Chapitre XXI
⁂
Paige Wells.
À l'heure voulue, je me rends jusqu'au métro dans un état de morte pour rejoindre Times Square. L'avantage est qu'à cette heure-ci, la station n'est que très peu fréquentée. Une bouffée d'air me gifle le visage alors que le train passe devant moi avec vitesse, ralentissant de plus en plus tandis que mes cheveux volent devant mes yeux. Je les ai recoupé avant de venir durant la pause de midi en m'enfermant dans les toilettes avec mes ciseaux de cours. Ils sont irréguliers, horriblement mal coupés, certaines mèches sont bien plus longues que d'autres mais peu importe, ils repousseront bien sssez vite. Je touche ma nuque à nu, ils sont beaucoup plus court que toutes les autres fois.
Montant dans le véhicule, il n'y a qu'un homme avec son journal et que deux sations à passer avant Times Square, je serais là dans dix minutes maximum.
En effet, Nedra est assise sur un banc, ses cheveux blonds et légers retombant légèrement sur ses épaules. Avec cette allure elle a tout d'une adolescente comme les autres, sa beauté spectrale et envoûtante. Si elle fréquentait notre école, elle aurait certainement tous les garçons à ses pieds. Elle ne fait vraiment pas sa vingtaine dans cet accoutrement, au contraire de son revêtement de métal. Je remarque que ce sont ses cheveux qui m'interpellent le plus, ils ont l'air si fins, si propres, si soyeux et si doux... Comment fait-elle pour prendre tant soin de son apparence alors qu'entre temps elle tue des innocents et vole des bijoux d'une valeur inestimable?
"Génial! Tu es venue!"
Je ne réponds rien et la toise d'un air mauvais. Je n'aurais pas cru qu'elle me rappellerait de si tôt. J'avais bien compris qu'elle ne me laisserait pas tranquille, mais le lendemain d'un vol si important... Je ne cherche pas à la comprendre plus longtemps. Je ne cherche pas à me comprendre plus longtemps. C'est certainement la peur de représailles qui m'a fait venir.
"Si je n'étais pas venue, je suppose que tu m'aurais repris mon argent, voir plus. Ma vie peut-être." dis-je d'un ton sarcastique.
Elle rit en se levant et pose une main dans mon dos en me faisant frissonner.
"Bien sur que non idiote! Ce serait trop facile! Si je t'avais pris ta vie tu n'aurais pas pu souffrir. En revanche j'ai tant d'autres idées en réserve si tu me fausses compagnie."
Je lui lance un regard noir, n'étant pas atteinte par ses remarques.
"Il y a un mais." dis-je alors qu'elle me conduit en direction d'un petit parc peu fréquenté.
"C'est vrai. Mais, je t'aime bien. Donc tant que tu es dans mon estime, tout va bien. Et je t'assures, c'est difficile de monter dans mon estime."
Elle glousse en me désignant un autre banc.
"Pourquoi avoir changé de banc? L'autre n'était pas assez diabolique à ton gout?"
Apparement le sarcasme, elle ne comprend pas.
"Comme si un banc pouvait être diabolique, sotte va!"
Elle s'assied et pose son éternel sac en toile noir sur ses genoux pour en sortir un tissu noir mate.
"Je voulais te confier quelque chose. J'ai remarqué que tu avais du potentiel et j'en ai fait part au patron."
Le patron, toujours lui. Si il est le maître de toutes ces créatures sans coeur -dont je ferais apparement parti mais je préfère taire cette absolue vérité- alors je n'ose pas imaginer à quoi il peut ressembler et de quoi il est capable.
"Bien, et?"
C'est vrai, je joue à celle qui n'est pas impressionnée. Mais y a-t-il autre moyen de se faire respecter par des personnages aussi malsains que Nedra?
"Et donc je me suis dis que toi aussi tu méritais un costume à ta hauteur pour... La suite des événements."
Je n'aime pas ces termes, c'est officiel.
