Chapitre XXXIII
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Externe, 5 ans avant...
La vie de Nataly Redman ressemble à ce genre de petit cocon tant convoité de ces séries américaines nunuches. Un petit ami aimant, un travail qu'elle aime, qui la paye bien et une charmante maison dans les plus beaux quartiers de New-York. Pour rien au monde elle n'aurait échangé son tendre et sa blouse blanche de laboratoire. Ce matin encore, elle se lève de bonne humeur et pleine d'énergie, prête à entamer une nouvelle journée, aussi merveilleuse que la précédente. Dans la cuisine, une odeur de pancake flotte dans l'atmosphère. En effet, son fiancé est là et lui prépare son petit déjeuner. Elle le regarde un instant avec amour, adossée contre le mur sans qu'il ai pris conscience de sa présence, chantonnant le son passant à la radio. Quand il entre dans les aiguës, elle lâche un petit rire que le fait sursauter.
"Nat!"
"Alex!" répond la blonde dans un rire.
Le grand brun la détaille en s'attardant un court instanr sur ses jambes si longues et fines présentement dénudés. Il la trouve des plus attirante dans cette chemise de nuit et ne perd pas une seconde avant d'aller l'embrasser avec douceur. Quelle meilleure façon de saluer sa future femme en un si beau matin d'automne?
"Tu m'as fais le déjeuner... Merci." dit-elle en s'approchant de la cuisinière.
Le brun l'enlace par la taille en déposant avec affection ses lèvres dans son cou. Elle souris de plus belle en se disant à cet instant précis que les choses ne pourraient pas aller mieux.
Plus tard, l'heure de se rendre au travail arrive, la voilà préparée à étudier dans son laboratoire en compagnie de ses collègues jusqu'à dix-huit heure. C'est loin de l'ennuyer, son travail la passionne et elle se sent des plus chanceuse d'avoir réussi à intégrer une équipe d'Oscorp grâce à ses brillantes études fraichement terminées. De plus que la jeune femme de vingt ans est absolument fascinée par leur projet du moment.
"À ce soir ma chérie..." dit Alexandre sur le pas de la porte sans se résoudre à lacher sa prise sur le poignée de sa bien aimée.
Elle lui sourit tendrement; leur amour depuis la demande en mariage ne fait que grandir entre eux, quite à en devenir niais.
"À ce soir."
Elle enroule ses bras autour de la nuque de son fiancé, s'élève sur la pointe des pieds et lui accorde un dernier baiser avant de tourner les talons en direction de sa voiture. Sur le chemin, elle chante, même les bouchons tôt le matin ne la gênent pas; est-ce possible d'être heureux à ce point? Apparement, oui.
***
"Il est évident qu'après nos quatre mois d'étude sur la bête, elle présente tous les signes possibles d'un potentiel éveillement. Vous entendez par là, ce que tout scientifique essaye de faire depuis l'arrivée de la science dans notre société, la résurrection d'un être vivant."
L'entièreté du petit groupe est suspendue aux lèvres du docteur Warwick. Il se tient devant ses collègues avec un ai solennel tandis que plusieurs d'entre eux prennent note, tel que Nataly.
"Aujourd'hui... Nous allons nous adonner à la deuxième tentative. La première ne fut pas un succès pourtant nous en avons tiré d'importantes informations."
Il jette un regard significatif à son mince publique derrière ses lunettes rectangulaires et leur accorde même un sourir. Le docteur tappe dans ses mains et tout le monde se tait alors que les murmures revenaient à la charge.
"Faites entrer le Nedra." dit-il.
Immédiatement les portes battantes de la pièce froide grincent et deux hommes s'avancent dans le laboratoire en faisant rouler un brancard, l'air sérieux. Le docteur Warwick semble soudain tant se focaliser sur le brancard qu'une lueure nouvelle s'allume dans ses yeux. Il remercie les deux scientifiques et tous les autres se tournent vers lui alors qu'il s'apprête à ôter le drap qui recouvre la créature. Un silence pesant se fait, malgré qu'ils l'aient déjà vue mainte et mainte fois, elle reste toujours tant impressionnante. Le drap vole et tous retiennent leur souffle. Haltes à ceux qui n'aiment pas les insectes, car celui-ci est peut-être le plus répugnant que vous n'ayez jamais pu voir de toute votre existence. Un immense moustique repose sur le brancard avec ses soixantes centimètres de longueur. Ses pâtes sont longues et velues, sans parler de ses yeux éteints qui semblent pourtant vous transpercer.
"Le Nedra, la créature la plus incroyable que tout chercheur ai jamais retrouvé... On le connait sous le nom d'entraille de la terre. Comme vous le savez, cette bête hors du commun avait pour habitude d'habiter les souterrains, d'où le nom que nous lui avons attribué. Dans d'ancienne culture, certains le voyait comme l'enfant de la terre."
