8. Le placard à balais.


Aujourd'hui, la mission de Drago, Pansy et Blaise consistait à réconcilier Daphné Greengrass et Théodore Nott.

Et c'était fastidieux.

Après avoir discutés quelques minutes la veille, Pansy avait regagné son dortoir où elle avait parlementé longuement avec Daphné. Elles s'étaient expliqués toutes les deux, et maintenant tout allait mieux. Pansy avait convaincu la blonde que Drago et Blaise ne pensaient pas comme Théo et n'étaient pas énervés contre elle. Bon même si, dans la vérité vraie, c'est vrai que Blaise et Drago étaient un peu d'accord avec Théo, mais ils ne voulaient pas s'embrouiller avec Daphné. Pour rien au monde.

Drago et Blaise, de leur côté, avaient essayé de discuter avec Théo. Essayé.
En effet, le garçon avait lancé un maléfice autours de son lit et quand le métis avait essayé de s'approcher c'est comme s'il avait foncé droit dans un mur. Son visage s'était écrasé contre une paroi invisible et sonné, il était tombé. Drago l'avait relevé et avait essayé de conjurer le sort mais Théo était particulièrement doué en sortilèges et il parvînt juste à faire sortir des étincelles de sa baguette sans rien annuler du tout. Ils tentèrent donc de communiquer avec lui, mais il semblait que le sort empêchait tous les sons extérieurs de parvenir aux oreilles de Théo.

Le blond et le métis allèrent donc se coucher sans s'être expliqué avec leur ami.

— Bon. Théo est trop têtu pour engager lui même la conversation, déclara Drago. Il faut que ce soit toi, Daphné qui vienne lui parler la première.

Les quatre élèves marchaient en direction de la serre où ils avaient cours de botanique dans quelques minutes. Théo n'était pas avec eux.
Daphné secoua négativement la tête.
— J'ai déjà essayé, ce matin en divination. Il m'a royalement ignoré puis a changé de place.

Pansy se mordit la lèvre inférieure.
— On peut peut-être l'obliger à t'écouter, dit-elle.

— Ah oui, et comment ? En nous enfermant dans un placard à balais peut-être ? Ironisa la blonde.

Mais visiblement, Pansy prit cette idée très au sérieux. Elle tapa dans ses mains de ravissement.
— Exactement ! Il suffit que tu te mettes dans un placard, nous on attend Théo au détour d'un couloir, on le choppe et on vous enferme dedans. Il sera bien obligé d'écouter ce que tu as à dire, sinon, on ouvrira pas.

— T'es au courant que...euh... les placards à balais, c'est là où tous les élèves baisent ?

— Fait pas ta prude, avoue que ça te dérangerait pas de faire des trucs avec Théo, ricana Blaise.

Daphné rougit brusquement mais ne se démonta pas.
— Tu rigoles, mais parlons cinq minutes de tes sentiments pour Pan...

Le métis venait de plaquer brusquement ses mains contre la bouche de son amie dont la fin de la phrase fut étouffé. Pansy les regarda d'un air étonné, en fronçant les sourcils et Blaise lui adressa un sourire innocent. Une fois qu'elle arrêta de les fixer, le Serpentard cessa de bâillonner son amie et s'adressa à elle en chuchotant.
— T'es folle ou quoi ?

— Roh ça va, répondit à son tour Daphné a voix basse. T'es comme moi avec Théo. Incapable de lui avouer tes sentiments.

— J'avoue Blaise, s'incrusta Drago. Tu comptes attendre la maison de retraite pour lui dire ?

Blaise le foudroya du regard.
— Au bal. Je lui dirais au bal.

Daphné pouffa de rire.
— Jon Snow va annoncer ses sentiments à Sansa Stark. Décidément il a pas finit d'être incestueux celui là.

/

Leur plan prit forme en début d'après-midi. Le premier cours était celui de potions, qu'ils continuaient consciencieusement de sécher ce qui leur laissa donc une heure de libre pour chopper Théo, étant donné qu'il n'y assistait plus non plus.

