★ Chapitre 68 ★
- Mais c'est quoi cette histoire ? Depuis quand Maman s'est faite violer ? Depuis quand est-elle devenue alcoolique ?
Je tourne en rond comme une folle dans la pièce.
- Maman. Est. Devenue. Alcoolique.
Je répète ces mots en boucles sans pouvoir m'arrêter. Je n'en reviens pas !
- On est vraiment une famille de dégénérés ! On est les Rois. On se balance des bombes comme ça, de temps en temps.
Je ris jaune en serrant les poings.
- Je te jure, Laura, quand Maman se réveille, je la trucide !
Je m'arrête d'un seul coup dans ma marche effrénée et me tourne vers ma soeur.
- Et tiens d'ailleurs, pourquoi quand maman t'a racontée cette histoire tu ne m'as pas appelée ?
- On était en froid.
- Et alors ? C'était la santé et l'avenir de notre mère qui étaient en jeu. Tu aurais quand même pu me le dire ! Ne serait-ce qu'un seul coup de fil ? Il s'est passé quoi dans ta tête à ce moment-là ?
Je suis complètement hors de moi. Maman ? Alcoolique ? Je n'en reviens pas ! Mais une question plus importante se pose encore :
- Mais qu'est-ce qui a fait qu'elle a bu, aujourd'hui ? Que s'est-il passé dans sa tête pour qu'elle boive autant au point de s'évanouir ?
Je vois Laura serrer à son tour ses poings et partir en claquant la porte d'entrée. J'hésite à la suivre ou non et opte finalement pour la première option. Je la retrouve dans l'allée menant à notre maison, en train de fumer.
- T'en veux une ? me propose-t-elle en me tendant son paquet.
- Non, non, je refuse en m'asseyant sur un banc bordant la rue.
Elle ne soulève pas et prend place à côté de moi.
- Julian, je l'entends marmonner avec un sentiment de colère.
- Que se passe-t-il avec Julian ? je l'interroge en m'asseyant en tailleur.
- Il y a quelque chose de louche dans l'air. Il était censé rester à la maison pour la préparer un peu avant le retour de Maddie mais non. Il n'est pas là.
- Où est-il ? je demande en mesurant quelques secondes plus tard la débilité de ma question.
Et puis, sentant le froid pénétrer à travers mon pull léger, je décide de rentrer, laissant ma soeur seule dans ses pensées. Quand je pénètre dans la maison, je décide de mettre les gâteaux dans le réfrigérateur, de sortir les bougies et un briquet. Je vais ensuite me changer pour être présentable lorsque Maddie rentrera.
Mais une fois dans ma chambre, je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Nash.
- Oui ?
- Elsa ? Oh, merci d'avoir décroché ! Je me faisais un sang d'encre pour toi. J'ai eu des échos de la soirée d'hier, tu tiens le coup ?
J'essaie de remettre toutes mes pensées dans l'ordre. Trop de choses se passent trop vite dans ma vie en ce moment.
- Par rapport à Cameron c'est cela ?
- Oui, cet enflure à oser t'insulter, crois-moi ce sera pas sans conséquence !
Je me laisse tomber sur mon lit.
- Non ! Nash tu ne vas rien faire du tout, tu vas rester en dehors de cette histoire elle ne te regarde pas.
- Ne t'inquiète pas pour ça, je ne vais pas intervenir. Mais une certaine personne follement amoureuse de toi va le faire...
- Shawn n'a pas intérêt à aller faire quoique ce soit à Cameron. C'est entre lui et moi. C'est à moi de régler cette histoire, tu entends ?
- Tu connais Shawn, il est borné ce gamin.
- Je n'en ai rien à faire, Nash. Tu le raisonnes, point barre.
Trop énervée pour continuer quoique ce soit, je raccroche. J'ignore par la suite les autres appels incessants de Nash et ferme quelques secondes le yeux.
« Simplement penser au néant. Qu'est ce que ça fait du bien », je pense en revenant subitement à la réalité.
- Mais qu'est ce que je vais faire ? je soupire. En plus demain j'ai rendez-vous chez le proviseur...
Je retombe brutalement sur mon lit.
- Je déteste ma vie.
***
J'ai passé une petite demi-heure à somnoler sur mon lit. Enfin un peu de tranquillité. Je décide malgré tout de descendre, pour voir comment se portent ma soeur et ma mère. Je constate que cette dernière est toujours en train de dormir et ma soeur n'est pas trouvable. Je décide alors de me diriger vers la cuisine lorsque je vois Laura sortir en trombe de la cave en pestant contre Julian qui n'est même pas rentrée.
- Tu faisais quoi dans la cave ? je demande à ma soeur.
- Je ramassais les bouteilles vides.
- Il y en avait combien ?
- Trois..., me répond-elle tristement.
Ma mère s'est enfilée trois bouteilles d'alcool ! Je n'y crois pas.
