𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟑 : Poursuivis

🎵 Paris by Else

Diana agita la main en direction de Nevahe et de Lisandre puis fit demi-tour. À présent seule dans l'allée, la brune sentit une boule d'inquiétude se former dans son ventre. Elle n'aurait pas dû les laisser partir seuls. Pas après ce qu'il venait de se passer. Diana hésita à se lancer à leur poursuite mais continua d'avancer, n'ayant plus qu'une idée en tête.

Ce soir, elle aurait une discussion avec Nevahe. Il le fallait. Quelque chose était en train de se passer. Elle ne savait pas quoi, mais ça n'était pas bon.

Diana avait beau réfléchir, elle ne comprenait pas pourquoi les deux hommes étaient venus frapper à sa porte. Ils voulaient emmener Nevahe, mais pour quoi faire ?

Diana savait que ses parents n'étaient pas humains, elle se doutait donc que l'adolescente était comme eux, ou du moins qu'elle avait quelque chose de spécial. Comme à peu près la moitié de la population d'Orëghana.

Arianna, la défunte mère de l'adolescente, lui avait confié, il y a plus de dix ans, qu'elle était dotée de pouvoir et qu'elle n'était pas humaine. La jeune femme ne lui avait jamais dévoilée sa véritable nature, non par manque de confiance mais pour des raisons personnelles. Diana ne lui avait jamais posé de question là-dessus et avait fermé les yeux sur ses dernières explications, assez floues. Cette différence n'avait pas changé leur relation, au contraire, cette révélation avait davantage renforcé leur amitié. Maintenant, elle espérait juste qu'Arianna ne lui avait rien caché d'important.

Cette dernière pensée se répéta un instant dans sa tête. Il y avait quelque chose qu'elle ne savait pas, Diana en était sûre. Il fallait juste qu'elle trouve l'élément qui lui manquait. C'est sur cette affirmation qu'elle quitta ses réflexions. La tutrice de Nevahe réalisa alors qu'elle avait quitté la rue et que ses pas l'avaient guidé dans une allée marchande près de la place du centre-ville. Lorsqu'elle releva la tête, Diana s'aperçut qu'elle s'était arrêtée en plein milieu du passage et que les gens étaient obligés de la contourner. Elle lâcha rapidement une excuse et se dépêcha de dégager le chemin en reprenant sa route tout en fixant les passants afin de savoir si les hommes du Corbeau se trouvaient dans la foule.

Un bon nombre d'entre eux dissimulaient leur visage derrière une capuche. La brune se rendit compte que la plupart étaient humains, mais parmi eux elle parvint à reconnaître une eïrham. Diana en était sûre, la femme qui venait de la frôler en était une. Elle l'avait reconnu à une démarche légère et silencieuse, qui pouvait appartenir à une de leur chasseuse, et à ses oreilles longues et pointues qui dépassaient de son épaisse chevelure noire. Diana avait déjà vu des eïrhams, c'était un peuple assez répandu sur Orëghana, tout le monde en avait déjà croisé. Aussi, elle savait qu'ils étaient capables de se métamorphoser en un animal qui leur était lié, et étaient dotés de pouvoir élémentaire.

Diana avait quitté le centre-ville et avait parcouru environ la moitié du chemin lorsqu'elle choisit de bifurquer sur la droite. Cela faisait plusieurs minutes que des pas résonnaient faiblement sur le bitume, et elle avait la nette impression d'être suivie.

Elle ne regarda pas derrière elle et continua à zigzaguer à travers les rues tout en faisant attention à ne pas prendre d'impasses. Sentant toujours la présence dans son dos, Diana se glissa dans une ruelle plutôt accessible, encore trop loin pour rejoindre une rue découverte.

Elle avança encore un peu, pour la forme, et se retourna vivement, prête à faire face. Elle ne fut pas étonnée de découvrir que son poursuivant n'était autre que le colosse qui avait explosé l'entrée de sa maison, muni d'une arme blanche.

─ Qu'est-ce que vous me voulez cette fois ? s'enquit Diana en dissimulant son agacement par un brin d'ironie, vous me rapportez une nouvelle porte ?

L'homme ne put s'empêcher de sourire d'un air amusé et lâcha un rire presque inaudible, avant de laisser la lame de son couteau retomber vers le bas.

─ J'aurais pu. Mais je ne suis pas sûr que mon patron apprécierait l'initiative. De plus, cela ne fait pas partie de mon boulot.

─ Quel boulot ? Celui que votre patron vous a donné ou celui dans lequel vous forcez les passages ? se moqua-t-elle les poings serrés, prête à réagir.

Diana esquissa un sourire moqueur, l'homme avait baissé sa garde, mais s'il croyait qu'elle allait faire de même, il se trompait. Et puis, depuis quand l'ennemi prenait le temps de discuter comme si de rien n'était ? Tout cela lui semblait bien ironique, Diana n'avait jamais eu affaire à une pareille attitude.

