Chapitre XXXXIV
⁂
Paige Wells.
Peter hurle en rejettant la tête vers l'arrière quand je l'atteint au visage. Une haine sauvage s'empare de moi sans vraiment que je comprenne pourquoi. Tout ce que je sais, c'est que je me dois de l'éliminer. En le regardant, son visage m'insulfe un dégoût profond, une colère ravageuse et un besoin de me débarrasser de lui au plus vite. Je lui plonge dessus en profitant de l'effet de surprise en dégainant à nouveau mes giffes, grognant avec une allure meurtrière que je ne me connaissais pas. Malheureusement, ses réflexes sont plus rapides que les miens alors que ses toiles viennent me repousser violemment vers l'arrière. Je titube en essayant de tenir debout quand son pied vien me frappé en plein dans le ventre, me faisant rouler au sol. Je gémis en bouillonnant de rage. Si je ne le tue pas, cette colère ne fera que s'accentuer. Pour être enfin en paix avec moi même, je dois rayer Peter Parker de mon esprit pour de bon. Je me lève en me dépêtrant de ses toiles grâce aux lames qui me servent d'ongles et le regarde avec une méchanceté des plus intense. Il recule, apparemment apeuré et troublé au possible.
"Paige, je t'en pris, laisse moi t'expliquer."
"Tu n'as plus le droit de t'expliquer Peter." dis-je en avançant.
Il lève les mains et se mordille la lèvre.
"Je ne veux pas te faire de mal."
"Tant mieux, ce sera plus facile pour moi."
Je m'approche encore prête à bondire sur lui, à l'étrangler, à lui retirer la vie comme ma conscience me souffle de le faire depuis un moment déjà.
"Tu ne comprends pas... Comment on en est arrivé là? Pourquoi tu veux me faire ça?"
"Je vais te tuer. Après, tout sera beaucoup plus simple."
Ses yeux sont rougis alors qu'il filet de sang s'échappe de sa joue entaillée et bouffie. Il renifle difficilement en continuant de reculer vers le bord. Un déclic se fait dans mon esprit; il essaye de s'enfuir.
"Si tu t'enfuis, tu ne feras que repousser tes souffrances à plus tard." dis-je d'une voix rauque.
"Ta voix... Paige, tu n'es plus toi même..."
Je ressens cette détresse dans sa voix qui me laisse pourtant impassible. Il ferme les yeux et déglutit difficilement alors que je pousse un cri de rage en lui bondissant à nouveau dessus. Au dernier moment, avec une rapidité affolante, il se décale en me laissant tomber dans le vide. Je sens le sol se dérober sous mes pieds et mon coeur rater un battement quand je comprends que j'ai agis sans réfléchir. Seul l'agressivité qui me consumait m'a fait lui sauter dessus de cette manière absolument stupide. Je hurle à m'en déchirer les poumons, le temps semble s'arrêter quand je sens une pression se faire sur mon poignet. Le visage de Peter m'apparaît au dessus de moi, me regarder avec les yeux empreints d'une détresse que je ne peux ignorer. Les muscles de ses bras et de son visage sont contractés en me retenant ainsi, m'empêchant de finir au sol, certainement morte et désarticulée. Le vent souffle avec une puissance incroyable sur mon corps suspendu dans le vide, mes yeux à moi aussi doivent laisser deviner une forme de désespoir alors que je sens mes jambes qui n'ont plus aucun appui m'attirer vers le bas. Dans un effort surprenant, il me hisse vers le haut alors que la douleur de mon bras se faisant tirer avec une telle force me fait gémir. Je ferme les yeux quand je sens ma poitrine heurter le gravier. Je suis en vie. Je ne suis pas à une vingtaine d'étages en bas, aplatie comme une crêpe sur la route. Je souffle en essayant de reprendre mes esprits, ignorant les minuscules cailloux qui s'imprègnent dans ma joue collée au sol.
"Maintenant ça suffit, Paige, relève toi et cesse de jouer la comédie."
