Chapitre 4 : Des sentiments inconnus

Il se fige complètement ahuri suite à ma déclaration plus qu'audacieuse. Il se retourne en direction des marches pour sortir de la piscine sans rien dire pour le moment. Je me sens bête d'avoir dit ça si soudainement, ce n'est pas comme si l'amour se faisait sur commande. Quelle idiote je fais ...

- C'est impossible. prononce-t-il en enjambant la première marche.

Je le sais déjà.

- Je te l'ai dis, je ne sais pas comment aimer, je ne connais pas l'amour.

Je m'en doute.

- Au lieu d'essayer de redonner une chance à ce que nous étions tu devrais plutôt essayer d'aimer quelqu'un d'autre. poursuit-il une fois complètement sortit de l'eau, en saisissant la serviette blanche sur le transat.

J'y pensais déjà.

- Alors oublie-moi. conclu Basil en s'éloignant, la serviette autour de la taille après s'être essuyé.

- Tu es horrible Basil ! finis-je par hurler de toutes mes tripes.

Cela le surprend et il se retourne enfin vers moi alors qu'il allait rentrer dans la villa. Je veux l'oublier, je veux passer à autre chose, ça vaudrait mieux pour moi j'en suis sûre et certaine. Mais même sans cette promesse j'ai besoin d'être avec lui. Mon passé invisible me rattrape et je n'arrive même pas à le repousser. Même si c'est une personnes froide et odieuse, mon coeur ne veut pas écouter la moi du présent. Je ne l'aime pas, cependant je me sens attirée par lui par une force qui m'est inconnue. Ce n'est pas la promesse que j'ai faite à Anatole qui me lie à lui mais mon passé, celle que j'étais qui essaye de s'exprimer. Je n'ai jamais connu ça, et j'aurais voulu ne jamais connaître ça. Pourquoi n'y a-t-il que moi qui suis attirée par l'autre ? C'est injuste. Cependant, tout ce que je pense, je ne peux pas l'exprimer à voix haute, j'aurai bien trop la honte, et puis il n'en aurait rien à faire. Après tout c'est Basil, le prince antipathique de la famille royale.

- Me dire tout ça alors que je le sais déjà. Je me sens plus pitoyable à chaque fois que tu me parles.

- Ce n'est pas le but.

- Mais c'est l'effet que ça fait ! crié-je en tapant mes poings à la surface de l'eau.

Il baisse la tête avec un triste sentiment de culpabilité et tente de se rattraper mais ça n'a pas l'effet escompté.

- Excuse-moi, c'est que je ne savais pas comment te parler, pour moi tu n'étais qu'une pute qui en voulait après mon argent.

- Te rends-tu comptes que ce que tu dis est extrêmement offensant ?! Comment oses-tu me juger juste par une conclusion hâtive ?! Tu ne sais rien de moi ! Tu ne sais rien des gens qui t'entoure ! Même si tu es un prince tu n'as aucun droit de juger qui que ce soit sans le connaître !

Je suis énervés, scandalisée, je ne peux plus me retenir, j'explose dans un torrent de reproche. Je ne supporte pas la facilité avec laquelle il se permet de juger les gens, c'est odieux. Contrairement à ce que je dis, justement parce que c'est un prince, il peut faire et dire ce qu'il veut, personne n'aura le cran de lui répondre. Mais moi je ne peux pas laisser passer ça. À l'évidence même si je ne suis qu'une simple villageoise, il daigne m'écouter avec attention et compréhension à cet instant précis. Comme si mes paroles lui faisaient comprendre qu'il était loin d'être parfait.

- Tu as peut être raison...

Même s'il a l'air mal, je sens en moi une certaine satisfaction à le voir ainsi. Comme si j'avais enfin accomplie quelque chose que je devais faire depuis longtemps. Je m'extirpe de l'eau et prends une serviette qui était également sur un transat. Je m'essuie rapidement et retourne à l'intérieur de la bâtisse avec mon sentiment de vainqueur. An' intrigué par mon sourire triomphant passe de la cuisine à moi, intrigué. Il me tend un peignoir qu'il avait sans doute préparé pour moi et m'accompagne jusqu'à la chaise du bar de la cuisine. Il ne cherche pas à comprendre plus longtemps lorsque Basil vient s'étendre sur l'un des canapés du salon. Le majordome se précipite vers lui avec un autre peignoir qu'il lui fait enfiler habilement.