"C'est le patron qui les crée spécialement pour chacun d'entre nous. Et celui-ci est absolument parfait pour toi."
Elle déroule devant les yeux la combinaison noire mate. Elle a une allure de combinaison de plongée avec bien plus de finesse.
"C'est une combinaison qui renforce tes capacités thermo-sensibles, légère à porter sous un vêtement dans le cas où j'aurais besoin de toi au beau milieu de la journée, chauffante quand elle capte que la température extérieure devient moindre pour que tu puisses agir sans te les geler. Sans parler qu'elle augmente ta flexibilité et ta souplesse pour que tu sois aussi rapide que quiconque et à l'aise dans tes missions."
Elle me passe le fin morceau de tissu qui me semble si fragile. Je le prend entre mes doigts avec précaution comme si elle risquait de se briser au moindre faux mouvement, Nedra se rend compte de mon attitude.
"Tu n'as pas à t'en faire pour elle, piétine la, brûle la, mâchouille la, fais ce que tu veux, c'est un modèle des plus résistant."
Impressionnée, j'omets de lui faire remarquer que son sens des priorités est moindre.
"Waouh, merci beaucoup."
"Ne me remercie pas. Du moins, pas de cette façon."
Elle me lance un regard complice comme si à présent je n'étais plus sa petite victime de la vieille mais bel et bien son égal, son amie. Cette pensée me fait frissonner malgré moi.
"Il est temps d'aller essayer le bijoux."
***
Dans la ruelle, je suis habillée de la combinaison qui, bon Dieu de l'univers et de la galaxie toute entière, est incroyablement confortable.
"Prends ça, contrairement à moi, tu tiens encore à ton identité."
Je lui suis reconnaissante de respecter ce choix, je n'ai pas encore envie d'être une criminelle recherchée à temps plein par les forces de l'ordre comme elle. J'ai encore la possibilité d'être une adolescente comme les autres sous mon premier état. Je prends le masque qu'elle me tend et remarque qu'il ne couvre mon visage que jusqu'à mon nez.
"Ça ne va pas suffir."
Elle rejette ses cheveux en arrière tandis que ses sabres se développent dans son dos d'un mouvement mécanique comme la première fois.
"Bien sûr que si! Ta morphologie n'est pas la même sous cette forme."
Je baisse les yeux un instant et croise mon regard dans une vitrine, en effet ma bouche est un peu plus rouge et pulpeuse sous cette forme, ce qui ne me dérange absolument pas. Je hoche la tête et attache le masque qui protègera mon identité, car mes sourcils, eux, ont toujours la même forme tout comme mon nez.
"Allons faire un peu de shopping."
Alors dans un bond d'une agilité suprenante, elle passe la palissade de la ruelle et je la suis tant bien que mal. C'est très perturbant de se savoir très peu souple en temps normal et de changer radicalement ce fait une fois sous forme de...
De Raven.
Pourquoi avoir appelé son serpent Corbeau en anglais? Sans doute à cause de ses reflets noirs et métalliques, je ne vois pas d'autre réponse.
Je vois s'étendre devant moi une vaste cours de graviers entourée de hautes palissades, un batiment nous surplombe, immense avec très peu de fenêtre et d'immenses portes de garage bleues sont soit ouvertes, soit fermées. Trois camions de marchandises sont au repos à l'extérieur, je remarque du coin de l'oeil qu'il n'y a que deux ouvriers en train de fumer à la droite d'un des camions.
"Où sommes nous?" je demande en assimilant toutes ces informations.
"À l'arrière du Butterfly Palace."
Ce nom me dit quelque chose... Je lui lance un regard insistant pour qu'elle poursuive car je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.
"Mais enfin ma chérie! C'est le magasin le plus distingué de New-York!"