Je ne réponds pas, sans me résoudre à me relever, totalement sonnée et toujours rongée par la colère malgré qu'il vienne de me sauver. Je refuse de me laisser berner; ce n'est pas parce qu'il m'a sauvé que je me dois de le laisser sain et sauf. J'entends ses pas crisser sur les cailloux, il s'approche et se baisse à mon niveau. Quand je sens son souffle sur mon visage, j'ouvre brusquement les yeux pour me retrouver à son niveau et me redresse en enchaînant tout à une vitesse qui m'impressionne moi-même. Mon poing vient se cogner contre son visage alors qu'il pousse un nouveau cri. La rage reprend le dessus, alors qu'il tombe au sol, je m'assieds sur son torse et martèle son visage de coups plus féroces les uns des autres. Il hurle en me repoussant mais malgré tout, je n'abandonne pas et reviens à l'attaque en alternant coups de pieds et de poings partout, dégainant mes griffes et faisant couler son sang sur sa tenue. Son corps tombe au sol et se recroqueville sur lui-même. J'approche, les poings serrés et le nez en sang que j'essuie du revers de la main, ayant sûrement pris un coup à mon tour. Je siffle entre mes dents, prête à lui mettre le coup fatal en visant son cou de mes griffes. Je visualise son artère. Une fois percée, il perdra trop de sang en l'espace de quelques secondes pour survivre. Alors je pousse un nouveau cri de rage, bien plus rauque et déterminé que les précédents et fonce sur lui dans le but de lui retirer la vie pour de bon.
Mon élan se retrouve coupé par sa forte poigne autour de mes poignets. Mes griffes viennent de transpercer ses gants, il saigne des mains et ne me regarde pas, pourtant la force qu'il exerce sur moi n'en reste pas moins extrêmement puissante. Je force en gorgnant mais il ne se laisse pas faire, le visage au sol, je pense qu'il ne fait que retarder l'heure de sa mort.
"Laisse moi abréger tes souffrances Peter." dis-je d'une vois plus douce mais pas le moins cruelle pour autant.
"Je ne souffre pas."
Je plisse les yeux en sentant la sueur perler sur mon front à force de résister à sa poigne. Son regarde se relève vers moi et me fixe avec une telle intensité que je me laisse rapidement déconcentrer. Il profite de ces quelques secondes de faiblesse pour se retourner contre moi et me plaquer au sol. Mon crâne cogne un cailloux plus gros que les autres, je ferme les yeux en gémissant alors qu'un substance gluante empêcher mes mains de bouger, je tente de me débattre, de déchirer ses maudites toiles à l'aide de mes griffes sans aucun résultat; il en a mis bien trop de couches, je pousse un cri de frustration en le voyant au dessus de moi.
"Tu n'es pas toi-même, Paige."
"Je... Je suis Raven." dis-je entre mes dents.
"Non. Raven n'a jamais existé. Tu es Paige, Paige Wells. Tu viens de Londres et tu as perdu tes parents. On t'as envoyé à New-York chez ta grand-mère. Tu te bats contre le crime, pas pour le crime." dit-il à mi-voix en me regardant droit dans les yeux.
Moi qui le fuyais il y a quelques secondes reste alors scotchée à ses iris brunes et profondes, essayant d'assimiler les données qu'il me transmet. Mais c'est comme un combat intérieur qui s'engage dans mon esprit. Je ne sais plus qui croire, si je dois me faire confiance, faire confiance à Peter ou...
A cette chsoe qui résiste en moi.
Je pousse un hurlement qui déchire l'atmosphère alors que le brun continue de me regarder avec une telle douleur se reflétant dans ses iris que s'en est insupportable.
"Continue de te battre. Paige, fais toi confiance, tu dois résister."
Je me tortille dans tous les sens en essayant de lui échapper. Ou de m'échapper. Je ne sais plus pourquoi je me bats, je ne sais plus ce que je fais, ce que je devrais faire, ce qu'il se passe autour de moi ni qui je suis censée croire.
"Je dois te tuer..." dis-je dans un souffle acharné et saccadé.
"Non, ils veulent que tu me tue. Tu n'en as pas envie. Tu ne dois pas le faire." dit-il sans lacher prise, reniflant de plus belle, le sang séchant progressivement sur son torse.
Je ferme les yeux en repoussant un cri atroce qui ne me ressemble pas.
"Je n'arrive pas..." dis-je d'une voix plus faible, comme si je me retrouvais à nouveau pendant quelques secondes.
En ouvrant les yeux, je vois ceux de Peter briller un peu plus; il reprend peut-être espoir. En moi, je sens cette part de mon âme qui lutte en me soufflant des pensées meurtrière. Et puis je retrouve enfin cette autre part de mon âme qui sait pertinemment qu'elle doit croire Peter.