- Voulez-vous de quoi boire Basil ?

- Non merci.

Il fait volte-face et me demande la même chose à la quelle je répète les mêmes paroles que mon prétendu mari. Il hausse les épaules et retourne dans la partie de la villa qui est destinée aux domestiques. Je soupire, expirant tous ces sentiments de triomphe que j'avais plus tôt. Mon esprit se calme immédiatement lorsqu'il tâte la tension qu'il y a entre le prince et moi. Peut être n'aurai-je pas dû me montrer si mauvaise langue ou quoique ce soit d'autre dans ce genre. Je me sens soudainement plus petite. Comme si ce silence m'avait inconsciemment rappelé que je m'étais mal comportée envers le prince héritier du royaume d'Aprent. Je n'ose pas me retourner de peur de croiser son regard. Oh mon dieu ! Peut être qu'il a planifier de me condamner à mort une fois rentré au pays ! Je ne veux pas mourir, je suis trop jeune pour ça ! Je dois m'excuser ! Immédiatement ! Sinon il me fera couper la tête comme à l'ancien temps. Imaginer ma tête au sommet d'un piquet au centre de la place du village me hérisse le poil. Je dois éviter ça à tout prix !

- Je suis désolée Altesse pour mes propos dits plus tôt. dis-je d'une toute petite voix honteuse.
Il ne souffla pas un mot. Il est en colère. J'en suis sûre ! Tellement furax qu'il est incapable de me répondre sans avoir l'envie de me hurler dessus. Je suis déjà condamnée. Oh monde cruel, je te quitterai bientôt à cause de mon insubordination.

Je me retourne prête à me jeter à terre et m'agenouiller pour le supplier de m'épargner, cependant, son regard est tout autre que ce j'avais pu imaginer. Il semblait confus et dans ses pensées. Il avait l'air d'être dans sa bulle. Mes excuses ne semblent pas l'avoir atteint. C'est un Basil complètement déconnecté du monde. Je me lève et me dirige vers lui prudemment.

Soudain la sonnerie résonne dans toute la maison. Je me fige et fixe la porte intriguée tout comme Basil qui sort enfin de sa rêverie. Anatole rejoint la pièce principal puis s'en va ouvrir la porte sans se méfier de quoi que ce soit. C'est qu'à ma grande surprise je découvre son parfait sosie sur le paillasson. La seule différence était leurs tenues. Mon majordome était en costume contrairement à l'autre qui était vêtu de manière décontractée. Je me rappel soudain de la discussion d'An' au téléphone avec un dénommé Léo. Il me semble qu'il avait dit qu'il était son frère jumeau. Cela explique donc leur très forte ressemblance.
Léo entre, salut par une simple poignée de main son frère puis se tourne vers nous avec une expression solennel.

- Bonsoir Léo. dit Basil en se levant.

- Bonsoir Basil, bonsoir Louisa.

- Bonsoir. salué-je timidement.

Il se présente brièvement pour que je sache qui il est, ce qui confirme toutes mes hypothèses précédentes. Puis il dépose sur la table basse une mallette grise que je n'avais pas remarqué plus tôt. Il l'ouvre et nous découvrons à l'intérieur tout un set de prélèvement et d'analyse de je ne sais quoi. Il saisit une seringue puis se dirige vers le prince.

- Basil, permettez-moi de vous prélever du sang pour analyser sa consistance.

Ce dernier accepte et tend son bras. Léo passa un coup de coton tige dans le creux de son coude puis planta l'aiguille à l'intérieur. Je peux voir le liquide rouge monter dans la seringue lorsqu'il aspire avec. Il retire soigneusement l'instrument et ensuite positionne l'extrait dans une fiole qu'il range soigneusement dans un coin de la mallette. Il se tourne à présent vers moi qui ressens un long frisson à l'idée que cette pointe métallique pénètre ma peau. Il me demande la permission également et prenant mon courage à deux mains j'acquiesce. Il fait la même chose pour moi puis une fois la tâche faite, il referme avec attention la mallette et la dépose près de la porte menant aux chambres de employés de maison.

