Chapitre 2 : Une promesse au bord de l'océan

- Bon, quand est-ce qu'on divorce ? dit-il péniblement.

Nous le regardons hébétés et tous les deux ne savons pas quoi dire à sa demande plus que déplacée. Je viens d'apprendre que je suis mariée à Basil, le prince de mon pays d'origine, nous sommes en plein voyage de noce. Et il demande soudainement le divorce. Il ne cherche même pas à retourner à notre situation avant notre perte de souvenir. Même si je n'ai plus en mémoire le temps que nous avions passé ensemble à nous aimer, cela me vexe tout de même. Il ne donne même pas de chance à notre couple tellement fragile, surtout dans un moment pareil. Mais on ne peut pas lui en vouloir. Il ne sait plus rien de moi et c'est réciproque. Je baisse les yeux un peu triste et déçue. J'ai l'impression de ne pas être dans ses attentes.

- Basil, vous ne pouvez pas divorcer sur un coup de tête comme ça ! s'exclame Anatole scandalisé.

- Ce n'est pas un coup de tête. J'y réfléchis depuis que tu nous as dit que nous étions mariés.

Le majordome roule les yeux et soupir exaspéré. Il a sans doute l'habitude de le voir agir ainsi.

- C'est un coup de tête. Vous voulez vous marier aussi rapidement que vous voulez divorcer. Et puis vous ne pouvez pas divorcer.

Basil croise les bras et il devient beaucoup plus contrarié. Son regard à mon égard se fait de plus en plus méprisant. C'est très désagréable. J'aimerai beaucoup le gifler pour son attitude dédaigneuse et hautaine cependant si je frappe un prince cela sera considéré comme une agression contre un membre de la famille royal et je pourrai être condamnée à mort. Mais techniquement je suis sa femme donc est-ce que ça s'applique à moi quand même? Ça m'arrangerai bien. En attendant je me contente de retenir mes poings en les écoutant parler de notre couple.

- Comment ça je ne peux pas divorcer ?!

- Eh bien il se trouve que si vous voulez vraiment divorcer ce sera seulement un an après votre mariage. C'est la loi qu'avait instauré votre arrière-arrière-grand-père.

- Je refuse de rester marié avec cette roturière !

Mes épaules ne peuvent s'empêcher de trembler de frustration à cause de ses paroles blessantes. J'ai envie de m'en aller, de ne plus les écouter, de ne plus les voir et de me réveiller de cet horrible cauchemar. Je déteste être rabaissée de la sorte, même si je sais que je ne suis pas extraordinaire.

- Altesse, je pense que vous devriez essayer de donner une chance à votre couple malgré cette amnésie. Je comprends tout à fait qu'à vos yeux Louisa n'est qu'une inconnue, mais sachez qu'avant ce matin elle était le centre de votre monde.

- Cesse de dire de telles balivernes ! C'est une roturière et je suis prince. Elle n'est rien d'autre qu'une femme maladroite et sans interêt qui travaillait comme domestique au château. vocifère-t-il.

- Basil ! C'est irrespectueux de parler ainsi d'une Lady.

- Une Lady ? Ce n'est qu'une villageoise !

- N'importe quelle femme est une Lady ! Léo et moi-même ne vous avions pas éduqué
ainsi !

Il est clairement possible de voir chez Anatole la difficulté de répondre à son prince sans lui être irrespectueux. Et c'est compréhensible. Le poids de sa classe sociale nous intimide et peut facilement nous forcer au silence. Mais cette façon désagréable de me parler est de plus en plus insupportable. Je sens mes larmes monter à mes yeux. Je ne peux pas me permettre de paraître faible face à cet homme horrible ni d'exhiber ma colère et ma frustration.

- De toute manière ce mariage est une énorme erreur de ma part. C'est sans doute parce que j'ai pris conscience de cette erreur que j'ai tout oublié de cette femme.

- Je ne pense pas que ce soit de votre propre initiative que vous en êtes arrivés à perdre vos souvenirs.

