Jacob se raidit sur sa chaise et fronça légèrement les sourcils avant de vite reprendre un air détaché. Il était persuadé de ne pas les avoir vu quelques minutes plus tôt et n'avaient donc pas pu entendre leur conversation. De plus, il ne comptait pas gâcher son plan maintenant et encore moins perdre sa couverture en laissant transparaître ses émotions. Sans se préoccuper davantage de la femme, il soutint fermement le regard perçant de l'homme, bien décidé à lui montrer qu'il n'en avait rien à faire de le voir ici, même s'il n'avait plus qu'une idée en tête, sortir de l'auberge.

Se demandant ce qui avait pu le faire changer d'attitude aussi vite, Diana fit mine de se retourner. Jacob l'arrêta d'un geste avant de lui dire de ne pas le faire.

- Les oiseaux ont quitté le nid, murmura-t-il ensuite comme simple explication.

La brune lui adressa un regard perplexe, avant d'hocher la tête, comprenant où il voulait en venir.

- Et si on y allait ? demanda ensuite Jacob.

- Bonne idée, accepta Diana en se levant et en récupérant ses affaires.

L'homme lui adressa un sourire entendu et l'imita. Portant une main à sa poche, il sortit rapidement quelques pièces et déposa l'addition sur la table. Diana ouvrit alors la bouche dans l'idée de répliquer qu'elle aurait pu payer sa part elle-même, mais Jacob ne lui en laissa pas le temps et l'entraîna à sa suite avec un sourire moqueur.

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Ils quitèrent rapidement l'auberge sans un regard en arrière pour l'homme et la femme, et s'éloignèrent vivement dans les rues adjacentes, ne leur laissant pas le temps de les suivre à la trace.

Ils étaient en train de marcher dans un autre quartier quand Diana se rendit compte qu'elle n'avait finalement pas réservé de chambre à l'auberge ni n'avait envoyé de lettre à Nevahe. La brune soupira.

- Tout vas bien ? la questionna l'homme, tu as l'air soucieuse...

- C'est juste que... commença Diana lorsqu'un détail lui fit relever la tête vers lui, tiens ! On se tutoie maintenant ?

- Je pensais... tenta-t-il de se justifer, soudainement un peu embarrassé par la question, avant de s'excuser

Mais la brune lui adressa un sourire en coin, amusée par sa réaction.

- C'est bon, tout va bien, rigola-t-elle légèrement, ce qui rassura son compagnon, j'allais juste te dire que c'est quand même la deuxième fois que tu perturbes mes plans. Et ce qui m'inquiète le plus, ce n'est pas vraiment le fait que je ne sais pas où je vais passer la nuit - étant donné que ma maison n'est plus un lieu sûr - mais plutôt que je n'ai aucune idée d'où se trouve Nevahe actuellement et que je n'ai toujours pas de ses nouvelles comme je ne lui ai encore rien envoyé.

Légèrement embarrassé par sa remarque, Jacob passa une main dans ses boucles brunes, puis s'arrêta d'un coup lorsque une idée lui vint en tête.

Ne le voyant plus à ses côtés, Diana se retourna et lui adressa un regard interrogateur.

- Je n'ai pas vraiment de solution pour que tu puisses joindre Nevahe, mais étant donné que c'est en partie de ma faute si tu ne peux plus rester chez toi... tu pourrais peut-être t'installer chez moi ? Le temps que tout ça se calme, ajouta rapidement l'homme devant son air surpris.