- J'analyserai ceci ce soir. Normalement nous auront les résultats demain juste avant de quitter l'île.

- Nous partons déjà de Mastaqîle ? questionne Basil surpris par cette soudaine déclaration.
Léo hoche la tête puis poursuivit.

- Oui Basil. Étant donné la situation, je ne pense pas que cette lune de miel doive durer. De plus vous avez énormément de travail, vous devez reprendre connaissance de tout ce qui s'est déroulé dans le pays durant la période que vous avez oublié. De plus dans quelques jours vous avez la réunion des 6 royaumes.

- Tu as raison Léo.

- Quant à vous Louisa, nous vous avions préparé une chambre d'invité au château. Nous ne pouvions pas nous permettre de vous faire dormir dans les appartement des domestiques puisque vous êtes censé être la prochaine reine, mais je doute que dormir avec Basil alors que vous avez tous deux perdus la mémoire soit une bonne idée.

- Je comprends, merci beaucoup Léo.

- Mais pour ce soir, où dormira Louisa ? Dans la chambre royale comme ce matin ? intervient Anatole interrogé.

- Je demanderai aux femmes de chambre de lui préparer une chambre à l'étage. dit son frère jumeau d'un ton monotone.

Nous sommes tous d'accord avec lui et nous retournons au peu d'occupation que nous avions. Basil et Léo se dirigent vers le couloir qui mène à la chambre royale mais juste avant je les entends parler d'un bureau. Quant à moi je me rassois au bar et observe l'autre frère jumeau faire la cuisine pour ce soir. Je constate qu'il excelle dans l'art culinaire et je me sens baver à l'idée de pouvoir manger ses plats bien copieux. Nos regards se croisent et il me sourit chaleureusement.

- Ce sera prêt dans un quart d'heure Louisa. me rassure-t-il.

- Tant mieux parce que j'en ai l'eau à la bouche ! m'enthousiasmé-je joyeuse.

Il semble heureux de ma réponse et se remet au travail immédiatement. Cependant je me sens un peu gêné de le voir aussi occupé alors que moi je ne fais rien. Je serre les poings pour rassembler un peu de mon courage et propose mon aide:

- Je peux...T'aider à cuisiner ?

- Ce n'est pas que je ne veux pas Louisa mais je ne pense pas avoir le droit de vous laisser faire ce genre d'activité ménagère.

Je soupire et me lève de la chaise haute pour me mettre à côté de lui prête à couper les carottes à qui il s'apprêtait de faire un sort.

- Louisa.

- Ce n'est pas parce que je suis la femme du prince qu'il faut m'empêcher de cuisiner voyons. Et puis nous ne nous considérons plus comme tels depuis ce matin donc pas de chichi.

Il hausse les épaules et me tends un bon couteau avant de prendre la pièce de boeuf qui sera sans doute dégusté ce soir. Je coupe en rondelles les carottes puis m'occupe des oignons que j'émince par la suite. J'exécute à la perfection ses ordres et nous finissons enfin de tout mettre au four.

- Fiou ! On a fait du bon boulot ! déclaré-je joyeuse.

Il acquiesce et me sourit. Je lève les yeux vers lui puis inconsciemment je regarde autour de nous où je remarque Basil qui est dans le salon. Je ne l'avais même pas remarqué entrer. Anatole met une alarme à son téléphone et me suggère de monter à l'étage pour voir ma chambre. J'accepte et le suis de près dans les escaliers.

Nous arrivons à l'étage qui faisait mezzanine donnant vue sur le salon. L'espace est grand et il y a trois portes qui encadre celui-ci. Nous passons celle qui est la plus proche de l'escalier et je découvre un chambre presque aussi grande que la chambre royale. Les meubles sont un peu plus rustiques que ceux du reste de la maison et des cadres photos sont posés sur la commode. Je ne peux pas m'empêcher de les contempler avec curiosité. Ce sont des photos d'enfants et l'un d'eux me rappelle rapidement Basil. Le lit était fait et il n'y avait aucune poussière ici. Je ne me souviens même plus avoir vu les domestiques monter à l'étage.