"Fais quelque chose." dis-je dans un souffle désespéré en profitant de cet instant de lucidité.
Alors je garde les yeux mi-clos en me sentant perdre le contrôle. J'ai peur, peur de ressombrer à nouveau dans cette folie démentielle. C'est peut-être complètement fou d'avoir réussi à resister ne serais-ce qu'un court instant.
Il panique, je vois son front luisant de sueur et ses biceps bandés, l'entièreté de son corps contracté comme si il soulevait une caisse excessivement lourde.
"Paige, résiste encore quelques secondes... Ne... Ne me repousse pas. Peu importe si tu me détestes, ne me repousse pas."
Je hoche la tête de façon presque imperceptible et laisse aller mon crops qui semble se detendre un court instant. Quand Peter approche son visage du miens, je sens mon système nerveux reprendre le dessus en me sentant secouée de spasmes et de convulsions comme si cette force en moi refusait tout contact avec lui, comme si une barrière invisible s'était mise en place entre nous et qu'elle refusait tout approche du brun.
Je manque de hurler quand son souffle chaud s'étend contre mes lèvres, je me sens me crisper encore plus.
Mais ses lèvres contre les miennes arrêtent tout.
Mon corps lâche prise comme si d'un seul coup, toute vie en moi me quittait. Comme si mon corps mourrait en me laissant l'esprit libérer. Mes lèvres semble exploser dans mille et une petites étincelles; c'est une intense et puissante délivrance. Cette chose qui me contrôlait, qui m'empêchait de penser me quitte à l'instant où le contact se fait. Je soupire de soulagement, sentant mes muscles se relacher. Mon esprit est vide, complètement vide. Mes entrailles quand à elles frémissent quand une sensation de chaleur s'en empare; c'est le plus beau sentiment que j'ai jamais pu ressentir. Mes griffes déchirent les toiles d'un seul coup comme si elles ne m'avaient jamais résistées et se rétractent une fois libérée; je viens poser mes mains sur le visage de Peter en redressant la tête pour approfondir ce succulant baiser. Nos langues se rencontrent, c'est comme si je ne l'avais jamais embrassé dans le passé car aujourd'hui nous sommes Paige et Peter et non pas Raven et Spider-Man. On se rencontre comme pour la première fois en laissant imploser cet amour que nous retenons depuis si longtemps. Enfin, je l'embrasse comme si il n'y avait plus de lendemain, avec une passion explosive, avec une tendresse indéniable sans oublier cette détresse. Car oui, il est bien possible qu'il n'y ai effectivement pas de le demain pour lui ou pour moi. Quand je me retire, à bout de souffle, ressentant encore mes lèvres gonflées sous l'effet de ce baisé passionné, on se regarde comme si nous avions une toute autre personne en face de nous. Je respire profondément, ma poitrine se soulevant fortemement a chaque respiration. Ses yeux me transpercent, remplis de désir et de soulagement. Nous devrions sourire pourtant la situation est bien trop compliquée pour rester sur notre bonheur commun.
"Peter," dis-je dans un souffle, "qu'est-ce que j'ai fais?"
"Rien n'est encore fait. Il nous reste du temps. Quels sont leurs plans?" dit-il sans me lâcher.
Mes mains sont toujours accrochée à son visage comme à une bouée de sauvetage.
Peter est ma bouée de sauvetage. C'est ça. Sans lui j'aurais déjà coulé.
"Ils vont envoyer des ondes mutagènes depuis Oscorp qui atteindront tous les appareils connectés et... Leurs utilisateurs."
Ses yeux s'ouvrent comme deux soucoupes. Je sens encore son souffle sur mon visage alors que mon pouce effleure la plaie ouverte sur sa joue.
"Une armée... C'est ce qu'il veut. Une armée de mutations à son service."
Je hoche la tête en me mordant les lèvres, les yeux pleins de larmes.
"A dix-neuf heures."
Peter regarde le ciel en rompant le contact occulaire.
"Il n'est pas trop tard."
"Il faut que j'aille à Oscorp... Si ils croient que je suis encore sous contrôle et que tu es mort, ils me feront confiance." dis-je à voix basse.