─ Les deux. Mais cessons de parler de ça. Vous avez beau m'avoir l'air sympathique, je ne suis pas venu pour bavarder, bien que cette idée soit assez plaisante, fini le colosse d'un air pensif.

Diana pencha la tête de côté, intriguée. Un véritable ennemi n'aurait pas baissé son arme. Et il n'aurait encore moins pris le temps de discuter... Une idée lui traversa alors l'esprit. Bien qu'elle ne lui paraisse étrange et soudaine, Diana ne la pensait pas improbable. Et si cet homme ne travaillait pas vraiment pour le Corbeau ? Et s'il le servait par intérêt ?

─ Vous travaillez volontairement pour votre patron ? Ou y êtes-vous obligé ? le questionna-t-elle soudainement.

─ Je... Attendez, quoi ? Si vous voulez un conseil, mêlez-vous de vos affaires, répliqua son interlocuteur en perdant son sourire.

─ Très bien. Qu'est-ce que vous me vouliez alors ? questionna Diana en se refermant vivement sur elle-même.

─ Vous faire passer un message. Mon chef m'a dit de vous dire que mon acolyte était parti chercher la fille. Et que vous ne la reverrez pas avant ce soir, ni un bon bout de temps.

─ Quoi ? Comment ça ? Et ce n'est que maintenant que vous me le dites ? s'exclama Diana d'une voix remplie de colère.

Diana le fusilla d'un regard noir, il ne pouvait pas la mettre au courant dès le départ ? Même en courant vite, elle ne parviendrait jamais à arriver au port avant l'autre homme !

L'homme lui annonçait clairement que le Corbeau avait l'intention de s'en prendre à Nevahe et il croyait vraiment qu'elle n'avait que ça à faire de discuter avec lui ? S'il lui en avait parler plus tôt, elle serait déjà partie depuis longtemps ! Diana sentie son cœur se serrer. Si ça se trouve, il était peut-être déjà trop tard...

─ C'est vous qui...

─ Il me semble que vous n'avez plus rien à faire ici maintenant, non ? dit-elle d'une voix sarcastique. Alors taisez-vous et disparaissez ! Je n'ai pas de temps à perdre avec vous !

Le colosse ouvrit la bouche puis la referma avant d'acquiescer.

─ Mais vous avez raison... glissa-t-il si bas qu'elle faillit ne pas entendre, si un jour vous avez besoin de quelque chose... appelez-moi.

Perplexe, Diana fronça les sourcils. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Que son intuition était la bonne ? Elle n'eut pas le temps d'ajouter autre chose. L'homme se métamorphosa en un gros chien aux poils brun foncé, avant de faire demi-tour et de disparaître à toute vitesse.

Diana n'attendit pas une seconde de plus et se mit à courir le plus vite possible.

*****

Partis de l'autre côté de la ville, Lisandre avait entraîné Nevahe en direction de la plage. Les deux adolescents venaient d'atteindre le bord de mer lorsqu'ils s'aperçurent que plusieurs bateaux de toutes sortes étaient arrimés du côté du port. Sur la place d'à côté, beaucoup de commerçants avaient déjà déballé leurs marchandises et installé leur stand. C'était jour de marché et une foule de gens s'était déplacée pour venir voir les nouveautés qui avaient été rapportées. Diana avait raison, c'était un bon endroit pour se cacher.

Nevahe se tourna vers son ami. Elle savait que ce genre d'événement était courant dans la ville mais ce n'était pas tous les jours qu'il prenait une si grande ampleur.

─ On devrait peut-être se mêler aux gens, on se fera moins repérer.

─ Oui c'est une bonne idée. Et... dis-moi, tu crois qu'on peut en profiter pour aller voir les bateaux ? ajouta-il avec un petit sourire malicieux. Je suis pratiquement sûr qu'on y trouvera des pirates.

─ Pff ! T'es vraiment qu'un gamin des fois ! s'exclama Nevahe en éclatant de rire face à sa demande.

Elle lui donna un petit coup à l'épaule, amusée. Elle savait que son ami portait beaucoup d'intérêt pour ces hommes qui parcouraient les mers. Elle sourit en repensant aux nombres d'heures qu'ils avaient pu passer, plus jeunes, à jouer à l'aventure dans les bateaux en bois qui se trouvaient dans les grands bacs à sable.

─ Mais avoue que c'est quelque chose qui te plaît chez moi ! rigola-t-il en lui adressant un sourire malicieux.

─ N'importe quoi ! répliqua-t-elle sur le même ton.

Nevahe lui adressa quand même un grand sourire. Ils adoraient se chamailler et se faire des blagues.

