reine.
« Rubis, dit-elle. Je suis désolée de tous ce que j'ai put te dire. Mais il le fallait. Je devais... enfin je voulais t'apprendre à me respecter et à ne pas me voler se qui m'est le plus chère. »
Rubis la dévisagea sans comprendre.
« Gloire, dit-elle. »
La reine se tourna vers le dragon. Une lueur angoissée traversa ses yeux.
« C'est mon frère, avoua Ephora. Je ne voulais pas que tu l'éloigne de moi. Mais... maintenant je vois que c'est impossible. Mais sache que si tu le fais souffrir je ne te le pardonnerais jamais.
-Bien Votre Altesse, répondit Rubis.
-Ne t'en fait pas, dit Gloire en se pressant contre Ephora. Je t'aimes quand même tu sais. »
La reine lui sourit. Rubis découvrit ainsi une autre facette de la reine. Une facette douce et aimante à l'opposé de la reine prétentieuse qu'elle avait connue. Puis elle se tourna à nouveau vers Rubis.
« Il te faudrait la laisser pourrir ici, ajouta-t-elle en désignant la cadavre d'Emeraude.
-Non, répliqua Rubis. Je ne peux pas. »
La reine lui lança un regard en biais.
« Très bien... Lumière tu viens ? »
La dragonne jaune s'avança d'un pas hésitant. Son allure fière avait disparue, faisant place à une dragonne voûtée et peu sure d'elle.
« Ma... ma reine, commença-t-elle.
- Oui ? Eh bien qu'y a-t-il ? Parlez !
- Oui. Je ne sais pas si je suis sure de revenir. Je pense que maintenant le temps des reines est révol...
-Quoi ? Lumière tu sais mieux que tous que les reines sont essentielles à la bonne marche des royaumes.
-Oui mais vous ne m'avez pas laissez finir. Je voulais dire que le temps des reines est révolu, pour moi.
- Ah oui ? Mais je ne suis pas sûre de bien vouloir te laisser y aller.
-Ma reine je vous en supplie !
- Mais pourquoi veux tu partir ?
- Pour... pour être mon propre personnage. Je veux être moi tel que je le suis : une dragonne seule et indépendante. »
Rubis s'avança à nouveau. Maintenant elle avait comprit pourquoi Lumière n'était pas heureuse : elle était seule, sans amis, sans famille, sans rien. Mais plus maintenant.
« Tu n'es pas seule, Lumière, dit-elle. Moi je suis avec toi. »
Rubis se tourna vers la reine.
« Je vous en prie, laissez la partir avec nous.
-Bien, c'est parce que j'ai une dette envers toi Rubis. Mais maintenant je n'en ai plus : je t'ai laissé Lumière et Gloire.
-Très bien, c'est bien ainsi que je l'entendais. »
Ephora sourit avant de retourner vers les siens. Rubis la regarda rassembler ses armées et se diriger vers le Royaume du Soleil. Puis elle salua Lumière, qui sans doute ne semblait pas remise de son affront avec sa reine. Puis elle s'éloigna de ses amis et enterra le corps de sa mère. Son cœur se serra. Elle n'oublierait jamais sa mère. Rubis ne put s'empêcher de se demander si il existait un destin où sa mère se serait relevée et où tout irait bien. Enfin pour l'heure, il lui restait une chose à faire. Elle appela ses amis et ensemble ils s'envolèrent vers le royaume d'Igéa. En se retournant, Rubis découvrit que beaucoup de dragons les avait suivit. Lorsqu'ils arrivèrent au palais, ils déposèrent le diamant au sol et une force le souleva jusqu'aux nuages. Une onde de paix se propagea sur tout le continent de Xanora. Il avait réussit ! Rubis pourrait enfin vivre en paix et s'amuser avec ses amis ! Quartz, Opale et Topaze s'approchèrent d'elle. Gloire aussi.
« Ça ne va pas te faire drôle de retourner à la normale, dit-il.
- Mais je ne sais pas ce qu'est la normalité, répliqua Rubis. Mais tant que tu es avec moi, je sais que tout ira bien. »
A cet instant elle oublia un peu sa douleur. Soudain elle vit quelque chose remuer dans l'ombre. Elle vit alors une dragonne noire avec des yeux bleus s'avancer. Prophéis ! La dragonne s'avança. Elle salua Rubis.
« Bonjour Rubis, dit elle. C'est une joie pour moi de te voir en vie.
-Merci.
-Les dragons de Lave m'ont proposé de prendre leur contrôle, continua Prophéis. J'ai accepté. Mais je ne sais pas si je serais à la hauteur.
