Chapitre 56

  || Chapitre 56 ||

Laughing on the outside - Bernadette caroll

L'histoire de Leila Swan
Partie 20/ 28
Du rire aux larmes

« -Ce sera tout dans ce cas, vous pouvez disposer. »

Auxor Swan attendit que son bras droit disparaisse derrière la porte de son bureau pour s'assoir son fauteuil. Un sourire naquit sur ses lèvres alors qu'il resongea à leur petite discussion quant à la suite de leurs expérimentations. En effet, la naissance du sujet qui allait hériter du démon Nox était fixée dans deux petits mois, et Auxor ne pouvait plus tenir en place. Il n'avait qu'une hâte : conclure en beauté le fruit de ses recherches. Mais cette pensée n'était pas la seule qui travaillait le roi de Noctaria.

Auxor Swan avait bien remarqué le léger rapprochement qui avait opéré son épouse et son bras droit. Pour être plus exact, depuis le jour ou Leila avait fait un malaise et où ils les avaient retrouvés dans l'aile médicale. Eux qui ne s'étaient pas adressés la parole pendant de nombreux mois partageaient désormais quelques balades dans les jardins du château sous l'œil vigilent du roi, jamais bien loin. Leila ne le trompait pas, il en était certain. Et Cole le respectait bien trop pour oser quoi que ce soit qui pourrait le nuire.

« -En même temps après tous leurs efforts pour garder l'autre dans l'ignorance, ce serait dommage de se couper sois même l'herbe sous le pied. »

Auxor n'aimait pas la tournure que prenaient les choses. Il s'était promit de faire comprendre à chacun quelle était sa place, et l'idée parfaite venait de germer dans son esprit suite à sa conversation avec Cole. Et le roi savait parfaitement comment s'y prendre afin de ficeler son plan.

« -Encore un petit détail que je vais devoir régler. »

Un sourire machiavélique prit place sur les lèvres du roi. Il se félicita d'avoir attendu toutes ces années pour abattre sa dernière carte. Car en plus d'écarter un gêneur de longue date, il ferait d'une pierre deux coup en brisant définitivement ce lien un peu trop spécial entre son épouse et son bras droit.

***

Cette soirée avait pourtant si bien commencé.

Un sourire heureux sur les lèvres, Leila Swan regardait tour à tour les membres de sa famille, presque tous réunis autour d'un succulent repas. Cela faisait déjà quelques minutes qu'elle ne prenait pas part à la conversation, appréciant simplement d'écouter la conversation qui allait de bon train entre son époux et la famille Whiteley. Elle était si heureuse de les voir si bien s'entendre avec Auxor. La jeune femme n'aurait jamais pu croire tout cela possible. Sa vie avait tellement changé du tout au tout. Si on lui avait dit, il y a ne serait-ce qu'un an, qu'elle connaitrait un tel bouleversement, la brune n'y aurait pas cru. Il y a dix mois encore, elle était fiancée avec Cole Parks, son amour de jeunesse, et vivait dans un petit appartement dans le centre-ville. Et la voici à présent, reine du royaume de Noctaria, mariée au maitre du feu le plus puissant de cette terre et enceinte de sept mois d'un enfant qui servirait de sombres projets. Mais le plus ironique dans tout cela était bien son nouveau lien avec sa famille. En quelques mois, ils lui avaient porté plus d'attention et d'affection qu'en vingt et un ans de vie.

« -Leila, tu es avec nous ? »

Auxor venait de s'adresser à son épouse, faisant revenir la jeune femme à la réalité. Le repas touchait à sa fin, et le sorcier s'était inquiété de voir la brune si silencieuse. De sa main, il effectua une légère pression sur celle de la brune et vit distinctement la joie déborder de son regard pétillant.

« -J'étais perdue dans mes pensées, avoua Leila non sans laisser un sourire barrer ses lèvres. Je suis heureuse que vous ayez tous pu répondre présent à notre invitation.

-Grace aurait certainement beaucoup apprécié ce moment, affirma Thomas Whiteley avec un sourire triste.  

