Chapitre 39
|| Chapitre 39 ||
Control - Hasley
L'histoire de Leila Swan
partie 3/?
La rencontre
Les enfants Whiteley s'agglutinèrent à l'une des fenêtres afin de suivre la voiture de leurs parents des yeux. Ils firent des grands signes de la main jusqu'à ce que la calèche ait disparu au détour d'un virage.
Antonella et Arthur furent les premiers à s'éloigner, l'air étrangement sombre alors qu'ils entamèrent une discussion sérieuse à voix basse. Leila hésita quelques instants puis héla Daphné avant qu'elle ne quitte à son tour la pièce avec Cédric.
« -Daphné, je peux venir avec toi regarder les bébé paons ? demanda Leila en se balançant sur ses pieds. »
Sa sœur l'observa quelques instants, en silence. Daphné ramena machinalement sa main sur l'un de ses bras ou se cachait, sous sa manche ample, une peau déformée par une cicatrice. Il s'agissait de la brulure que sa sœur lui avait infligée, il y a de ça 2 ans. Et même s'il s'agissait seulement d'un malheureux concours de circonstances et que Leila ne paraissait pas s'en souvenir, le traumatisme semblait encore bien ancré dans l'esprit de Daphné.
« -Je n'ai pas le temps de faire du babysitting, répliqua-t-elle d'une voix n'admettant aucun appel. Demande à l'une des domestiques de t'accompagner. Tu viens, Cédric ? »
Leila se retrouva seule, encore et toujours. Elle n'avait personne avec qui parler à part les tableaux et les statues du manoir. L'attitude de ses ainés avaient fini par la rendre solitaire et discrète. Au fond, la jeune fille connaissait d'avance la réponse de sa sœur. Elle avait juste voulu s'assurer, une dernière fois, que celle-ci ne changerait pas.
Les Whiteley faisaient appel à des professeurs de grande renommée pour inculquer à leurs descendants la meilleure des éducations. Ils ne quittaient par conséquent que rarement le manoir, se mêlant jamais aux autres enfants du peuple. Enfin, à l'exception d'Arthur et Antonella qui avaient intégré de hautes écoles afin de parfaire leur formation. Il était rare que ces ceux-là se retrouvent au manoir, obnubilés par leurs études respectives. Ils ne revenaient que pour certaines rare occasion. Leila soupira de désespoir en réalisant que bientôt, il en serait de même pour les jumeaux. Et à ce moment, elle partagerait définitivement ses repas avec la solitude...
Au détour d'un couloir, Antonella et Arthur discutaient à voix basse. Au vu de leur mines sombres, la discussion ne devait rien avoir de jovial. Ils ne savaient pas que leur sœur s'approchait d'eux, et encore moins qu'elle allait bientôt entendre une partie de la conversation.
« -Puisque je te dis que c'est pour cela, siffla Antonella en secouant ses longes boucles aussi blondes que les cheveux du duc d'un geste de la tête. A ton avis, pour quelles autres raisons père et mère seraient-ils soudain conviés là-bas ? Ils ont une sorte de dette envers le roi depuis que la serre et accessoirement certaines des recherches en cours ont été bousillées, il y a deux ans.
-Cette affaire a été classé sans suite, répliqua Arthur à voix basse. On a décrété qu'il s'agissait d'un accident technique lié au mauvais fonctionnement de l'un des réacteurs d'énergie. Personne ne sait.
-Mais on sait bien que ce n'est pas la vérité, rappela Antonella d'une voix grave.
-Et tu penses que le roi s'en est finalement aperçu ? interrogea Arthur en fronçant les sourcils.
-Oui. »
Vérifiant qu'ils étaient bien les seuls dans cette partie du couloir, Antonella sortit discrètement un parchemin de sa manche avant de le tendre à son frère. Ce dernier sembla d'abord surpris, puis une expression ennuyée prit place sur son visage.
« -Mais difficile à dire s'ils savent que c'était elle. Mais ce n'est pas tout, tu devrais jeter un œil à ça.
-D'où tu sors ça ?
-j'ai fait sauter le verrou du bureau de père avant leur départ afin de subtiliser ces documents, se venta-t-elle en observant ses ongles manucurés. Un jeu d'enfant si tu veux mon avis. Père devrait vraiment revoir ses systèmes de sécurité. N'importe qui aurait pu tomber sur ces documents.
-Surprenant venant de toi, bailla le garçon en levant les yeux au ciel. Ce n'est pas l'exemple que je t'ai donné.
-Tais-toi, imbécile, et lis plutôt. »
Malgré sa réticence, le regard du noble se posa sur les pages. Ses yeux s'écarquillèrent à mesure qu'ils parcouraient les lignes. A la fin de sa lecture, quelques minutes plus tard, il semblait bien plus blême qu'à son habitude.