- C'était la chambre de Basil lorsqu'il venait ici plus jeune. m'explique An' à côté de moi. Je fais plusieurs pas dans la chambre observant chaque détails de celle-ci.

- Et qui est l'autre garçon sur les photographies ?

- Cédric, son frère cadet.

- Ah oui, tu en avais parlé ce matin lors des présentations.

Il acquiesce silencieusement d'une simple hochement de tête. Je m'assois sur le lit et repense à cette journée peu commune. Ce réveil mouvementé, ce long moment à la plage, mon petit tour à la piscine, l'arrivé de Léo le frère d'Anatole. Ma vie n'aura jamais été plus mouvementé qu'aujourd'hui.

- Louisa, puis-je me permettre de vous demander ce qui s'est passé entre vous et Basil à la piscine ? Il semble préoccupé.

Je hausse les épaules et me remémore son regard confus.

- Je lui ai fait la morale sur son comportement immature vis-à-vis de l'image qu'il se fait des autres et ça ne lui a pas plu je pense.

Il sourit et met sa main devant sa bouche pour étouffer un rire. Je fronce les sourcils perplexe par cette réaction qui n'est pas du tout celle à laquelle je m'attendais. Il reprend rapidement son sérieux lorsqu'il voit l'expression sur mon visage.

- Qu'y a-t-il de si drôle ?

Il souffle un coup et reprend la parole.

- C'est juste que ça me rappel beaucoup votre première discussion avec le prince.

- Ah bon?

Il hoche à nouveau la tête et croise ses bras qui ne savaient pas où se mettre.

- Basil n'est pas forcément mauvaise langue, mais il dit tout ce qui lui passe par la tête, que ce soit les bonnes ou mauvaises choses.

- Ça je ne l'avais pas remarqué. dis-je sur un ton sarcastique.

Il esquisse un sourire qui voulait me dire que je n'avais pas compris quelque chose. Cependant il laissa passer pour cette fois et nous descendons à la cuisine pour sortir le plat du four. Il dresse les assiettes soigneusement et avec Basil nous nous mettons à table. Léo et Anatole ne mangent pas avec nous, néanmoins cela ne m'étonne pas. Vu la mentalité des riches de nos jours il est normal qu'ils ne partagent pas la même table que leur majordome. Avec Basil nous sommes face à face et mangeons silencieusement. Pendant un long moment nous n'entendions que les couverts s'entrechoquer et les verres se reposer sur la table. Soudain il m'interpelle avec un air sérieux, comme si il avait longuement réfléchi à ce qu'il allait me dire.

Comme tu le sais, dans notre état actuel je n'approuve toujours pas notre mariage.
Je hoche la tête me faisant à cette réalité inévitable.

- Cependant nous ne pouvons pas divorcer dans l'immédiat selon les lois.

- Je sais.

- C'est pour cela qu'il serait raisonnable que personne dans notre entourage hormis Léo, Anatole et les gardes du corps présent à la résidence, ne soit au courant pour notre amnésie.

- Je comprends. acquiescé-je gravement.
Il prend une gorgé de son vin rouge puis reprend la parole.

- J'aimerai que nous faisions tous les deux semblant d'être en couple et amoureux jusqu'à la date du divorce.

Cette discussion me donne mal au ventre. Je me sens mal à l'aise. Jouer la comédie, ce n'est pas trop mon fort, surtout s'il s'agit de lui. Non parce que je l'aime mais plutôt parce que je l'aimais et que je ne m'en souviens plus. J'ai cette mauvaise impression de me trahir moi-même. Mais je n'y peux rien. La situation m'y oblige et je ne suis pas en position de contester quoique ce soit. Je ne peux qu'accepter sa proposition.

- D'accord.

Je m'excuse brièvement et quitte la table pour aller immédiatement dans ma chambre. Une chemise de nuit était posé sur mon lit, An' a sans doute prit la peine de me la déposer là. C'est gentil de sa part. Je me dirige vers la salle de bain qui est juste à côté pour prendre une bonne douche et ensuite aller dormir. Je m'attarde devant le grand miroir qui surmonte le lavabo. Je me regarde et constate que je suis pitoyable. Je n'ai rien pour moi, je suis banale, effrontée, qui voudrai de moi ? Comment un prince aurait-il voulu de moi ? Je me suis fourré dans une histoire que j'aurai du mal à oublier. "Faire semblant", je ne saurai jamais le faire. Je ne l'aime pas et je sais pertinemment que c'est réciproque.