-Elle reviendra quand elle sera guérie, enchérit Cédric d'une voix prometteuse.

-Et puis espérons que notre chère grande sœur accepte plus souvent les invitations, déclara Daphnée avec un regard malicieux. »

Tous les regards se tournèrent vers Antonella Whiteley, ou plutôt Williams, qui ne put s'empêcher de lever les yeux aux ciels. Il était vrai que jusqu'à présent, l'ainée de la famille avait été la seule à n'avoir jamais rencontré le roi en personne.

« -Pour les vingt et un ans de ma sœur préférée, il le fallait bien, répliqua la blonde avec malice sous l'œil faussement outré de Daphné.

-J'ai été toutefois honoré de faire enfin votre connaissance, ajouta Auxor en levant son verre. J'avais vraiment beaucoup entendu parler de vous et je me languissais d'enfin vous rencontrer, Antonella.

-Le plaisir est partagé. »

Le sourire de la blonde était forcé. Mais ce détail passa inaperçu aux yeux de tous. Antonella était habituée à masquer ses réelles pensées. Il fallait dire que travailler dans un monde aussi en proie aux vautours qu'était celui de la politique y avait beaucoup contribué. C'était d'ailleurs bien cela qui lui avait rendu la vie jusqu'à présent. Et la seule personne qui aurait pu décréter que son sourire et ses paroles sonnaient faux reposait six pieds sous terre depuis treize ans.

Quand il fut l'heure pour la famille de quitter le château, la pluie battait son plein. Une pluie plus que la bienvenue en ces temps de canicule. Le soleil n'était pas encore couché malgré l'heure avancée, mais les épais nuages en cachaient la plupart des rayons.

Auxor avait dû s'absenter, laissant le soin à la jeune femme de raccompagner leurs quatre invités d'où ils venaient. La bonne humeur n'était toujours pas retombée, et un sourire ornait toujours les lèvres de la jeune reine.

« -Passez le bonjour à mère, s'enquit Leila alors que son paternel passait en premier à travers la porte.

-je n'y manquerais pas, assure-t-il avant de rejoindre à vitesse grand V la voiturette chargée de les ramener au bout de l'allée. »

Puis ce fut au tour de Daphné et Cédric de faire leurs adieux. Ils furent assez rapides, étant donné qu'ils partirent très vite sur une dispute futile pour déterminer lequel des deux serait le meilleur oncle ou tente du futur prince. Et enfin, Antonella fut la dernière à passer, un regard indescriptible sur le visage. Elle semblait perturbée. Et à la grande surprise de Leila, sa sœur la prit dans soudainement dans ses bras.

« -Je suis contente d'avoir au moins pu te revoir, Leila. »

La brune sentit les larmes lui monter aux yeux. Aussi loin qu'elle se souvenait, jamais aucun de ses frères et sœurs ne l'avait prise dans ses bras. Dire qu'elle s'en sentait émue était un euphémisme. Alors bien que maladroitement, la cadette rendit aussi bien qu'elle le put l'étreinte soudaine que son ainée lui offrait.

Le son du klaxon rappela aux deux jeunes femmes qu'il était vraiment temps pour elles de se séparer

« -Encore joyeux anniversaire, souffla Antonella en serrant sa sœur un peu plus fort dans ses bras.

-A très bientôt, Antonella. »

La blonde ne répondit pas. Elle se contenta de lui faire cet étrange sourire avant de partir rejoindre la voiturette. Leila observa la calèche traverser le rideau de pluie jusqu'à ce qu'elle soit entièrement engloutie dans le lointain.

***

Les yeux exorbités, Cole Parks eut besoin de s'y reprendre à trois fois pour intégrer le sens des phrases qu'il lisait tant cela lui paraissait irréel. La tasse de café autrefois fumante qu'il tenait dans sa main n'était désormais plus qu'un liquide froid et amer. Et quand son esprit fit enfin tous les liens, au bout de la quatrième lecture, il ressenti un effroi terrible l'envahir.

