8. Welcome home

TW : light body horror


Mary n'était pas morte.

C'était déjà une bonne nouvelle. La deuxième bonne nouvelle, c'était que la silhouette armée qui les avait abordés n'avait pas l'air agressif. La mauvaise nouvelle, c'était qu'à en juger la grimace dépitée qu'affichait Jeff, elle n'était pas non plus annonciatrice de bonnes nouvelles.

« Salut Brian... » Il ne répondit rien, jusqu'à ce que le silence devienne gênant. « Belle soirée, pas vrai ?

- Jeff, il est une heure du matin.

- Ah ? Belle... matinée, je suppose... »

Un nouveau silence. Leur guide reprit la parole.

« Dis, c'est pas censé être le tour de Ti-

- Dis juste que tu veux pas me voir.

- Nan, pas du tout ! C'est juste que j'espérais... un peu d'indulgence ?

- Et je suis pas indulgent ? »

Jeff se racla la gorge. « On va juste dire que t'es pas réputé pour ça.

- Sympa.

- C'est pas moi qui le dis ! Et puis t'as plein d'autres quali-

- Comme être capable de faire la différence entre deux et quatre ? »

Il resta muet une seconde, mais quand il reprit la parole, ce fut à toute vitesse. « Ok, j'ai une vraie raison cette fois-ci.

- Vous avez disparu pendant deux jours ! C'est le double du temps qui vous était accordé ! Tu penses qu'on a réagi comment, nous ?

- Tu savais qu'on était vivant.

- Oui, et c'est tout ce que je savais ! Vous auriez pu être n'importe où, faire n'importe quoi. Vous avez de la chance qu'on vous fasse confiance, sinon on venait vous chercher ! »

Ce silence-là n'était pas aussi étrange que les autres, mais il était lourd d'incrédulité.

« Vraiment ? » C'était dit sur un ton si bas que Mary eu du mal à le percevoir. La silhouette hocha la tête et laissa tomber la main qui tenait le revolver le long de sa cuisse. Elle garda les mains en l'air, au cas où. « Genre... vous en avez parlé et tout ?

- Tu penses que je plaisante ? » C'était dit sur le même ton. « On a voté. »

Jeff accusa le coup, se recroquevillant un peu plus sur lui-même, et Smile se rapprocha imperceptiblement de lui. L'autre sembla remarquer sa détresse.

« Le principal c'est qu'on ait pas eu à le faire. » Il s'avança vers eux, jusqu'à ce que ses traits soit presque perceptibles à la lueur de la lune, et que Mary se rendent compte qu'ils n'étaient pas perceptibles du tout, puisqu'il qu'une étoffe sombre cachait son visage. Un motif plus clair était imprimé dessus mais la lumière était trop ténue pour discerner les détails.

« Tu m'as toujours pas dit ce qui t'a pris tant de temps.

- Ouais, c'est... » Jeff sembla se détendre imperceptiblement. « C'est pour eux. » Il fit un geste général dans leur direction. Mary commençait à se sentir franchement stupide avec ses bras levés. « Ils étaient en difficulté, donc je me suis permis de donner un coup de main...

- C'est gentil de ta part.

- Et vu qu'on a une chambre de libre...

- C'est bien ce que je pensais. » Il soupira. « C''est pas contre toi, mais on n'est pas un orphelinat. On peut pas se permettre d'accueillir tout le monde.

- T'es le moins bien placé pour me faire la leçon là-dessus.

- Ça n'avait rien à voir, c'est... » Il fit quelques gestes dans le vide, semblant chercher ses mots. Son visage masqué se tourna vers elle et il lui fit signe de baisser les bras. Elle s'exécuta. « Regarde-les ! Ils ont déjà peur de toi, comment tu penses qu'ils se débrouilleraient avec nous ?

- Tu vas le laisser seuls dehors ?

- Je... Ecoutes, ils peuvent rester pour la nuit. Après, ils choisiront. Ça te va ? »

Cette fois, Jeff se tourna vers eux. Mary se rendit compte qu'il ne leur avait pas demandé leur avis de toute la discussion. Elle se sentit vexée, et eut presque envie de refuser par fierté. Erèbe répondit à sa place.

« Au point où on en est, ça sera bête de dire non. » Brian hocha la tête en réponse, et Jeff se décida enfin à se lever. Il y eut un flottement.