- Je ne sais pas ! C'est confus pour moi et tu le sais très bien An'. Et puis comment une femme aussi simple qu'elle aurait pu me plaire ? Elle a un visage tout à fait banal, un corps sans réel atout, un caractère sans doute tout aussi simplet. Il n'y a rien d'attirant chez elle.

- Basil ! s'exclame An' comme pour le réprimander.

Cependant la colère qui continuait de monter en moi il y a quelques minutes ne s'arrête plus et déborde. Mon corps se lève de lui-même et je le baffe plus énervée que jamais. Après le passage douloureux de ma main sur sa joue, celle-ci commence à rosir un peu. Son regard surpris se pose sur moi qui a une larme qui chavire de ma paupière. Je ne pouvais plus me retenir, c'était plus fort que moi.

- Tu es un être abject et je refuse moi aussi d'être la femme d'un homme aussi horrible et sans valeur que toi ! Tu n'es pas digne d'être un successeur du trône ! Je te connais à peine et même si avant je t'aimais, je te hais !

Dans le feu de l'action je me précipite vers la porte principale qui n'est pas loin du salon, enfile des ballerines noirs et m'enfuie de cette maison de fou. Je veux m'éloigner le plus possible de Basil. Je me fou d'être condamnée à mort pour l'avoir giflé, il l'a bien mérité. Parler ainsi des autres n'est pas du tout à la hauteur d'un roi. Il est même plus dégoutant qu'un fermier mal élevé ! Et encore, je suis certaine qu'un fermier mal élevé aurait plus de considération envers sa femme. Tant mieux si je l'ai oublié ! Je n'ai rien raté de grave ! Il est loin d'être aussi important que ce qu'il pense. Et puis, comment ai-je pu tomber amoureuse d'un gars au si mauvais caractère que lui ?! J'aurai simplement dû épouser le fils du tailleur. Il n'est peut être pas aussi beau, mais il a plus de charme que ce beau gosse des poubelles. C'est vrai ça ?! Ses parents ne l'ont jamais éduqué comme il faut ?! Si on ne peut pas divorcer tout de suite je peux tout de même vivre loin de lui ! Nous allons appeler ça une dispute à durée indéterminée. Où évidement je ne compte avoir aucune réconciliation avec ce garçon pourri gâté.

Après avoir longuement couru à travers cette forêt tropicale où par chance aucun animal sauvage ne m'a attaqué, je trouve enfin la plage au sable blanc et à la mer azur. Je regarde derrière moi et souffle soulagée de ne voir personne me poursuivre. De toute manière personne ne viendra pour moi, je ne suis qu'une petite personne du peuple. Je n'ai aucune réelle importance. Je pose mes fesses sur la plage et me recroqueville sur moi-même, la tête enfouie entre mes bras. Je suis loin de tout ici. Je n'ai ni ma mère ni ma soeur pour me consoler. Je n'en peux déjà plus. J'ai tellement envie de rentrer chez moi. Ici il n'y a personne en qui j'ai réellement confiance, je ne connais personne. Je veux partir. Je ne peux pas empêcher mes larmes de glisser sur mes joues et mon nez de dégouliner comme celui d'un ogre, c'est toute ma frustration, ma tristesse et mon désarroi qui s'exprime à travers ce manque de raffinement.

Il faut vraiment que la situation change. Il faut qu'on divorce immédiatement, je refuse catégoriquement de me souvenir de notre passé commun. Si c'est pour sortir avec un homme égocentrique et injurieux, je passe mon tour. En plus on ne sort pas ensemble on est marié ! C'est pire ! Je commence par me marier à un spécimen à claque et je finis par être femme battue ! Hors de question !

Le classique craquement de brindille me fait sursauter et je fais volte-face apeurée. Je retiens inconsciemment mon souffle et relâche tout en voyant Anatole se frayer un passage à travers les petits arbustes et les cocotiers. Tant mieux si ce n'est pas un animal sauvage. Et je suis encore plus heureuse de voir que ce n'est pas Basil.

- Louisa, enfin je vous trouve.