« -Merde, merde, merde. Fais chier. »

Sans prendre le temps d'attendre une heure plus propice aux visites, Cole reposa sa tasse à l'aveuglette sur sa petite table basse et enfila à la va vite une chemise blanche. Il ne prit même pas la peine de fermer ses appartements à clé qu'il se mit à courir dans les couloirs, le cœur battant à tout rompre. Dans l'une de ses mains, il tenait fermement ce misérable document qui lui causait tant de tracas. Il courait sans s'arrêter, mais sans non plus savoir exactement où aller. Le palais possédant un nombre incalculable de pièces, de couloirs et de jardins en tout genre. Les chances de tomber sur ce qu'il recherchait étaient quasi nulles.

Soudain, une idée lui vint. Une idée si invraisemblable qu'il se serait mis à douter de son esprit s'il ne la connaissait pas aussi bien que cela. Mais Cole laissa son instinct parler, persuadé d'être sur la bonne voie.

Et il ne s'était pas trompé.

Il la trouva là, debout au beau milieu du jardin qui l'avait bercée dans son enfance. Elle se tenait dos à lui, les cheveux volants au gré du vent qui accompagnait à merveille le ciel encore gris et nuageux. Alors que Cole s'approchait, il remarqua que les nombreux paons blancs du domaine s'étaient silencieusement approchés, comme s'ils avaient eu aussi senti cette étrange tension.

Elle s'était retournée alors que trois petits mètres les séparaient. Quand son regard crocha le sien, il cessa d'avancer tant la douleur qu'il vit dans ses yeux le heurta de plein fouet. Les larmes coulaient librement sur les joues de la jeune femme, déchirant à chacune d'elle un peu plus le cœur du blond.

Aucun mot ne fut échangé. Aucun. Ni lorsque Leila s'était jetée avec force dans ses bras, ni lorsqu'elle s'était effondrée. Pas un mot, même quand ses sanglots se transformèrent en véritables cris de douleur. Les cris d'un être déchiré par une souffrance incommensurable.

Cole encaissait silencieusement chaque cri, chaque hurlement et chaque larme de la jeune femme dans ses bras. Mais il ne pouvait empêcher son regard de rester croché sur le journal qu'il avait emporté avec lui. Journal qui se trouvait désormais taché de boue, à quelques pas de lui, mais dont les gros titres restaient malgré tout parfaitement visibles.

« Hier soir, un accident de voiture a eu lieu aux abords même du château. Le conducteur et le seul à s'en être sorti indemne, mais cela n'est pas le cas des quatre passagers dont trois d'entre eux sont morts sur le coup tandis que la survivante a succombé de ses blessures avant même l'arrivée des secours.

Nous souhaitons toutes nos plus sincères condoléances à la noble famille des Whiteley. Que leurs âmes puissent reposer en paix. »

🌕🌖🌗🌘🌑🌒🌓🌔🌕

OKAY HOLD UP.

j'étais émue d'écrire ce chapitre, je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que c'est la première fois que Leila est heureuse depuis un moment. bon du coup c'est plus le cas. Ou c'est maybe parce que j'ai violemment assassiné quasi tout les membres de sa famille. je ne sais paaaaas ((:

Quoi qu'il en soit, n'hésitez pas à me donner vos impressions sur ce chapitre. j'espère sincèrement qu'il vous aura plu malgré la fin amère.

Je me rattraperais peut-être sur le prochain...ou peut être pas.

Et surtout OMG J'AI ENFIN FINI LES FLASH BACKS SUR LEILA, j'ai donc pu remplacer le ? Par le chiffre Mdr. Je suis contente et émue à la fois, again 😭😂

🐉 Si l'histoire te plaît, n'hésite pas à voter, ou même à partager ce livre. Ça me ferait vraiment très plaisir ahah (:

🧝‍♀️Un mot à dire sur ce chapitre ? une réflexion à faire sur l'un des personnages mis en scène ? Laisse un petit commentaire au passage pour me le faire savoir.

🧚‍♀️Ton soutien compte beaucoup pour moi, alors merci de me lire ! j'espère que la suite te plaira tout autant !

A très vite pour la suite💋

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