« Sinon, vous êtes venus jusqu'ici sans lampe de poche ? »

Heureusement, Brian avait une deuxième lampe sur lui, qui se retrouva entre les mains de Mary, puisqu'Erèbe trainait toujours son sac avec lui. Dans la lumière jaunâtre, les arbres paraissaient plus grands et plus sombres encore, étendait de longues ombres fines sur le sol. Les troncs semblaient s'étirer indéfiniment, se séparant en branches toujours plus minces, dépourvues de feuillage. Le sol ici était jonché de racines et de ronces, mais elle s'était attendue à une réelle jungle de buissons épineux et d'arbustes hostiles. Il y en avait, bien sûr, mais ils étaient ramassés, rabougris, torturés, comme s'ils n'avaient jamais eu l'occasion de se développer, comme si on leur aspiré la vie à la racine. En tout cas, ça dégageait l'espace au sol.

Elle braqua sa lampe sur Brian, espérant pouvoir le détailler. Son visage n'était, évidemment, toujours pas discernable, caché par ce qui semblait être une cagoule de fortune, sur lequel un smiley triste orange pale avait été... peint ? Imprimé ? Difficile à dire. Un sweat jaune et un jean trop grand venait compléter la tenue. Sans oublier un revolver, évidemment.

Elle jeta un coup d'œil à Jeff, et ses cicatrices ressortaient encore plus horriblement dans la lumière vive de la lampe. Si quelqu'un qui avait l'air de ça se baladait à l'air libre sans complexe... alors peut-être qu'elle n'avait pas envie de savoir ce qui se cachait sous le masque de Brian.

Le début du trajet fut complétement silencieux. Mary sentait Erèbe lui jeter des coups d'œil insistant, qu'elle ne lui rendit pas. Elle ne savait pas ce qu'elle pensait de lui à cet instant, et elle n'avait pas envie d'y réfléchir. Pas maintenant.

Elle compensa en se concentrant sur ses autres compagnons de voyage. Brian avait pris la tête, se frayant entre les arbres et un chemin qu'il connaissait manifestement par cœur. Jeff le suivait de près, Smile toujours dans à ses pieds, si proche qu'il était difficile de croire qu'ils se trébuchaient pas l'un sur l'autre. Tous armés, tous des monstres autoproclamés. Qu'est-ce qui lui prenait de les suivre ?

Une nouvelle vague de peur passa sur elle. Ce n'était pas une bonne idée, c'était la pire idée qu'elle n'ait jamais eu. D'un côté, c'est vrai que c'était ça ou les Chasseurs, et qu'elle n'avait pas eu le choix, mais maintenant qu'elle était en situation, échapper aux Chasseurs, la police et l'armée, lui semblait mille fois moins risqué que suivre aveuglément des tueurs en série, sous prétexte qu'ils n'avaient encore rien tenté ! Elle savait, logiquement, que c'était impossible, mais ça ne l'empêchait pas d'avoir envie de revenir en arrière.

Jeff essayait de faire la conversation distraitement. Le sol était plus sec qu'à l'orée de la forêt, mais l'odeur de la pluie se diffusait dans l'air. Une sorte de brume fine clorait l'espace et noyait les distances. Brian marchait d'un pas alerte que Mary peinait à suivre. L'adrénaline descendait lentement, et les forces que la peur lui avait accordées la quittaient. Ses paupières se faisaient lourdes, mais il était hors de question de dormir. Brian leur avait accordé une nuit, mais qui sait si ça n'était pas un piège ?

Erèbe attrapa sa main en la voyant ralentir. Leur regard se croisèrent un instant. Elle ne lui faisait pas confiance, pas après ce qu'il avait fait à William, mais elle était sûre d'une chose : elle avait un allié, et celui-là était inébranlable.

Lorsqu'ils rejoignirent Jeff et Brian, leur conversation était terminée. Leur silence semblait presque une forme de paix, presque un pacte et elle se demanda de quoi ils avaient parlé. Ils marchèrent encore quelques minutes dans le silence total, troublé uniquement les craquements des arbres.

« Jack s'est fait un sang d'encre pour vous. » Une hésitation.

« C'était un jeu de mots ou-

- Je suis sérieux. Si j'étais toi je surveillerais mes arrières, parce qu'il va t'en vouloir.

