★ Chapitre 51 ★
Je ne l'ai jamais dit auparavant mais les personnes qui sont sensibles ou qui ont des idées suicidaires etc... Il est préférable pour vous de ne pas continuer cette histoire. Je suis vraiment désolée de vous sortir cela maintenant mais je n'étais pas sûre du tournant de l'histoire avant d'écrire ce chapitre. Mais maintenant j'ai une idée fixe de la suite, pour le moment, et elle ne sera pas tellement marrante surtout si vous êtes sensibles.
Voilà, je préférais prévenir pour vous et votre moral 😏
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Une éternité s'est passée depuis que j'ai appris l'affreuse nouvelle. Pourquoi lui ? Pourquoi mon père ? Ces questions qui me hantent depuis tout à l'heure...
- Papa...
Et j'éclate à nouveau en sanglots. Je n'arrive pas à y croire, pas encore. Je n'ai plus aucune force, je ne parviens pas à me lever. Alors je reste là, à pleurer, en fixant le mur d'en face, le regard vide d'expression.
J'ignore combien de temps je reste dans cette position. Une heure ? Peut-être deux ? Je n'en sais rien.
Mais un claquement de porte me sort immédiatement de mon traumatisme.
- Elsa ? Je suis rentrée ! crie Laura depuis le vestibule. Alors cette après-midi ménage ?
« Je ne peux pas lui dire maintenant ! Trouve vite une solution ! », je m'affole.
J'essuie rapidement mes larmes, me place bizarrement et change automatiquement d'expression. Je refais exactement ce que j'ai fait un an et demi plus tôt.
- Je suis là ! je hurle à mon tour.
Elle arrive en courant, dérapant presque sur le parquet glissant.
- Mais qu'est ce que tu fais là ?
Je me frotte théâtralement la tête.
- Le téléphone a sonné, j'ai posé l'aspirateur, je suis venue ici mais j'ai glissé, juste avant que tu n'arrives.
- Oh, ca va ? Tu veux que je te ramène de la glace ? me propose-t-elle gentiment.
- Non, laisse, je vais le faire !
Je me relève et dissimule mes yeux rougis du mieux que je peux. Je me dirige alors vers la cuisine et fait semblant de mettre de la glace pendant que Laura me parle de son après midi depuis le salon.
- Tu as fini avec l'aspirateur ? me demande-t-elle au bout d'un moment.
Je réponds à l'affirmatif me disant que, de toute façon, Maddie avait déjà assez bien nettoyé la salle à manger pour que je puisse me passer de le faire.
Je jette un coup sur l'horloge et reste bouche bée lorsque je vois la grande aiguille sur le cinq et la grande sur le quatre. Dix-sept heures vingt ! Maman ne va pas tarder, il ne faut pas qu'elle me voit dans cet état !
Je file alors à toute vitesse devant Laura, direction les escaliers.
- Tu vas te changer ? me questionne-t-elle en levant la tête de son sac à main.
- Oui !
- Tu as besoin d'aide peut être ? On pourrait se préparer ensemble, non ?
Je m'empresse de lui répondre, peut-être trop brusquement.
- Non !
Je me rattrape ensuite :
- Je préfère me changer seule... Je n'aime pas que... Qu'on me voit me changer, etcétéra... Désolée...
- Je comprends ma belle, ne t'inquiète pas, à toute a l'heure !
Je hoche vite fait la tête et monte à toute allure. Lorsque j'atteins avec peine le pallier de ma chambre, j'ai tout juste le temps de verrouiller la porte que je tombe brutalement au sol dans un bruit sourd. Ma douleur intérieure est tellement forte qu'elle me lacère le corps à grands coups de griffes.
Je tiens tellement à mon père que je ne peux pas mesurer l'amour que j'ai pour lui. Il m'a tant appris dans ce monde de brute. Le savoir disparu m'anéantit. Ma douleur n'a pas de mots...
Cette souffrance me ronge au plus haut point et je souhaite plus que tout qu'elle cesse. Là, maintenant, tout de suite.