─ Bon, tu viens ? Ou tu fais une croix sur tes corsaires ? lança l'adolescente en haussant un sourcil.

─ Même pas en rêve ! s'exclama Lisandre avec un air amusé.

Le garçon s'élança alors entre les stands avec un éclat de rire, surprenant Nevahe qui se lança à sa poursuite en secouant la tête. Il n'était pas croyable...

Elle le rejoignit rapidement. Ils parcoururent plusieurs rangées de stands, sans savoir vraiment où ils allaient, quand Nevahe aperçut une silhouette à la chevelure brune en bataille qui retint son attention parmi la foule. Il ne lui fallut que quelques secondes pour le reconnaître.

Nevahe attrapa son ami par le bras et le tira par la manche avant de se baisser pour se cacher de l'homme.

─ Qu'est-ce que tu fabriques ? la questionna Lisandre en haussant un sourcil.

─ Chut, tais-toi ! Ils sont là !

Le jeune homme lança un regard rapide sur les gens autour de lui tout en demandant :

─ Qui ça « ils » ?

─ Le Corbeau !

─ Faut qu'on bouge, suis-moi ! répliqua Lisandre avant de l'entraîner entre les allées marchandes tout en jetant des coups d'œil de chaque côté.

Les deux amis finirent par atteindre le port et se retrouvèrent vite entourés par les marins. Personne ne semblait les avoir suivis jusque-là.

Dissimulés derrière des caisses de marchandises empilées, ils remarquèrent alors que les bateaux de pêche avaient laissé place à des paquebots plus imposants.

Pendant un instant, ils admirèrent les larges coques de bois qui flottaient paisiblement sur l'eau, les mâts qui s'élevaient dans le ciel et les grandes voiles blanches qui étaient repliées.

S'ils avaient déjà vu des bateaux, ils n'en n'avaient jamais observé d'aussi impressionnants.

Ce n'est qu'après un instant que les deux amis se décidèrent à jeter un œil autour d'eux.

Près des embarcations, des hommes vêtus d'habits amples ou en cuir déchargeaient des caisses et des tonneaux puis les déplaçaient à côté de stands aménagés. Derrière eux, des hommes et des femmes semblables à leurs compagnons étaient assis dans un bar ouvert qui avait été installé pour l'occasion.

─ J'y crois pas. Ce sont vraiment des pirates, souffla Lisandre.

Nevahe était toute aussi surprise que son ami. Elle savait qu'ils existaient, Diana lui avait déjà raconté des histoires de leur passé, mais elle ne pensait pas vraiment en trouver ici.

L'adolescente regardait toujours aux alentours lorsqu'elle aperçut une jeune fille d'à peu près leur âge se glisser discrètement derrière une des tables du bar. Celle-ci portait un haut blanc dont les manches laissaient voir ses épaules dénudées, un pantalon en cuir noir et des bottes marrons elles aussi en cuir. Elle ne pouvait pas voir son visage, mais ce qui retint le plus son attention étaient ses cheveux, ils étaient aussi blancs que la lune les soirs d'été. Était-elle une pirate, elle aussi ?

En tout cas, son attitude intriguait Nevahe.

─ Lisandre, regarde.

Nevahe lui indiqua la direction du doigt et l'entraîna derrière une rangée de tonneaux un peu à l'écart, où ils se cachèrent pour observer.

─ Je ne vois rien de... Oh ! s'exclama le jeune homme.

De là où ils étaient, ils pouvaient distinctement voir ce qu'il se passait en face d'eux. L'adolescente que Nevahe avait aperçue avançait entre le banc d'une table et une toile tendue qui servait de paroi. Elle se trouvait derrière un homme d'une vingtaine d'années lorsque les deux amis la virent passer un bras furtif entre lui et son compagnon d'à côté. La jeune fille ramena ensuite vivement son bras contre elle et fit passer un objet dans sa main droite. Elle se retourna alors et rebroussa chemin avec calme tout en restant aussi discrète. Une fois qu'elle se fut assez éloignée des tables, elle partit en courant.

Nevahe parvint enfin à voir ce qu'elle avait volé au pirate, sa bourse d'argent.

─ Il faut l'arrêter, conclut rapidement Lisandre.

─ Il ne vaut mieux pas s'attirer des ennuis. Je ne veux pas de ces gens-là sur mon dos, on a déjà assez à faire avec le Corbeau, l'avertit son amie.

─ Je n'avais pas cette idée-là, si ça peut te rassurer, lui affirma Lisandre.

─ Très bien.

Son ami n'ajouta rien, se contentant de la fixer du regard lorsque la jeune fille passa devant eux. Pourtant, quelques secondes après, le garçon se leva sans prévenir et se mit à lui courir après.