- Pourquoi moi ? Pourquoi pas Smile ?

- C'est ce que je me demandais aussi. » Ils se regardèrent mais il était difficile de définir ce qu'ils pensaient. Jeff ne répondit pas, alors l'autre enchaina. « Comment tu comptes t'en sortir ?

- J'lui ai ramené un truc, ça le calmera peut-être.

- Il va te mettre au repos forcé pour la semaine, tu sais ? » Il grimaça, et c'était encore pire à voir sur son visage mutilé.

« Je survivrai. Ça s'est passé comment de votre côté ?

- Tout va bien. On aura assez pour passer l'hiver, il faudra juste surveiller l'électricité, et espérer qu'il fasse pas trop froid. Et vous ?

- Ils ont trouvé la faille que j'utilisais avant. On a dû faire un détour.

- La barrière ?

- Renforcée, comme d'habitude. »

Le silence retomba, plus épais encore. Mary sentait ses jambes protester un peu plus à chaque pas, et Erèbe lui-même commençait à sérieusement perdre son souffle.

« On arrive bientôt ? » Brian ne fit même pas semblant de ralentir, se contentant à peine de hausser les épaules.

« Vous savez où on est au moins ? » Malgré son essoufflement, un certain agacement était audible dans la voix de son frère. L'autre accéléra en réponse, mais voyait que Jeff allait se lancer dans une explication, il s'arrêta et se tourna vers eux, visiblement agacé.

« Okay, il faut qu'on fasse le point sur un truc. Actuellement, j'ai eu cinq heures de sommeil dans les dernières soixante-douze heures, je me balade dans cette putain de forêt depuis plus de quatre heures, et vous m'avez déjà fait perdre du temps. Je veux juste retrouver mon lit, donc je suggère que vous me fassiez confiance, et que vous vous contentiez de me suivre sans poser des questions qui ne vous concernent pas. Ou alors, je vous laisse rentrer tous seul ? »

Erèbe leva défensivement les mains. « Je veux juste savoir ! J'ai pas envie de suivre des inconnus à travers les bois sans comprendre où je suis !

- Tu vis sur quel genre de planète ? Si j'ai pas envie de te donner des infos, je peux totalement te mentir tu sais ? Alors autant pas perdre de temps.

- Je sais quand les gens mentent en général, je pense pas que vous fassiez exception. J'essaie juste ! »

Un rire bref. Sans joie. « Oh, tu sais. Bien sûr alors ! Qui suis-je, après tout, moi qui ne possède pas l'omniscience du mensonge, pour oser seulement m'adresser à toi ? Je ne suis qu'humilité devait l'immense connaissance d'un gamin de treize ans ! Je suis peut-être pas capable de discerner un menteur au premier coup d'œil, mais en attendant c'est moi qui sait comment vous sortir de cet endroit, alors voilà : tu la fermes, et tu suis. » L'amertume était à peine dissimilé.

Les joues d'Erèbe se tintèrent de rouge, et il parut prêt à protester. Elle attrapa sa main, et croisa son regard. On n'a pas le choix. Il baissa la tête de mauvaise grâce, et hocha la tête. L'autre l'imita, et parut reprendre son chemin, avant de stopper brusquement.

« Juste un conseil gamin : fais attention à ce que tu penses savoir. C'est ça qui te tuera. »

Et il partit aussitôt, laissant derrière lui deux enfants perplexes.

Mary avait profité de la pause pour retrouver son souffle, mais son corps restait à moitié endormi. C'est sans doute pour cela qu'elle ne remarqua pas le changement dans l'environnement : les arbres étaient toujours là, quoique plus fin encore, et plus tordus. Les mêmes buissons éparts poussaient par endroit, mais le sol était plus dur, et craquelé. Et pour cause : ce n'était plus de la terre, mais bien du béton sur lequel elle marchait.

Elle leva sa lampe, cherchant dans la brume les formes opaques qui avait jalonné le chemin depuis quelques minutes. Peut-être que c'était des maisons, peut-être même un village ! Peut-être que cet endroit n'était pas si abandonné que ça au final, peut-être qu'une véritable communauté vivait ici ! Un endroit où refaire sa vie, tout recommencer, tout reprendre à zéro-

« On est arrivé. » Elle sursauta. Brian s'était arrêté, et elle lui serait rentrée dedans si son frère ne l'avait pas retenu.

