Aussitôt un dragon percuta Opale, cornes en avant. Opale cria de surprise et de douleur. Elle chuta vers la mer. Mais son poursuivant ne le lâchait pas. Opale se retourna et frappa avec ses pattes arrière. Mais quand le dragon rugit, elle reconnu Lumière. Ses yeux étaient recouverts d'un voile opaque, ses griffes sorties, prêtes pour égorger Opale. Si Opale c'était stoppée, ce n'était pas le cas de Lumière. La dragonne jaune rugit et s'élança vers Opale. La Puissante frappa Opale avec sa queue avant de lui griffer le visage. Opale gronda de douleur avant d'esquiver un nouveau coup. Cependant elle ne rendit aucun coup. Comment le pouvait-elle ? Lumière était ensorcelée ce n'était donc pas elle qui l'attaquait. Opale perdait du terrain et de la force. Lumière fit tinter ses griffes et une chaîne de métal vint se refermer sur la gueule d'Opale. Lumière tira un bon coup et Opale remercia ses pierres d'être là sinon sa tête se serrait détachée. Elle laissa échapper un cri de surprise étouffé par la chaîne et répliqua instinctivement en donnant un coup de griffe sur Lumière – ce qu'elle regretta aussitôt. La dragonne siffla sans mot dire et lança un coup qui ajouta une marque de sang sur le visage d'Opale. Celle-ci se dégagea de la chaîne de métal mais la garda dans sa patte.

« Lumière, appela-t-elle. Lumière c'est moi, Opale.

-Comment connais tu mon nom, traîtresse ? gronda Lumière en chargeant à nouveau. »

Elle saisit le coup d'Opale en entre ses griffes et serra. Opale poussa un hoquet de surprise et de douleur. Elle devait répliquer ! Son premier instinct lui disait de griffer son bourreau. Mais elle ne voulait pas faire de mal à son amie. Lumière serra encore, indifférente aux supplications d'Opale qui vit les ténèbres de la mort. Elle ne voulait pas ! Non non non ! Elle gesticula mais la Dragonne de Feu avait une trop grande emprise sur elle. Et soudain, sans qu'elle ne sache pourquoi, les mots sortirent seuls de sa gueule :

« Lumière ce n'est pas toi, c'est la haine de Victoire qui parle à ta place. Toi aussi tu as de la magie mais tu fais le bien, tu as des amis... on... on tient à toit... »

Lumière se figea sans pour autant la lâcher. Opale remua un peu avec l'énergie du désespoir. Soudain un dragon piqua sur eux. C'était Rubis. La dragonne rouge poussa Lumière sans lui faire mal et Opale put enfin respirer. Elle prit une inspiration saccadée. Elle se rua vers ses deux amies. Lumière attaquait Rubis et celle-ci esquivait sans rendre aucun des coup. Elle en reçut deux, l'un au coup et le second à l'aile. Et elle chuta. Lumière voulu la suivre mais Opale fit bouclier avec son corps. Lumière ne relança pas l'attaque. Elle se stoppa et regarda Opale sans aucune émotions. Le voile opaque de ses yeux était moins dense que tout à l'heure.

« Qui je suis ? demanda-t-elle soudain. »

Bon maintenant Opale devait trouver les mots juste pour convaincre Lumière qu'elle était sous l'emprise de Victoire. Elle regarda son amie et inspira un grand coup puis elle se jeta à l'eau :

« Tu es mon amie, tu as un grand cœur, tu as des amis, tu es une Puissante mais tu avais des principes bien précis... »

Ce ne voulait rien dire ! Opale n'arrivait pas a donner un fil directeur à son récit. Elle tenta à nouveau, consciente de la bataille qui se jouait :

« Moi je suis Opale et tu m'as sauvé, Rubis, Gloire, Quartz et Topaze ont combattu avec toi pour la liberté. Jamais tu ne renonçait. Tu étais toujours là pour nous et... et... »

Et quoi ? Opale savait qu'il y avait un tric qu'elle devait dire mais il ne sortait pas de sa bouche. Lumière lui épargna le ravage de son cerveau. Elle le fixa et parla d'une voix blanche :

« J'aime Émeraude et la reine ? »

Ah ! Voilà le moment crucial. Si Opale se loupait Lumière risquait d'être perdue à jamais. Elle lança d'une voix ferme :

« Non. Émeraude t'as fais du mal et Victoire te manipule avec sa magie à elle.

-Oh. »

Lumière resta sans bouger et Opale resta devant-elle. Soudain un cri de rage surgit. Opale et Lumière se retournèrent. C'était Victoire qui fonçait sur elles. Mais Lumière semblait à nouveau elle-même et elles présentèrent un front uni. La reine se stoppa et les dévisagea avec des yeux étincelants de fureur.

