|| Chapitre 38 ||

Moral of the story - Ashe

L'histoire de Leila Swan partie 2/?
La malediction des Whiteley

Dans le salon principal du manoir, la famille s'était réunie au complet pour parler de l'accident. Arthur et Antonella étaient également présents, assis côte à côte et sirotant tranquillement une tasse de thé. Ils échangeaient des regards moqueurs, se délectant silencieusement du savon que s'apprêtaient à recevoir les jumeaux. Le verdit avait été sans appel : aucun intrus n'avait pénétré le domaine des Whiteley. Le feu avait été déclenché de l'intérieur par l'un des membres présents dans cette pièce. Cela n'avait rien d'un sabotage, juste de l'imprudence de la part de maîtres du feu inexpérimenté.

« -Je suis très déçu par votre comportement, acheva Thomas en jaugeant sévèrement ses enfants après avoir eu vent de la vérité. »

Les fauteurs de troubles se tenaient debout, côte à côte, la tête basse. Ils n'avaient pas pipé mot depuis la sortie de la serre. Pas même le moindre soupir. Leurs visages blafards n'avaient pas repris de couleurs, et l'air froid qu'abordait leur père n'arrangeait pas les choses. Ils portaient encore leur tenue de tout à l'heure, salie et tachée. Le bras de Daphné portait toutefois un bandage.

« -Outre le fait que vous aviez l'interdiction de vous approcher de cet endroit, commença le duc d'une voix sévère, vous avez usé vôtre maîtrise du feu à tort. Vous ne la a maîtrisez pas assez bien pour l'utiliser. Vous rendez vous seulement compte de l'ampleur de vos actes ? Même en faisant passer cet accident pour un dérangement technique, le roi sera fou de rage en apprenant que la moitié de son travail a été réduit en cendres ! »

Même les ainés de la fratrie avaient cessé de ricaner. La langue du duc claqua contre son palais quand il reprit la parole.

« -Vous auriez pu vous blesser encore plus. Vous avez agi de manière irréfléchie et inconsciente. Et vous avez entrainé votre petite sœur dans vos sotties. Elle est trop petite pour se protéger. Si nous n'étions pas intervenus à temps, Leila aurait pu y laisser la vie. C'est grave, très grave. »

Grace caressa doucement les cheveux de sa fille cadette. Sa crise de larmes s'était calmée, et depuis elle avait fini par s'endormir dans ses bras.

« -Votre père et moi avons été très inquiets, reprit Grace en s'adressant aux jumeaux d'une voix moins froide mais tout de même autoritaire. Qu'est ce qui vous est passé par la tête ?

-Ce n'est pas nous, murmura Cédric la tête basse. »

Pour la première fois depuis l'accident, Cédric avait daigné à prendre la parole. Le courroux des adultes s'atténua, relancé par de la confusion. Eux qui jusqu'à la soupçonnaient les jumeaux – et plus particulièrement le garçon étant donné qu'il semblait peu vraisemblable que Daphné se blesse avec ses propres flammes- tombaient des nues. Si la malice composait le caractère de leur progéniture, le mensonge n'en faisait pas partie. Un Whiteley ne ment jamais, telle était la devise de la famille. C'est pour cela que personne ne remit en question les mots du garçon.

Et même si l'on avait permis que le doute plane, l'attitude étrange des enfants depuis leur retour balayait complètement ce dernier.

« -Comment ça ? demanda la duchesse en fronçant les sourcils. Alors qui était-ce ? »

Le regard de daphné se posa quelques instants sur sa sœur cadette, accusateur. Aucun mot n'eut besoin d'être prononcé, le message avait passé. Le duc se laissa tomber sur le fauteuil, abasourdi alors que les gestes des duchesses s'arrêtèrent. Même Antonella et Arthur retinrent leur respiration.  Personne ne releva le fait qu'aucune punition n'était tombée quand les parents congédièrent leur 4 enfants qui quittèrent rapidement la pièce.

C'était à partir de ce jour que le destin de Leila prit une toute autre direction. Une direction dont le chemin s'éloignait de la lumière d'un futur brillant.