Le placard à balais était situé dans un couloir du troisième étage. Avant de pénétrer à l'intérieur, Daphné avait minutieusement vérifié qu'il n'y avait pas du sperme séché ou tout autre truc dégueulasse. A son grand soulagement, ce placard avait l'air parfaitement clean. Elle prit donc place sur un sot renversé, et plissa sa robe en attendant l'arrivée de Théo. Celui-ci finit par enfin montrer le bout de son nez, à la satisfaction de Blaise, Pansy et Théo qui en avaient assez d'attendre tapis dans l'ombre, baguette à la main.

Ils mirent alors leur plan à exécution. Pansy fit voler jusqu'a Théo un énorme chou à la crème. Interloqué il le regarda fixement d'un air curieux. Pendant le moment d'inattention du garçon, Blaise et Drago se précipitèrent sur lui. Le blond lui vola sa baguette qui était dans sa poche et le métis l'immobilisa en l'encerclant de ses bras.

— MAIS LÂCHEZ MOI BANDE DE SAGOUINS ! S'époumona Théo tandis qu'il se faisait entraîner contre son grès par ses deux amis qui durent s'unir pour l'empêcher de s'enfuir.

Cependant, crier ne servait à rien. Pansy avait soigneusement insonorisé le couloir.

— Désolé, mon pote, mais c'est pour ton bien, lui assura Blaise en ouvrant la porte du placard et en le foutant brusquement à l'intérieur.

Drago referma le placard et lança un simple sortilège de verrouillage. Étant donné que ni Théo, ni Daphné (celle-ci l'ayant confié à Pansy) n'avaient leur baguette, ils ne pouvaient sortir qu'en demandant à Blaise et Drago de conjurer le sort. Bien évidemment, ils ouvraient seulement si c'était Daphné qui le demandait.

A l'intérieur du placard, Théo passa quelques instants à crier des injures plus grosses que lui, a secouer la poignée dans tous les sens et a donner d'inutiles coups de pieds dans la porte.

— Ça ne sert à rien, ils n'ouvriront pas, déclara une voix calme.

Surpris, le blond se retourna et aperçut dans l'obscurité une silhouette assise. Il reconnut les grands yeux verts et brillants de la jeune fille. Tout à coup, il explosa d'un rire sans joie.
— Je comprends mieux pourquoi ils m'ont enfermé. C'est parce que tu veux que je te fasse des excuses c'est ça ? Eh bien, figure toi que...

— Non, pas du tout.

Surpris, Théo ne répondit pas.

— Viens t'asseoir, l'invita Daphné.

A présent, les yeux du Serpentard s'étaient habitués à l'obscurité et il remarqua un deuxième sceau renversé en face de celui-ci de la sorcière. Il s'y avança et s'assit dessus. Daphné prit une grande inspiration.
— C'est moi qui m'excuse. Pour tout. Je m'excuse de vouloir tout contrôler, tout le temps. Je m'excuse de pas être assez attentive à vous envies et vos goûts. Je m'excuse d'être parfois trop égocentrique. Et je m'excuse d'être...jalouse.

Théo fronça le sourcils.
— Jalouse ? Qu'est-ce que tu racontes ?

Ce fut au tour de Daphné de laisser échapper un ricanement.
— En vérité, je n'ai rien contre Luna. Elle n'est pas si laide que ça même si c'est vrai qu'elle a un style plutôt particulier. Non, en fait, si elle m'agace c'est parce que tu l'as préfère elle, plutôt que moi.

Le garçon fut trop surpris pour répondre.

— Tu ne t'es jamais rendu compte qu'à chaque fois que tu tombais amoureux d'une personne, je me mettais immédiatement à la détester ? Ce n'était pas très difficile d'éprouver de la haine pour Lavande, je ne l'aimais déjà pas beaucoup. Ça m'a embêté pour Padma, parce qu'on était partenaires en botanique et qu'on s'entendait bien. Ça a jeté un froid entre nous pour toujours cette histoire. Non, là où ça a été plus dur c'était pour Cédric. Comment est-ce que je pouvais me mettre à détester Cédric Diggory ? Un élève très gentil, apprécié de tous, préfet en plus de cela. Mais quand j'ai vu comment tu le regardais, je n'ai même pas eu le temps de réfléchir que je me suis mis à le haïr de tout mon cœur. À chaque fois que je te voyais tomber amoureux de quelqu'un d'autre, ça m'énervait mais surtout ça me rendait triste. Je me demandais quand est-ce que tu allais remarquer que j'étais là, moi. Et que, contrairement aux autres, je ne te rejetterais pas. Mais tu ne m'as jamais remarqué.