Enfin le pied posé sur le sable je le sens se retenir de me réprimander. Son regard est loin d'être le plus serein que je puisse connaître. Je vais vraiment me faire engueuler par un majordome ?! C'est absurde ! Retournons en enfance où nos parents nous faisaient la fessé parce qu'on a échangé le sel et le sucre juste pour rire. Mais bon, le gâteau était immangeable après donc ce n'était pas la meilleure de mes idées.

- Mais qu'est-ce qui vous a pris de vous enfuir de la sorte ?!

Je baisse les yeux. Pourquoi est-ce maintenant que j'ai honte d'avoir frapper un prince ? Espèce de lâche Louisa ! En plus d'être une dévergondée tu es une poule mouillée. Même si techniquement je ne suis pas vraiment une dévergondée.

- Je n'arrivais plus à supporter ses propos déplacés. je réponds honnêtement.

Il acquiesce et lève les yeux au ciel.

- Il est certain qu'il a été extrêmement grossier à votre égard.

- Je ne sais même pas comment celle que j'étais est tombée amoureuse de lui.

Il hausse les épaules et s'accroupit à côté de moi sans pour autant poser des fesses sur
le sable.

- Et pourtant, vous étiez éperdument amoureux l'un de l'autre.

Je laisse échapper un rire grinçant et mon coeur se serre. C'est un temps que je ne connais plus. Je ne m'en souviens plus, à quoi ça sert de se remémorer le passé ? Rien ne sera plus comme avant. Surtout si je ne regagne pas mes souvenirs perdus. Anatole remarque que mon rire n'est pas normal et prend une mine triste et inquiète. On dirait un grand frère. Quel âge a-t-il ? Tant pis si je ne sais pas, mais ce qui est sûr c'est qu'il est plus vieux que Basil et moi. C'est lui et Léo qui se sont occupé de ce prince plus jeune si j'ai bien compris. Mais bon, sans vouloir les vexer, je pense qu'ils ont mal fait leur travail.

- J'ai beaucoup de mal à le croire. Un homme pareil ne m'intéresse pas.

- C'est parce que c'est vous qui l'aviez changé autrefois. Vous êtes tombée amoureuse de celui qu'il était devenu. Le Basil que vous avez vu aujourd'hui est le même que celui qu'il était avant de vous rencontrer.

Changer un homme ? Moi ? Est-ce moi qui ai demandé à ce qu'il change par le passé ? Je n'ose pas l'imaginer, ça à l'air tellement égoïste. Je ne ferai jamais une chose pareil.

- Ça m'étonnerai beaucoup. Je n'ai aucun charisme. C'est sans doute un miracle que nous nous soyons réunis de la sorte.

Il secoue la tête, se remémore sans doute les temps où j'étais au château comme domestique et sourit nostalgique.

- En même temps que vos souvenirs vous avez perdus votre confiance en vous. Vous êtes une femme tout à fait charmante Louisa, c'est juste que vous ne croyez pas assez en vous. Basil a changé à cause de vos conditions. Il s'intéressait à vous autrefois et vous faisait tellement d'avance qu'il est devenait lourd. Et comme vous, vous ne l'aimiez pas, vous lui aviez dit de changer et qu'ainsi peut être il vous attirerait. Le Basil d'aujourd'hui est le même que celui que vous aviez repoussé mainte et mainte fois par le passé. Il a changé parce que vous lui aviez demandé.

- Moi?

- Oui, vous.

En fait, je suis vraiment égoïste. Je l'ai contraint à changer juste pour moi. L'égoïsme suprême ! Je ne mérite plus de m'appeler Louisa ! Excusez-moi papa et maman ! Je suis une fille indigne !

- C'est grâce à vous qu'il a fini par être approuvé par le peuple. poursuit-il.

- Comment ça ?

- Sans vous il serait perçu comme un futur roi tyrannique. À présent les villageois le voient comme un roi digne de ce nom.

Je me mets à rire embarrassée devant toute ces déclarations qui m'ont l'air tellement improbables.

- De toute manière j'ai tout oublié de nous. On ne peut même pas se considérer comme un couple.

- Mais si. Essayez de lui donner une chance. Je suis persuadé que vous retomberez amoureux l'un de l'autre.