Bon, peut-être aurais-je dû m'abstenir. Le magasin vu de l'avant me revient, avec son immense enseigne dorée et émeraude, extrêmement haut et large, ses gorilles de chaque côtés des toutes les entrées avec leurs oreillettes et leurs costumes noirs. Je revois les limousines se garant dans l'entrée, les femmes qui sortent de là avec de grands sacs remplis, les dames âgées accompagnées de leurs riches maris et les hommes d'affaires entrant, le téléphone suspendu à l'oreille. Un endroit que je n'avais jamais imaginé fréquenter un jour ou alors peut-être par simple curiosité. Mais de toute évidence, je n'aurais pas été à ma place au milieu de tout ce luxe.
"Ecoute moi bien, on a exactement quatorze minutes pour entrer par la réserve, ils sont en pause. Par contre ces deux là nous compliquent la tâche... Impossible de les louper."
Je soupire et comprends directement où elle veut en venir.
"Bien, je prends le grand maigrichon, c'est la première fois que je le fais, laisse moi un peu de répit."
Elle hoche la tête en ricanant.
"Pas de soucis. Maitrise le et ensuite, enferme le dans le camion."
"Mais quand ils se réveilleront ils vont s'agiter!"
"Je ne crois pas..."
Elle saisit mes poignets en m'intimant de sortir les griffes, ce que je fais en me concentrant un instant; elles sortent bien plus vite que la première fois.
"Je me suis renseignée sur ta mutation, il serait bien possible qu'avec ces petites choses tu puisses paralyser tes victimes un moment, ou encore les tuer."
Je regarder mes griffes avec horreur pendant quelques secondes et comprends que le temps file.
"Comment je fais?"
"La meilleure chose à faire est de viser le cou."
"Et si je les tue?" dis-je avec effroi.
"Ce serait dommage pour eux."
Elle me saisit le poignet et nous commençons à courrir dans leur direction tandis que j'essaye d'encaisser sa réponse.
"Concentre toi sur tes volontés Raven! Il n'y a pas d'autre solution pour contrôler ses capacités." me souffle-t-elle en se dévoilant à eux. "Salut mes bichons! Dites, ça ne vous derangeraient pas de nous laisser passer?"
Les deux ouvriers sursautent et dévisagent Nedra avec surprise. Elle montre les dents et se jette sur le plus costaud tandis que je reste statique. Reprends toi Paige. Non, je veux dire, Raven. Tu peux le faire... Il suffit de se concentrer sur tes volontés.
Je me lance sur le maigrichon sans trop savoir quoi faire et me contente de la plaquer contre le camion alors qu'il me surpasse d'une bonne tête en hauteur. Il ne réagit pas et pousse un cri quand je dégaine mes griffes.
Je veux le paralyser un moment, pas le tuer. Juste le réduire à l'état de statut pendant une bonne heure.
Une statue, juste une statue.
Je ne veux pas le tuer.
Me concentrant le plus possible sur ces faits, je pique du bout de ma griffe de l'index la base de son cou, pas de quoi laisser une grosse marque, juste de quoi lui infliger mes désirs. Je lève les yeux vers lui, certaine qu'il puisse y lire le doute, pourtant, son regard planté dans le mien n'est plus que mon reflet. Ses yeux sont vitreux et sa bouche légèrement ouverte; il ne bouge plus d'un centimètre. Je me mords la lèvre et le soulève tant bien que mal pour aller le glisser dans le camion ouvert. Je vois Nedra se frotter les mains au dessus du plus gros, il saigne de nez et gémi au sol, je sais que je vais devoir faire de même pour lui. Me penchant sur son corps, je le pince de ma griffe en souhaitant plus que tout lui faire faire un simple petite somme. Alors à nous deux, nous le glissons sur son partenaire. Je vois à sa ceinture un trousseau de clés et une carte plastifiée pendouiller. Je m'en empare en me disant que ça pourrait nous être utile, les fourant dans une des pochettes noires accrochées à la ceinture de ma combinaison. Nous fermons les portes métalliques du camion.
