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three months later
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Les mutants. Depuis la découverte de leur existence, ils ne sont considérés qu'avec peur, suspicion, et souvent haine. Sur toute la planète, le débat fait rage. Les mutants ont-ils le prochain maillon de la chaîne de l'évolution... ou simplement une nouvelle espèce humaine, qui défend sa place dans le monde ? Quoi qu'il en soit, c'est un fait historique : l'humanité n'est pas disposée à partager le monde.
⛥ミ
Ash écoutait d'une oreille distraite les explications de sa collègue. Storm avait toujours adoré transmettre son savoir aux élèves, et elle faisait ça à merveille. Lorsqu'elle avait demandé à son amie d'accompagner la sortie au musée, cette dernière n'avait pu refuser. Bien que l'Histoire et les sciences ne soient pas ses matières de prédilection, c'était toujours bien d'écouter quelqu'un qui savait de quoi iel parlait.
Les sens de la brune se mirent en alerte. À sa droite, un élève s'amusait à tirer la langue à une gamine mangeant une glace. Jusqu'ici, rien d'anormal. Excepté que sa langue était bleue et fourchue. Ash tapota discrètement son épaule, et lui fit les gros yeux.
— Psst, jeune homme, glissa-t-elle en désignant Storm devant eux. C'est par ici que ça se passe.
Le garçon lui offrit un rictus. Il était muet depuis la naissance, et communiquait avec les autres en parlant dans leur tête.
— C'est elle qui m'a tiré la langue en première, répliqua-t-il en utilisant son don de télépathie.
— Mouais, c'est ça, railla l'enseignante. Concentre-toi, Artie, ou je te fais écrire une dissertation sur tout ce que Storm a raconté.
Il ne détourna plus de la professeure aux cheveux immaculés. Ash esquissa un sourire satisfait.
Soudain, une main se posa brusquement sur son épaule. Elle se tourna vers Scott avec intérêt.
— Oui ?
— Sais-tu où sont Malicia et Bobby ? lui demanda-t-il.
— Partis avec Pyro à la cafétéria. Pourquoi ?
Son collègue retint de pousser un soupir, les lèvres pincées.
— Tu les laisses vadrouiller tous•tes seul•es ?! grinça-t-il en s'éloignant à grands pas.
Ash fronça les sourcils et partit à sa suite.
— Oh, ça va, iels sont assez grand•es pour se débrouiller ! répliqua-t-elle. Et iels le connaissent par cœur, ce musée ! C'est quoi le souci, encore ?!
Cyclope s'arrêta net et se tourna vers elle, la mâchoire crispée.
— Le souci, Ash, c'est que tu es complètement irresponsable, gronda-t-il entre ses dents, avant de reprendre la direction du restaurant.
La mutante dut se faire violence pour contenir le brasier qui habitait sa poitrine. Un léger nuage de fumée blanche s'échappa de ses narines, et ses yeux se mirent à irradier d'un éclat flamboyant qui n'annonçait rien de bon. Elle sentit une main frôler doucement son bras.
— Il n'a pas voulu dire ça, assura la voix bienveillante de Jean. Il a tendance à parler trop vite lorsqu'il s'inquiète.
— Si, c'est exactement ce qu'il a voulu dire, frémit la brune en s'écartant d'un pas raide, brisant leur contact physique.
— C'est inutile de provoquer un esclandre... reprit Jean sans hausser le ton. Nous réglerons ça en rentrant, d'accord ?
Ash se tourna vers elle, masquant difficilement son air blessé.
— Toi non plus, tu ne me penses pas capable de me dominer ?
Jean fronça les sourcils.
— Tu sais très bien ce que je pense de toi, répondit-elle sévèrement. Si cela devait changer à cause d'une bête dispute entre toi et Scott, il y a bien longtemps que je ne t'adresserais plus la parole.
Elle tendit la main et caressa doucement le bras de son interlocutrice.
— Tu es mon amie, Ash. Rien ne pourra changer ça, assura-t-elle sans ciller.
La brune soutint son regard quelques secondes, le temps d'apaiser sa colère. Elle hocha simplement la tête en guise de réponse. Sa gorge était encore trop nouée par l'amertume pour qu'elle puisse prononcer un mot.
— Je parlerais à Scott, promit Jean.
— Tu as intérêt, répondit Ash avec un rictus grognon.
La rousse esquissa un sourire amusé. Elles échangèrent un rire sincère et complice, qui mit du baume au cœur à la dragonne.
Les deux femmes aidèrent ensuite leur dernière collègue à rassembler les élèves. Jean avait senti du grabuge à la cafétéria, ce qui signifiait qu'ils devraient probablement partir d'ici peu.