Une direction qui finirait par la mener prématurément aux griffes d'une mort violente sanglante.

***

« -Le Duc et la duchesse de Whiteley vont partir, mademoiselle. »

La jeune fille leva les yeux vers la domestique qui venait d'entrer dans la pièce. Elle reposa son livre sur la table basse en face d'elle et quitta la vaste bibliothèque du manoir. Leila marcha, seule comme à son habitude, dans les grands couloirs vides de la demeure, se dirigeant vers la porte principale afin de saluer le départ des maîtres de maison.

Quand elle arriva, Leila constata qu'elle était comme d'habitude la dernière arrivée. Ses autres frères et sœur attendaient déjà, alignés contre le mur dans l'ordre d'âge. Ils portaient tous l'uniforme règlementaire, parfaitement repassé et immaculé. La petite dernière posa ses yeux sur ses pieds dépourvus de chaussées et rougit furieusement. Elle allait encore recevoir les sermons de ses parents. Sentant le regard réprobateur de ses pairs sur elle, la jeune fille fila se placer aux côtés de Daphné qui l'ignorait superbement. Comme d'habitude.

Leila n'avait jamais compris le rejet de sa sœur envers elle. D'aussi loin qu'elle se souvienne, cette dernière avait du jour au lendemain commencer à l'éviter comme de la peste, il y a de cela environ 2 ans. Sa sœur n'avait plus jamais voulu jouer avec elle et s'appliquait soigneusement à l'éviter. Si au début le comportement de daphné l'avait blessée, elle avait fini par s'y faire et arrêta de lui courir après. Mais Cédric et Daphné étant inséparables, son frère avait aussi suivi la tendance de sa jumelle, bien que moins extrême. Seul Arthur et Antonella la considéraient encore. Or ils avaient passé depuis longtemps l'âge de jouer à la dinette, s'adonnant à des activités plus sérieuses. Arthur, l'ainé de la fratrie, suivait un entrainement des plus complexes de la part d'un grand et respectable maître du feu afin d'intégrer les hauts rangs de l'armée de Noctaria. Il projetait certes de reprendre le flambeau de son père, mais seulement après ces années à venir en tant que général de guerre. Antonella, quant à elle, projetait d'intégrer les hautes sphères de la société du royaume. Sa future carrière politique n'avait rien à envier à la place qu'occuperait Arthur auprès du roi et promettait d'être tout aussi brillante que celle de son ainé.

L'arrivée du duc et de la duchesse interrompirent les pensées de Leila qui se redressa au mieux, imitant ses ainés au mieux. Elle adopta néanmoins un air fier et joyeux qui détonna avec celui du reste de la fratrie.

« -Arthur, prend soins de tes frères et sœur en notre absence, demanda la duchesse en embrassant affectivement le front du jeune homme.

-Vous pouvez compter sur moi, mère.

-Et toi, Antonella, continua la duchesse en posant ses lèvres sur son front, profite en pour demander à ma couturière de faire réajuster certains tes vêtements.

-Je le ferai sans faute, mère.

-Cédric, je compte sur toi pour réussir ta nouvelle technique à mon retour.

-Je m'entrainerais sans relâche, mère, assura vivement le garçon sous les rires de ses parents.

-Daphné, n'oublie pas de fermer l'enclos des petits paons quand tu pars.

-Je n'y manquerai pas, mère. »

Le sourire de Grace se posa ensuite sur la cadette de ses enfants. Un sourire attendrit se posa sur ses lèvres alors qu'elle posa également un lever baiser sur le front de sa fille.

« -N'oublie pas de mettre des chaussures, Leila.

-Hm, bouda-t-elle devant les ricanements de ses ainés qui la dévisageaient.

-Soyez sages, ajouta le duc en traversant la porte du manoir, son épouse sur les talons. Nous reviendrons très vite. »

Si seulement ils savaient quel sombre futur seraient le leur...

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Hello !

Oui, ce chapitre est plus court que d'habitude,je viens de m'en apercevoir ;-;

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A très vite pour la suite💋