- Elsa, retiens-moi quand Julian rentre, je vais l'étrangler, me prévient Laura en se dirigeant vers le salon.
Pendant ce temps, je prends discrètement mon portable et envoie un message à Julian :
« T'es où ? Tu étais censé rester à la maison pour préparer l'anniversaire de Maddie ».
Je prends un ton calme pour faire paraître qu'il n'y a aucun soucis et que cette question est innocente. Il me répond à peine une minute plus tard, au moment où ma soeur allume la télévision.
« Désolée, je suis sur le chemin du retour, j'arrive ».
Je lui réponds instantanément, sur le ton de l'humour :
« À ta place je ne rentrerai pas ».
Puis je verrouille mon portable pendant que ma soeur continue ses lamentations :
- En plus, il a laissé sa voiture ici. Quelqu'un est venu le chercher. C'est une fille, je suis sûre.
- C'est pas moi qui te dirait le contraire, je réponds sarcastiquement.
- T'es censée me remonter le moral, Elsa, je te rappelle.
- On parle de mon ex là ? Tu te rends compte ?
- Et de mon mec alors tu m'aides.
Je lève les yeux au ciel en reprenant mon portable :
- Alors là, rêve !
Aucun message de Julian. D'ailleurs, en parlant du loup, j'entends le bruit d'une voiture dans l'allée. Laura le perçoit aussi et se lève telle une lionne pour coller son visage vers la fenêtre.
- Je n'y crois pas ! crie-t-elle. C'est une fille qui le ramène ! Je vais le tuer.
- Laisse-le s'expliquer avant, non ?
J'ai à peine fini ma phrase que la porte d'entrée s'ouvre sur le visage jovial de Julian.
« Elle va le trucider », je pense en déglutissant difficilement.
Lorsqu'il voit ma tête de déterrée et la colère dans le visage de Laura, Julian perd toute joie de vivre.
- Hum... Que se passe-t-il ? nous demande-t-il en posant son sac et en retirant son manteau et ses chaussures.
Ma soeur perd tout calme à ce moment-là.
- Tu te fous de ma gueule, Julian ? Tu étais censé rester ici pour aider Maman à préparer la maison. À la place de ça, tu t'es barré je ne sais où avec je ne sais qui et le pire dans tout ça, c'est que Maman a bu. Et elle a tellement bu qu'elle s'est endormie ! Non mais tu te rends compte de ce que...
Mais Julian part vite voir l'état de notre mère. En la voyant, une mine triste se dessine sur son visage.
- Je suis désolé, minaude-t-il. Je n'aurai jamais pensé qu'elle replongerait.
Mes yeux sortent de leurs orbites.
- Quoi ? Parce qu'il était lui aussi au courant ?! Non mais c'est une blague Laura, là ? Julian, qui n'a aucun lien de sang avec qui que ce soit ici était au courant, et moi, qui suis sa fille, je ne le suis meme pas ? Tu te fous de moi ?
- Tu sais que c'était très compliqué entre nous, Elsa. Je le regrette, on en a déjà parlé tout à l'heure...
Je hoche doucement la tête et, une seconde plus tard, ma soeur continue à évacuer sa colère contre son petit copain.
- Julian. Je ne vais pas te le répéter deux fois. Où étais-tu cet après-midi ?
- J'étais au travail.
On dirait un interrogatoire de police, c'est drole à voir.
- Tu étais au travail un dimanche ? Mais tu te fous vraiment de moi, là ?
- On m'a appelé en urgence. Comme je suis en stage, mon patron a pensé que ce serait bien que je vienne quand il y a un état de crise au travail.
- Et cette fille ? riposte ma soeur.
- C'est une collègue qui m'a emmenée et ramenée.
- Tu ne pouvais pas prendre ta voiture ?
Julian me lance un regard désespéré, ce à quoi je lui réponds :
- T'as l'art de te foutre dans la merde tout seul mon vieux. On n'est plus rien l'un pour l'autre, tu te débrouilles dans tes emmerdes, désolée.
Je me languis de cette scène. Pour une fois que les rôles s'inversent.
- Alors ?! hurle ma soeur. Pourquoi étais-tu avec cette fille tout l'après-midi.
À ce moment-là, la porte d'entrée s'ouvre sur une Maddie complètement perdue. Elle a dû entendre les cris de dehors.
- Mais tu vas me répondre à la fin ?! continue Laura.
Puis avant que Julian ne puisse dire quoique ce soit, elle monte en trombe les escaliers, n'ayant même pas remarqué Maddie, et Julian la suit en essayant de s'expliquer. Moi, je reste là, au milieu du salon, un peu perdue. Je tente un sourire en haussant les épaules.
- Joyeux Anniversaire, Maddie !
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Voilà pour la suite, j'espère que ça vous a plu, je vous dis à la prochaine mes amours 😘
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