20| Un baiser
Cela faisait plusieurs semaines qu'Esther n'avait pas connue une telle activité au château. Le grand salon était bondé, tous les canapés occupés par la cinquantaine de personnes présentes dans la pièce.
Assise sur un fauteuil bleu poudré, elle observait les autres sorciers en silence. Sur les deux canapés en face d'elle, Florien et Eugen s'entretenaient avec Ariana Coller et Marcus Carrow, des résidents du château. Près de l'entrée du salon, debout à côté d'une bibliothèque pleine à craquer de grimoires, Vinda échangeait à voix basse avec une sorcière qui les avait rejoints à Paris, Queenie Goldstein. La femme au visage de poupée mettait Esther profondément mal à l'aise et elle préféra détourner le regard avant d'attirer l'attention de la Legilimens sur elle et ses pensées.
Son regard bleu perçant s'attarda alors sur le fond de la pièce, où des elfes de maison avaient disposé un petit déjeuner copieux sur une longue table. Une vingtaine d'hommes y mangeaient en plaisantant. Esther ne reconnut qu'Igor Stroff, Thomas Fletcher et Abernathy, qu'elle avait déjà côtoyé ; tous les autres n'étaient que des visages croisés au détour d'un couloir ou lors d'un raid.
L'agitation était palpable. L'impatience débordante. Grindelwald n'allait pas tarder à les rejoindre et à les convier à un nouvel évènement. Après le succès de son discours à Paris, son nombre d'adeptes avait quadruplé. Désormais, de nombreux Sang-Pur, habituellement absents de ce type de réunion à Nurmengard, avaient aujourd'hui fait le déplacement. Lorsque Florien avait vu ses parents entrer dans le grand salon, sa mâchoire s'en était décrochée et il avait eu besoin de quelques secondes avant de se lever et de serrer la main que lui tendait son père. Le couple qui ne quittait habituellement jamais Paris était à présent en train de converser calmement avec Eileen Carrow, connue pour sa cruauté hors norme.
Et parmi toutes ces personnes, toujours aucun signe de lui.
— J'espère qu'on va avoir droit à un peu d'action, grommela Florien en battant frénétiquement du pied. J'en ai ma claque d'assister à des discours.
— Celui de Paris n'était pourtant pas si mal, répondit poliment Ariana Coller, en posant sa tasse de thé dans une soucoupe.
Le petit doigt levé autour de l'anse de sa tasse, Ariana était une aristocrate pure souche. Âgée d'une quarantaine d'années bien avancée, elle était la plus impliquée des partisanes de Grindelwald et elle était l'une des seules à rivaliser aisément avec Eugen. Sa férocité lors des raids n'était plus à prouver.
— Nous avons perdu l'une des nôtres et nous n'avons même pas pu contre-attaquer, s'exaspéra Florien.
Marcus Carrow, qui était bien trop souvent occupé à dévorer des yeux Florentina Coller, la fille d'Ariana, détacha provisoirement son regard lubrique de la jeune fille pour dire :
— Grindelwald a plus que vengé sa mort. Plusieurs Aurors sont morts.
— Mais ils ne sont pas morts de ma main, se plaignit Eugen.
Florien et Ariana échangèrent un sourire amusé.
— Tu as déjà un beau palmarès, laisses-en un peu pour les autres, dit Florien avec un sourire.
Eugen se lança dans une réponse, mais Esther ne l'écoutait déjà plus. Elle avait de nouveau posé son regard sur l'entrée du grand salon où elle attendait inlassablement que Credence apparaisse.
