Étant donné que Drago était privé de cuisine, il était obligé de recommencer à manger dans La Grande Salle. Et ses amis, des âmes charitables et dévouées, avaient fait de même pour ne pas le laisser seul.

Cependant, pendant ce repas du mercredi soir, ils étaient tous plus ou moins pétrifiés. Ils sentaient le regard brûlant de Rogue sur leur nuque et mangeaient très peu, de peur qu'une goutte de poison ne soit en train de traîner malencontreusement dans leurs morceaux de poisson. Bon, cependant, Théo se gavait comme à son habitude.

— Les costumes sont vraiment beaux ! Dit-il, tout content.

Drago grinça des dents mais ne répondit rien.
— Le mien ira parfaitement avec celui de Luna !

Daphné grinça des dents à son tour mais ne laissa rien paraître. Elle se contenta de demander:
— Et elle se déguise en quoi, Luna ?

— En Chapelier Fou de Alice.

Personne n'eut le temps de lui demander qui était Le Chapelier Fou et qui était Alice, car Dumbledore ne leva pour prendre la parole. Tous les élèves le regardaient fixement, se doutant qu'il allait parler du bal qui aurait lieu deux jours plus tard.

— J'espère tout d'abord que tout le monde s'est bien régalé...

— GRAVE ! Cela Théo, le visage barbouillé de crème.

Il y eut des éclats de rire et même Dumbledore laissa en laissa échapper un.
— J'espère également que vous avez tous choisi un déguisement, car le bal approche à grand pas. C'est ce dont je voudrais d'ailleurs vous parler.

— LES COSTUMES DE PENIS SONT AUTORISÉS ? S'enquirent les jumeaux Weasley, remplis d'espoir.

— Non, messieurs Weasley, toujours pas.

Fred et George parurent forcément déçus.

— Que serait un bal sans musique ? Eh bien, ça se ne serait plus un bal. Ou alors un bal très spécial, et particulièrement nul. C'est pour cela que nous avons prit la décision de faire venir un chanteur, qui arrivera demain dans la soirée et restera jusqu'au samedi matin. Je vous demanderai donc de faire preuve d'une extrême amabilité avec notre hôte et de l'accueillir comme il se doit. En effet, étant donné que nous reprenons une tradition Moldu, j'ai donc tout naturellement décidé d'inviter un artiste Moldu.

Les réactions furent variées dans l'assemblée. Certains étaient plutôt enthousiastes, connaissant grand nombres de chanteurs Moldus, d'autres partiellement car ils n'y connaissaient rien et puis il y avait les élèves qui, comme Drago, étaient totalement effarés en apprenant que ce vieux fou allait faire venir un Moldu dans l'enceinte de l'école.

En voyant ces derniers, Dumbledore crut bon d'ajouter quelques précisions.
— Bien évidemment, monsieur Samaras est parfaitement au courant de l'existence de notre monde car sa sœur était élève ici, dans cette école, il y a quelques années. Ne vous inquiétez donc pas, je ne viole pas le code du décret magique en l'invitant.

Hermione Granger poussa un petit cris aigüe en entendant le directeur prononcer le nom de l'invité et plaqua ensuite ses mains sur sa bouche, rouge de honte d'avoir réagi ainsi. Mais personne ne sembla lui donner une quelconque attention à part Drago qui ricana méchamment et s'apprêta à se moquer d'elle auprès de ses amis mais il remarqua que Blaise avait soudainement la bouche légèrement entre-ouverte. Il avait un air parfaitement stupide, semblable à celui qu'abordait Théo quand il était avec Luna.

Le blond haussa les sourcils et agita sa main devant les yeux vides de son ami. Il n'eut absolument aucune réaction.
Blaise semblait avoir totalement bugué.

Drago regarda alors autours de lui et s'aperçut avec surprise que bon nombres d'élèves avaient la mine réjouie, presque surexcitée.

— ...Maintenant je vous invite à terminer tranquillement votre din... Oui monsieur Malefoy ? Vous voulez poser une question ?

Le Serpentard avait levé la main, comme s'il était en classe.

— Euh ouais... C'est qui ce monsieur Samamachin ?

Drago crut qu'il allait se faire assassiner par Blaise. Et pas seulement par Blaise, mais par l'intégralité de tous ceux connaissant l'identité du fameux chanteur. Cependant, Dumbledore avait plus l'air amusé qu'autre chose.

Est-ce qu'il arrive à ce mec d'être autre chose qu'amusé ? S'interrogea Drago en le fixant.

— Il est tout à fait normal que certains d'entre vous ne le connaissent pas. Surtout qu'il est connu sous un pseudony-...Monsieur Zabini, reposez ce plat de purée.

Blaise était sur le point de renverser l'intégralité du saladier contenant une délicieuse purée de pommes de terre sur la tête de Drago. En entendant son directeur le réprimander, le métis reposa à contrecœur le plat mais quelques gouttes tombèrent sur la chevelure de Drago qui était un proie à une crise cardiaque.

— Monsieur Malefoy calmez-vous, ce n'est qu'un peu de purée.

Son pote avait OSÉ souiller sa NOBLE CHEVELURE DIVINE DES MALEFOY avec des PATATES. Et ce vieux citronné voulait qu'il reste CALME ? S'il avait des cheveux aussi beaux et soyeux que les siens il serait dans le même état. Sans réfléchir il attrapa le plat de nouilles que Théo avait bien entamé à lui tout seul et le renversa sur Blaise. Ce dernier poussa un hurlement de fillette mais qui fut étouffé par celui Théo.

— J'avais pas terminé ! Cria celui-ci.

Il attrapa le plateau où se trouvait précédemment du pain ( qui maintenant se trouvait dans son estomac) et donna un grand coup sur la tête de Drago avec.
— ABRUTI !

Pansy allait intervenir mais Daphné l'en empêcha. Elle lui attrape le poignet et secoua la tête de gauche à droite.
— Laisse les dans leur merde, sinon tu vas encore te faire punir.

La brune acquiesça et laissa ses trois amis se balancer de la nourriture à la figure. Ce spectacle était particulièrement marrant pour sauf pour Rogue qui réfléchissait profondément à la meilleure façon de se suicider.

La maison Serpentard fut à tout jamais déshonoré quand Drago enfouit dans les narines de Blaise deux frites trempées dans du Ketchup.

— Dumbledore, il faut intervenir ! S'écria Minerva McGonagall, profondément choquée par un tel spectacle.

— Oh oui, en effet. Sûrement. Pourriez-vous me rendre un service, ma chère Minerva ?

— Évidemment, approuva la directrice de Gryffondor, persuadée qu'il allait lui demander d'arrêter cette bataille de bouffe et punir les auteurs de ce carnage.

— Allez dire à monsieur Crivey de prendre quelques photos, s'il-vous-plaît.