"Et si..." il regarde autour de lui avec un air paniqué. "Et si ils nous surveillaient?"
"Alors il va falloir que tu meurs." dis-je d'une voix grave. "J'espère que tu sais jouer la comédie. Si on vient chercher ton corps, crée un effet de surprise et je t'en supplie, tue les tous."
Il déglutit difficilement mais je l'interrompt avant qu'il ne le fasse.
"Je m'en fiche si tu n'es pas un meurtrier. Si tu ne les tues pas, c'est eux qui réduiront notre espèce à néant. On est en guerre, Peter. Tu me rejoindras à Oscorp après avoir rassemblé l'armée de Jeffrey."
Il hoche gravement la tête en me lâchant. Je me dégage de son étreinte et me remets debout; nous nous dévisageons un instant.
"Il faut d'abord que j'aille voir ma grand-mère pour la mettre à l'abris." dis-je en le regardant sévèrement, pour seulement faire savoir à ceux qui nous observent si il y en a que je suis toujours déterminée à le tuer.
"Ne perds pas de temps et... Paige?"
Son ton se radoucit alors que je fronce les sourcils, remarquant son changement d'attitude.
"Cassidy.... Elle..."
J'ouvre grand les yeux alors qu'il se pince l'arrête du nez en soupirant avant de relever les yeux vers moi et de me regarder fixement.
"Elle a disparu."
Je sens les larmes me monter aux yeux à nouveau et me retiens, restant solide quoi qu'il arrive. Il ne faut pas que j'abandonne maintenant, pas maintenant que je suis prête à me battre contre la bonne personne.
"Alors retrouve la." dis-je durement.
Il hoche la tête.
"Je te le promets. Maintenant, tue moi."
J'ébauche un mince sourire presque imperceptible et avance vers lui en sortant mes griffes.
"Peter...?"
Il me regarde en coin alors que j'essaie de prendre un air menaçant vu de l'extérieur.
"Écoute je... C'est peut-être pas le bon moment mais, je t'aime." dis-je dans un souffle en retenant mes larmes.
Il hoche la tête en m'adressant un regard qui me fait immédiatement chaud au coeur.
"Moi aussi Paige. Moi aussi."
Avec un mince sourire presque imperceptible, je calcule mon coup en plongeant mon poing vers son flanc et les rétracte au dernier moment. Quelle belle démonstration d'amour.
Il fait mine de se tenir le ventre en hurlant.
"Coupe moi." murmure-t-il. "Il faut du sang."
Je sors alors la griffe de mon index et lui entaille le ventre là où les dégâts se résumeront à une légère perte de sang. Celle-ci ne s'avèrera pas mortel.
Il hurle à nouveau en se laissant tomber au sol et je donne un faible coup dans son corps avant de me retourner. Avec un regard vers l'arrière, je le regarde avec inquiétude.
Il n'est pas mort. Il fait juste semblant.
Je me répète cette phrase en boucle pour me rassurer et descend du toit par l'issue de secours pour rejoindre le plus rapidement possible la maison de ma grand-mère. Je regarde l'horizon et le soleil qui commence doucement à descendre dans le ciel. C'est une course contre le temps, et si je ne la gagne pas, c'est toute la population la New-York qui s'éteindra. Voir pire encore. Je force le pas en sentant l'adrénaline s'emparer de moi; jamais je n'ai autant courru, aussi vite et régulièrement.
⁂
J'arrive sur le perron, totalement essoufflée. J'essaye d'ouvrir la porte en me rendant compte que je n'ai pas les clés et la trouve étrangement ouverte. J'entre alors doucement pour ne pas vouloir lui faire peur et me dirige vers le salon. Un souffle frais me glisse sur la peau quand je pénètre dans la pièce; la première chose que je remarque est la vitre brisée de la cuisine. Je sens mon coeur s'accélérer et battre de plus en plus fort dans ma poitrine; quelque chose ne tourne pas rond. Alors j'entre dans le salon, le feu crépite et la pièce est plongée dans le noir.
"Grand-mère?" j'appelle en sentant ma voix se briser.
Ce n'est pas normal, le feu ne devrait pas être allumé à cette heure-ci.
"Approche." chantonne une voix que je connais bien.
Mes yeux s'écarquillent. J'avance dans le salon et j'y vois la personne à laquelle je m'attendais le moins, assise sur le canapé.
