Chapitre 27
Rubis jaillit de son buisson sans réfléchir, elle ne pouvait pas laisser ces soldats torturer ou enlever Quartz. Il ne l'aimait pas et l'avait insulté, mais ce n'était une raison pour le faire souffrir. Elle s'interposa entre les gardes et son ami.
« S'il vous plaît écoutez le, implora-t-elle. Nous n'avons pas fini la prophétie mais nous avons besoin de Opale et de Quartz pour sauver le monde. »
Elle se tourna vers Quartz guettant sa réaction. A son grand soulagement il semblait ravi, voire même soulagé par son intervention. Mais hélas les gardes n'étaient pas de cet avis.
« D'où tu sors, toi ? Enfin ça ne change rien. Nous allons vous emmener voir Rivière. Elle décidera de votre sort, grogna une garde. Vous ne pouvez pas venir et partir comme bon vous semble sur tous les territoires. Nous ne sommes pas à vos ordres ; dragon de la prophétie. »
Il fit un signe de la patte. Aussitôt d'épaisses cordes d'algues furent passés autour de la bouche de Rubis et de Quartz pour les empêcher de cracher du feu. Le dragon leur fit un croche-patte. Puis lui et ses gardes les traînèrent dans la poussière vers le palais. La roche écorcha les écailles de la dragonne et elle tenta de se relever. Hélas elle ne parvint qu'à se retourner une griffe. Ainsi elle cessa de se débattre. Les gardes les finirent passer sous la porte du palais et ils entrèrent dans la demeure de la reine. Aussitôt dedans, Rubis vit trois autres gardes prendre le relais de ceux qui l'escortaient. Ce palais est bien gardé, songea-t-elle.
Les gardes l'emmenèrent dans un tunnel qui déboucha aussitôt dans une vaste salle au sol de marbre blanc nacré. Un balcon intérieur surplombait tous les nouveaux venus. Mais Rubis s'en désintéressa : tout au fond de la salle trônait une lignes de sorte de siège fermé en corail. Dans le siège du milieu était assise une dragonne de Mer portant bien des cicatrises ressentes. Elle ne bougeait pas d'un pousse sauf lorsqu'elle se raidit à leur arrivée. En plissant les yeux Rubis découvrit qu'il s'agissait d'Opale. Son estomac se retourna malgré elle. Quartz dût la reconnaître aussi car il se débarrassa de ses gardes, se releva et se jeta en avant mais dérapa sur le sol lisse et s'écroula au sol sous les ricanement des gardes. Il se releva et leur jeta un regard assassin. Mais où est la reine ? se demanda Rubis avant de voir la reine Rivière s'avancer sur le balcon de l'étage supérieur. La reine de la Mer leva sa tête, qui avait perdu de son éclat, avec élégance. Quand elle les vit les parut étonnée.
« Que faites vous là dragon de la prophétie ? demanda-t-elle d'une voix impérieuse. »
Elle est marrante, enragea Rubis, on ne peut pas lui répondre puisque on est muselés. La reine dût remarquer son regard noir car elle esquissa un sourire et fit un signe de la patte. Aussitôt les gardes leurs enlevèrent les algues et les relevèrent. Rubis s'écarta d'eux aussi vite que possible et releva la tête vers la reine.
« Alors ? s'impatienta celle-ci.
-Nous sommes venus délivrer Opale, lança Quartz en louchant vers la cage de la dragonne bleue.
-Oh, fit la reine. La voleuse et la traîtresse.
-Pardon ? ne put s'empêcher de siffler Rubis. »
Mais qu'est-ce qui me prend ? pensa-t-elle. Elle venait de prendre la défense de celle qui ne lui faisait pas confiance. Mais ça lui parut normal, elle n'était pas la dragonne sans cœur que Opale s'était imaginée. Elle était Rubis et elle prendrait soin de ses amis. Mais au fond d'elle même, elle voulait redevenir proche de la dragonne bleue.
« Opale ne vous a pas volé et encore moins trahi, poursuivit-elle.
-Si, la détrompa Rivière dans un soupir. Elle nous vol du poisson puisqu'elle n'est plus sous mes ordres. Elle viole les lois.
- Je ne comprends pas à quoi ça rime ni même pourquoi elle aurait fait cela, dit Rubis. Mais vous devez la laisser partir sinon nous ne pourrons jamais accomplir la prophétie.
- Oserais-tu me menacer dans mon propre royaume ? siffla la reine. Quel odieux comportement ! Quel manque de respect ! Quel manque de tac ! Quel...