L'homme tourne autour un instant et se pince les lèvres en mururant un faible "fascinant".
Tous se placent derrière leur comptoir comme la première fois, prêts à injecter à cette créature les produits nécessaires à son retour à la vie. Redman est quelque peu préoccupée par le fait d'injecter dans le sang de cette créature tant de produits chimiques sans connaitre les effets qu'ils pourraient avoir sur elle. Mais Warwick a été formel, tout est sous contrôle, tout se passera à merveille.
Elle enclanche son levier en fermant les yeux quand le signal retentit et que les lumières de la salle se tamisent; une simple lueure rougeâtre se tient au dessus du brancard ou repose paisiblement le Nedra. Le docteur reste attentif en implantant avec précaution plusieurs perfusions à l'insecte. Quelques instants se passent alors que chacun d'entre eux sont crispés sur leurs comptoirs, le souffle court à attendre une réaction de la part de l'insecte. Au bout d'un quart d'heure de crépitements désagréables provenant des machines, tous baissent les bras; les lumières se rallument.
"D'après les calculs, l'insecte devrait montrer des signes de vie après seulement six minutes et vingt-sept secondes d'attente.... Seulement si tout se passe bien." lui dit son voisin de bureau avec une pointe de déception dans la voix.
Personne ne parle, tous baissent le regard, on sent ce désespoir dans l'attitude de chacun. Ce projet donnerait un si grand coup à la science si seulement tout se passait comme prévu... Après tant de travail sur le sujet, tant d'heures passées à l'étudier, il est normal que cette réaction prenne le dessus. L'un d'entre eux jette au sol un chiffon avec fureur tandis qu'un autre vient lui frotter affectueusement le dos pour le réconforter.
Le docteur Warwick regarde son spécimen en se tenant la tête, une immense déception dans le regard. Nataly s'approche de lui pour regarder la créature à ses côtés. Qu'est-ce qui cloche avec elle? Qu'ont-ils fait de travers?
"Redman... Pourriez-vous vous occupee de débrancher les appareils? J'ai... Besoin de m'isoler pour réfléchir."
En posant une main affectueuse sur l'épaule de son patron, elle hoche la tête, les lèvres pincées. C'est comprehensif. Alors, tous quittent les lieux et la voilà seule dans le laboratoire, les mains sur le plan de travail. Elle se vide l'esprit dans l'espoir d'avoir le déclic qui ferait en sorte qu'elle comprenne ce qu'il se passe. Après un instant, la réalité la frappe; elle ne pourra pas comprendre de cette façon, c'est bien trop futile.
La jeune femme s'engage alors à s'occuper des appareils et débranche, câble par câble ce qui relie l'animal à la science de notre époque. En regardant les prises, elle fronce les sourcils et se demande si il serait dangereux d'échanger les deux cables principaux, si seulement cela pouvait donner un quelconque changement.
Sans vraiment penser aux conséquences, la jeune femme branche les prises et attend un instant. Une simple étincelle éclate mais rien d'autre. Seul le légé crépitement de l'appareil en action, nul autre signal éloquent de la part des machines. Elle soupire; qu'avait-elle donc espéré? Elle débranche les deux câbles et se retourne en voulant sortir du laboratoire.
Mais ce sont deux yeux jaunes qui la regarde avidement.
Deux immenses yeux jaunes.
Elle voudrair hurler, hurler à s'en déchirer les cordes vocales, mais sa fascination envers la créature est bien trop importante. Elle ne peut que rester sans voix face à cette merveille. En se rendant compte qu'elle vient de réaliser accidentellement ce qu'ils tentent tous de réaliser depuis si longtemps, elle voudrait presque fondre en larmes de joie. Il faudrair peut-être d'abord prévenir le docteur Warwick, il sera fou de joie!
Doucement, Nataly recule d'un pas pour essayer d'accéder à la porte mais il n'en est pas de l'avis de la créature qui se rue sur la scientifique.
La blonde pousse un cri de terreur rapidement étouffé par le dard de la créature s'implantant d'un coup sec sans sa poitrine.
