16. En haut des escaliers.


Vendredi soir. 19h45 .

Non pas l'heure du crime. Mais l'heure du bal.
Ce qui revient au même.

La journée avait été très mouvementée. Aucun élève n'avait vraiment beaucoup travaillé lors des cours et même les professeurs avaient été plutôt laxistes, comprenant totalement la joie qui animait les adolescents vis-à-vis de la fête à venir.

Un peu avant l'heure annoncée par le directeur, tout Poudlard était réunis devant les portes de La Grande Salle qui étaient pour le moment closes. Et faut savoir que tout Poudlard, ça fait beaucoup d'élèves.

Une agitation assez phénoménale régnait dans le hall et Rusard, qui était déguisé pour l'occasion en capitaine Crochet, hurlait inutilement aux élèves de se calmer. Personne ne faisait attention à lui et à ses menaces, tout le monde étant trop occupé à admirer les costumes des uns et des autres.

Les élèves avaient écouté la parole de Dumbledore et étaient tous vêtus de costumes très variés. Certains étaient déguisés en créatures ou autre chose magique tandis que d'autres s'étaient tournées vers la culture Moldus, très riches en personnages atypiques. Les jumeaux Weasley, a défaut d'avoir pu enfiler leurs costumes de rêve, avaient enfilés des déguisements de tortues ninja et s'amusaient à martyriser Ron avec leurs bâtons. Ce dernier déguisé en vampire, se cachait derrière Hermione en la conjurant d'user de ses super-pouvoirs de Wonder Woman pour l'aider. La jeune fille n'eut pas le cœur de faire remarquer à Ronald que lui même avait une baguette magique dont il pouvait se servir s'il le souhait.

Un peu plus loin, Daphné bavardait gaiement avec Blaise tout en faisant virevolter sa magnifique robe autours d'elle. Pansy, quant à elle, avait la mine un peu renfrognée et ne disait rien. Théo circulait entre les élèves en jetant des regards de tous les côtés, visiblement à la recherche de quelqu'un en particulier.

Drago, dissimulé derrière une armure, observait tout ce petit monde du haut de l'escalier. Et il avait beau scruté et rescruté la foule, il était bien le seul garçon à avoir enfilé une robe. À son grand désespoir.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda une voix douce.

Le blond fit un bond d'approximativement six mètres de hauteur, et poussa un petit hurlement aigüe digne d'une grande chanteuse d'opéra. Il finit par s'empêtrer les pieds dans sa robe et s'étala par terre dans un grand fracas qui fut étouffer par le brouhaha provoqué par les autres étudiants. Tandis qu'il ronchonnait en se massant le menton qui avait heurté le sol dur et froid, une main se tendit vers lui et il l'attrapa pour l'aider à se relever.

Quand il se rendit compte de la personne qui était en face de lui il eut du mal à retenir un hoquet de surprise. Luna Lovegood était encore plus bizarre que d'habitude, et ça, c'était un véritable exploit à noter dans les livres de records.

Ses cheveux bouclés étaient désormais roux et dans un désordre incroyable. Son visage était entièrement blanc, sa paupière gauche était maquillé de violet et celle de droite de bleu tandis que ses lèvres étaient peintes en fushia. Mais le plus étonnant était sa tenue. Elle avait sur la tête un vieux chapeau abîmé entouré d'un ruban orange. Et sa robe, ou ce qui semblait en tout cas en être une, n'était qu'un vaste bric à brac de tissus colorés aux motifs divers ayant été cousus ensemble dans une harmonie inexistante. Jamais elle n'avait semblé aussi folle.

— T'es déguisé en quoi exactement ? Demanda-t-il les yeux exorbités tout en la dévisageant sans retenue.

— En chapelier fou d'Alice, répondit-elle de son habituelle voix rêveuse. Tu es très beau dans cette robe, Drago Malefoy.

Drago ne savait pas si un compliment de la part de quelqu'un d'aussi bizarre devait être pris au sérieux. Cependant, il balbutia quelque chose qui ressemblait à un merci.

— Je vais rejoindre Théodore Nott, dit-elle en commençant à descendre les marches. Tu ne vas pas rejoindre ta cavalière ?

— Je n'ai pas de cavalière.

— Harry Potter n'a pas de cavalière non plus, dit-elle comme si elle annonçait bêtement l'heure. Vu que tu portes une robe et des cheveux longs, peut-être qu'il acceptera que tu sois la sienne.

C'était grotesque mais il lui dit qu'il allait y réfléchir et ne fut pas mécontent de la voir s'éloigner tandis que Théo fonçait sur elle, les yeux en coeur.

— Alors comme ça, tu vas réfléchir à être ma cavalière ?

Pour la seconde fois en un laps de temps très court, Drago frôla l'arrêt cardiaque. Et il se dit qu'il allait franchement finir par crever avant la fin de cette histoire. Oui je viens de briser le quatrième mur. Ça va vous ?

Il retint de justesse un autre hurlement aigüe et son dos cogna brusquement la surface froide du mur en pierre. En face de lui, Harry Potter, était mort de rire.

— C'est ça, moque toi de moi, dit Drago en grinçant des dents. Tu peux parler, tu portes des collants.

En effet, Harry était vêtu du célèbre costume de Spider-Man, et d'ailleurs, ses collants lui moulaient parfaitement le zbeub, si vous voulez mon avis ou celui de Drago.

L'Élu rougit brusquement suite à la remarque du blond.
— C'est toujours mieux qu'une robe et des cheveux longs.

— Eh bien figure toi que mon père a les cheveux longs et que nous portons tous les jours des robes de sorciers, argumenta Drago avec son habituel petit air supérieur tout en reprenant les arguments de Daphné. Ce n'est pas bien différent de cette robe.

— Si t'as aucune gêne à porter une robe, alors pourquoi tu te caches ? Demanda Harry en arquant un sourcil.

— Et toi, pourquoi t'arrives que maintenant ? Répliqua le blond du tac au tac.

— Parce que j'ai eu du mal avec le sortilège pour ma vue; effet Harry ne portait pas ses lunettes et ses magnifiques yeux verts fixaient Drago avec intensité. C'était pas possible de les garder sous la cagoule.

Il agita ce qu'il avait à la main et ce que le Serpentard avait prit au début pour un chiffon de vaisselle. Il porta ensuite la cagoule à hauteur du visage et l'enfila. Il était parfaitement ridicule dans cet accoutrement.
— Bon je descends rejoindre les autres, conclut-t-il. À plus tard, Kalheesi.

Sans demander son reste, il s'avança vers les escaliers et commença à descendre nonchalamment les marches. Drago quant à lui, hésita une fraction de secondes, puis s'écria:
— Attends moi !

Il sortit de derrière l'armure et descendit prudemment les marches en soulevant les côtés de sa robe pour ne pas s'empêtrer les pieds dedans une énième fois. Arrivée à hauteur du Gryffondor, il marmonna:
— Avec un peu de chance, ils seront trop occupés à admirer Le Survivant et ils ne feront pas attention à moi.

Sous sa cagoule, Harry Potter souriait.

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