Je suis Nedra à l'intérieur du batiments alors que nous empruntons les escaliers menant au magasin; comme si elle connaissait les lieux par coeur, elle m'emmène à travers cet éternel labyrinthe avec assurance. Enfin, une petite porte au bout d'un couloir sombre nous arrête. Une pancart Exit verte luminescente nous fait comprendre qu'il s'agit d'une sortie de secours menant au magasin. J'essaye de l'ouvrir, malheureusement la porte est fermée de ce côté. Ce n'est pas un problème pour la blonde qui glisse entre la porte et le mur un de ses sabres en espérant briser le mécanique de la serrure. Un cliquetis se fait entendre et la porte s'ouvre avec lenteur en grinçant devant mes yeux ébahis. Elle passe la tête dans l'encadrement et m'intime de la suivre, la voie est libre. Du moins, jusqu'aux rayons. Nous sommes actuellement à un étage dédié à l'habillement, je vois autour de moi des mannequins en plastique portant de longues robes époustouflantes, des étalages remplis de chaussures aussi coûteuses les unes des autres, des sacs à mains sur des présentoirs et des bijoux en vitrines. Nedra sourit avec satisfaction et me tire vers une cabine d'essayage. Il n'y a pas beaucoup de monde, les cabines sont immenses et ornées de rouge et de doré. Les rideaux sont en velour rouge sang et un miroir illuminé de leds nous éblouit.
"C'est quoi ton plan?"
"Sers toi et va-t-en."
"Quoi? Mais comment veux-tu? Tu as vu comment nous sommes habillées? On va attirer les soupçons dans le cas où on ne nous reconnait pas de la veille!"
"Ne te prends pas la tête, regarde c'est tout simple..."
Elle sort sous mon regard suspicieux et se glisse derrière un présentoir en prenant une robe noire avec moins de valeur que les autres, sinon elle serait exposée sur mannequin. Se glissant derrière la vendeuse aux origines indiennes, elle attrape une paire d'escarpins bleus n'allant absolument pas avec le robe et un sac rouge. Elle revient en se faisant se retourner la dame mais trop tard, Nedra est déjà hors de vue dans notre cabine.
"Enfile ça."
Je regarde la robe, elle est un peu trop large mais je l'enfile tout de même; elle me taille très mal. Nedra arrache l'étiquette du prix.
"Waouh, prends en soins." dit-elle en riant.
Je regarde le prix, elle s'élève à 475£. Je déglutis difficilement en enfilant les escarpins qui me vont bien cette fois-ci, par contre je n'ai jamais vraiment réussi à marcher avec classe dedans. Grâce à une pièce de théâtre que j'ai faites avec l'école quand j'avais quatorze ans, je peux dire que j'arrive à tenir debout et à marcher avec. Mais pas de façon glamour. Je sors de la cabine en me faisant passer pour une fashionista aux gouts étrange qui porte ses robes avec des leggings noirs mais peu importe, je prends vite fait un blouson noir sur un cintre pour cacher les manches de ma combinaison. Je fais mine de m'intéresser aux vêtements quand je me rends compte que j'ai toujours mon masque, alors j'attrape une capeline large pour essayer de camoufler mon visage le plus possible en retirant ce satané bandeau. Quelques instants plus tard, une voix manque de me faire tomber à la renverse.
"Je peux vous aider madame?"
Je ne me retourne pas vers la vendeuse en examinant une blouse pour femme à fleur d'une valeur de 170£, peut-être le prix le moins élevé dans ce magasin.
"Oh, non merci, je ne fais que regarder."
Je sens son regard insistant sur ma nuque et un filet de sueur perle sur mon front. Mon coeur bat fort, j'ai l'air suspecte, c'est certain.
"Cindy! Viens voir ces chaussures elle sont merveilleuses!" appelle Nedra.
C'est moi Cindy? Bien, je joue le jeu et me dirige vers elle, suivie de près par la vendeuse.