Ce qui ressemblait à une maison se dressait devant eux. Une lumière vacillante était allumée dans une pièce du bas. Il était difficile de déterminer l'état de l'endroit dans le noir, mais, comme en témoignait l'une des fenêtres d'où venait la lumière, condamnée, l'entretien qui était fait ici était minimal. Au vu de sa silhouette, cette maison était beaucoup plus grande que ce qui aurait été nécessaire pour une famille classique. On aurait pu y loger confortablement une demi-douzaine de personne. Cependant, c'était, semblait-il, le seul endroit éclairé de la zone. Est-ce que c'était la seule habitation ou le seul endroit où quelqu'un soit encore debout ?

La porte craqua bruyamment à l'ouverture.

L'intérieur était éclairé par une ampoule grésillante, et la lueur d'un feu mourant. Brian entra en premier, suivit de Jeff et Smile, visiblement plus dans leur élément, et elle put détailler la pièce dans laquelle elle se trouvait désormais.

Ce n'était pas décrépi, mais pas non plus en bon état. Des boîtes ouvertes trainaient, çà et là. Ce n'était pas l'important. L'important c'est qu'il y avait trois autres personnes dans cette pièce.

Le premier était recroquevillé sur le canapé de fortune à l'autre bout de la pièce, un manteau brun le recouvrant, et son visage peu discernable, à part pour ses cheveux courts et sombres. Le second était assis à côté, crayon à la main, papier dans l'autre, cheveux bruns retenus par des lunettes de protection aux verres jaunâtres, peau brunie par le soleil et parsemée de taches de rousseur qui lui un air plus juvénile qu'il n'était. La dernière faisant les cents pas dans le fond de la pièce, et un autre papier et un autre crayon à la main. Ce n'était pas tellement leur présence qui surprenait Mary, c'était la domesticité, la normalité de la situation, comme si c'était tout à fait naturel de dormir sur un canapé dans une maison au fond des bois. C'en était presque réconfortant.

Enfin, jusqu'à ce que Brian les saluent.

Le garçon assit sur le canapé se tourna vers eux le premier, souriant. Le problème, c'était que seule la moitié droite de son visage souriait, puisque la partie gauche était largement dépourvue de joue, laissant une ouverture sur les dents et la gencive, les seules choses qui empêchaient une vue directe sur les os. Elle eut un mouvement de recul, qui s'accentua quand la fille les rejoint dans la lumière. Elle était mille fois pire : une mâchoire finement mutilée, un sourire dessiné au fil de l'aiguille, et un œil, une orbite torturée, l'horloge forcée à l'intérieur. Quand elle s'approcha, Mary se rendit compte avec horreur que les aiguilles avançaient toujours, ce qui voulait dire que les fragiles rouages continuaient de tourner à l'intérieur de son crâne, attestant d'une délicatesse, d'une lenteur dans le remplacement de ce qui avait sans doute été un œil. Comment avait-elle survécu à ça ?

La monstre ne s'arrêta que lorsqu'elles furent face à face.

Erèbe, se plaça devant elle, repoussant sa sœur derrière lui. Il fut ignoré, et elle se tourna directement vers Jeff et Smile.

« Toujours vivants ? » Jeff sourit.

« Tu te débarrassera pas de nous comme ça.

- Jane va gueuler.

- Elle gueule tout le temps. Je croyais qu'elle voulait me tuer elle-même ? »

La monstre sourit à son tour, froidement. Elle ne paraissait pas agressive cependant. « Elle a peut-être changé d'avis. Vous comptez rester à la porte ? »

En s'approchant de l'homme endormi, Mary put détailler son visage. Fort heureusement, il semblait parfaitement humain, presque sans cicatrice, si ce n'était quelques stigmates fins. Peut-être était-il humain ? Et s'il l'était, un allié potentiel ?

Brian lui donnait un petit coup sur l'épaule en passant à côté de lui, et ses yeux s'ouvrirent presque aussitôt, ce qui fit sursauter Mary. Il s'étira en se redressant, ne la remarquant pas. En revanche, il se rendit bien compte de la présence de celui qui l'avait bousculé.