-Votre Majesté, l'interrompit un garde. Ces dragons restent nos ennemis. Ce sont tout de même des dragon de Feu et de Lave. Avez vous oublié ce qu'ils nous ont fait par le passé ?
-Non non bien sûr, dit Rivière.
- Qu'est ce que nous vous avons fait qui vous a tant marqué ?
- C'est bien évident, grinça la reine. Il y a deux milles ans, au temps de Pyra, ancienne reine du Diamant, notre clan à voulut étendre son territoire sur la terre ferme pour être comme tout les autres. Mais les dragons des autres clans ne l'ont pas toléré. Pyra leur a donné l'ordre de nous attaquer pour que nous retournions dans les profondeurs. Notre clan à refusé. Une lourde guerre à alors commencée, nous avons perdu bien des nôtres. Au bout d'un an de siège, le peuple de la Mer a été forcé de retourner dans les profondeurs de l'océan. Nous avons demeuré milles ans coupés du monde. Mais pas sans rien faire ! Nous avons installé une reine sur le trône, Courant, ainsi Pyra et les reines qui suivirent ne purent nous donner d'ordre. Maintenant notre peuple est soudé et solide alors que le votre peine à remonter. Mais nous n'avons jamais pardonné cet affront !
-Mais cela c'est du passé, répliqua Quartz. Cette histoire date d'il y a deux milles ans ! Vous l'avez dit vous même : votre peuple est soudé et solide.
-Oui mais nous passons pour des faible devant les autres, pour eux nous sommes des mangeurs de poisson rien de plus.
-Écoutez, je comprends votre tourment mais je sais qu'il faut juger les dragons sur leurs actes et choix présents et non sur leur passé.
-Silence ! ordonna la reine des Dragon de Mer. Vous serez punis ne serait-ce que pour votre infraction dans notre territoire. Ce qui est amplement suffisant. »
Elle fit un geste de dégoût envers Quartz et Rubis. Celle-ci ne réagit pas. Il était hors de question qu'elle donne à Rivière la satisfaction de l'avoir énervée. Cela rendrait la reine trop heureuse. La reine Rivière se tourna vers un autre dragon de Mer de couleur turquoise:
« Océan, emmène ses deux isolants dans nos grottes de surface. Nous les puniront demain.
-Bien ma reine, répondit le dragon. »
La reine se détourna. Océan se dirIgéa vers Rubis et un autre dragon vers Quartz. Celui-ci montra les dents et sortit les griffes. Rubis fit de même. Mais hélas plusieurs autres dragons s'approchèrent. Ils remirent des baillons aux deux amis et les entourèrent. Puis ils sortirent du palais et se dirigèrent vers une falaise. Rubis observa le paysage en cherchant des grottes prisons ou même des barreaux de métal. Or elle ne vit rien que de l'eau. De l'eau encore et encore. Toujours de l'eau. C'était beau bien sûr mais elle aurait bien voulut avoir de la terre ferme sous les pattes. Enfin les gardes obliquèrent vers une petite cavité rocheuse où de l'eau s'engouffrait à l'intérieur. Ils se posèrent et s'engagèrent dans l'étroite fissure qui servait d'entrée. Rubis grimaça au contact de l'eau. Elle n'aimait pas cela. Bien sur contempler de l'eau et observer ce paysage féerique était agréable. Mais là on parlait de se mouiller les pattes dans de l'eau gelée, salée, mouillée et surtout il fallait supporter cette HORRIBLE odeur de POISSON ! Ce que Rubis était incapable de faire. Néanmoins, malgré la nausée qui la saisit, elle suivit les gardes. Les parois de pierre lui écorchaient les écailles et des gouttes d'eau lui éclaboussaient le dos. Au bout de ce qui lui parut une éternité, ils débouchèrent dans une vaste grotte aux parois lisses. Les gardes les menèrent au centre de la grotte et leur attachèrent les pattes avec des anneaux encrés dans le sol. Puis ils enlevèrent le baillons à Rubis et firent de même à Quartz. Enfin ils sortirent. Rubis prépara un jet de flamme pour brûler l'anneau. Mais elle se rendit compte que celui-ci était sous le niveau de l'eau, ainsi elle ne pouvait le faire fondre. Ingénieux, pensa-t-elle. Finalement les Dragon des Mers n'étaient pas aussi bête que ce qu'elle pensait. Hélas elle ne pouvait s'échapper et cela la réjouissait moins. Elle se tourna vers Quartz. Le dragon avait la tête tournée vers la petite fente qui servait d'ouverture. Son visage reflétait sa peur et sa tristesse.
« Il pense à Opale, déduisit Rubis. Il a peur de ce qu'il va advenir d'elle et... il l'aime plus que n'importe qui. »
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