"Peut-être puis-je vous conseiller?"
Nedra hoche la tête.
"Vous pourriez trouver des chaussures à Cindy, pour sortir au restaurant lors de l'avant première de son film." dit Nedra. "Moi je vais regarder les sacs à mains, peut-être que mon mari aura pitier de moi et acceptera de m'en offrir un pour mon anniversaire!"
La vendeuse rit et regarde Nedra s'éloigner d'une démarche superficielle en se débrouillant magnifiquement bien sur ses talons de treize bons centimètres.
"Alors, j'aurais cette paire à vous proposer et..."
Je ne l'écoute même plus parler, me demandant ce que trame la blonde. La vendeuse me pose des questions sur mon film, soudainement intéressée par la perspective que je sois célèbre. C'est après cinq longues minutes qu'une voix grincheuse retentit dans le haut parleur.
"Jeanette, on a besoin de Jeanette au troisième chez Chanel."
La vendeuse relève la tête alors qu'elle me faisait essayer des talons bruns taupes.
"C'est moi... Je file, ça doit être important. Excusez-moi."
Je remarque en effet son prénom inscrit sur son badge, épinglé côté coeur de son blouson bleu brillant qu'elle porte avec une jupe crayon et un petit foulard jaune moutarde.
Elle me laisse tandis que je souris avec malice en ayant reconnu les intonations aiguës de la voie de Nedra.
Elle accourt avec ses talons en main, un sourire moqueur aux lèvres.
"On a un bon quart d'heure avant qu'ils ne remarquent que j'ai coupé les caméras de cette zone et que Jeanette ne revienne."
Je hoche la tête en ôtant mes propres chaussures tandis que Nedra me demande les clés. Elle se retourne contre les vitrines de bijoux en essayant de trouver une clé pour ouvrir la vitrine tandis que je prends entre mes bras les robes les plus jolies à ma taille. Je tombe sur une superbe robe émeraude et le visage de Cassidy me revient en mémoire je la prends dans ma taille en me disant qu'elle doit avoir la même que moi dans le but de lui offrir. J'opte pour une bleue nuit, une rouge bordeau et une noire quand Nedra revient alors qu'un bruit strident retenti. Je regarde derrière elle et voit la vitrine de bijoux complètement fracassée.
"J'ai pas réussi à l'ouvrir." dit-elle en haussant les épaules.
J'ouvre de grands yeux tandis qu'elle se sert d'une robe argentée.
"On file."
L'alarme résonne de plus en plus fort et Nedra laisse en plan ses chaussures tout comme moi; nous fuyons par la sortie de secours. Nedra se jette contre la porte une fois hors du magasin pour l'enfoncer le plus possible et fonce dans les escaliers en sautant des marches. Je fais de même en gardant contre moi les robes. Nous sommes en bas des escaliers en deux temps trois mouvements et Nedra fonce en travers des ouvriers qui nous regardent passer en poussant des exclamations de surprise. L'un d'entre eux nous course mais ne fait pas long feu quand le blonde lui assaille un coup de talon d'une paire qu'elle a... Emprunté. Bon, très bien, volé.
Nous sautons par dessus la palissade, récupérant nos affaires, alors que je me permets de rire aux éclats quand Nedra me montre un passage pour passer par dessus les toits et se réfugier près d'une basse cheminée entre deux batiments.
"Bien joué petite." dit-elle en levant devant ses yeux son bijoux, un fin collier d'argent avec un diamant brillant comme pendentif.
Je baisse les yeux en soupirant de soulagement, un sourire aux lèvres. Je place mes robes dans mon sac d'école et Nedra me tend une chaîne dorée.
"Tiens. Et souviens toi de nous."
La fine chaine glisse dans la paume de ma main, je vois une petite pierre étincelante briller de différentes couleurs pendre en tant que pendentif.
"Merci..."
Mais elle est déjà partie. Cette femme a le don de disparaître sans crier gare.
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