Il semblait qu'elle passait ses journées ainsi, à attendre désespérément son ami dont les journées étaient aussi occupées que celles de Grindelwald. Credence n'avait pas eu le temps d'être oisif depuis son arrivée au château : il jonglait entre cours particuliers en compagnie des meilleurs professeurs d'Europe et entraînement acharné. Entre ses cours de sortilèges, de potions, d'histoire de la magie et même de botanique, Esther ne le croisait que très peu. Les seuls moments qu'ils partageaient se déroulaient à la tombée de la nuit, quand Credence, souvent exténué, s'enfermait dans sa chambre ou dans la bibliothèque, pour s'atteler à ses devoirs ou s'entraîner. Esther l'y rejoignait régulièrement et essayait alors de l'aider à se perfectionner, mais, n'ayant jamais été très studieuse, elle finissait rapidement par se déconcentrer et s'éloigner pour s'allonger sur le lit du jeune homme avec un livre. Il n'était pas rare qu'elle s'endorme au bout de quelques pages et qu'elle se réveille, toujours au même endroit, le lendemain matin. Elle trouvait alors Credence, endormi à son bureau, la tête entre les pages d'un de ses livres ou bien, plus rarement, allongé à ses côtés, partageant sa couverture avec elle. Ces matins-là, le fichu fil qui les reliait l'un à l'autre se réveillait et Esther se retrouvait tétanisée, déchirée entre l'envie de se blottir contre lui et celle de fuir à toute jambe. Jusqu'alors, ce fut toujours la deuxième option qui l'emporta.
Elle se refusait toute marque d'affection par peur que Florien le découvre. Elle savait, sans vraiment pouvoir le prouver, qu'il les espionnait. Elle le sentait aux remarques possessives qu'il pouvait parfois lui exprimer ou aux regards insistants posés sur elle. De toute manière, elle n'en attendait pas moins de lui. Elle s'était doutée qu'il n'apprécierait pas de la voir sortir à toute heure de la nuit ou de la matinée de la chambre d'un autre homme. Mais cela compliquait sa vie, surtout depuis qu'elle sentait ses sentiments pour l'Obscurial croître jour après jour.
À cette pensée, Esther se raidit. Elle ne put empêcher son regard de se tourner vers Queenie Goldstein. La Legilimens l'observait avec un sourire.
Esther en eut la chair de poule. Elle se détourna prestement. Queenie l'écoutait-elle depuis le début ? Et allait-elle répéter ce qu'elle avait entendu à sa belle-sœur ?
Seule l'apparition du professeur Worpel sortit Esther de sa panique. Le sorcier était l'un des meilleurs enseignants de Durmstrang, meilleur même que les enseignants de Beauxbâtons, et il passait tous ses week-ends à Nurmengard, à chapeauter l'éducation de Credence. Son arrivée dans la pièce signifiait donc que le cours de sortilèges d'attaque que Credence suivait était terminé et qu'il ne tarderait pas à la rejoindre. L'anticipation de sa présence mis Esther au garde à vous. Bien droite dans son fauteuil, elle observa l'entrée jusqu'à ce que la silhouette légèrement voûtée de son ami apparaisse. D'un sourire, elle lui désigna le fauteuil resté libre à ses côtés et il la rejoignit sans jeter un regard autour de lui.
Son arrivée avait fait s'installer un silence pesant dans la pièce, même auprès des habitués du château. Les visages suivirent Credence, sans aucune discrétion. Pour la plupart des sorciers assemblés, c'était la première fois qu'il rencontrait le fameux Aurelius Dumbledore, dont la rumeur de sa présence à Nurmengard avait rapidement fait le tour des cercles de Sang-Pur. Son apparence banale sembla en étonner plus d'un et, petit à petit, des messes basses se firent entendre dans chaque recoin de la pièce.
Sous son veston noir, semblable en tout point à ceux de Grindelwald, et sa chemise beige, les épaules de Credence étaient tendues. Le jeune homme n'était pas habitué à être au centre de l'attention ; il avait passé les trois dernières semaines quasiment reclus, à ne fréquenter qu'une poignée de sorciers, triés sur le volet.
— Comment s'est passé ton cours avec Worpel ? Chuchota Esther pour distraire son ami des murmures le concernant.
Le sorcier haussa les épaules, mal à l'aise.
— J'ai encore du mal avec le sortilège qu'il essaie de m'apprendre, répondit-il à mi-voix.