« Tu portes ta cagoule à l'intérieur, maintenant, Brie' ? » L'intéressé le laissa tomber à côté de lui en soupirant, avant de retirer ladite cagoule et de fixer l'humain droit dans les yeux.

« C'est mieux comme ça ? » Question rhétorique à la réponse de laquelle Mary ne prêta absolument pas attention. Brian ne ressemblait absolument pas à ceux à quoi elle s'attendait : pas de marques, pas d'œil manquant, pas de visage mutilé. Juste une certaine innocence, une sorte de pureté dans les traits, dans la façon qu'avaient ses cheveux bruns clairs de tomber sur son visage, et un sourire qui aurait pu faire fondre n'importe quel cœur. Il était beau, d'une façon ordinaire. Et pourtant c'était indubitablement un monstre.

Le silence retomba, et elle de rendit que l'attention qui se portait sur Jeff un instant plus tôt était retombé sur son frère et elle-même. Elle se ramassa un peu plus, fixant le bout de ses chaussures.

« Je suis Timothy. Vous pouvez m'appeler Tim. » C'était l'humain qui avait parlé. Elle ne savait pas pourquoi, mais il semblait une sorte de point central pour le groupe. Il fut interrompu par le garçon à la joue manquante.

« Moi c'est Toby et elle c'est Clockwork ! Vous êtes qui ? » Il avait une curiosité enfantine dans sa voix, mais Mary se rendit vite compte en croisant la profondeur de son regard que son innocence n'était qu'une façade. Elle aurait voulu s'y attarder, mais il se détourna, et Erèbe prit la parole pour les présenter. Lorsqu'il mentionna la proposition de Brian de passer la nuit, Tim eut un demi-sourire et lui lança un regard entendu. L'autre ne le lui rendit pas.

Quand il finit de parler, Toby leur proposa immédiatement de dormir sur le canapé et Mary se laissa respirer. Ce n'était pas forcément une bonne chose, et peut-être que c'était trop facile, mais elle n'aurait vraiment pas apprécié de dormir dehors. Tant qu'à mourir, autant le faire au chaud, pas vrai ?

« Il faut juste qu'on finisse notre partie de touché coulé. Ça devrait pas être long-

- Tu dis ça parce que je vais t'écraser ? » Clock souriait réellement cette fois. Toby plissa les yeux.

« Je dis ça parce que tu vas perdre ! » Mary se désintéressa de leur conversation.

De l'autre côté de la pièce, Tim s'était levé pour discuter avec Jeff, dans ce qui se révélait plutôt une engueulade passive-agressive. Smile sauva ce dernier en annonçant qu'il était temps pour eux d'aller se coucher, excuse sur laquelle Jeff sauta aussitôt. Tim resta un instant sur place, se contentant de les regarder monter à l'étage supérieur.

Il ne fut pas seul longtemps, cependant, puisque Brian l'attira à part. Simultanément, Toby poussa un cri de victoire, aussitôt étouffé par ses mains, s'excusant inutilement aux autres habitants endormis. Tout cela commençait à devenir un peu confus pour Mary, qui sentait ses paupières s'alourdir de secondes en secondes. Toby se leva pour se diriger vers les deux autres, discutant de quelque chose qu'elle n'attendait plus. Elle le laissa tomber dans le canapé désormais libre, regardant Toby sortir, sa comparse juste derrière lui. Avant qu'elle ne prenne conscience que Tim et Brian partaient, elle se retrouvait seule avec Erèbe. Il murmura quelque chose à propos de monter la garde. Le monde était plongé dans le brouillard, éclairé seulement par quelques braises dans une cheminée rouillée.

Elle se laissa sombrer, cette image l'accompagnant derrière ses paupières.


Hey !

Oui, je suis en retard, encore. Pour être honnête je ne suis pas hyper satisfaite de ce chapitre, mais on fait ce qu'on peut.

En fait, je l'avais fini depuis une semaine au moins, mais j'ai eu ni le temps, ni la motivation de poster ces temps-ci. Bref, le chapitre où les choses deviennent enfin intéressantes ! On a vu que les Proxies (et Clockwork) pour l'instant, mais les autres creepypastas de l'histoire arrive au prochain chapitre ! Tim est suuuuper dur à écrire par contre.

En tout cas, à plus les gens !

Musique : Blackbird, version par Chase Holfelder

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