- Vous ne l'avez pas vu dans votre futur ? demanda Rubis pour la taquiner.
- Non, s'esclaffa Prophéis. Je ne vois pas mon future à moi, je vois celui des autres. Je voudrais avoir ton avis : serait-je à la hauteur de la tâche ?
- Je vais vous répondre avec franchise, répondit Rubis. Je pense que vous serez une reine puissante, mais juste. Grâce à votre don, vous pourrez voir l'avenir de Xanora et faire les bons choix. C'est ce que je pense. »
La dragonne noire ferma les yeux. Puis elle les rouvrit. Une détermination sans faille éclairait son regard et elle prit une posture droite.
« Merci, Rubis. Après tout je suis a moitié Dragon de Lave, dit-elle en lui faisant un clin d'œil. Mais j'espère que le temps se calmera. Normalement oui... mais l'avenir est toujours en mouvement. »
Rubis sourit. Soudain, Prophéis reprit les allures de la dragonne de la grotte. Elle fixa Rubis.
« Sache que chacun de tes choix te mènera vers un nouvel avenir, mon amie. Mais je sais que tu fera les bons choix. Rien n'est finit. Ce n'est que le début.
- Merci, murmura Rubis. Je pense que notre monde va connaître la paix un moment. »
Prophéis la salua à nouveau. Rubis fit de même, puis la dragonne noire s'éleva dans le ciel suivie de sa nouvelle armée. Dans son dos, Rubis sentit Opale se crisper. La dragonne de Feu vit alors Rivière s'avancer. La reine salua Opale et lui murmura quelque mots. Rubis entendit Opale cracher et répliquer avant de s'en aller. La reine des Dragons de Mer la regarda un instant un peu déboussolée avec de hausser les épaule. Rivière se dirIgéa vers Rubis.
« Ton amie semble tendue, dit-elle.
-C'est normal après ce que vous lui avez fait, riposta Rubis.
- Avais-je le choix ? répliqua Rivière dans un haussement d'aile. Il fallait, pour le bien de mon royaume, que je face quelque chose. Et on ne peut pas dire que ton autre ami est était respectueux envers moi, si ?
-Non bien sûr..., concéda Rubis en se souvenant le comportement de Quartz. Mais c'est un peu compliqué à expliquer.
-Bref, Rubis je te remercie d'avoir sut triompher d'Emeraude et si je peux te rendre la pareil...
-Ce ne sera pas nécessaire, affirma-t-elle. J'ai fait ce qu'on attendait de moi. Maintenant plus de dettes, juste profiter de la vie et du bonheur.
- Entièrement d'accord avec toi, jeune dragonne. »
Rubis se crispa en entendant ces deux derniers mots. C'étaient ceux qu'avait prononcé sa mère lorsqu'elle était prisonnière. Bien qu'à ce moment là Emeraude était sanguinaire, Rubis avait déjà décelé les doutes qui étaient en elle. Rivière la salua d'un hochement de tête, que Rubis lui rendit, avant de se détourner et d'appeler ses troupes pour décoller vers le royaume de la Mer Blanche. Argenta s'approcha de Topaze.
« Mon jeune soldat, dit-elle. Les prouesses que tu as accomplit ont sautées aux yeux de tous. J'ai un dragon qui tient à te parler. »
Le reine s'écarta légèrement et le père de Topaze apparut. Son fils lui sauta dessus.
« Désires tu nous rejoindre ? demanda le grand dragon.
Topaze resta immobile un instant. Il voulait les rejoindre cela se voyait. Mais en même temps il semblait se sentir coupable d'abandonner ses amis. Rubis vient lui murmurer à l'oreille.
« Tu sais que tu peux les rejoindre maintenant. Tu l'as bien mérité. »
Topaze la regarda, elle, puis son père et enfin Argenta.
« Non, répondit-il doucement. Je reste avec mes amis. Je suis désolé père... mais...
- Cela n'a pas lieu d'être, mon fils. Je suis fière de toi et tu es libre de tes choix maintenant. Mais si tu as envie de revenir tu sais que la porte est ouverte.
- Oui père. Eh bien à une prochaine fois.
-Oui. Au revoir. »
La père de Topaze se tourna vers la reine.