— Quel sortilège ? S'enquit Eugen, heureux de pouvoir briser le silence qui s'éternisait entre lui, Florien, Marcus et Ariana.
Esther lui en fut reconnaissante. Elle savait que Grindelwald avait ordonné aux sorciers de ne pas aborder de sujets tabous, tels que les raids, en présence de Credence, et cela limitait fortement les sujets de conversation des habitants du château.
— Le maléfice explosif.
— Montre-moi comment tu fais, je peux sûrement te dire ce qui pose problème, intervint Eugen, toujours ravi de corriger les erreurs des autres.
Esther se faisait souvent la réflexion qu'il aurait pu être un grand professeur, s'il ne détestait pas autant les enfants.
Credence s'exécuta sans utiliser sa baguette. Une nette amélioration. Esther se souvenait sans peine des sorts qu'il lançait par accident dans le château, au tout début de son apprentissage. Le regard expert d'Eugen détailla chaque inclinaison du poignet de Credence avant de reproduire son geste à la perfection.
— Le problème, c'est que tu n'es pas assez droit dans tes tracés. Quand tu fais ça, tu as tendance à partir vers le haut, alors qu'il faudrait plutôt que ce soit comme ça.
D'un mouvement gracieux, il montra la réelle manière de lancer le sort.
— Tu vois, ce que je fais là ? Demanda-t-il en reproduisant son geste, plus lentement.
Credence acquiesça, tout en essayant d'imiter le geste d'Eugen. Ariana les observait d'un air amusé, se rappelant sûrement l'apprentissage fastidieux de sa propre fille quelques années plus tôt. Quant à Florien, il dissimulait difficilement son agacement face à l'intérêt qui était réservé à l'inconnu qui lui avait volé sa fiancée. Intérêt qui continuait de se propager parmi les invités, étonnés de voir que le fameux Aurelius Dumbledore, qui avait détruit un pan entier de montagne en un sort, était toujours en apprentissage. Son manque d'expertise flagrant contribua à ajouter du bois sur le feu de leurs messes basses.
— Ce n'est pas si mal, félicita Ariana après un nouvel essai de Credence.
— Tu n'auras qu'à essayer tout à l'heure, mais je pense que tu devrais réussir à en tirer quelque chose maintenant, conclut Eugen.
Credence les remercia, tout en lançant un sourire soulagé à Esther. Florien détourna le visage, juste à temps pour voir Grindelwald faire son entrée dans la pièce. Les murmures se tarirent sous le regard de salutations du sorcier.
— Mes amis, merci d'être venu aussi nombreux. Je ne prendrais pas beaucoup de votre temps, prévint-il avec un sourire tout en avançant jusqu'au milieu de la pièce.
Il s'arrêta au niveau d'un fauteuil imposant et le sorcier qui s'y trouvait assis, un homme de cinquante ans aux longs cheveux bruns, se retira aussitôt pour lui laisser la place.
— Une nouvelle opportunité s'offre à nous, annonça-t-il en s'asseyant. Une nouvelle occasion de montrer à nos frères et sœurs sorciers la vérité. (Il laissa planer un court silence.) Nous partons pour Berlin dans quelques heures.
L'air vibra de surprise et d'excitation sous les sourires des partisans.
— Je prévois d'y rencontrer un nombre important de sorciers. Nous devons donc nous attendre à la présence d'Aurors. C'est pourquoi je compte sur votre présence massive et votre vigilance constante afin d'assurer la sécurité de tous. (La foule hocha la tête, comme un seul homme, et Grindelwald riva son regard vairon sur Credence.) Aurelius. J'en suis désolé, mais je dois te demander de rester ici. Tu es encore recherché et je ne tiens pas à ce qu'il t'arrive malheur. Tu resteras au château, avec Esther.
La jeune femme sentit l'attention de Florien se poser sur elle, comme une onde destructrice et jalouse cherchant à percer son crâne. Son cœur s'emballant, elle resta impassible dans son fauteuil, ignorant toute personne sauf Grindelwald.