─ Mais qu'est-ce que... ! C'est pas vrai... soupira désespérément Nevahe en passant une main sur son visage.

Elle se releva vivement et se lança à la poursuite de son meilleur ami. Elle le rattrapa quelques minutes après et tous deux poursuivirent la jeune voleuse pendant cinq bonnes minutes dans les premières ruelles au-delà du marché, jusque dans une impasse.

N'étant plus qu'à quelques mètres de la jeune fille, Lisandre accéléra le pas. Nevahe vit alors son ami subtiliser la bourse d'une main rapide, ses doigts frôlant ceux de l'inconnue.

─ Eh ! s'exclama la voleuse en faisant volte-face.

Elle tenta de récupérer l'objet volé, mais Lisandre leva son bras, lui mettant hors de portée.

─ Désolé, mais il me semble que ça ne t'appartient pas...

─ Tu... ce ne sont pas tes affaires ! riposta-t-elle en relevant la tête vers lui.

Pendant un instant, Lisandre fut déstabilisé par deux iris couleur de ciel illuminant un visage ovale à la peau ivoire. Il baissa inconsciemment sa main. L'inconnue profita de cet instant pour vivement récupérer l'objet et faire demi-tour.

Malheureusement pour elle, la voleuse n'alla pas bien loin. Nevahe, les bras croisés, lui bloquait le passage.

─ Vous ne comprenez pas... Je n'ai pas l'intention de garder cet argent.

─ Ah oui ? Et tu comptes en faire quoi ? l'interrogea la rouquine.

─ Le distribuer aux personnes qui en ont besoin... Ce gars-là en a des coffres remplis.

─ Comment sais-tu ça ? continua Lisandre en les rejoignant.

─ Je...

Un bruissement d'ailes la fit lever les yeux vers les toits des bâtiments. Sur l'un d'entre eux se trouvaient quatre corbeaux dont les regards étaient rivés sur la scène qui se déroulait sous eux.

Lisandre et Nevahe imitèrent leur interlocutrice.

Une angoisse sourde serra le ventre de Nevahe. Elle dévia son attention vers son ami, qui se tourna vers elle, le visage grave.

Ce n'étaient pas de simples corbeaux qu'ils avaient devant eux, l'aura qui s'en dégageait était menaçante, comme un avertissement.

Sans hésitation, le jeune homme prit les mains des deux filles et s'enfuit en courant.

Il prit alors le même chemin qu'à l'allée, à contre-sens. Derrière eux, les corbeaux prirent leur envol. L'un d'eux fut le premier à entreprendre une descente en plein milieu de la rue. À quelques mètres du sol, l'animal se transforma en une sorte de boule de magie noire, puis se rematérialisa en un homme parfaitement normal, enfin, presque normal.

Un coup d'œil dans son dos suffit à Nevahe pour reconnaître l'homme aux cheveux d'argent. Sentant son cœur s'emballer, elle emboîta le pas à Lisandre et bientôt l'entraîna à sa suite, le forçant à accélérer, lui et l'inconnue. L'homme s'était alors lancé à leur poursuite, maintenant accompagné par trois de ses semblables. Ils avaient à peine atteint la place du marché lorsque Lisandre lâcha les adolescentes. Il prit alors la fille aux cheveux blanc par le bras et la fit se cacher derrière une charrette remplie de fruits.

─ Ne bouge pas d'ici et n'essaie pas de fuir. De toute manière, ils t'ont déjà repérée, ça ne servirait à rien.

Elle hocha la tête, bien décidée à ne pas atterrir entre leurs griffes.

Lisandre se retourna ensuite, s'attendant à trouver sa meilleure amie derrière lui, mais ne la vit pas. Inquiet, il regarda autour de lui.

Il l'aperçut un peu plus loin, faisant face à quatre hommes dont deux étaient armés d'objets tranchants. Il devina que celui qui était le plus avancé devait-être le leader. Et celui-ci n'était autre que l'homme que lui avait décrit Nevahe.

Il fixa la scène, anxieux, tandis que son amie et l'autre individu semblaient se livrer un duel de regard.

Lisandre n'entendait plus les bruits des passants autour de lui, c'était comme-si l'instant présent était détaché du reste et qu'il se réduisait à son champ de vision, à un silence pesant.

Ce qui suivit s'enchaîna rapidement. Trop vite pour qu'il ait le temps de réaliser les choses. L'homme aux cheveux argentés rompit le contact visuel et fit apparaître un globe rempli de magie noire entre ses mains. Ça ne lui prit qu'un quart de seconde avant qu'il ne le lance droit devant lui. Incapable de réfléchir, Lisandre se précipita en avant. Il s'interposa entre le globe et son amie, et se le prit de plein fouet. Il fut alors projeté en arrière. Complètement affolée, Nevahe s'écria :

─ Lisandre !

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