« -Je n'arrive pas à y croire, souffla Arthur devenu soudain livide. Il doit y avoir erreur. Ce n'est pas possible.
-Pourtant cette lettre vient bien du roi en personne, assura la blonde. Nos parents ne partent absolument pas en voyage. Et je suis sûre que leur petite excursion à un rapport avec ça. Si je retourne au bureau de père, peut-être que...
-Non, coupa Arthur soudain terrifié. Pendant mes cours de formations, mon maître à dit que le meilleur moyen pour que les secrets soient gardés, c'est que ceux qui ont en connaissance l'emporte dans leur tombe. Si quelqu'un sait que tu as forcé la porte, ils vont vouloir nous éliminer. Ces informations sont strictement confidentielles. Pas un mot à quiconque, compris ?
-Nous...nous éliminer ? ne dis pas de bêtises. »
Un silence se fit. Les deux adolescents se jaugèrent quelques instants du regard.
« -Je comprends mieux le message de mère à présent, souffla Arthur avant de répéter les derniers mots de sa mère. Prend soin de tes frères et sœurs. C'est-à-dire, si je lis entre les lignes, fais-en sorte qu'Antonella ne fourre pas son nez dans les affaires qui ne la regardent pas, que les jumeaux se tiennent à carreau et garde un œil sur Leila.
-Surveille là dans ce cas, suggéra la jeune femme en balayant les mots de son frère d'un coup de main.
-Je n'ai pas le temps de jouer aux baby-sitter.
-Mais tu as bien lu ce fichu papier ! Imagine que l'un de nos domestiques ait appris la vérité sur ce qui s'est réellement passé durant cet accident et qu'il aille le répéter au roi. Le roi pourrait faire pression sur nos parents pour qu'ils acceptent cette...mission en guise de dette. »
Leila arriva à ce moment-là dans le couloir. La petite s'apprêtait à tracer son chemin quand elle entendit son frère râler. Le ton semblait monter entre eux. Elle ne les avait jamais vu se disputer. Curieuse, elle tendit l'oreille afin de capter d'autres bribes de paroles. Elle se cacha derrière une tapisserie et écouta.
« -Tu penses comme une manipulatrice de première, s'irrita Arthur qui ne s'était pas rendu compte de la présence de Leila. Tu iras de pair avec nos chers politiciens.
-As-tu déjà oublié cette horrible cicatrice qu'elle a fait sur Daphné ? coupa Antonella sans prêter attention à la pique. Deux ans déjà, mais pourtant la marque est toujours aussi visible. Et tout ça s'est produit sur un simple coup de tête. Juste parce qu'elle était énervée. On ne peut pas la laisser sans aucune surveillance. Leila est dangereuse, aussi bien pour elle que pour les autres. »
Cette information glaça le sang de Leila. Elle recula de quelques pas, percutant un vase bleu clair qui se fracassa bruyamment sur le sol. Elle entendit les pas précipités d'Arthur et Antonella arriver en sa direction. Mais avant qu'ils ne la découvrent, Leila avait pris la fuite. S'éloigner le plus possible du manoir. Partir loin. Tels étaient ses uniques pensées alors qu'elle sortit de la maison familiale. Elle n'arrivait pas à y croire. Comment sa propre famille pouvait l'accuser de telles horreurs ? pourquoi la craignaient ils tous ? « Leila est dangereuse, aussi bien pour elle que pour les autres ». Ses larmes redoublèrent d'intensité, lui brouillant la vue. Les mots de sa sœur ne voulaient pas sortir de sa tête. Elle n'arrivait pas à les faire taire. Et comme si cela ne suffisait pas, à force de courir, la petite finit par trébucher d'épuisement et tomba lourdement au sol. Le front contre le sol, elle ne se releva pas. Elle voulait juste rester seule jusqu'à ce que la terre sous ses pieds s'ouvre en deux et l'engloutisse. Disparaitre, elle et les crimes qu'elle avait commis.
Un quart d'heure à peine passa avant que quelqu'un la dérangea dans ses lamentations. Effectivement, elle sentit une pression sur son épaule et se releva brusquement en criant. Elle tomba nez à nez avec un inconnu, accroupi à ses côtés, qui semblait surpris de la voir. Il la dévisageait. Elle recula un peu, effrayée. L'inconnu avec des cheveux blonds et paraissait un peu plus agé. Leila le vit sortir un mouchoir de soie de sa poche et le lui tendre. Elle s'en saisit, toujours un peu méfiante, et essuya la boue qui maculait ses joues. Le garçon se mit soudain à sourire.
« -Tu veux voir les bébé paons avec moi ? »
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