Il me toise longuement du regard et je remarque que les personnes alentours ont arrêté de danser au cas où il y aurait de l'action.

« De l'action, vous allez en avoir ! », je pense en souriant.

Je suis d'humeur taquine, vous voyez ? Enfin, je ne l'étais pas il y a deux secondes. Mais lorsque j'ai vu qui était celui qui m'a heurté, je savais que ça mettrait un peu de piment à cette soirée.

- Tiens, comme on se retrouve, Nash ! je lui lance avec mon plus beau sourire.

Il regarde l'état de sa chemise blanche, rougeâtre à présent.

- Tu te fous de ma gueule, Elsa ? Ma nouvelle chemise à cent dollars ! Tu te fous de moi ?

- Ne retourne pas la situation en ta faveur parce que c'est toi qui m'a foncé dedans et non l'inverse.

Il commence à s'avancer et je croise les bras en gardant mon petit sourire qui le fait rager plus qu'autre chose.

- Pauvre fille... Avec ta robe, tes talons de quinze centimètre et ton maquillage d'Halloween tu ressembles plus à une pute qu'autre chose. Alors à ta place je ferai pas ma fière devant les autres parce que tout le monde ici sait que t'es la plus grosse salope du monde ! Alors maintenant laisse-nous tranquille et va continuer ton activité favorite : baiser.

Ses mots mon blessés mais à un point inimaginable ! Je n'ai aucune confiance en moi, mais personne ne le sait. Les mots de ce genre me brisent un peu plus à chaque fois qu'ils sont prononcés.

Mais à ce stade, j'aurai pu fondre en larmes devant la honte qu'il venait de me mettre. Il m'avait humilié devant au moins soixante-dix personnes. Mais je n'ai pas fondu en larmes. Non. J'ai décidé autre chose. Quitte à être au fond du gouffre autant me défendre comme je peux encore.

- Tu sais, Nash, la différence entre nous deux, c'est que moi j'ai des valeurs, vois-tu ? Je n'ai pas besoin de rabaisser les autres pour me sentir forte.

Quasiment toutes les personnes présentes dans le salon sont à présents autour de nous. Je relève bien la tête et continue :

- Tu me dis être une pute, mais sais-tu au moins qui je suis ? As-tu déjà essayé de me connaître ? Non. Dès le premier jour, tu m'as rejeté. Pour une raison inconnue d'ailleurs. Mais tu auras beau essayer de m'enfoncer un peu plus chaque jour, ça ne marchera pas. Et tu sais pourquoi ? Parce que je suis passée par bien pire que par les problèmes d'un petit emmerdeur comme toi ! Tu ne mérites même pas que je te porte un tel discours d'ailleurs...

Alors j'avance des quelques pas qui nous séparent et lui mets une gifle. Une petite, qui claque. Tout le monde a la bouche entre-ouverte et j'en profite pour rajouter :

- Tu n'es qu'un pauvre type...

Mais alors que je me tourne pour repartir et surtout m'éloigner de Nash, je sens un coup de vent dans mon dos. Je savais très bien qu'il n'allait pas me laisser partir comme ça. Il allait me frapper par derrière mais Cameron est arrivé à temps pour l'en empêcher.

- Malgré tout ce qu'elle pourra te faire sache qu'on ne tape jamais une fille ! lui dit Cameron en soupirant.

Je souris en lui envoyant une pique :

- Voyons, Nash ! Tes parents ne t'ont jamais appris les bonnes manières ? Et en plus de ça, tu voulais me frapper par derrière ?

Je me retourne en lui balançant :

- Minable !

J'entends d'un seul coup beugler derrière moi :

- Je vais me la faire, je te jure ! Bonne manière ou pas !

Et c'est là qu'en à peine une seconde je me retrouve plaquée au sol avec un mec de quatre-vingt kilos de muscles sur mon ventre prêt à me frapper.

Je ne comprends plus trop ce qui m'arrive mais Cameron, aidé d'Hayes et d'un autre gars que je ne connais pas, retire le gorille de mon corps endolori.

Sauf que moi, je suis déjà plus qu'énervée, je n'ai plus envie de rire maintenant. Il est encore à un mètre de moi et j'en profite pour lui mettre un énorme coup de talon dans ses parties génitales.

Il pousse un cri strident de douleur et n'arrive presque plus à bouger. Hayes est en train de péter un câble et s'avance dangereusement vers moi mais une voix que je reconnaîtrais entre mille surgit derrière moi :

- Touche-lui un cheveu et je t'éclate la figure, mon coco !

Julian.