Elle eut un petit sourire triste et Théo remarqua qu'elle pleurait.
— J'étais toujours ta bonne copine, celle avec qui on rigole bien et avec qui on regarde Game Of Thrones pendant les vacances. Mais un jour, j'en ai eu marre d'être seulement ton amie. Je me suis mise, inconsciemment, à vouloir te pousser à m'aimer, à essayer de contrôler tes choix mais également ceux de nos amis. Je faisais tout pour que rien ne bouscule mon objectif. J'en suis même venu à te convaincre de te déguiser en Jaime Lannister pour avoir un prétexte à ce qu'on aille au bal tous les deux. Mais au final, ça n'a pas marché, n'est-ce pas ? Et ce n'est même pas à cause de Luna.

Elle haussa les épaules.
— On ne peut pas forcer les gens à nous aimer.

Théo voulut lui répondre, mais le raclement qui se produit quand la blonde poussa son sot pour se lever l'interrompit.
— Alors... Je me demandais..., balbutia-t-elle. Si on pouvait pas redevenir amis tous les deux ? Juste amis. Parce qu'au final, c'était très bien, tu trouves pas ?

Le garçon la fixa pendant quelques instants, sans ciller. Puis il se leva à son tour et l'a serra dans ses bras.
— Bien sur qu'on peut redevenir amis Daphné. Bien sûr.

Leur enlace dura quelques secondes, et aurait pu durer plus longtemps si quelque chose n'était pas tombé dans les cheveux de Daphné. Surprise, elle se décolla de Théo et tapota son crâne là où la chose était tombé. C'était visqueux.

— Non, murmura-t-elle, avec panique. Ne me dit pas que...

Théo, qui était plus grand que la jeune fille avait une vue imprenable sur le sommet du crâne de Daphné et plus précisément sur le liquide dégoulinant dans ses cheveux.

— Je crois bien que si, dit-il, en proie à un fou rire.

La blonde poussa un couinement aigüe et s'avança vers la porte avec précipitation.
— Ouvrez ! C'est urgent !

Immédiatement, la porte fut déverrouillée et elle sortit du placard à toute hâte. La lumière du jour lui brûla les yeux.

— Eh bah c'est pas trop tôt, marmonna Blaise, accoudé au mur d'en face avec Drago et Pansy. Ça y est vous... Attend, est-ce que c'est...?

Drago et Pansy semblèrent apercevoir la même que lui car ils écarquillèrent les yeux.
— Eh bah. Vous perdez pas le nord tous les deux.

— Eurk, se contenta de faire Pansy, en fronçant le nez.

A l'intérieur du placard, Théo n'arrivait même pas à en sortir tellement il était plié de rire. Daphné, elle ne riait pas. Pas du tout.

— Ce n'est pas drôle. Enlevez moi ça !

— Voyons Daphné, ricana Drago. Il fallait y réfléchir à deux fois avant de jouer à touche-pipi avec Théo dans le placard.

— Je n'ai pas...Nous n'avons pas...

Théo hurlait à présent de rire si fort, que si le couloir n'était pas insonorisé, il ne fut aucun doute que tout le château aurait entendu les cris.
— C'est...c'est pas à moi, réussit-il a marmonner en essuyant ses joues ruisselantes. C'est...c'est tombé... SPLASH comme...comme ça sur sa tête...

Et il fut incapable d'aligner un seul autre mot, vu qu'il était reparti dans son fou rire.

— MAINTENANT ÇA SUFFIT ! Vociféra Daphné. RENDEZ MOI MA BAGUETTE QUE JE M'ENLÈVE ÇA MOI MÊME !

— T'es sûr que tu veux pas le garder encore un peu? S'amusa Blaise.

— Donne moi ma baguette Blaise, donne là moi ! C'est dégueulasse, je veux pas garder ce sperme dans mes cheveux une minute de plus !

— Du sperme de plafond, sembla bon de préciser Théo. Par Merlin... C'est...c'est pas tous les jours.... qu'on voit... ça !
Il ferma les yeux et inspira un grand coup.
— Je veux graver ça a tout jamais dans ma mémoire.

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