Chapitre 40
|| Chapitre 40 ||
Friends - chase Atlantic
L'histoire de Leila Swan
partie 4/?
Le jour où son destin se scella
Leila ne répondit pas. Ou plutôt, elle n'en eut pas l'occasion. Le petit garçon s'était saisit de sa main et l'avait relevée si vite que quand elle s'en rendit compte, il était déjà en train de courir, la trainant derrière elle. Sa tristesse s'évapora peu à peu en même temps que sa méfiance. Ce garçon avait l'air inoffensif, et c'était la première fois qu'un enfant ne lui témoignait pas une attitude hostile à son égard. Son rire était contagieux, et bien vite, elle s'y prêta aussi, bien que moins expressive. Ils arrivèrent quelques minutes plus tard, après avoir dévalé la colline, en face d'un grand enclos ou se reposaient la dernière couvée de petits paons. Ils piaillèrent à la vue des intrus sous l'œil impassible du paon adulte qui ne semblait pas prêt de s'alarmer pour un sou.
« -Regarde, rigola-t-il en pointant du doigts ce qui ressemblait à un paon miniature. Tu veux en prendre un dans tes mains ? »
L'inconnu la tira pour s'approcher du nid. Le paon adulte présent ne sembla pas s'en soucier, l'ignorant totalement. Le garçon lâcha sa main pour s'accroupir et prit délicatement dans ses bras le petit paon. Ce dernier s'agita un peu, mécontent. Leila sentit la panique la gagner quand il le posa sur ses genoux. Elle venait de repenser aux mots de sa sœur. Et si elle le blessait ? cette pauvre petite créature semblait si fragile et sans défense...
« -il ne va pas te manger, assura le garçon toujours aussi souriant. Regarde, je crois qu'il t'aime bien ! »
Leila resta de nombreuses heures dans l'enclos avec le petit garçon. Ce dernier faisait la conversation pour les deux, la petite l'écoutant avec émerveillement, buvant inconsciemment chacune de ses paroles. C'était la première fois qu'elle s'amusait ainsi. Le temps passa à une vitesse folle et bientôt, la nuit commença à tomber sur le royaume du feu. Le garçon la raccompagna finalement en haut de la colline, là où se situait le manoir des Whiteley. Leurs vêtements étaient dans un état pitoyable, couverts de boue et de paille. Leila soupira, ennuyée à l'idée de rentrer. La domestique lui ferait surement prendre trois bains avant de la réprimer pour l'était de ses habits.
« -On sera peut-être dans la même classe à la rentrée ! lança joyeusement le garçon ce qui eut pour effet de la tirer de ses pensées. Toi aussi tu commences cette année, non ? Je sais que je suis plus grand que toi, mais je n'ai pas pu y aller plus tôt. ça serait vraiment chouette que je sois dans la même classe que mon amie.
-une...amie ?
-Mais oui ! Tu es mon amie. On s'est bien amusés aujourd'hui, non ? »
Leila s'arrêta, touchée. Elle sentit une joie inexplicable gonfler son cœur. Un petit sourire apparut sur ses lèvres. Le premier depuis un long moment.
« -Bon ben, je vais aussi rentrer chez moi ! annonça-t-il alors qu'il s'éloignait déjà. A un de ses jours, Leila !
-Attend ! s'écria-t-elle le faisant soudain sursauter. Comment tu t'appelles ? »
Il sourit à nouveau. C'est vrai que lui ne s'était pas présenté convenablement. Avant de filer dans la nuit, il répondit à sa question.
« -Je m'appelle Cole, Cole Parks. »
***
« -Leila, mon enfant, tu es là. »
Cette unique phrase semblait provenir les dernières maigres forces de Grace Whiteley. Elle toussa douloureusement, puis sa main tremblante finit par retomber sur ses draps aussi pales que son visage. Un maigre sourire passa sur ses lèvres, mais cela ne rassura à peine la petite fille qui l'observait depuis le cadre de la porte. Sa mère tentait d'apparaitre en meilleur santé qu'elle ne l'était. Cela ne faisait aucun doute.
Environ deux semaines s'étaient écoulées depuis que le couple était revenu de ce mystérieux voyage. Or contrairement à son mari, la duchesse n'était pas revenue indemne. Une terrible maladie avait pris possession de son corps, la plongeant dans un long sommeil dont elle venait d'émerger il y a quelques jours. Tomas Whiteley avait refusé que leurs cinq enfants lui rendent visite durant ce lapse de temps. D'une part pour que sa chère épouse puisse se reposer, d'une autre pour éviter que la vision de leur mère souffrante n'ébranle encore plus leurs esprits.
« -Je suis contente de te voir, souffla doucement la jeune femme en fixant la cadette de la famille. Viens, approche. Ton père et moi avons à te parler. »
Leila sentit son père la pousser doucement dans le dos et avança, entrant dans la pièce. Pour éviter de fatiguer Grace plus qu'elle ne l'était déjà, chacun de ses enfants lui rendait visite séparément, accompagnés de leur père uniquement. Leila n'arrivait pas à soutenir le regard de sa mère, y décelant que trop bien la douleur qui la traversait. Sa maladie n'était pas contagieuse semblait-il, mais la petite fille ne put s'empêcher de rester loin de sa mère tout le long de la visite.