« Tu connais la solution..., murmure ma conscience d'un ton mielleux. Elle se trouve dans ton placard de la salle de bain... ».
La mutilation. Voilà ce qui avait été ma solution des mois plus tôt. J'avais pensé que ça me sauverait, que je serai mieux après, mais non. Enfin si... Le temps de me couper mais après, rien ne se passait bien. Mais d'un autre côté...
« Non ! N'y pense plus Elsa. Oublie la, oublie cette lame au fond du placard. Oublie ! ».
Mais comment oublier ? Comment oublier les biens faits que m'avaient procuré cette lame à l'époque. Mais comment oublier tout ce qu'elle m'a fait endurer par la suite.
- Papa..., je geins entre deux pleurs.
Je décide alors de me reprendre en mains pour paraître naturelle et me lève pour aller à la douche. J'ai pris la décision de ne pas gâcher l'un des seuls Noël qu'on peut passer toutes les trois. Maman, Laura et moi. Je leur dirai en temps voulu, lorsque les fêtes seront passées et que je ne pourrai plus tenir. Je ne peux pas leur gâcher cela, même pour une terrible nouvelle comme celle que j'ai appris.
Une heure et demi et une tonne de maquillages plus tard, je suis enfin prête. Mes yeux rougis m'ont été très difficile à maquiller étant donné que je n'arrêtais pas de pleurer. Du coup, je devais me démaquiller pour recommencer ensuite le travail. Pendant ce temps, j'ai entendu le défiler des invités dans le salon. Ils sont montés aux étages déposer leurs valises sans venir me déranger au passage. Heureusement.
- Bon, courage Elsa, je m'encourage à travers le miroir.
Mon reflet est toujours aussi hideux mais au moins, la robe noir que j'ai mise cache un peu les dégâts. J'ai refusé de mettre des talons aujourd'hui, à la place, j'ai opté pour des petites baskets blanches.
Lorsque je descends les marches, je ravale toutes mes appréhensions de mon mieux et vais à la rencontre des invités et de ma mère, un grand sourire aux lèvres. Malheureusement, ma famille ne m'a pas vu depuis trois ans. En trois ans, j'ai énormément changé. Alors je subis les regards de ma famille avec une grande gêne mal dissimulée.
L'heure du repas arrive et heureusement que Laura est là. Je me sens un peu moins seule au milieu de toute cette famille qui me paraît tellement inconnue.
Nous entamons à peine le plat principal lorsque ma conscience, pour une raison que j'ignore, me rappelle malicieusement l'incident de cet après-midi. Alors, automatiquement, les larmes me montent aux yeux et je baisse la tête. J'attrape mon verre, comme pour boire. Sauf que je ne bois pas. Je le garde dans ma main, posé sur la table et je le serre de toutes mes forces. Comme pour y déverser toute la haine que je garde au fond de moi.
Sauf que ma tante le remarque pendant que tout le monde mange :
- Qu'est-ce que tu as Elsa ?
Tous les regards se tournent d'un seul coup vers moi et les conversations prennent brutalement fin. Mais je tiens toujours ce verre avec force. Je le fixe intensément, ignorant tous les regards. Mais lorsque je croise accidentellement celui de ma sœur, je perds pieds. Je craque complètement et fonds en larmes en pleins repas, d'un seul coup.
Ma mère et ma sœur se lève en même temps pour venir me voir et je fais de même, mais pour une autre raison.
- C'est bon, je ne tiens plus, Maman ! Quelqu'un a appelé cet après-midi lorsque je faisais le ménage. C'était le colonel Scott, il m'a appris que papa était porté disparu, qu'ils ne l'avaient pas retrouvé après un bombardement... ! Il est sûrement mort à l'heure qu'il est !
Mes sanglots redoublent d'intensité et j'ai juste le temps de voir les visages choqués, les mains plaquées sur la bouche, de croiser le regard effrayé de ma sœur avant de quitter ce catastrophique repas de Noël...
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