La brune l'observa un instant, perplexe. Elle ne savait pas trop à quoi Jacob jouait au juste et s'il était vraiment sincère dans ses propos. D'abord il l'abordait dans la rue comme si rien ne s'était passé, ensuite il l'invitait à boire un café, lui expliquait ses plans, son histoire, l'entraînait avec lui, et maintenant ça ?
Diana sentait qu'il lui disait la vérité et agissait par générosité, mais il lui semblait être passée par pas mal d'émotions aujourd'hui et cela la déstabilisait. Elle n'était pas tout à fait sûre de pouvoir lui faire confiance, bien qu'elle se rendait compte qu'il s'était ouvert à elle alors qu'ils ne se connaissaient pas et n'avait aucune raison de le faire, ce qui lui montrait que lui avait confiance en elle.
Quelque part, Diana savait qu'elle pouvait le croire, d'autant plus qu'avec lui, la brune se sentait davantage protégée en sa présence que lorsqu'elle s'était retrouvée seule avec ses angoisses des derniers jours.
En fait, en le regardant, elle trouvait que Jacob avait quelque chose de rassurant.

- ... ou peut-être n'est ce pas une si bonne idée, fini par dire Jacob devant son silence, l'air un peu attristé.

- Non, le contredit Diana avec un léger sourire, j'accepte ta proposition.

Elle-même étonnée de sa réponse, Diana fut ravie de voir que celle-ci avait redonné le sourire à son compagnon qui entreprit de lui montrer le chemin.

Une dizaine de minutes plus tard, l'homme ouvrit la porte d'une maisonnette de style rustique.

Diana observa un peu autour d'elle tandis que Jacob lui prenait sa veste et ses sacs, et jeta un coup d'œil rapide dans la cuisine qui se trouvait à sa gauche. Dans des tons bruns clairs, elle n'était pas très grande mais contenait assez d'éléments pour être fonctionnelle. À sa droite, un petit salon aux couleurs brune et pourpre était décoré simplement mais avec goût.

- Désolé, c'est un peu petit, et je n'ai pas pris le temps de ranger ce matin, il risque d'y avoir un peu de désordre, s'excusa-t-il en déposant les affaires de Diana dans l'entrée.

- Elle est très bien comme ça, lui répondit Diana avec un sourire avant d'avancer dans le salon.

Jacob lui sourit à son tour en la suivant du regard.

- Fais comme chez toi, je vais préparer quelque chose à manger, dit le brun.

La brune hocha la tête et attendit qu'il soit partit dans la cuisine pour s'approcher d'une fenêtre. La vue donnait sur une parcelle du jardin délimitée par des arbres fruitiers aux feuillages rouges sombres.
Parmis les branches, un éclat bleuté attira son attention. En regardant de plus près, Diana s'aperçut qu'il s'agissait d'un oiseau. L'animal revêtait un plumage composé de différentes teintes de bleus et possédait une couronne de plumes sur sa tête où se dessinait de petits cercles blancs.

- Toi, tu ne viens pas d'ici, remarqua Diana à haute voix en reconnaissant l'oiseau.

La brune remarqua alors que l'örle semblait avoir le regard fixer dans sa direction, puis nota qu'un papier était accroché à l'une de ses pattes.

Avisant la poignée de la fenêtre, Diana décida de l'ouvrir et tendit le bras. L'örle quitta sa branche pour venir se poser sur celui-ci et se laissa docilement porter pour rentrer dans la maison.

La brune referma ensuite la fenêtre et détacha le rouleau de papier de la patte de l'oiseau avant de s'asseoir dans le fauteuil le plus proche, accompagnée de l'örle qui allá se percher sur l'appui-tête.

À peine eut-elle commencé à lire la lettre qu'un sourire se dessina sur ses lèvres.
Diana releva la tête lorsqu'elle entendit Jacob revenir dans le salon, un plateau dans les mains.

- D'où vient cet oiseau ? questionna Jacob d'un air surpris en apercevant l'örle qui se tenait à présent aux côtés de Diana.

- Zúko vient de la Cité des glaces, répondit la brune comme si sa présence n'avait rien d'anormal, en caressant la tête de l'animal.

Jacob remarqua ensuite que Diana paraissait plus détendue qu'avant, plus rassurée. Baissant les yeux vers la feuille qu'elle tenait, il comprit qu'elle avait enfin eut des nouvelles de sa protégée. Et qu'elle allait pouvoir, elle aussi, lui en envoyer.

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