« -Tu as dû remarquer les nombreux médecins qui séjournent ici depuis notre retour, commença la duchesse d'une voix aussi maitrisée qu'elle le souhaitait. Ma maladie me fatigue beaucoup et j'ai besoin de nombreux soins pour la combattre, tu comprends ? »
La petite resta de marbre. Sa voix semblait bloquée dans sa gorge, tout comme ses émotions. Ce sentiment désagréable qui nouait ses entrailles ne voulait pas s'en aller.
« -Ton père et moi avons longuement discuté, reprit la duchesse alors que son regard se plongea dans celui de son époux. Au vu des récents évènements, nous avons décidé de t'inscrire dans une noble école du royaume de Noctaria. Tu n'auras pas de précepteur.
-Le manoir ressemble plus à un hôpital qu'a un foyer ces derniers temps, expliqua le duc d'une voix sombre. Nous ne voulons pas que toi et tes frères et sœurs ayez à rester en permanence ici. Cette ambiance n'est pas faite pour de jeunes gens comme vous. Nous pensons que ce sera plus facile pour tout le monde que vous n'ayez pas à rester ici, au moins disons pendant quelques temps. »
Le regard de Leila se posa brièvement sur sa mère qui faisait son maximum pour rester consciente. De la panique se lisait dans son regard. Une école ? Leila ne voulait pas. Non que la perspective d'être potentiellement avec son premier ami lui déplaisait, loin de là. Leila voulait faire comme ses ainés et bénéficier de cours ici, au manoir. Et par-dessus tout, elle voulait rester auprès de sa mère. Les malades n'ont-ils pas justement besoin d'être entourés de leurs proches pour guérir ? les adultes avaient toujours une étrange façon de penser qui lui échappait. Pourtant, la petite se résigna à ne rien dire. Elle se contenta, après quelques secondes, de poser l'ultime question qui lui trottait tant dans la tête.
« -Mais tu vas guérir, hein maman ? demanda finalement la petite de sa voix aiguë.
-Ces guérisseurs sont les plus compétents du royaume, assura thomas en posant sa main sur l'épaule de sa fille. Ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour guérir ta mère. »
Cette réponse sembla contenter Leila qui n'avait, à l'époque, pas réalisé que cette réponse n'avait rien d'une certitude. Elle sembla se détendre quelque peu, ne remarquant pas l'air abattu de son géniteur. Pourtant, aucun d'eux n'avait envisagé, ne serait-ce qu'un instant, que cette étrange maladie ne quitterait jamais totalement Grace.
***
Arthur et Antonella fixaient le sol depuis de nombreuses minutes, écoutant distraitement les vociférations de leurs pères. Ils se sentaient aussi coupable et mal à l'aise que les jumeaux il y a de cela deux ans, lors de l'accident avec la serre de verre. Leur cachotteries avaient fini par les rattraper : Thomas avait remarqué que certains de ses documents avaient été mal rangés. Des documents d'une haute importance. Ses soupçons se tournèrent vers Antonella. Elle seule parvenait à crocheter ainsi les portes sans laisser de traces d'infractions. Mais elle était bien trop méticuleuse pour laisser des traces de son passage. Elle avait un complice. Et qui d'autre qu'elle aurait pu commettre une telle erreur ? Arthur. Thomas avait vite fait le lien entre les deux ainés de la fratrie et l'infraction commise.
« -Par pitié, dites-moi que ce n'est pas vrai, hurla Grace qui pleurait à chaude larmes. Antonella, Arthur, je vous en conjure ! »
La duchesse secoua les épaules de sa fille qui sanglotait silencieusement. Elle ne voulait pas croire que ces enfants avaient eu vent de l'horrible vérité. Ses pleurs s'accentuèrent davantage quand son fils lui confirma ses pires craintes d'une voix faible et hachée.
« -On est au courant de tout.
-Personne ne doit savoir, vous m'entendez ? hurla Grace la voix emplie de désespoir. Personne. Pas un mot à quiconque. Jamais. S'ils apprennent que vous savez, ils vont...ils vont... »
Antonella pleura de plus belle. Elle n'avait jamais, en 14 ans d'existence, vu sa mère perdre ainsi le contrôle. Elle qui avait toujours connue une femme douce et aimante ne reconnaissait pas celle, faible et en proie à une hystérie incontrôlée, devant elle. Son esprit semblait s'être déconnecté et Antonella n'entendait plus rien. Seul les images lui parvinrent. Elle ne comprenait rien de ce qui se passait. C'est pour cela qu'elle resta immobile et incapable de bouger quand Grace commença à tousser du sang. Elle ne réagit pas quand on la força, elle et Arthur, à sortir de la pièce alors que la duchesse perdit connaissance.
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