Nedra.
"Qu'est-ce que tu fais ici?"
"Et toi donc? Tu ne devais pas tuer le petit Parker?"
Je reste stoïque en le regardant droit dans les yeux, il faut croire que je suis devenue bonne question mensonge.
"Il est mort."
"Tu embrasses des morts?"
C'est comme un coup que je reçois en plein thorax; elle nous a vu. Je ne réponds rien et m'apprête à attaquer, vigilante au possible.
"Tu n'es plus sous le contrôle de Fearless. C'est quand il t'a embrassé n'est-ce pas? C'est ça?"
Elle hausse la voix en se levant, me faisant reculer d'un pas vers le feu.
"Bonne déduction." dis-je presque dans un souffle.
Elle me fusille du regard en s'armant d'un canif.
"Trahison." tonne-t-elle en montrant les dents, le visage déformé par la colère. "Tu viens de gâcher tes dernières chances de rester en vie et de sauver tes proches."
À ces mots, elle ôte une couverture bordeau du canapé et donne un coup dans une masse qui gisait en dessous et que je n'avais pas vu. Je pousse un cri d'effroi et recule, les yeux pleins de larmes quand je vois le corps de ma grand-mère rouler au sol. Je plonge sur elle pour relever sa tête et prend son poul dans son cou.
Rien.
Elle est morte.
Je pousse un hurlement déchirant en irritant ma gorge encore plus qu'avant, secouant le cadavre de la seule famille qu'il me restait. Je ne peux pas y croire, ce n'est qu'une blague, un mauvais coup.
"Elle ne reviendra pas, tu peux arrêter de la secouer." dit Nedra d'un ton calme dans mon dos.
Quand je me recule en la laissant à même le sol, le corps tremblant et instable, je dégouline de sang. Elle est morte il y a peu et le liquide chaud s'écoule encore de sa poitrine.
"Tu l'as tuée." dis-je durement en reprenant mes esprits, quoi que à présent brouillés par un voile de haine encore plus intense que quand j'étais sous leur contrôle.
"Bonne déduction." dit-elle sur le même ton que moi précédemment.
Je me rue vers la cuisine en lui fillant sous le nez et arrache les tiroirs avec violence en laissant tomber les plats et les couverts qui tintent au sol. M'emparant de ce qui m'intéresse le plus, je retourne au salon en plongeant sur la blonde qui semble surprise par mon attaque. Deux couteaux à viande dans les mains, je n'hésite pas à les plonger vers les parties à découvert de son corps. Elle attrape mes poignet et me pousse vers l'arrière en me faisant lacher mes armes, je tombe aux côtés du corps de ma grand-mère.
Un sanglot me parcours alors que cette haine ne fait que croître en moi.
Ce n'est pas le moment d'abandonner.
Je serre les dents en voyant les couteaux briller loin de moi et regarde la pièce dont Nedra qui me scrute, un sourcil levé.
Il n'y a pas de fenêtre dans cette pièce, juste une porte donnant sur la cuisine. Une partie du sol est en bois, peut-être le trois quart de la pièce est couvert de cette matière. Alors je réagis au quart de tour en me dirigeant vers le feux, j'attrape une buche dans le panier la plonge dans le feu ouvert en la tenant par l'extrêmité. Nedra pousse un cri en bondissant sur moi.
"TU VAS NOUS TUER!"
"Ce n'est pas ce que tu voulais? Me tuer?" dis-je avec rage en la repoussant d'un coup de pied dans l'estomac.
Profitant de son moment de recul, je reprends la buche qui brule à une extrémité et menace Nedra avec pour éviter qu'elle ne s'approche.
"Fais un pas de plus et tu brûles vive."
"On brûlera toutes les deux si tu fais ça." dit-elle plus calmement en lâchant ses sabres.
"Toutes les trois." dis-je sur un air de défi.
Elle serre les dents sans cesser de me scruter alors que j'avance vers le corps. J'attrape ma grand-mère par le col de ma main libre et me dirige lentement vers la sortie sans cesser de regarder Nedra pour éviter qu'elle ne bouge.
"Je te laisserai partir de toute évidence." dit-elle sans ciller.
C'est donc ça. Ce n'est pas moi qu'elle compte tuer dans l'immédiat. Elle attend de tuer ceux que j'aime pour accentuer mes souffrances. Autant directement déjouer ses plans.