« Nous devrions y aller. »
Argenta hocha la tête et se détourna, suivit du dragon. Rubis se sentie observée. Elle tourna la tête et découvrit un doux regard marron posé sur elle. Son cœur fit un bon dans sa poitrine. C'était sa mère ! La dragonne ne portait plus sa plaque de métal ainsi que ses griffures. Elle murmura quelque chose que seule Rubis entendit :
« Bravo ma fille, tu m'as sauvé et aidé. Maintenant c'est mon tour : je veille sur toi. »
Rubis senti les larmes lui monter aux yeux. Mais elle senti la présence de Gloire. Le dragon se rapprocha d'elle. Rubis se serra contre lui. Opale, Quartz et Topaze s'approchèrent. Ce fut Opale qui posa la question que Rubis ne voulait pas entendre :
« Mais quel était le sacrifice dont parlait la prophétie ?
- Chaque vie est un sacrifice, répondit Quartz sans grande conviction. Mais je ne penses pas que ce soit cela. »
Rubis sentit les mots se bloquer dans sa gorge. Elle, elle savait. Ils allaient la détester si elle leur disait la vérité ! Déjà Opale avait mal réagit en pensant que Rubis était dangereuse et imprévisible, alors là elle n'allait plus lui parler de toute sa vie. Mais elle ne pouvait pas leur mentir, ils la détesteraient aussi. Peut-être que juste la réponse suffirait ? Peut-être qu'elle n'aurait pas besoin de révéler son secret.
« C'est... c'est la mort d'Emeraude, lâcha-t-elle.
-Quoi ?! Mais je ne voit pas pourquoi ! siffla Opale »
Topaze ouvrit des grands yeux ronds, Quartz la regarda avec pitié, Lumière siffla et Gloire resta gueule-bé.
« Elle a tué bien des dragons, poursuivit la dragonne de Mer. Elle nous a menacé de mort ! Elle nous a fait souffrir au delà de l'imaginable ! Elle a faillit nous tuer ! Ça ne peut pas être sa vie le sacrifice ! C'est impossible ! Ou alors ceux qui ont créé cette prophétie n'ont pas le même sens du mot sacrifice que moi.
- Oui, continua Lumière, Emearude à manipulé et tué un nombre incalculable de dragon ! Ça ne peut pas être elle... c'est impossible.
- Il doit y avoir une raison, dit Topaze doucement. N'est ce pas Rubis ? Sais tu pourquoi ? »
Elle le regarda sans répondre. c'était finit elle allait leur dire et ils allaient la détester. Elle déglutit avec peine tandis que tous étaient suspendus à ses lèvres. Les mots se bloquèrent à nouveau dans la gorge de Rubis. Elle ne voulait pas leur dire. Elle poursuivit pourtant. Ils avaient le droit de savoir. Ils devaient savoir. Elle inspira à fond sans savoir qui regarder.
« C'était ma mère. »
Ses amis poussèrent des hoquets de stupeurs.
« C'est impossible, murmura Opale. Comment...
- Je vous expliquerai tout plus tard, promit. Enfin pour résumer, elle n'a pas eut une vie tendre et elle a beaucoup souffert. Mais j'ai autre-chose à vous dire aujourd'hui...
- Tu changes de sujet ?
- Non ! Je veux que vous sachiez la vérité sur moi : je vous aime tous et je suis très fière d'avoir des amis comme vous. »
Ils restèrent septiques. Oh non ! Ne pensez pas que j'étais comme ma mère au moment de sa folie ! Ce n'est pas vrai et vous le savez ! Mais elle ne pouvait pas les obliger à avoir confiance en elle. Alors elle attendit. Topaze s'avança.
« Pour moi peu m'importe qui est ta mère. Tu nous as aidé dans les moments difficile, tu nous as maintenu soudés et fait preuve de courage. En plus si Emeraude était ta mère tu dois être triste de l'avoir perdue et je ne veux pas te rendre plus malheureuse encore. Pour moi, Rubis, tu reste mon amie quel que soient tes origines.
-Merci, fit Rubis émue.
- Pour moi c'est pareil, fit Quartz.
- Moi également, confessa Opale.
- Evidemment, murmura Gloire.
- Un beau discourt, commenta Lumière, qui était assise à l'écart. Je vois qu'il y a aussi une belle amitié. »
Rubis considéra la dragonne jeune. Elle était agaçante et prétentieuse pourtant il y avait chez elle quelque chose que Rubis voulait percer.
« Viens, dit Rubis en tendant la patte. »
La dragonne hésita puis se leva et s'assit près d'eux.
« Nous avons réussit, dit Topaze. On a ramené la paix dans Xanora !
-Oui. »
Rubis sourit. Maintenant elle pouvait profité de la vie et aimer. Elle avait trouvé sa place dans ce monde. Elle avait fait quelque chose pour Xanora, elle avait accomplit son rêve ! Ses amis et elle contemplèrent les reflets du soleil dans le Diamant.
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J'espère que ça vous a plu !
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