Chapitre 42

|| Chapitre 42 ||

Hurt so good - Astrid S

L'histoire de Leila Swan
Partie 6/ ?
Au nom des Whiteley

Une nuée d'élèves fraichement promus venait de quitter le bâtiment principal de l'école. Les cris euphoriques retentirent bientôt dans toutes les rues du royaume de Noctaria, comme à chaque fois autour de cette période. La cérémonie de remise de diplômes venait de toucher à sa fin, indiquant par la même occasion la fin du cursus de toute cette promotion. Et Leila Whiteley en faisait sans surprise partie. Pourtant, cela ne sembla pas satisfaire la jeune fille.

Leila marchait distraitement dans la foule, le regard absorbé sur les documents qu'elle venait d'obtenir. Elle portait encore l'uniforme réglementaire : sur un kimono complètement noir, elle portait une sorte de gilet rouge foncé aux coutures dorées qui lui arrivait à mis cuisse, retenu par une ceinture de la même couleur. Des mitaines rouges et noires resserraient, depuis son coude, le tissu légèrement ample de son kimono. Des bottes rouges et or donnaient pratiquement le même effet avec le bas noir. Cette tenue permettait aux maitres du feu de ne pas voir leurs mouvements dérangés par un tissus épais, tout en restant néanmoins ajusté. De plus, la fortune des Whiteley avait permis à Leila de bénéficier de vêtements fait sur mesure, comme à chaque fois. Le seul élément de l'uniforme n'avait pas eu le droit à se traitement de faveur se trouvait sur sa tête, faute de n'avoir été donné que pour l'occasion des promotions.

Du haut de ses 15 ans, Leila s'était montrée particulièrement brillante aux examens finaux. Elle était également la plus jeune de sa promotion, ayant commencé son cursus un an avant l'âge requis. La maître du feu avait décroché les meilleures mentions des professeurs ainsi que de nombreuses lettres de recommandations. Lettres qui se trouvaient actuellement dans l'enveloppe de couleur pourpre entre ses mains. N'importe qui aurait ressenti une fierté sans égal en se retrouvant en possession de tels papier. Terminer premier d'une promotion comptant plus de quatre cents élèves relevait d'un exploit. Ces feuilles de papier pourpres à la valeur inestimables assuraient un avenir brillant et tout tracé. Oui, n'importe qui aurait ressenti de la fierté à la place de Leila. Mais pas elle. Seule l'indifférence l'habitait actuellement. La maître du feu n'avait même pas pris la peine d'en lire le contenu.

« -Hey ! Leila ! Félicitations pour le papier pourpre ! »

Leila releva la tête et un visage souriant entra dans son champ de vision. Tous deux s'étaient perdus de vue dans la foule au moment où tous les élèves avaient quitté simultanément la salle de la cérémonie.

« -Merci Cole, répondit Leila en forçant un sourire. Félicitations à toi aussi pour ta promotion.

-Parks ! Whiteley ! s'exclama une camarade de classe en faisant des grands signes de la main. Vous venez ? on va faire un tour en ville. D'ailleurs, félicitations pour ton le papier pourpre ! Tes parents doivent être vraiment fiers ! »

Les deux concernés se tournèrent vers Amber, la fille qui les avait appelés. Elle se trouvait de l'autre côté d'une rambarde, accompagnée du reste de leurs camarades de classe. Cole renvoya énergiquement le signe de main au petit groupe tandis que Leila reformula pour ce qui lui sembla être la dixième fois la même phrase de remerciement.

« -Je n'ai pas la tête à fêter, ajouta finalement Leila avant de s'éloigner. Amusez-vous bien.

-oh et moi, ben j'ai quelque chose à faire, prétexta évasivement Cole en se grattant l'arrière de la tête. Une prochaine fois ! »

Le groupe saisit tout de suite les intentions du garçon et un sourire entendu prit place sur leurs lèvres. La dénommée Amber articula un « enfin » suivit d'un « bonne chance » discret alors que les autres garçons ne se privèrent pas pour gesticuler en signe d'encouragements. Remonté à bloc, il rejoignit Leila qui n'avait rien suivi de leur échange.

« -ça te dit d'aller en ville ? demanda Cole en arrivant à sa hauteur.

-Je croyais que tu avais quelque chose à faire, répliqua-t-elle.