***
La blonde court. Elle court à en perdre haleine. Les couloirs d'Oscorp sont vides, elle ne sait combien de temps elle est restée allongée sur le sol, évanouie, mais il tourne certainement dans les environs de vingt et une heure. Personne ne s'est inquiété pour elle. Personne n'est venu voir si tout allait bien dans son laboratoire. Ce qui est certain, c'est que la créature est morte et qu'il n'est que peu probable qu'on puisse la ramener à nouveau à la vie. Elle continue de courir, ses vêtements sont complètement déchirés à cause de la voracité de la bête, elle se retrouve à devoir se cacher derrière sa blouse elle même fortement abîmée. Son visage saigne sur sa joue où trône une plaie ouverte et ne parlons pas de l'état de ses cheveux. Ou plutôt de son état d'esprit. Rien ne peut aller pire. Elle pleure, elle gémit, elle ne sait quoi faire. Tout ce qu'elle souhaite c'est retrouver Alexandre et s'effondrer dans ses bras. Mais sa poitrine lui fait si mal... Il ne reste pas grande trace de l'attaquz de la bête, ce qui est des plus étranges. Une simple croix rouges saignante. Une fois à l'extérieur, elle regarde autour d'elle; la pluie tombe, elle panique, une nouvelle vague de larmes ruisselle sur son visage terrifié. Elle rejoint vite sa voiture et sort son téléphone de la boite à gants et y voit un appel manqué d'Alexandre. Au moins, lui, aura pensé à elle. Elle ne perd pas de temps et démarre le véhicule. Mais soudainement, en croisant son regard dans le rétroviseur, elle freine violemment et hurle. Sa voiture crisse sur la route humide et dévie dangereusement. Le coeur battant, elle tente de reprendre ses esprits pour arriver seine et sauve à la maison. Tou vas s'arranger. Tout va s'arranger. Ses cheveux sont d'une saleté effroyable et sa peau à découvert bourrée d'ecchymoses. Mais c'est son visage qui la préoccupe le plus; il semble se métamorphoser, comme si des bulles se formaient sous sa peau, éclataient et réapparaissaient. Ses yeux, quand à eux, sont presque blancs tant ils sont devenus clairs. Une fois garée dans sa rue, elle s'arrête et court à sa porte et sonnant et frappant à sa porte de toutes ses forces, pleurant à s'en déchirer le coeur, rassurée d'être enfin chez elle mais tout de même terrifiée.
"Oui?" demande la voix rauque et rassurante d'Alexandre.
Elle s'apprête à se jeter dans ses bras mais le brun pousse un cri d'horreur en la voyant et la repousse violemment.
"Nataly?"
"Alexandre! C'est moi!" dit-elle en éclatant à nouveau en sanglots.
"Tu..."
"Je sais, laisse moi entrer, je t'en supplie."
"Fiche le camp!" hurle-t-il avanr de claquer la porte avec une brutalité qu'elle ne lui connaissait pas.
Elle reste là, s'arrêtant brusquement de pleurer et fixe la porte avec stupeur. Paralysée, elle est complètement paralysée. Jamais elle ne se serait attendue à une telle réaction de la part de... Son fiancé.
"Alexandre." dit-elle en reculante dans l'allée en marche arrière. "Alexandre. Alexandre. Alexandre."
La jeune femme se tient la tête en se basculant d'avant en arrière sans s'arrêter de répéter son prénom. Impossible. Cette situation est tout bonnement impossible. Ce n'est qu'un mauvais rêve, rien de plus.
"C'est la réalité Nataly. Rien de plus, désolé de te l'apprendre."
Elle se retourne brusquement en dévisageant son soudain interlocuteur avec un regard fou.
"Qui êtes-vous?" dit-elle faiblement, "comment connaissez-vous mon nom..?"
"J'en connais bien plus que tu ne le crois. Je savais bien avant toi que tout cela arriverait."
Nedra s'approche de l'homme, rien ne lui fait plus peur, elle se sent tant déstabilisée et hors de la réalité que l'idée de se jeter devant une voiture lui semble être la meilleure.
"Vous ne m'avez rien dis."
"Je ne peux pas. C'est le problème de trop en savoir, pour éviter de faire encore plus de mal qu'il n'en est déjà, il est préférable de se taire."
Elle voit son visage couvert partiellement de bandages usés et porte une main à cette étrangeté qui ne la brusque pas tant que ça. Elle se sent ailleurs de toute évidence. Ses larmes coulent à nouveau mais en silence, sans qu'elle puisse contrôler quoi que ce soit.
"Est-ce que... Est-ce qu'il m'a réellement aimé un jour?"
"Non ma belle, non. C'est ce que font les humains, ils possèdent l'art du paraitre."
Elle le regarde à travers ses lunettes en penchant la tête sur le côté en gaisant glisser sa main sur les bandages collés à sa peau.
"C'est ce que je faisais depuis tout ce temps? Je faisais semblant?"
"Et maintenant, il serait tant pour toi de ne plus seulement paraitre mais d'être, tout simplement." dit-il en la prenant par les épaules.
"Et comment je fais?"
"Nedra. Ça te plaît comme nom?"
La blonde hoche la tête avec le regard vague.
"Alors suis-moi, je vais te montrer comment vivre comme les humains n'ont jamais vécu."
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