— Pour les autres, les Portoloins partent à midi, conclut-il d'une voix ferme en se relevant.
Il sortit de la pièce, aussi silencieusement qu'il y était entré, mais cette fois-ci, il fut suivi par Vinda et Queenie. Les messes basses reprirent progressivement et se transformèrent en brouhaha à mesure que les sorciers sortaient de la pièce pour se préparer au départ, qui aurait lieu une heure plus tard.
Ariana ne se fit pas prier. Gracieusement, elle déposa sa tasse sur la table basse et rejoignit Florentina. Marcus suivit des yeux la mère et la fille, puis se leva à son tour pour quitter la pièce, derrière les deux femmes.
Il ne resta bientôt que Credence, Esther, Eugen et Florien dans le grand salon. La jeune femme ne put donc s'empêcher plus longtemps d'éviter le regard de Florien. Elle commit cependant l'erreur de sourire à Credence avant de se tourner vers lui et le sorcier se raidit avant de se lever. Son mouvement brusque fit reculer le canapé et sursauter Eugen. Pendant un court instant, Eugen et Esther furent sur le qui-vive ; Florien fusillait Credence du regard. L'Obscurial ne fit pas un geste, mais Esther vit la tension s'installer de nouveau dans son corps. Les deux sorciers se fixèrent ainsi de longues secondes avant que Florien ne desserre les poings et sorte de la pièce.
— Qu'ai-je fait ? Demanda aussitôt Credence.
— Rien, souffla-t-elle. Tu n'as absolument rien fait. Attends-moi ici.
Elle quitta la pièce à son tour, juste à temps pour voir Florien s'engouffrer dans les escaliers. Elle se précipita à sa suite et le rejoignit quelques marches plus bas.
— Florien, reviens !
— Tiens, s'exclama-t-il amèrement, tu as un peu de temps pour moi ?
— Ne sois pas comme ça.
Son beau visage se déforma.
— Tu veux dire comme un homme qui doit supporter que sa fiancée passe ses journées avec un autre ? Un monstre qui plus est.
— Ne dit pas ça, c'est un sorcier comme nous.
— Par la barbe de Merlin, Esther ! Ce n'est pas le sujet ! (Il passa une main rageuse sur sa mâchoire.) Tu dors avec lui ! Si je ne savais pas ce que vous faisiez dans cette chambre, je-
— Comment sais-tu ce qu'on y fait ? Tu m'espionnes ? S'insurgea-t-elle, autant pour détourner le sujet que pour, enfin, en avoir le cœur net.
— Tu es à moi. C'est mon droit de savoir ce que tu fais avec lui quand vous êtes seuls.
— Tu ne me fais pas confiance ?
Florien ne répondit pas.
— J'ai des ordres, tu le sais, lui rappela-t-elle.
— On ne dirait pas que tu obéis à des ordres.
— Si je donnais l'impression que j'obéissais à des ordres, ma mission ne réussirait jamais.
Le jeune homme soupira tout en s'adossant au mur de pierre derrière lui.
— Nous ne nous sommes pas parlés depuis des jours, Esther. Tu me manques.
Il tendit sa main pour caresser la joue pâle de la sorcière.
— Nous sommes censés nous marier dans quelques mois. Combien de temps cette comédie va-t-elle encore durer ?
Esther sentit son cœur se briser à la vue du visage déconfit de Florien. Elle ne put rien faire d'autre que hausser les épaules. Après tout, ce n'était pas elle qui prenait les décisions.
— Je ne sais pas combien de temps je vais encore pouvoir supporter ça. Ce n'est pas censé se passer ainsi...
De nouveau, il serra les poings et son expression devint plus lointaine, colérique.
— Je vois bien comment il te regarde. Un jour viendra où il tentera un rapprochement et, à ce moment-là, que feras-tu ? Est-ce que tu le repousseras ou est-ce que tu le laisseras faire de toi ce qu'il souhaite ?
