Chapitre 25

Stupéfaite, elle se retourna et découvrit une belle dragonne aux reflets bleue foncés : Opale. La dragonne de Mer portait toujours sa pierre précieuse à son front et elle regardait Rubis avec une expression complexe : soulagement, peur, doute et même du regret. Rubis tenta de mettre de la douceur dans sa voix alors que la vue d'Opale la rendait jalouse. En effet Opale avait tous ce que Rubis voulait : l'amour de Quartz. Ce n'était pas grand chose mais c'était juste ce qu'elle voulait et évidement elle ne l'avait pas eut. Ça aurait était trop simple. Si elle remontait le temps elle n'avait jamais eut ce qu'elle voulait ni même de récompense. La dragonne bleue s'approcha de Quartz et frotta son museau au sien. Ceci accentua le malaise et la douleur de Rubis. On aurait dit que Opale faisait volontairement souffrir Rubis en lui montrant bien que c'était elle et elle seule que Quartz aimait. Rubis se retint de cracher. Même si elle savait que la dragonne avait un grand cœur, elle ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi elles ne pouvaient plus s'entendre comme avant et pourquoi Opale la faisait autant souffrir.

« Salut Opale, lança Rubis en ravalant ses larmes de sa rage. »

L'intéressée l'ignora et se tourna vers Quartz.

« Je pensais que tu allais chercher un dragon de confiance, genre Topaze, murmura-t-elle. Mais c'est vrai que Rubis sait...diriger des recherches »

Après un moment d'hésitation, elle se tourna enfin vers Rubis.

« Salut, lui répondit la dragonne. »

Ce fut au tour de Rubis de ne pas répondre. Pourquoi Opale ne lui faisait pas confiance, hein ? Pourquoi la traitait-elle comme un bébé dragon ? Comme elle regrettait leur amitié passée ! Ne pouvait-elles donc pas être amies ? Très bien.

Comme elle ne répondait pas, Opale s'adressa à son compagnon :

« Que fait-on du coup Quartz, demanda-t-elle. Pour le Diamant je veux dire. Pourquoi les Dragon de Lave veulent-ils se l'approprier ? »

Rubis décocha un regard noir à la dragonne bleue. De quel droit l'empêchait-elle de parler ? Elle avait des infos et elle contait bien s'exprimer.

« J'ai bien une idée, poursuivit Opale.

-Moi aussi, la coupa Rubis. Pour commencer je suis contente de te revoir. »

Opale lui lança un regard étonné et furieux, que Rubis pris mal. Je ne suis pas sans cœur, pensa-t-elle intérieurement. Elle leva la tête.

« C'est parce que Émeraude est en vie...

-Très drôle ! railla la dragonne bleue. Mais je te rappelle qu'Émeraude est morte. C'est même moi qui l'ai tuée.

-Non elle...elle s'est enfuie.

-Et tu ne nous a rien dis ? Bravo, railla Opale.

- Mais c'est toi qui...

-Tu imagine le risque ? ... enfin bref de toute façon tu te fiche pas mal de moi, n'est ce pas ? J'ai vue comment tu as brûler les gardes lorsque nous étions au palais d'Igéa. Je sais que tu es dangereuse »

Une ombre triste passa devant ses yeux.

« Je ne pensais vraiment pas qu'une dragonne aussi douée que toi puisse se conduire de la sorte. Et puis j'ai faim alors allons manger. »

Sans attendre la réponse, elle décolla vers l'Est. Quartz lança un regard d'excuse à Rubis avant de suivre Opale. Mais Rubis le rattrapa. Elle lui posa une patte sur l'épaule pour le retenir.

« Attends, dit-elle. Je dois te dire quelque chose.

- Je t'écoute.

- Quartz, je sais que c'est... enfin bref...je... »

Oh par le Diamant ! Par où commencer ?

Elle allait reprendre sa phrase mais Opale s'incrusta :

« Alors vous venez ? les pressa-t-elle, je ne vais pas poireauter toute la journée ni même chasser toute seule.

-Oui oui on arrive, lui répondit Quartz, il se tourna vers Rubis, on en reparle après. »

Et il décolla. Rubis ne s'était jamais sentie aussi seule. Opale ne voulait-elle vraiment ne rien à voir avec elle ? Très bien. Rubis se chargerai de faire une mise au point. Elle s'envola à la suite des deux autres dragons. C'est alors qu'elle entendit une sorte de murmure très faible. Mais avant qu'elle n'ai pu l'identifier, la voix disparut. Mais je délire ou bien j'ai vraiment entendu une voix ? se demanda Rubis. En revanche même si elle repoussait cette idée plus rien n'était clair dans l'esprit de la jeune dragonne. Elle repensa alors à Gloire. Elle se sentait bien et parfaitement à sa place lorsqu'elle était avec lui. L'aimait-elle ? Non c'était Quartz qu'elle aimait et lui seul. Rubis secoua la tête, elle devait être fatiguée. Soudain un cri de détresse lui parvint :

« Non ! Laissez la ! »

Et un autre cri en retour :

«Aaaah! Au secour ! Quartz ne me... Attention ! »

Il y eut un grand Boum.

Rubis s'élança en avant. Quartz et Opale étaient attaqués ! Par qui ? Ça elle ne le savait pas. Mais qu'importe ! Elle sauverait Quartz... et certainement Opale. Elle se cogna aux arbres tant elle allait vite. Son cœur bondissait dans sa poitrine. La peur que Quartz soit tué lui était insupportable. Et soudain, une énorme masse s'abattit sur elle et elle chuta. La dragonne s'écrasa au sol et roula sur le côté. Elle se releva et se retourna. Derrière elle, Quartz était étendu sur le sol, les yeux clos. Le cœur de Rubis menaça de s'arrêter avant qu'elle ne vit les flancs du dragon se soulever difficilement. La dragonne souleva le corps de son ami et le traîna jusqu'au fleuve qui serpentait devant eux. Elle pris une pierre creuse et la remplit d'eau avant de lancer le contenu sur la tête du dragon. Il toussa et cracha avant d'ouvrir les yeux. Quand il vit Rubis, son visage s'éclaira et il se releva d'un bon.

« Tu es là ! Des dragons... ils ont enlevés Opale ! Ils-ils... bref ! Il faut la retrouver ! »

Il s'élança vers le ciel mais Rubis ne bougea pas. Remarquant son manque de réaction, il la regarda avec une tristesse qui fit flancher la rancune qu'elle entretenait contre Opale. Elle n'avait pas comprit qu'il tenait à cette dernière comme à un membre de sa famille.

« On va la retrouver, déclara-t-elle après un long moment. Mais pour Émeraude on fait quoi ?

-Je ne sais pas, répondit Quartz, mais je n'irai nul par sans Opale. Rubis... n'as tu jamais aimé quelqu'un au point que de ne pas le savoir en sécurité te détruit de l'intérieur et meurtrit ton âme ? »

Si bien sûr que si, Rubis connaissait cette sensation et elle lui était insupportable.

« Si... depuis plusieurs jours, murmura-t-elle. »

Mais soudain Rubis fut prise d'un jet de fureur, Pour qui la prenait-il ? Pour un dragon sans cœur ? Pour un jouet qui n'avait pas de sentiment ? Comme une... chose ? Non mais pardon ?! De quel droit ? De quel droit affirmait-il cela ? La rage la submergea.

« Tu devrais le savoir, siffla-t-elle soudain. Tu n'es pas le seul dragon à avoir tout perdu tu sais ! »

Quartz recula, étonné par sa fureur. Il la fixa avec de grand yeux et elle soutien son regard.

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