★ Chapitre 54 ★

Petite note importante à la fin 😏

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Un cri d'oiseau me tire d'un seul coup du sommeil. Je ne comprends pas tout de suite où je me trouve, je suis dans le flou complet. Et puis, en entendant l'océan et en voyant les murs en béton autour de moi, je comprends que je suis au coin.

Je referme les yeux quelques secondes pour me rappeler les événement de la veille et de cette terrible nuit. Et tout me revient très vite en mémoire : la disparition de mon père, le catastrophique repas de Noël, ma fugue, l'abandon de Shawn et de Cameron, Nash avec moi... Tous mes souvenirs refont surface, plus horrible les uns que les autres.

J'attrape alors ma bouteille d'eau et m'asperge le visage de cette eau glacée pour me réveiller une bonne fois pour toute. Lorsque je finis ma petite affaire, je me rassois, face à l'océan et je cherche mon portable dans mon sac. Je vois qu'il est près de huit heures quinze et le jour commence à peine à se lever.

- Il va être temps pour moi de rentrer, je souffle en passant maladroitement ma main sur mon visage humide.

Je décide d'appeler ma sœur, pour lui apprendre mon retour. Elle décroche dès la seconde sonnerie :

- Elsa ?! s'agite-elle au téléphone.

- Oui, c'est moi Laura. Qu'est ce que tu fais réveiller à cette heure-là ?

- Je n'ai dormi que quelques heures. C'est complètement parti en live à la maison... Maman devient dingue !Reviens Elsa. Si tu veux je peux venir te chercher !

Je réfléchis quelques secondes avant de lui répondre, pour être sûre :

- Écoute Laura, je serai là d'ici une demi-heure.

Et je raccroche rapidement pour éviter les questions et les remarques. Je remballe toutes mes affaires, frotte ma robe pour en retirer la poussière et quitte le coin, mon sac à la main. Je le traîne presque par terre, je n'ai même plus la force de le porter.

Je quitte lentement le sentier que j'ai tant de fois piétiné et me retrouver du côté de la route. Sur un coup de tête, je décide de prendre le bus, celui qui me ramène quelques mètres devant la résidence où je vis. Heureusement, ils circulent même le jour de Noël. D'ailleurs, il est presque vide, seules quelques personnes âgées s'y trouvent. Je m'assois sur un malheureux double sièges vide et me laisse bercer par les soubresauts incessants du véhicule.

Il s'arrête d'un seul coup pour faire monter quelqu'un et je relève la tête par simple curiosité. C'est un jeune homme, plutôt mignon, mais à l'air beaucoup trop arrogant et quelque peu familier. Je détourne alors les yeux pour regarder par la fenêtre lorsque le bus redémarre. Mais cet imbécile, avec toutes les places disponibles, prend la décision de venir occuper le siège à côté du mien. Je l'ignore, toujours le visage rivé contre la fenêtre.

- Hum... Excusez-moi mais... Je suis sûr de t'avoir déjà vu quelque part, dis doucement le gars en baissant la capuche de son sweat.

Je tourne alors la tête, intriguée. Mais je ne le connais visiblement pas malgré qu'il me rappelle étrangement quelqu'un. Par contre, une chose est sûre, il empeste l'alcool.

- Je suis désolée mais tu dois confondre avec quelqu'un d'autre. En plus, tu as l'air d'avoir vingt-cinq ans, je ne pense pas qu'on se connaisse.

Il me fait un petit clin d'œil débile avant de continuer :

- J'en ai exactement vingt quatre mais ça ne fait rien. Enfin... Tu vas à des soirées ? Du style... Caliente, sexe et tout ce qui va avec ? J'ai l'impression que c'est là que je t'ai vu, il y a longtemps.

Sa question me surprend et mon estomac se noue automatiquement. Je continue malgré tout de le fixer, les yeux grands ouverts et les sourcils relevés.

- J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? m'interroge-t-il, visiblement troublé.

- Je... Oui, j'allais à ce genre de soirée. Avant. Maintenant, excuse-moi mais j'arrive à mon arrêt, je mens.

Je commence à me lever pour qu'il se décale mais il en décide autrement et tire sur mon bras pour me faire rasseoir.

- Serais-tu prête à me faire un petite gâterie ?

Mes yeux sont prêts à sortir de leurs orbites, je suis à deux doigts de pleurer.

- Mais tu es malade ? Tu m'as prise pour ta pute ou quoi ? Dégage de là, il faut que je m'en aille.

- Oh non, ma jolie ! déclare-t-il sur un ton autoritaire. Et puis... Ça ne devrait pas tellement te déranger étant donné que tu m'en as déjà faites plusieurs auparavant.

Mais qu'est-ce qu'il raconte ? C'est quoi cette histoire ? Je suis tellement paniquée que je me mets à pleurer.

- Ce n'est pas moi, tu dois te tromper, je réponds en croisant le regard d'une grand-mère. Je... C'est impossible de se rappeler une histoire d'un soir, surtout bourré.

Les personnes présentes dans le bus regardent la scène mais ne font rien. Que peuvent-elles faire en même temps ? Les gens ici ont peur. Ils ne veulent pas prendre le risque et encore moins lorsqu'ils sont âgés.

- Sauf que je n'étais pas bourré, m'affirme-t-il du tac au tac. Je ne le suis jamais lors de soirée comme celles-là. J'y vais juste pour profiter mais j'ai une très bonne mémoire et me rappelle de chacune de mes conquêtes et en particulier de toi. Parce que tu étais mineur à l'époque et j'ai pris peur des représailles. Mais tu t'en es fichue, cela t'étais égal. Tu t'en souviens ?

