Chapitre 26
Rubis fulminait tellement qu'elle ne comprit pas tout de suite ce que Quartz venait de dire :
« Je ne veux pas te blesser... mais peut-être que Opale à raison, dit-il. Tu es dangereuse et imprévisible. Vois, tu me craches dessus sans raison. Et puis tu ne veux pas l'aider parce qu'elle n'est « pas gentille » avec toi ! Tu ne penses pas à ce qu'elle représente pour moi ! Tu es égoïste ! Moi j'ai perdu ma famille entière alors tu pourrais faire l'effort de m'aider ! »
Puis elle comprit... ce qui la mit encore plus en colère :
« Quoi ! rugit Rubis hors d'elle. Tu n'as pas idée de ce que j'ai perdu, de ce que j'endure, de ce que je ressent ! Tu ne sais pas...
- Peut-être mais moi je ne laisse pas partir ceux que j'aime et je ne me laisse pas abattre par le passé !
- Si j'avais pu faire en sorte de ne pas perdre ceux que j'aime je l'aurais fait ! »
Quartz l'ignora.
« Quelle importance ? Tu n'as jamais rien aimé si ce n'est ta reine !
- Non mais tu te rends compte de ce que tu dis ?
- Oui et je le pense !
- Tu quoi ? Mais que s'est-il passé avec Opale ? Tu as subit un lavage de cerveau ou quoi ? Le Quartz que je connaît n'aurait...
- Tais toi Rubis ! Tu me dégoutte ! Tu n'as jamais ressentit ce que je ressent pour Opale ! Tu n'as pas de sentiments ! Et maintenant tu veux me faire la morale ?! Regarde moi en face et écoute Rubis : je ne suis pas un objet, pas comme toi !»
La violence et la réalité de ce qu'il venait de dire frappa Rubis telle une montagne en pleine face. Alors c'était ça la vérité : il la prenait pour un cœur de pierre. Elle resta immobile et le contempla. Elle qui avait voulut le sauver ! Elle qui avait voulut l'aider et qui l'aimait, n'était rien pour lui. Cette pensée fit jaillir en elle toute la douleur qu'elle avait. Elle se mit à gémir et une larme coula sur sa joue. Elle imagina malgré elle comment Gloire aurait réagit. L'aurait-t-il traité de sans cœur ? Non il l'aurait aidé et non pas enfoncé. Quartz la regarda avec un visage impassible et furieux. Rubis ne le reconnaissait plus, autrefois il lui faisait confiance et la soutenait, aujourd'hui il la haïssait et se méfiait d'elle. Elle repensa alors à Topaze, finalement peut-être qu'il était son seul ami dans ce monde. Le dragon de Glace l'avait déçut une fois mais il avait vite compenser cela en prouvant sa loyauté à mainte reprise. Elle se ressaisit et regarda Quartz dans les yeux. Il n'était pas, pas en ce moment, le dragon qu'elle avait connu. Il devait entendre la vérité de ce qu'elle pensait. Le courage lui manquait pour redresser se qu'il venait de dire alors elle lui offrit un regard de glace. C'était tous ce qu'il méritait.
« Tu ne me fais pas confiance, dit elle avec rage, et bien tu as tort. Tu dis que je suis égoïste et que tu es le seul a souffrir, tu as tort aussi. Tu dis que je n'ai pas de sentiments, tu n'as pas plus juste. Mais je ne vais pas te juger, je vais te dire une chose, une seule. Si je me préoccupe d'Émeraude c'est parce que avec le Diamant en sa possession c'est Xanora tout entier qui est en danger. Mais puisque tu ne semble pas vouloir de mon aide je vais chercher Topaze et accomplir quelque-chose de capital. »
Comme il ne réagissait pas, elle ne put s'empêcher d'ajouter :
« Ça ne te dis rien la prophétie ? »
Il ne réagit toujours pas. Rubis senti la fureur et l'incompréhension la gagner. Avant qu'il ne puisse répondre ou même lever une griffe, elle tourna les talons, plus triste que jamais, et fila dans les arbres en direction du Royaume des Neiges. Mais elle se ravisa, elle ne pouvait pas abandonner Quartz et Opale. La prophétie, qu'elle venait elle-même de mentionner, indiquait qu'ils devait être quatre, alors ils serraient quatre.
Elle retourna sur ses pas. Elle aperçut Quartz, qui n'avait pas bougé. Le dragon murmurait. Elle tendit l'oreille.
« Désolé Rubis je sais que tu as raison. Pardonne moi, je ne pensais pas ce que j'ai dit mais Opale compte plus que tout. Je sais que tu es une bonne dragonne et tu es courageuse mais j'ai si peur... je ne suis pas comme toi. »
Il leva la tête et Rubis vit des traces de larmes sur ses joues. Ainsi il n'avait pas changé. Le dragon décolla vers le Royaume de la Mer Blanche. Il n'avait pas changé, mais il l'avait insulté et meurtri. Jamais plus elle ne l'aimerait, enfin elle l'espérait. Rubis attendit un moment et parti à sa suite. Elle suivit Quartz pendant près d'un jour de vol sans s'arrêter. Elle avait les ailes en compote quand elle aperçut au loin le palais de Rivière. Au bout d'une heure de vol supplémentaire elle vit le château dans ses moindres détails. Il était immense avec une partie sur la terre ferme et le derrière du palais plongeait, tel une vague, dans l'océan. La demeure de la reine de la Mer était tout en pierres claires et en nacre sauf le dessus : de grandes plaques taillées dans l'émeraude et le saphir s'élevaient vers le ciel. Au sommet de chaque plaque se dressaient des immenses boules de corail vertes et une boule de cristal reliait les quatre plaques entre elles et servait de toit. Le palais était magnifique mis à part les quelques touffes d'algues ici et là. Mais il n'avait pas de porte. Bizarre, pensa Rubis avant de comprendre que par temps de pluie où de haute marrée, le château était engloutit par les eaux. La dragonne scruta les lieux et distingua Quartz en tenaille contre quarte sentinelles de la Mer. Rubis s'approcha et se posa derrière un amas de gros buissons puis elle tendit l'oreille. Si elle voulait que la prophétie s'accomplisse, elle devait aider Quartz et Opale. Mais au plus profond de son cœur elle voulait qu'il la regarde comme avant, comme une... amie. Pour cela il fallait qu'elle sache de quoi il en retournait.
« Je vous demande de me laisser voir la reine, ordonna Quartz.
- Comment être sur qu'il ne traîne pas une armée derrière lui ? demanda un garde.
-Oui, renchérit un deuxième. De plus les dragons de Lave sont nos ennemis.
- Je jure sur nos ancêtres que je n'ai pas d'armée puisque je fais partit de la prophétie du Diamant !
- Nous ne savons pas quelle valeur à ce serment dans ta bouche. En plus pour des dragon censés sauver le monde, vous n'êtes pas doués !
-Oui, confirma un autre garde. Vous avez échoué. Etna nous persécute elle nous à déjà volé toute une partie de notre territoire. Alors je suppose que Sa Majesté Rivière sera heureuse de pouvoir se défouler sur quelqu'un. »
Il se tourna vers l'un de ses camarades.
« Va prévenir la reine que nous tenons un invité de marque. »
Un sourire assassin se dessina sur ses lèvres.
« Un jouet de marque pour notre reine. »
L'autre acquiesça et s'en fut.
Non !
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