« Vous pensez vraiment pouvoir me vaincre ? »

Elle n'attendit pas la réponse et les percuta toute deux. Victoire était d'une force surprenante pour sa taille. Opale fut projetée au ras de la mer et Lumière a l'opposé. La dragonne déploya ses ailes pour se stabiliser. Sa queue frôla la surface de l'eau. C'est alors qu'elle vit Rubis tenter de garder sa tête hors de l'eau. Les ailes mouillées de son amie l'empêchaient de remonter à la surface et l'entraînaient vers le fond. Opale croisa le regard terrifié de Rubis qui luttait pour garder la tête hors de l'eau.

« Tiens bon ! lança Opale. »

Mais Rubis ne répondit pas. Elle appuya son regard vers Victoire et Lumière en incitant Opale à se joindre au combat avant de disparaître sous la surface sans un cri.

« Non ! cria Opale. »

Refusant de perdre son amie, elle plongea dans l'eau et chercha Rubis. La panique faisait battre son corps. Elle la vit bientôt. Rubis avait les yeux ouverts mais coulait toujours plus loin dans les profondeurs. Elle avait beau agiter les pattes, elle ne savait pas nager. Bientôt elle n'aurait plus d'air. Soudain Opale découvrit une longue chaîne entravant les ailes de Rubis. Dans un jet de bulle horrifié, elle fonça sur Rubis. Elle sentait le pouvoir de Victoire sur l'objet sans même le toucher. Victoire n'épargnerait pas Rubis parce qu'elle était la fille d'Emeraude. Opale accéléra et arriva au niveau de son amie dont les yeux se vilaient. Elle saisit la chaîne et en débarrassa Rubis avant de la remonter vers la surface. Elle déposa Rubis sur une roche. La dragonne resta un moment immobile et Opale cru qu'elle était morte. Soudain, pour son plus grand soulagement, Rubis toussa et cracha de l'eau.

« Oh tu va bien !

- Pourquoi je n'en ai pas l'air ? »

Opale sourit, heureuse de voir que Rubis allait bien avant de partir aider Lumière. Elle remonta au moment où Victoire flanqua un coup de patte dans la tête de la dragonne jaune. Cette dernière chuta. Opale plongea, rattrapa son amie, la déposa et reparti à l'assaut de Victoire.

« Ce petit jeu a assez duré Victoire ! cria Opale. Combien de mort vous faut-il pour vous satisfaire ?

- Oh mais tout allait très bien jusqu'à ce que tu te mêles de mes affaires, répliqua la reine. Sans toi mon peuple était en paix et mes dragons heureux. »

Ah oui ? Et si Victoire avait raison ? Opale avait peut-être mal analysé la situation. Peut-être qu'en voulant sauver son monde elle avait fait tourné la paix au chaos. Mais non, se dit-elle, j'ai fait ce qu'il fallait. Pas vrai ? Elle chercha Quartz du regarda mais il n'était pas là. Elle chercha l'un de ses amis. Mais aucun ne croisa son regard. Elle n'eut aucune réponde à ses question. Le désespoir l'envahit. Qu'aurait fait Rubis ? Elle aurait chercher le bien dans cette dragonne. Mais Opale ne le pouvait pas. Pas après l'avoir vu à l'œuvre. Qu'aurait fait Quartz ? Il aurait combattu avant de chercher une solution pacifique au problème. Et Topaze ? Il aurait attendu pour voir l'évolution des choses. Aucun n'aurait vu les choses comme Opale. Sans doutes pensaient-ils maintenant que son combat ne valait pas la peine d'être mené. Qu'elle n'avait fait que des fautes du début à la fin. Soudain elle se rendit compte qu'elle ne c'était pas posé la question sur que devait-elle faire elle, Opale, dragonne impétueuse, sûre d'elle et têtue. Car c'était ainsi avec sa personnalité qu'elle devait réfléchir. Elle regarda Victoire.

« Vous avez raison, dit-elle. J'ai agit sans réfléchir. Mais comment puis-je être sûre que vous laisserez le peuple de la Mer tranquille ?

- C'est simple, siffla Victoire. Je ne le ferais pas. Je vais finir ce qu'Emeraude avait commencé : remettre une reine au pouvoir de tout les clans.

-C'est pour servir vos ambitions personnelles que vous avez besoin du trône, comprit Opale.

-Tu comprends vite, commenta Victoire.

-Et bien je ne vous laisserai pas faire.