-Bah, ça peut attendre, souffla-t-il en haussant les épaules alors qu'un sourire espiègle prit également place sur son visage. Allez, viens ! »

C'est ainsi que Leila se retrouva assise sur le rebord d'une fontaine publique, à attendre que son ami réapparaisse avec leurs boissons. Il devait bientôt revenir, à en juger du temps qui venait de s'écouler. Pour tromper son ennui, la brune effleura de l'une de ses main l'eau fraiche de la fontaine alors que son regard se perdit dans le vide. Au-dessus de sa tête, le ciel venait de virer au rose alors que le chant des oiseaux lui parvenait en écho. Dans ce petit parc, la tranquillité régnait. Pour son plus grand bonheur, Cole avait eu la bonne idée de les entrainer ici, loin des rues bondées de monde et particulièrement bruyantes en cette fin de journée. Entre les nombreux adolescents encore en uniforme qui venaient célébrer leur promotion et les autres villageois qui profitaient simplement des derniers rayons que le soleil avait à leur offrir, autant dire que la tranquillité n'était pas assurée.

« -Il fait vachement chaud, fit remarquer Cole en s'éventant à l'aide de son couvre-chef. Je ne sais pas comment tu fais encore pour tenir avec cet uniforme de malheur, Leila ! »

Leila abandonna sa contemplation du sol et releva la tête. Il portait lui aussi l'uniforme officiel aux couleurs de Noctaria sur le dos, comme elle, à la différence qu'il avait fini par retirer son gilet et déboutonner quelques boutons de sa chemise. D'ailleurs, la majorité des promus qui avaient eux aussi jeté leur dévolu sur ce parc paisible en avaient fait de même.

« -Il y avait un de ces monde, se plaignit le garçon en lui tendant sa boisson. J'ai bien cru que mon tour n'arriverait jamais.

-Si tu le dis. »

Le sourire de Cole se figea au ton étrangement calme qu'employait la jeune fille. Il avait bien compris que quelque chose n'allait pas. Il n'était pas aveugle, lui. Son regard coula sur la lettre pourpre qu'elle tenait entre ses mains, encore close, et il comprit ce qui la tracassait. Il ne savait que trop bien à quel point Leila souffrait de sa situation familiale : Pour sa famille d'ascendance noble, obtenir les plus hautes faveurs ne constituait que le strict minimum. D'autant plus que tous ses frères et sœurs avaient tracé un avenir brillant. Difficile d'en faire autant avec « seulement » pour éducation un cursus que n'importe quel enfant du peuple pouvait intégrer. A la différence de ses ainés, Leila n'avait jamais eu de tuteur privé. Cette décision avait été prise après que la dégradation de la santé de sa mère. Le manoir ressemblant plus à un hôpital qu'un foyer accueillant, le duc Whiteley avait fait inscrire sa cadette dans cette école. Il s'agissait de la meilleure solution, même si cette décision réduisait à néant les faibles chances qu'avait Leila pour faire au moins aussi bien que ses ainés.

Mais cela n'avait jamais empêcher Leila d'espérer un jour caresser ce rêve. Elle était prête à tout pour ne pas entacher l'honneur de sa famille et rendre ses parents fiers. A vraiment tout. Et au fond d'elle, la jeune femme savait ce qui lui en couterait. Cela, elle l'avait compris très tôt dans son enfance à force de voir sa mère feindre la santé, ou encore ses ainés agir comme si elle ne les dégoutait pas. Pour garder le pouvoir et la fortune entre ses mains, Leila avait compris qu'il lui fallait ériger, comme les autres nobles, une façade mensongère autour d'elle pour paraitre forte et indétronable. Dans ce genre de milieu aisé, on ne peut se reposer que sur sa famille. Seuls les liens du sang assurent des alliés. Si ses parents l'avaient mise à l'écart des projecteurs, Leila savait qu'ils avaient pris cette décision dans son intérêt. Même si elle ne souffrait. Pourquoi ? elle ne le savait pas. Certaines vérités valent mieux de rester secrètes au risque de devenir la cible de certains...

Que ce soit sur un champ de guerre ou dans ce vil monde, les plus faibles finissent par disparaitre, écrasés pas les autres. Les faibles n'ont pas leur place ne première ligne. Comme des vautours devant une proie mourante, personne n'hésiterait à saisir l'occasion d'écarter l'obstacle vers son dessein ultime. Le mensonge et la trahison deviennent de coutume pour éloigner quiconque parvient à ne serait-ce qu'à entrevoir un pan de notre vraie facette.

Leila s'était préparée à suivre les chemins les plus obscurs pour prouver à sa famille qu'elle n'était pas un fardeau. Qu'eux aussi, ils pourraient compter sur elle comme elle avait toujours pu le faire. Elle était décidée à préserver l'honneur associé au sang qui coule dans ses veines. Rien ne la ferait reculer. Elle le devait. Il le fallait.

Au nom des Whiteley.

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A très vite pour la suite💋

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