- Ça m'étonnerai. dis-je sarcastique.

Je regarde ma main avec l'alliance. Une bague en or avec quelques diamants discrets. Une harmonie rayonnante qui est d'autant plus mise en valeur avec le soleil des tropiques. Si beau et brillant, ça a sans doute couté une fortune. Je soupir et retire la bague de mon annulaire. Notre relation est retombée au point de départ. Rien ne sera comme avant. C'est fini. Celle que j'étais n'est plus là. Je ne connais rien de Basil et telle que je suis actuellement je ne veux rien savoir de lui. Je me relève, enlève le sable qui colle à ma robe et me rapproche de l'eau. Il me suit et m'observe silencieusement.

- Et puis même si je lui donnais une chance, je suis certaine qui ne la saisira jamais. Je ne suis plus vu comme sa femme, et c'est réciproque.

Je serre l'anneau au creux de ma main et en un simple mouvement je le jette au loin dans cette mer bleu azur. Seul le "plouf" de l'objet dans la surface aquatique nous revient. An' retire d'un coup sa veste noir, remonte ses manches et court dans l'eau pour aller chercher ce que je viens d'envoyer.

- Anatole ! Que faites-vous ?! Vous n'avez pas besoin d'aller le chercher ! m'exclamé-je alors qu'il s'éloigne encore et encore.

- Moi je veux y croire ! hurle-t-il avec conviction.

Ces simples paroles que je n'arrive pas à dire sortent si facilement de sa bouche. Je ne pouvais pas me permettre de penser ainsi je me disais. Mais pourtant, mon coeur ressent des séquelles qui me sont encore inconnues. Ça m'a fait très mal quand Basil a déclaré vouloir divorcer sans essayé de me comprendre, quand il m'a insulté sans cherché à me connaître, quand il m'a laissé partir sans essayer de me parler. Nous avons tout oublier, c'est l'occasion de démarrer une nouvelle vie. Mais pourtant mon coeur me fait sentir qu'avant cet incident, notre vie était parfaite à deux.

- Et pourquoi ?! Il n'y a plus d'espoir ! Nous n'avons plus aucun souvenir de notre vie commune !

- Mais moi je veux croire que ce couple merveilleux qui illuminait le pays n'est pas mort ! hurle-t-il persuadé d'agir pour une bonne cause.

Je reste sans voix devant ses mots remplit d'espoir que moi j'avais déjà perdu. Ma gorge se noue et me donne l'impression que je vais bientôt me mettre à pleurer. Il ne faut pas que je pleure. C'est un signe de faiblesse disait mon père. Je ne suis pas faible. Je suis une fille forte. Je traverserai tous les obstacles qui se dressent devant moi la tête haute. Et pourtant, ma seule envie maintenant est de baisser les yeux pour regarder mes pieds nus, honteuse.

- Anatole, revenez-ici ! Cette bague est perdue dans l'océan maintenant, il est inutile de chercher plus longtemps ! tenté-je de le convaincre de sortir de l'eau.

- Non. Si je retrouve cet anneaux avant le couché de soleil, promettez-moi de donner une nouvelle chance à Basil jusqu'à votre divorce.

- Je te promets tout ce que tu veux, mais pitié, sort d'ici, tu vas attraper froid.

Je me sens mal pour lui. Il croit en quelque chose que j'ai déjà abandonné. Il espère quelque chose qui est impossible. Tout ça juste pour retrouver notre situation passée. C'est impossible. Le soleil ne fait que monter encore et encore pour nous montrer qu'il n'est même pas encore midi. Il tape, nous brule les épaules. Lâchement, je me suis réfugiée à l'ombre sous les cocotier, tandis que lui se débat dans l'eau à la recherche de cette alliance minuscule. Jamais il ne la retrouvera. La mer l'a déjà emportée au loin, ou le sable l'a engloutit entre ses coquillages.