Soudain, le monde se figea autour d'eux. Toutes les personnes présentes avaient été suspendues dans leurs mouvements, créant une drôle de scène inanimée. Alors, le Professeur Xavier s'avança vers les trois adolescents qui avaient provoqué une altercation avec deux jeunes non-mutants.
— La prochaine fois que tu auras envie de frimer, abstiens-toi, réprimanda le télépathe en s'adressant directement à Pyro, visiblement à l'origine du différend.
Ce dernier baissa les yeux, mal à l'aise. De là où elle se tenait, Ash secoua la tête avec désolation. Elle pouvait déjà entendre Scott lui dire que tout était de sa faute. Et son ego ne le supporterait pas. Alors elle garda le menton levé, fixant d'un regard sévère les trois jeunes mutants de l'autre côté de la salle.
— Flash info, grésilla soudain le poste de télévision. Nous sommes en direct de Washington, où il y a eu une attaque à la Maison Blanche. Le président et le vice-président n'ont pas été blessés. Les sources indiquent que cette attaque serait l'œuvre de mutants.
Ash ferma les yeux, retenant un soupir. Cette journée ne pouvait pas être pire.
— Je pense qu'il est temps de partir, Professeur, lança Scott.
— Je pense que tu as raison, fit l'interpellé, l'air profondément affligé.
Les enseignants s'occupèrent de compter leurs élèves, s'assurant qu'il n'en manquait pas, et ils reprirent la route. Charles éveilla le reste des visiteurs au moment où iels quittèrent le musée.
Chacun•e fut ravi•e de retrouver le vieux manoir qui était leur foyer. En particulier Ash, qui ne le quittait presque plus, guettant sans cesse le retour de Logan.
Il y avait plus d'un mois qu'elle n'avait pas remis le sujet sur le tapis. Pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher d'y penser tous les jours. Après son départ ce jour-là, son euphorie s'était rapidement transformée en chagrin. Il lui manquait terriblement. Puis, la tristesse avait laissé place à l'angoisse quand elle avait envisagé la possibilité qu'il ne reviendrait peut-être jamais. Charles avait essayé de la convaincre de garder espoir, soutenant que l'homme aux griffes de métal n'était pas Erik, que la situation était bien différente... mais c'était plus fort qu'elle. Elle s'imaginait toujours les pires scénarios possibles.
Une fois rentré•es à l'institut, l'équipe s'installa dans le bureau du Professeur pour aborder ce qu'iels venaient de voir.
— À mon avis, Magneto est derrière ça, lança Scott avec assurance.
Ash tiqua à l'entente de ce nom.
— Non, je ne pense pas, Scott, répliqua Jean.
— Certes, Erik aurait bien pu manigancer quelque chose comme ça depuis sa prison... dit Charles. Mais ce n'est pas rationnel, et ça nuit à son projet de prospérité mutante.
— Vous voulez dire "supériorité" ?
Ash n'intervint pas. Elle ne pouvait pas le contredire. Et c'était d'autant plus énervant.
— Oui, s'il parvient à ses fins, acquiesça le Professeur.
— Et bien évidemment, on sait tous comment le gouvernent va répliquer, renchérit Storm avec nervosité. Iels vont rétablir la loi d'identification.
— Ou pire, déclara Charles d'une voix grave. Le président pourrait décréter l'état d'urgence, et arrêter tous les mutants du pays.
La dragonne sentit son cœur s'accélérer. C'était impossible, iels n'avaient le droit. Elle lança un regard bouleversé à son mentor, qui ne sut comment la rassurer.
— Vous pensez que l'assassin travaillait seul ? s'enquit Jean.
— Pour le savoir, il faudrait le trouver avant les autorités, répondit le télépathe. J'ai essayé de le traquer avec le Cerebro, mais ses déplacements sont étrangement imprévisibles... Quand j'aurais des coordonnées plus précises, Storm et Jean, j'aurais besoin que vous preniez le jet pour aller le chercher.
Elles acquiescèrent en chœur.
— Ash... Ash ?
La mutante releva les yeux, visiblement troublée.
— J'aurais besoin de toi ici. Scott et moi irons rendre une petite visite à Erik. Je dois m'assurer qu'il n'est pas impliqué dans cette affaire...
Elle hocha la tête, mais son esprit était ailleurs. Charles n'eut aucun mal à le comprendre.
— Ne t'en fais pas, la rassura-t-il. Quoi qu'il arrive, je reste à tes côtés.
— Moi aussi, répondit-elle, bien que son regard évitait le sien.
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