-Tu sais que je ne me nomme pas Victoire par hasard, gronda la reine. Tout comme toi tu te nomme Opale par la prophétie moi je suis destinée à tout gagner. C'est pour cela que je suis une Puissante et que tu ne pourras jamais me battre. J'ai tué Rivière et ces fidèles. Je suis revenue vivante de l'au-delà. Tu ne peux rien contre moi. »

Revenue de l'au-delà ? Comment était-ce possible ? Opale fixa Victoire sous un jour nouveaux. Victoire était une dragonne n'appartenant pas à leur époque.

« Quel age avez-vous ?

- Mille ans. »

Un hoquet de surprise traversa l'assemblé entière. Tous les combats cessèrent. Tous les dragons fixèrent Victoire. Opale elle ne pouvait tout simplement pas la croire. C'était impossible ! Aucun dragon ne pouvait vivre aussi longtemps ou même revenir du monde des morts. C'était contre nature. Cela remettait tout en question et en suscitait : Pourquoi personne n'avait vu cette dragonne avant ? Pourquoi revenir maintenant ? Mais Opale était sûre d'une chose. Victoire avait fait son temps. Certain dragon n'auraient pas du mourir alors qu'elle oui. Il était temps d'en finir.

« Je vous défie, Victoire des Puissants, afin de monter sur le trône des dragons de Mer et de restaurer la justice. »

L'œil de Victoire brilla d'un éclat sanglant.

« Je relève le défit, annonça-t-elle.

-Non ! cria un dragon. »

Opale se retourna et vit Lumière.

« Non Opale, poursuivit-elle. Tu ne peux pas faire ça. »

Plusieurs dragons, enfin Rubis, Quartz et les autres se joignirent à Lumière pour convaincre Opale de revenir sur sa décision. La dragonne ne pût les regarder dans les yeux. Les quitter pour ce combat était atroce. Mais elle n'avait pas le choix. Elle le savait au fond d'elle que c'était la bonne chose à faire. Elle, Opale, avait le sentiment, pour une fois, qu'elle faisait quelque chose pour le bien de tous. Je suis désolée mes amis, pensa-t-elle, mais je n'ai pas le choix. Pardonnez moi je vous en pris ! J'ai besoin d'être sûre de faire la bonne chose.

Elle puisa dans ces forces et croisa enfin leur regard. Tous n'étaient que sympathie et tristesse. Ils ne lui en voulaient pas. Elle leur sourit faiblement avant de se retourner vers son ennemie. Victoire plongea dans la Mer et elle suivit consciente des regards sur elle. Elle franchit la surface de l'eau sans effort. Victoire la mena jusqu'à un lieux dégagé. Sans roches ni algues. Opale savait maintenant que c'était simple : tuer ou être tuer. Elle fut surprise de voir des dragons former un cercle autour d'elles deux pour les observer. Elle lut dans les yeux de certain l'envie qu'elle triomphe. Mais dans les autres nulle source d'encouragement. Soit ils pensaient qu'elle n'avait aucune chance soit ils voulaient Victoire au pouvoir. Ou alors, ils ne voulaient pas d'elle comme reine. Opale savait que beaucoup la connaissaient en temps que dragonne qui ne réfléchit pas et qui est violente. Peut-être que son combat était vain et que même si elle gagnait on la chasserait comme Rivière l'avait fait. Mais Rivière avait cru en elle et elle devait au moins essayer quelque chose.

« Bonjour à tous, mes cher sujets, claironna Victoire. Cette dragonne que nous connaissons bien m'a aujourd'hui défié pour le trône. Êtes vous content ?

-Bouh ! fit la foule docilement.

-Tu vois Opale se n'était pas la peine de fourrer ton nez dans nos affaires surtout après avoir fuit notre monde. »

Un murmure approbateur monta de la foule. Opale comprit alors que personne dans le monde de la Mer ne la soutenait. Il fallait qu'elle contre attaque.

« Oh mais qu'elle jolie entrée en matière, lança-t-elle. Cependant je ne suis pas sûre que vous connaissiez les véritables motifs de celle que vous nommez reine. »

Un murmure désapprobateur parcourut l'assemblé. Parfait. Elle aiguisa sa haine. Ce peuple ne méritait pas qu'elle se batte pour lui.

« Je vois. Vous ne voulez pas de moi. Parfait. Sachez que je ne suis pas déçue de ne pas à avoir à vous gouverner. Mais peut-être qu'une fois que vous aurez comprit la menace de Victoire vous changerez d'avis. Si vous voulez finir dans la sang et les larmes libre à vous. Adieux. »

Elle voulut faire demi-tour mais Victoire la rappela :

« Attends Opale. Tu m'as lancé un défi. Maintenant tu le relèves. »