"Bien."
J'arrive a la porte et crains que mon plan ne marche pas, que le sol ne s'enflamme pas assez rapidement.
Mais j'ébauche alors un sourire quand je vois ce qui va pouvoir me sauver la mise: le bar d'alcool à ma droite.
"J'espère que tu ne crains pas la chaleur."
D'un geste vaste, je laisse ma grand-mère sur le sol de la cuisine et renverse tous les alcools pour être sur que l'un d'entre eux sera combustible et y jette la bûche. Immédiatement, une immense flamme s'élève sous le cris perçant de Nedra qui fonce sur la porte. Mais je la referme à temps, tournant la clé avec rapidité dans la serrure. La fumée s'échappe déjà par dessus la porte alors je fais ce qui me semble le plus juste dans l'immédiat en ôtant le gilet rose de ma grand-mère pour le caler sous la porte. A présent elle n'aura plus aucune source d'air. Normalement.
J'attrape le corps en le hissant tant bien que mal sur mon dos et atteint la rue au plus vite, ne sachant à présent plus comment faire et où la faire reposer le temps que je puisse revenir la chercher après la bataille, si tout se passe bien et lui organiser de belles funérailles. Un homme sur le trottoir d'en face me regarde fixement avec de grands yeux, mon état ne doit pas le mettre en confiance quand je l'interpelle.
"Monsieur, je vous en supplie..." dis-je en traversant la rue.
C'est un SDF, je le vois à sa tenue et à sa pancarte.
"Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'il s'est passé?" dit-il d'une voix tremblante.
"Je vous en supplie, on l'a agressée et... Elle est morte." ma voix se brise alors que des larmes coulent automatiquement sur mes joues.
"Je ne peux rien faire." dit-il, le regard paniqué.
"Je vous en supplie, cachez son corps dans cette ruelle, protégez-le le temps que je revienne... Vous êtes ma dernière chance."
Il hoche la tête lentement, la bouche entre-ouverte et certainement apeuré.
"Je deviens fou..." murmure-t-il.
"On l'est tous." dis-je en m'engageant dans la ruelle à ses côtés.
La dernière chose que je peux faire est de la faire reposer dans la benne à ordures et ça me fend le coeur. J'ai l'impression de la souiller, elle mérite bien mieux que ça... Tellement mieux. Alors je m'écroule contre le mur sans plus accorder d'importance au temps ni à l'homme, je pleure tout simplement en laissant s'échapper mon chagrin, secouée de spasmes discrets et gémissant comme si la mort m'attendait à mon tour. Ce qui est certainement le cas à vrai dire.
L'homme vient s'accroupir à mes côtés et touche mon épaule, je le laisse faire sans cesser de pleurer, me fichant bien de sa présence.
"On a tous nos galères..." dit-il.
Je le regarde, la vue brouillée par mes larmes abondantes.
"Certains plus que d'autres. Moi je vis à la rue, vous concernant... Je ne sais pas. Mais ce que je vois là, ce n'est pas rien. Si vous avez quelque chose à faire, à accomplir alors... Foncez. Vous devez aller jusqu'au bout des choses et revenir pour votre amie."
Je hoche la tête en m'accrochant à sa veste brune et poisseuse. Des effluves d'alcools me parviennent, pas étonnant qu'il n'ai pas encore pris ses jambes à son cou.
"C'était ma grand-mère."
Il hoche ma tête à son tour en me regardant avec bienveillance.
"Comptez sur moi pour la surveiller."
Il m'aide à me relever alors que je lui lance un regard entendu auquel il répond. J'ai vraiment eu de la chance de le rencontrer.
À présent ces minces lueurs de chance ont toute leur importance.
Car je me rends à Oscorp pour tuer mes démons.
***
Hey! Plus que un chapitre et puis l'épilogue avant la fin! Merci à tous ceux qui sont encore présents aujourd'hui!
Qu'en avez-vous pensé?
Peter le faux mort?
Paige n'est plus sous contrôle?
Leurs déclarations?
La grand-mère de Paige?
Le sort de Nedra?
Cassidy?
Enfin voilà! Le prochain chapitre sera excessivement long étant donné que ce sera le dernier avant l'épilogue. Faites moi vos prédictions en commentaires! Bisous 💕
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