PDV Extérieur

Le quai 9 3/4 est noir de monde en ce jour de premier septembre 1996; des enfants se faufilent entre les adultes pour dire au revoir à leurs frères et soeurs aînées en âge de rentrer à la prestigieuse école de magie, des parents inquiets administrent des conseils de dernière minute à leur progéniture et les élèves se retrouvent dans d'émouvantes effusions.

Nous retrouvons, dans un coin à l'abri des regards, la famille Potter, Sirius et Remus ainsi que Drago et Hermione.

- Bon et bien les enfants, passez une bonne année, soyez sages et écoutez vos professeurs, prononce Lily!

- Et évitez de mettre Servilus en rogne après c'est à moi qu'il s'en prend!

- Oh je t'en prie mon ch- enfin Patmol, tu es celui qui le mets le plus en rogne de tout Poudlard, tu le sais et tu en es fier, réplique notre cher Lunard, ravalant de justesse le doux surnom qu'il lui donnait d'habitude.

En effet, le professeur Rogue et Sirius (professeur Black en l'occurrence) font un '' cours commun''. Il est plus simple de s'occuper ensemble d'un cours de potion, où les accidents ne sont pas rares, et en plus cela montre aux élèves que Serpentard et Gryffondor peuvent très bien cohabiter ! (Bien que nos chers maîtres de potions se disputent encore assez régulièrement, ce qui n'est pas étonnant vu leurs caractères opposés !)

La petite troupe se fond dans un gros câlin, jusqu'à ce que Harry murmure '' Dites ça devient un peu long j'étouffe là'', et qu'ils se séparent en riant.

Notre trio préféré monte dans le train, accompagné de Emma, Sirius et Remus et le voyage défile à toute vitesse grâce au Uno (un jeu moldu dont les règles changent en fonction des joueurs) qu'a apporté Hermione. Ils s'amusent trop pour remarquer que Harry et Drago, d'habitude inséparables, se sont assis loin l'un de l'autre et fixent le paysage sans piper mot.

Une fois le banquet passé, les cours reprennent, monotones. Harry s'isole, encore honteux d'avoir embrassé le blondinet, et Hermione en profite pour passer tout son temps avec Drago. Un samedi soir, alors qu'ils se promènent au bord du lac, notre mione adorée décide qu'il est temps de parler.

- Dra- Drago, je... Je peux te parler, dit-elle en rougissant ?

- Toujours Mione ! Je t'écoute !

Il prend place sur un banc et se tourne vers la brunette, qui cherche ses mots en rougissant.

- En fait... Je suis amoureuse de quelqu'un et je pense que lui aussi mais j'ai peur de tout ruiner en lui disant.

- Oh c'est adorablement mielleux. Mais pourquoi ça ruinerait tout ?

- C'est... Mon meilleur ami.

- Tu es amoureuse de Harry, demande Drago, avec un sourire ravi ?

- Non je... Oh et puis zut... C'est toi, Drago.

Malheureusement, le jeune Malefoy est incapable de répondre parce que Severus Rogue vient de se poster devant lui, et il a l'air pressé.

- Drago, j'ai quelqu'un dans mon bureau qui aimerait vous parler, suivez-moi.

- Je... Oui j'arrive. Je reviens plus tard Hermione !

- Euh oui... À plus tard, murmure cette dernière, l'air perturbé.

PDV Severus

Dès que je prends la parole auprès de Drago, je remarque que je viens probablement d'interrompre un important moment de confession entre mon filleul et sa meilleure amie. Malheureusement pour Granger, il y a plus important que son béguin pour Drago en ce moment et je suis bien obligé de l'emmener voir son père biologique, Lucius. Je jette un rapide coup d'œil à Drago. Il marche rapidement à ma suite, sans piper mot. Je sens ses pensées tourbillonner furieusement dans sa tête, il aurait bien besoin d'une pensine en cet instant.

Une fois arrivés dans ma classe, je prends soin de lancer un silencio avant de prendre la parole.

- J'ai amené l'enfant, Lucius.

Mon ancien ami lève la tête vers nous.

- Eh bien, bonjour mon fils.

Je sens Drago se raidir à côté de moi mais il répond tout de même d'une voix parfaitement calme et maîtrisée.

- Bonjour Lucius.

- J'imagine que Severus t'a dit pourquoi je suis ici.

- Non je ne lui ai rien dit Malefoy, dis-je durement, l'honneur de lui expliquer te revient.

- Bien ! Alors autant se lancer dans le vif du sujet directement... Drago Lucius Malefoy, j'aimerais être ton tuteur légal et un bon père. Tu n'as qu'à signer ici.

Il tend un parchemin et une plume à mon filleul, mais Drago, qui ne semble pas très enthousiaste (et c'est peu dire), croise les bras et fixe Lucius d'un regard d'acier.

- Je ne vois pas pourquoi vous décidez soudainement de vous occuper de moi après seize ans d'absence. D'abord j'ai dû passer tout l'été auprès de vous pour entendre en boucle que vous êtes désolé et que vous avez fait une terrible erreur et maintenant, vous demandez de m'adopter pour de bon ? En plus, ajoute-t-il l'air peiné, le juge doit avoir une raison, même si elle m'est inconnue, de vous avoir retiré la garde.

- Que sais-tu à propos de cette histoire Drago ? Qu'est ce qu'on t'a raconté ?

Le ton de Lucius trahit son désir de retrouver son fils, par n'importe quel moyen.

- On... On m'a raconté que Voldemort a entendu parler de la prophétie et qu'il vous a tous rassemblés pour trouver le bébé qu'il fallait tuer. Vous et Bellatrix étiez les plus fervents dans la quête, jusqu'à ce que Voldemort- il se fait brusquement interrompre:

- Ne prononce pas le nom du Seigneur des Ténèbres !

Mais il continue imperturbablement:

- Jusqu'à ce que VOLDEMORT découvre que cette prophétie parlait de votre propre enfant et de Neville Londubat. Il ne vous en a pas parlé, bien évidemment et il mit tout en œuvre pour pouvoir nous tuer tranquillement. Là il prétexta vouloir parler à maman, mais il restait là bas fort longtemps et vous n'étiez pas dupe. Quand vous êtes arrivé en haut, mère et Voldemort étaient morts.

Il s'arrête un instant, visiblement troublé de devoir raconter tout cela.

- On vous a arrêté pour complicité avec les mangemorts et vous avez écopé de quinze ans de prison à Prisorcier.

Prisorcier est une prison pour sorciers que j'ai inventée. On y incarcère les prisonniers qui n'ont pas écopé d'une peine à perpétuité, parce que mettre tout le monde à Azkaban c'est exagéré quand même!

Drago se tait enfin, et je me rends compte qu'il a l'air vraiment convaincu que c'est ça qu'il s'est passé. S'il savait...