* * *

Depuis notre vaine promesse, nous ne nous sommes adressé aucun mot. Je ne pouvais pas le faire changer d'avis, et lui était trop occupé à chercher cette bague. Son costume magnifiquement soigné est complètement trempé et sale par le sel de la mer. Il doit se sentir lourd à cause de ses vêtements et en avoir marre de chercher. Alors pourquoi n'arrête-t-il pas tout simplement ? Ses cheveux sont mouillés, eux qui étaient plus tôt soigneusement coiffés se sont retrouvés complètement désordonnés sur sa tête. Cet homme est mon majordome. J'ai encore du mal à y croire.

Les heures s'écoulent lentement et midi passe déjà. Mon ventre gargouille signe de la faim qui se fait ressentir. Anatole est toujours dans l'eau. Il a changé de place, il est un peu plus décalé sur la gauche. À ce point-là, aucune chance qu'il ne trouve l'anneau. Je me redresse et me rapproche du bord de la mer. L'eau me chatouille les pieds et mes orteils s'enfoncent dans le sable fin. Je rassemble mes mains autour ma bouche et hurle pensant que cela me permet de mieux me faire entendre.

- Anatole, je pense que vous devriez arrêter de chercher. Il a sans doute été emporté par les courants des vagues ou enfouit dans le sable.

Il ne me répond pas, mais je sais qu'il m'a entendu. Je hausse les épaules et retourne à mon coin d'ombre. C'est bien le seul endroit où je peux me réfugier. Et puis le laisser seul sur la plage pendant que je pars à la recherche d'un moyen pour quitter l'île n'est pas correct. Je me dois de rester jusqu'à ce qu'il abandonne. Le soleil m'a fait plisser les yeux et les fatigue. Des lunettes de soleil n'auraient pas été de refus. Je baisse la tête entre les genoux rassemblés devant ma poitrine et attends que le temps passe réfléchissant encore et encore à la situation. J'ai travaillé au château, je suis tombée amoureuse du prince héritier de mon pays, nous nous sommes mariés, nous sommes partis en lune de miel, et "pouf" nous avons tout oublié l'un de l'autre. Alors que je devrai nager en plein bonheur, pourquoi je me retrouve sans souvenir de mon passé au château. En général on n'oublie pas le bonheur qu'on a éprouvé autrefois. Cela ne viens pas de moi. Il y a anguille sous roche, et je dois découvrir ce qui ne va pas. Mais pour le moment mon seul sentiment est que je n'ai pas envie de retourner auprès de Basil. Il m'a traité d'une manière horrible plus tôt, je ne pourrai jamais lui pardonner. J'espère retrouver vite une vie normale sans majordome ni prince pas-du-tout-charmant.

* * *

Je ne sais plus depuis combien de temps j'attends qu'Anatole revienne me dire "J'abandonne", mais ce qui est sûr c'est que ça fait longtemps. Une main humide me tapote l'épaule et je lève les yeux interrogée. Le ciel est rosé et les nuages le découpent avec de nombreuses lignes comme si un champ cotonneux s'était installé là-haut. Puis je remarque le visage victorieux de mon majordome, son sourire est si grand qu'il pourrait déchirer son visage d'une minute à une autre. Un sentiment de soulagement et d'apaisement me possède. Je me remets sur pied et lui tends la veste que j'avais gardé pour lui. Il y a une peu de grains de sable çà et là, mais au moins elle est sèche. Il la saisit et il me tends son autre main qui est fermée en poing. Je place la mienne sous la sienne et il relâche dans celle-ci ce qu'elle contenait. C'est un petit coquillage qui n'a pas perdu sa paire et qui avec celle-ci forme un magnifique coeur. La légère nuance nacrée dedans est mise en valeur par notre environnement aux couleur rosée et orangée à cause du soleil couchant. Et à côté de celui-ci se trouve bel et bien l'anneau que j'avais envoyé au loin. Je suis surprise et sans voix à l'idée qu'il ait fini par le retrouver dans cette mer infiniment grande. Il n'a jamais abandonné, juste pour une bague qui, sans sentiment, n'a plus aucune valeur. Mais jamais il n'a laissé tombé. Mon regard touché s'ancre dans le sien qui m'offre en sentiment chaleureux.

- Maintenant, tenez votre promesse Louisa.

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