14. Sevy.


Après avoir refermé la porte, Nekfeu sortit de la petite poche de son sac à dos un peigne et il entreprit de se recoiffer sous le regard ahuris du professeur Rogue.

— Mais qu'est-ce que vous faites ? Demanda-t-il en écarquillant les yeux.

— Bah je me recoiffe, répondit Nekfeu sur le ton de l'évidence en ramenant en arrière ses cheveux. C'est assez évident, je pense.

— Vous ne retirez pas votre casquette pour faire ça ?

— Bah non, répliqua le rappeur en rangeant finalement le peigne à sa place. Puis sans vouloir être offensant, vous êtes assez mal placés pour me faire remarquer quoi que ce soit vu l'état de votre chevelure.

Et toc.

Rogue pinça les lèvres et fit volte face en fouettant les jambes de Nekfeu avec sa cape. Ce dernier se gifla mentalement. Génial, il venait de faire mauvaise impression direct. Bravo Ken, bravo.

Pendant le trajet jusqu'aux appartements provisoires du rappeur, ils n'échangèrent pas un mot. Nekfeu se fit arrêter trois fois par des groupes d'élèves qui voulaient des autographes ce qui agaça profondément Rogue.
Ils arrivèrent finalement dans un couloir du quatrième étage et s'arrêtèrent devant un tableau représentant un animal ressemblant à un renard avec des grandes oreilles se prélassant dans un désert.

Nekfeu explosa de rire ce qui irrita encore plus le maître des potions.
— Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle.

— Vous ne comprenez pas. C'est un fennec !

Rogue arqua un sourcil.
— Et ?

— Bah mon blase ! Je suis sur que Dumbledore l'a fait exprès !

Rogue ne comprenait absolument pas de quoi il parlait. Il se contenta de s'approcher du tableau et de gratter derrière les oreilles de l'animal qui semblait ravie. Le tableau pivota et laissa place à un trou suffisamment grand pour qu'un humain se glisse dedans.
A l'étonnement (Mais également à la satisfaction) de Nekfeu, l'enseignant pénétra à l'intérieur. Le rappeur le suivit en faisant d'abord passer son sac à dos.

La pièce était plutôt chaleureuse. Les murs étaient recouverts de diverses tapisseries et le sol était en parquet foncé. Un grand lit baldaquin avec des rideaux violets prenait une bonne partie de la pièce, une table ronde se trouvait dans un coin avec à ses pieds un grand sac de sport. Il y avait également une porte en bois, menant probablement à la salle de bain.

— Wesh, c'est le grand luxe ici, j'kiffe, déclara Nekfeu en s'affalant comme une masse sur son lit. Il est hyper confortable le bordel ! Faut que vous me donniez la référence de votre matelas.

— Wesh ? Répéta Rogue, incrédule.

— Oubliez. C'est quoi le truc dont vous deviez me parler en privé au fait ? S'interrogea le rappeur en se redressant et en s'asseyant sur le rebord du matelas.

Le maître des chaudrons se crispa.
— Vous n'êtes pas sans savoir que...

— Tu peux me tutoyer. Je peux te tutoyer aussi ?

Rogue le fixa de ses petits yeux perçants. Ce mec était presque arrogant. Cependant, et il n'eut aucune idée de pourquoi il faisait ça, mais il acquiesça.
— Donc, tu n'es pas sans sav...

— Et tu peux m'appeler Ken si tu veux, dit-il en agrémentant sa phrase d'un clin d'œil.

— Je...

— Et toi, c'est quoi ton petit nom ?

Rogue ne s'attendait clairement pas à ce que les événements prennent cette tournure.
— Severus.

— Je peux t'appeler Sevy ? Demanda Nekfeu avec un immense sourire. Parce que Severus c'est pas ouf comme blase. Après je peux parler, je m'appelle Ken ce qui rentre clairement dans le top des pires prénoms du monde entier.

Rogue fixa de façon incrédule le rappeur. Il parlait beaucoup trop. Mais c'était presque attendrissant. Attendez quoi ? Comment ça il le trouvait attendrissant ? Il se foutu un avada mentalement et entreprit de couper Nekfeu dans son discours inutile sur son prénom.

— Je disais donc, reprit Rogue en se raclant la gorge. Que tu n'es pas sans savoir que demain à lieu le bal et que...

— Ouais, plutôt même que je suis au courant. C'est moi qui fait le concert.

— Arrête de m'interrompre.

— Désolé Sevy.

Rogue ne releva pas.

— Et que c'est un bal déguisé. Et dumbledore insiste pour que tout le monde ait un costume. Sauf que voilà. J'ai pas de costume et toi aussi. Sachant que maintenant le délai pour s'en procurer un est très court, il propose donc...

— Que je me déguise en toi et toi en moi.

— Que-comment t'as deviné ?

Nekfeu haussa les épaules et fit une petite moue extrêmement mignonne. Severus se donna un second avada mental.

— 'Chai pas. C'est assez évident non ? Et c'est pas une mauvaise idée. Ça permettrait que tu te laves les cheveux au moins une fois dans ta vie.

Avant que le directeur de Serpentard ait eu le temps d'être outré, le rappeur prit les devants.
— Je plaisaaaaaante, dit-il, un immense sourire lui barrant le visage. Mais c'est vrai qu'ils sont pas très propres tes veuchs mon pauvre Sevy.

Il se pencha et commença à délasser ses baskets.
— Je peux te conseiller des produits vachement cool. Si t'ouvres mon sac de sport tu verras, y'a toute une gamme de lotions et masques qui font des miracles.

Il balança ses chaussures à l'autre bout de la pièce puis se leva et commença à enlever son hoodie.
— Mais bon, t'as plutôt les cheveux à tendances grasses alors que moi c'est l'inverse ils sont plutôt secs. Mais la marque propose aussi des trucs pour ton cas, t'inquiètes pas.

Son hoodie atterrit sur le lit et c'est quand il entreprit d'enlever son t-shirt que Rogue intervint.
— MAIS QU'EST-CE QUE TU FAIS ?

Il s'était précipité sur Nekfeu et ses mains tenaient fermement les poignets du rappeur à hauteur de son torse pour empêcher celui-ci d'enlever complètement son vêtement.

— Bah j'me désappe.

Les joues de Rogue avait viré au rouge.
— Ça j'ai remarqué. Mais pourquoi tu...tu te désappes ?

— T'es un peu lent à la détente, Sevy, ricana Nekfeu. C'est pour qu'on essaye chacun nos fringues et qu'on voit si ça nous va.

— Mais tu peux très bien te déshabiller dans la salle de bain !

— Oooooh Sevy, se moqua Nekfeu. Quel prude tu es.

Il poussa légèrement le maître des potions qui lâcha le rappeur et s'éloigna de quelques pas pour retourner à sa place d'origine. Nekfeu eut tout le loisir d'enlever enfin son t-shirt puis il s'attaqua à son jean qui termina à ses pieds.

Rogue n'en croyait pas ses yeux.

— Eh bah Sevy, je rêve ou tu mattes au niveau de mon froc là ?

Ce...Ça ne pouvait pas être ce qu'il croyait. C'était si...C'était trop.

Nekfeu explosa de rire.
— Il te plaît mon caleçon Patrick l'Étoile de Mer ?

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