Chapitre 14

Deux pour quoi ? Opale ne pouvait détacher son regard de Victoire. Le soldat qui l'avait plaqué au sol la releva. Opale l'ignora. Victoire faisait la même taille qu'elle et, sans ses plaques de métal, paraîtrait aussi fragile qu'un mouton. Rivière claqua brusquement ses mâchoires pour faire reculer son ennemie. Victoire fit un pas en arrière tout en faisant de grands geste gracieux avec ses griffes. Ses griffes... Opale n'en n'avait jamais vu d'aussi longue. Elles faisaient quoi ? La taille d'un œuf de dragon ? Oui, mais un gros œuf alors.

« Oh là, oh là, susurra-t-elle. Il faut se calmer, Rivière.

- Reine Rivière, rectifia Pierral. »

Victoire ricana. 

« Ha ha ! Qu'elle bonne blague ! Alors comme ça on est toujours sur le trône alors qu'on a torturer... attends... trois ? Quatre ? Dix ? Vingt innocents ? Tss tss c'est pas joli joli, dit-elle en secouant la tête d'un air apitoyé. »

Opale eut du mal à se retenir de rire devant la mine outrée de Rivière. Mais son sourire s'évanouit quand Victoire se retourna vers elle.

« Moi aussi elle m'a torturé et chassée de chez moi, Opale.

-Votre histoire ne m'intéresse pas.

- Oh mais voilà une tête rebelle. Tu me plais Opale. Tu ne rampe pas devant les autres. J'aime ça. »

Opale sût que sa réaction était bête et inutile mais elle crache tout de même :

« Dommage que je sois ici pour vous tuer."

Victoire ne parue pas le moins du monde intimidée, ce qui gâcha un peu l'effet de Opale. Elle semblait même amusée.

-Me tuer? Oh comme c'est mignon. Tu ne peux pas me tuer Opale. Personne ne le peut.

-Et pourquoi ?

- Parce que je suis une Puissante. »

Opale resta bouche-bée. Elle n'avait entendu ce mot que dans les histoires que ses parents lui contaient quand elle était petite. Jamais elle n'aurait penser qu'ils avaient un jour étaient véritables. Les Puissants étaient des dragonnes, et des dragons, possédant des pouvoirs défiants les lois de la nature. Au sien du Royaume de la Mer Blanche il n'y en avait eut que dix depuis la naissance de ce monde c'est à dire cinq milles ans. Tous pensaient que c'était ces dragons qui avaient façonné les royaumes. Enfin Opale non. Elle trouvaient ça juste impossible. Maintenant cela faisait trois milles ans que ces dragons étaient tombés dans l'oubli. Jusqu'à maintenant. Personne ne savait en quoi consistaient leurs pouvoirs, ni les conséquences. On savait seulement que pour les tuer il fallait posséder un dont ou un pouvoir hors du commun. Opale regarda Rivière. La reine semblait désabusée. Alors si elle savait que Victoire était une Puissante cela voulait-il dire qu'elle pensait qu'Opale était spéciale ? Elle aurait la réponse plus tard. Pour l'instant elle devait poser la question qui lui brûlait le ventre :

« Où sont Quartz, Rubis, Topaze et Gloire ?

- Ah ! Tes amis. Ils sont en lieu sûr loin de la reine la plus dangereuse de Xanora.

-C'est vous la plus dangereuse, riposta Opale. Libérez les. »

Quelque chose de dément s'alluma dans la poitrine d'Opale. Elle ne laisserait pas Quartz entre les mains de Victoire. Et si Victoire les avait déjà tué ? Serait-ce ça le lieu loin de Rivière ? La mort ? Non. C'était impossible. Opale imagina un instant un mode sans Quartz... et son cœur se déchira. Quartz ne pouvait pas mourir. Elle empêcherait ça, de toute son âme, de tout son corps et de tout son être. Elle imagina les longues griffes de Victoire s'enfoncer dans le cœur de Rubis. Ah ! Non ! Ça aussi elle l'empêcherait. Rubis ne mourait pas. Pas temps qu'Opale serait en vie. Et il en irait de même pour tout les dragons qu'elle aimait. Aucun d'eux ne mourait et surtout pas des griffes de Victoire ! Mais en regardant cette dernière, elle se rendit compte que la Puissante avait autre chose en tête. Quelque chose pouvant créer le chaos de Xanora. Comme Emeraude. Elle et ses amis avaient luté pour la paix, pour la sécurité et avaient triompher d'Emeraude. Mais pas s'en sortir idem. Elle ne voulait pas que leurs efforts soient réduits à néant par Victoire. Opale allait tuer la dragonne balafrée et mettre Rivière sur le trône. Ensuite elle sauverait ses amis et délivrerait Lumière avant de vivre une vie tranquille avec Quartz. Oui c'était un bon plan. Rapide efficace. Mais avant qu'elle ne puisse faire un pas vers Victoire, celle-ci fit tinter ses longues griffes ensembles et un épais filament bleu clair en sortit. Il entoura Victoire. Opale étouffa un cri de stupeur. Quelle était donc ce prodige ? La dragonne au visage ravagé sourit, d'un sourire rusé. Puis elle souffla en direction de Rivière. Et là, sous leurs yeux, le filament emprisonna la reine avant de la toucher. Un grésillement se fit entendre. Rivière émit un hoquet de douleur et tenta de se dégager. Mais le filament maintint sa prise.

« Cela faisait bien longtemps que j'attendais ce moment, murmura Victoire en remuant ses griffes.

-Je... nous... ne nous plierons jamais à ta volonté... haleta Rivière. »

Son regard se posa sur Opale.

« Nous avons encore un espoir de mettre fin aux souffrances que tu as... engendrées... »

Victoire caressa le visage de la reine agonisante avec son autre patte griffue.

« Bonne nuit, ma reine, ironisa-t-elle. »

Soudain le filament pénétra dans la reine. Celle-ci hurla, se débattit et se ratatina. Puis Victoire fit à nouveau tinter ses griffes et le filament revint à elle laissant Rivière sur le sable, pathétique forme bleu recroquevillée. Soudain l'ancienne reine s'immobilisa et se transforma en pierre.

Plus un bruit.

Opale réalisa à se qui venait de se passer.

Rivière était morte et avec elle la paix du royaume.

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