Oui. Enfin... J'ai de vagues souvenirs en tête. Mais je veux juste sortir de là. Maintenant. Alors je joue ma dernière carte.

- Je te jure que je ne me rappelle de rien, je pleure de plus en plus fort. Laisse-moi partir s'il te plait...!

Il agrippe brutalement mon bras et me projette au dessus de lui pour me lâcher juste devant la porte de sortie. J'appuie, toute tremblante, sur le bouton d'arrêt et le bus s'arrête une vingtaine de mètres plus loin. Je descends presque en courant et en pleurant. Ce n'était pas mon arrêt de bus, le mien, s'était le précédent.

Alors c'est en courant que je remonte jusqu'à chez moi. Je croise plusieurs voisines qui s'inquiètent pour moi mais je leur fais signe de passer leur chemin. Lorsque j'arrive chez moi, le visage rouge, le corps humide de sueur, je me sens sale. Pas au sens propre mais bien au sens figuré. Je me dégoûte, je me sens salie. Je ne prends alors même pas la peine de frapper et entre directement, sachant que ma mère ne ferme pas la porte en journée. Ça ne sert à rien quand on a le code du portail.

Quand je me retrouve à l'intérieur de la maison, je sens une agitation et je me précipite pour essuyer mes larmes et j'enfile le masque de la deuxième Elsa Turner. Celle que ma mère connaît.

- Elsa ! hurle ma mère, hors d'elle en arrivant vers moi. Maintenant tu vas m'expliquer ce qui se passe ! Tu t'es prise pour qui pour quitter la maison comme ça ?! Tu crois que c'est parce que tu es bientôt majeur tout t'est permis ?! Laisse-moi te dire jeune fille que...

Mais je la coupe, aussi énervée qu'elle.

- Laisse-moi te dire, maman, que je me contre-fiche de ce que tu peux penser ! La seule chose qui m'importe c'est que papa est porté disparu et que je ne vais peut-être plus jamais le revoir !

Je hurle cette dernière phrase, devant complètement hystérique.

- Tu vas vite baisser d'un ton avec moi ! Et d'abord, tu es partie où cette nuit ? Faire la tournée des bars ? Aller à une soirée où tout le monde couche avec tout le monde ?

Je la regarde complètement incrédule sur ce qu'elle raconte. Voyant ma mine déconcertée, elle enchaîne, encore plus fort et plus méchamment :

- Parce que oui, jeune fille, je suis au courant de tes sorties nocturnes lorsque j'étais souvent absente. Je suis au courant que tu couches avec le premier venu. Je me demande vraiment comment tu fais pour ne toujours pas être enceinte, vraiment ! Et puis, tu sais quoi, continue de faire ta traînée, de toutes façons, quoique je dise, je serai toujours une mauvaise mère. Même après tout ce que j'ai fait pour toi !

Je suis en train de péter un plomb dans ma tête. J'essaie en vain de calmer cette haine qui est en train de grandir en moi. Je m'approche alors rapidement de ma mère, faisant tomber mon sac, et je colle ma tête à quelques centimètres de la sienne en lui disant, séparant bien chaque mots, d'un air mauvais :

- Tu. N'as. Jamais. Été. Là. Pour. Moi. JAMAIS ! Et la "pute" comme tu le dis si bien n'était pas dans les bars cette nuit, elle était en train de pleurer son père, le seul qui l'aimait vraiment.

Mes yeux débordent de larmes mais je refuse d'en faire tomber une seule devant ma mère. Je détourne alors la tête, récupère mon sac et m'en vais à l'étage, en traversant le salon. C'est alors que je remarque que toute ma famille de la veille était là, à écouter la conversation. Y compris Laura. Je leur lance tous un regard haineux et monte en courant, et en pleurant, les escaliers montant à ma chambre. Arrivée dans celle-ci, je claque la porte, la ferme à clef, balance mon sac et m'en vais dans la salle de bain, prendre une aspirine. J'ai tellement mal au crâne !

J'ouvre mon placard de la salle de bain en injuriant toutes les personnes qui me viennent à l'esprit. Mais au moment où je retire la boîte de médicaments de l'étagère, une lame en métal, que je reconnaîtrais entre mille, tombe dans un bruit sourd dans le lavabo. Je la récupère avant qu'elle ne tombe dans l'écoulement d'eau et l'observe sous toutes ses formes.

« Utilise-la et tout tes problèmes seront oubliés. Enfin », murmure sagement ma conscience.

Je ne tiens plus et pose ce bout de métal sur mon avant-bras. Et c'est en pleurant toutes les larmes de mon corps que je trace mon premier trait.

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Je vous laisse vous défouler en commentaires sur ce chapitre des plus déconcertant 😏

Petite note : alors, comme vous le savez, je publie actuellement le samedi et le mardi cette fiction. Et bien, en fait, je ne pourrai pas publier de chapitre samedi, seulement mardi prochain. Et, à partir de la rentrée (jeudi 1 septembre pour moi), je n'aurai plus aucune publication régulière, je ne saurai jamais quand je publierai, je serai dans le flou autant que vous 🤔

Voilà voilà, je voulais simplement vous prévenir, pour que vous soyez un minimum au courant 😊 j'espère que vous ne m'en voulez pas et je vous fais pleins de bisous 😘

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