Je soupire quand soudain un immense sentiment de tristesse m'envahit et je ressens l'étrange envie de pleurer. Ma gorge se bloque et mon ventre se noue douloureusement. Mon visage se défigure sous la tristesse et mes yeux laissent échapper des larmes dont je ne connais même pas l'origine. Pourquoi est-ce que je me sens ainsi ? Je me lamente sur moi-même mais je ne pleurerai jamais pour quelque chose d'aussi puéril. Je ne comprends pas. Pourquoi ces larmes ?

Je les balaye d'un vif mouvement du dos de ma main et file sous la douche. Immédiatement après je vais dans ma chambre et m'effondre sur le lit. Quelle longue journée . . . Tout ceci n'est pas un rêve, jamais je n'aurai pu imaginer une telle chose arriver. Je n'ai pas assez d'imagination pour ça. Je m'endors rapidement. Cependant je ne me sens tellement pas sereine que je me réveille au beau milieu de la nuit.

La soif s'empare de ma gorge et je décide de redescendre pour me servir un verre d'eau. Je croise à grande surprise la dernière personne que je voulais voir de la soirée. Il ne porte qu'un simple jogging mettant en valeur son buste bien musclé. À croire que je n'ai vu que ça de la journée. Basil écarquille également les yeux lorsqu'il me voit arriver. Le verre d'eau dans sa main me fait comprendre qu'il est ici pour la même raison que moi. Inconsciemment mon coeur se serre et je ressens à nouveau cette désagréable envie de pleurer que j'avais plus tôt. Pas maintenant, pitié, pas devant lui.
Je me serre un verre et m'empresse de le boire. Il ne me quitte pas du regard ce qui ne fais que m'embarrasser en plus des larmes qui s'acharnent dans le creux de mes yeux. Retiens-les Louisa ! Courage !

- Ai-je dis quelque chose qui t'as déplu à table ? demanda-t-il calmement.

Intérieurement je sursaute lorsqu'il s'adresse à moi. Je ne m'y attendais pas. Je détourne le regard même si cela va lui faire sous-entendre malgré moi le contraire.

- Non.

- Alors pourquoi tu pleurais ?

Je fais immédiatement volte-face laissant une larme glisser sur ma joue. Pourquoi fallait- elle qu'elle glisse à ce moment-là ?

- Tu m'as vu?

- Non, j'étais venu te parler de notre future petite comédie mais c'est là que j'ai entendu tes pleurs au travers de la porte.

Je secoue la tête et dépose le verre à présent vide dans l'évier.

- Ce n'était rien, rien qui ne te concerne.

Je me précipite vers les escaliers quand d'un coup une main me retient. Je pousse un long soupire pour calmer les pleurs qui s'exprimes déjà par des larmes impertinentes. Bordel, mais pourquoi ai-je envie de pleurer ?! Il n'y a rien qui puisse m'y pousser. Il n'a rien fait de mal et moi je ne me suis rien fait de mal alors pourquoi ?

- Et là ? Pourquoi tu pleures ?

- Je ne pleure pas.

- Tu as la joue mouillée. renchérit-il sérieux en caressant du bout du doigt ma joue.

Je regarde dans le vide essayant de mettre de l'ordre dans mes émotions. Sa main me rassure, me réchauffe, me console. Je n'aime pas pleurer devant les autres, et j'ai encore moins envie de le faire devant lui. Mais pourtant ce contacte m'apaise. Ou du moins apaise quelque chose de plus profond en moi.

- C'est rien.

- Je suis peut être trop brusque et franc, mais j'ai tout de même un coeur. Je ne peux pas te laisser partir alors que tu es dans cet état.

- Je ne sais même pas pourquoi je pleure alors laisse-moi tranquille ! élevé-je la voix sentant l'énervement monter en moi.

Soudain, il tire sur mon bras me ramenant vers lui et ses bras s'enroulent autour de moi. Je me retrouve contre lui, enlacée par ses bras musclés, le coeur battant la chamade.

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