Chapitre 5

Lui non plus ne laissa rien paraître. Enfin... Opale cru tout de même discerner une étincelle mauvaise dans ses yeux. Ce qui ne la surprit pas. Ce dragon n'avait que des mauvaises pensées elle en était certaine.

« Je ne pensais pas vous revoir de si tôt, dit-il d'une voix menaçante.

-Moi non plus, répliqua Opale. Mais ne vous en faîtes pas. Je ne serais pas longue. »

Il darda sa langue fourchue et lança un rapide coup d'œil vers le guide d'Opale.

« Cuivre, laissez nous, dit-il à l'adresse du dragon. »

L'intéressé salua son supérieur d'une révérence rapide avant de filer hors de la pièce. Opale le regarda partir avec inquiétude. La jeune dragonne n'aimait pas l'idée de se retrouver seule avec ce dragon. Il pouvait peut-être avoir envie de continuer ce qu'il avait commencé. Elle resta donc sur ses gardes et reporta son attention sur le dragon. Elle ne se souvenait pas de grand-chose à son sujet. Juste qu'il était mauvais et excellent combattant. Elle se demandait comment il avait pu se hisser à ce niveau de la hiérarchie en étant le dragon sanguinaire qu'il était.

Elle fit taire ses questions car il se redressa en la toisant.

« Alors comme ça on veut négocier quelque chose ? grinça-t-il.

- Oui.

- Mais la reine Prophéis n'est pas là. Et c'est elle qui prend les décisions habituellement.

- Je sais mais...

-Cela veut dire que c'est moi qui prend les décisions tant qu'elle n'est pas ici.

-Je ne...

- Allons, Opale, ne soyez pas stupide. Livrez vous à nous où partez. »

Elle le foudroya du regard. Il n'avait pas changé. Il était toujours aussi dangereux et sûr de lui. Elle le toisa à son tour et dit d'une voix chargée de haine.

« Je ne partirai pas et je ne me livrerai pas à vous. Je suis là pour une amie. Lumière des Dragon de Feu. »

Il la dévisagea sans répondre. Puis il découvrit ses crocs pointus et dit d'une voix dénudée d'émotions en se tapotant le menton :

« Lumière, Lumière... Ha oui. Je me souviens.

-Vous l'avez attaqué sans raison.

-En es tu si sûr, dragonne de Mer ? »

Il s'approcha d'elle en découvrant les dents. Opale sortit les griffes. Elle ne lui laisserait aucune chance. Mais si elle le tuait, elle risquait de déclencher une série de vengeance et probablement une autre guerre. Ce qu'elle voulait éviter. Ainsi elle tenta de garder son sang froid. Il se pencha encore plus sur elle. Opale recula vers la porte. Si elle voulait échapper à ce meurtrier elle devait s'enfuir. De cette façon elle pourrait sauver Quartz. Mais Lumière ? Elle ne pouvait pas laisser la dragonne aux griffes ennemies. Elle devait donc partir pour revenir... avant Prophéis. C'était une mission impossible ! Sa dernière chance était de convaincre ce dragon, qui avait voulut la tuer.

« Alors dites moi les raisons, ordonna-t-elle.

- Prophéis a eu des visions, dit-il simplement. Elle nous a juste demandé d'empêcher une dragonne de Feu jaune de pénétrer sur le royaume de la Mer Blanche.

- Mais pourquoi ?

-Ceci regarde la reine, son clan et le dragon concerné. Pas les étrangers.

- Mais je ne suis pas une étrangère ! Et si la vie d'une amie est en danger, je la délivrerai.

- Si vous l'êtes. Car pour ne pas être étranger il faut être un dragon de Lave... ou posséder un pouvoir suprême comme Sa Majesté.

-Oui le pouvoir d'abord et la bonté après. Les Dragons de Lave ne serons jamais bons. Surtout après le passage d'Emeraude qui vous a rendus avide de gloire.

Elle s'en voulu de penser avec une telle étroitesse d'esprit. Mais les mots étaient sortis. Trop tard.
Cependant Éclat ne sembla pas contrarié.

-Serte, concéda-t-il sans honte. Mais c'est ce qui fait de nous ce que nous sommes. Alors que les autres n'ont aucune ambition et aucune envie. Pour monter dans la vie il faut vouloir. C'est pourquoi nous sommes les plus grands dragons de Xanora.

- Vous êtes des dragons perfides, corrigea Opale. Rien ne vous importe si ce n'est vous-même.

- Parce que vous c'est différent ? »

Opale se rendis compte que non. Non elle n'était pas différente de lui. Elle voulait plus et avait tendance à toujours penser à elle. Voilà pourquoi Quartz était important. Parce qu'il lui avait montré que les amis valaient la peine. Qu'elle avait le droit de commettre des erreurs si elle les réparait. Parce qu'il lui avait montré l'autre côté des dragons : leur sentiments d'amour, d'amitié et de fraternité. Tous ses amis lui avait apporter quelque-chose. C'était pourquoi elle voulait maintenant sauver Lumière. Donc elle était différente de ce dragon.

« Oui, répliqua-t-elle, parce que je suis ici pour sauver mon amie. Et parce que j'apprends à mieux les connaître. Je ne reste pas renfermée sur ma personne. Sinon je ne serais pas ici. »

Il plissa les yeux.

« Peut-être. Mais de toute façon seule Prophéis peut autoriser la libération de Lumière. Or elle n'est pas ici. Vous êtes donc contrainte de m'obéir, à moi.

-Très bien je partirai. Mais laissez moi la voir...

- Non. »

Opale commençait à perdre espoir. Ce dragon ne lâcherai pas. Elle contempla la grande ouverture. Son esprit dériva. Elle revoyait Lumière. La dragonne jaune ne voulait pas la laisser seule et ne l'avait pas abandonnée alors qu'elle aurait pu. La dragonne de Feu l'avait traitée comme une amie. Elle ne pouvait pas la laisser ici. C'est alors qu'elle vit des ombres dans le ciel. Enfin c'était des dragons. Tout un escadron. Avec à sa tête une dragonne noire comme la nuit. Prophéis ! C'était la dernière chance pour Opale. Elle planta son regard dans celui du dragon.

« Je pense que la reine Prophéis décidera pour nous. »

Il eut l'air surprit. Le dragon se retourna en hâte vers la fenêtre. Quand il vit les dragons et Prophéis il se détendit. Puis il se retourna vers Opale. Il hocha la tête et se tourna vers les silhouettes. Opale espérait bien le mettre dans une position gênante. Il devait payer.

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