Esther ne put répondre ; ses lèvres étaient scellées par la validité de sa question.
— Est-ce que Grindelwald t'a demandé de continuer ta mission coûte que coûte ?
Sans réponse de la part de la jeune femme, Florien s'approcha d'elle. Il émanait désormais de lui une aura noire qui fit frissonner sa fiancée.
— Jusqu'où est-ce que ça va aller ? Déjà, dans les cercles parisiens, les langues commencent à se délier et ma situation est devenue sujet de moquerie. Je n'ose même pas imaginer ce qu'ils peuvent bien dire de toi...
— N'y pense pas, croassa-t-elle, pétrifiée d'avoir entendu de la bouche de Florien toutes les interrogations qu'elle avait refusées de se poser.
— Il est hors de question qu'on nous manque de respect ainsi indéfiniment. Je ne veux pas que cette situation entache ma réputation sur le long terme.
— Je ne peux rien y faire, Florien. C'est Grindelwald qui décide.
— Tu peux lui dire non.
La sorcière recula abruptement, se cognant contre le garde-corps de l'escalier.
— Je ne peux pas faire ça.
Son fiancé réduisit la distance qui séparait leurs deux corps et encadra le visage de la jeune femme de ses mains.
— Pense à nous. Notre mariage, notre futur. Depuis le temps que nous nous connaissons, tu sais bien que je tiens à toi plus qu'à n'importe qui. Je ne le laisserai pas te faire de mal.
Esther fronça les sourcils, se demandant si Florien perdait la raison.
— Tu ne peux rien faire contre lui. Et moi non plus. Je ne peux pas le risquer, Florien.
Et elle ne le voulait pas non plus.
Florien ferma les yeux. La pression qu'il exerçait sur le visage d'Esther s'accentua puis disparut. Il fit glisser ses mains sur le garde-corps, encageant le corps de la jeune femme.
— Dans ce cas, dis-moi que tu ressens la même chose que moi. J'en ai besoin, si je veux pouvoir supporter tout ça. J'ai l'impression de te perdre...
Esther inspira, mais cela ne l'aida pas à calmer les battements frénétiques de son cœur. Les iris marron foncé de Florien vrillaient les siennes ; il était désespéré. Fou d'amour pour elle. Mais c'était comme s'il lui offrait un exutoire, une porte de sortie.
Il suffisait à Esther de lui dire la vérité. De se séparer en douceur. Ni Vinda, ni les parents de Florien ne pourraient protester. Ils savaient que Credence avait plus d'importance aux yeux de Grindelwald qu'eux tous réunis. Esther se mit même à rêver d'une union entre elle et l'Obscurial. Cela permettrait de garder Credence à Nurmengard et de solidifier son engagement à la cause. Grindelwald ne pourrait qu'approuver.
Mais Esther hésita. Elle se souvenait parfaitement de la peur qui l'avait étreinte brièvement quand Florien s'était approché d'elle, rempli de colère. Tout comme elle revivait aussi, à travers son regard envoûtant, toutes les aventures qu'ils avaient vécues ensemble ces vingt dernières années.
Était-elle prête à perdre à jamais son meilleur ami, celui qui avait toujours veillé sur elle ?
Pouvait-elle vivre dans ce château sans sa présence constante à ses côtés ?
Les mots s'échappèrent de sa bouche aussi vite qu'un sort :
— Je tiens aussi à toi, plus qu'à n'importe qui d'autre. Je te promets qu'à la fin de tout ça, nous en ressortirons plus proches qu'avant.
Florien expira le souffle qu'il avait gardé bloqué dans sa gorge et posa son front contre celui d'Esther.
— Je t'aime tellement, soupira-t-il en déposant un baiser sur ses lèvres.
Esther répondit à son baiser avec fougue et Florien se colla complètement à elle. Ses mains remontèrent jusque dans ses cheveux qu'il tira en arrière pour dégager son cou. Il vint y déposer de nombreux baisers qu'Esther s'efforça d'apprécier. Cela faisait des mois qu'il ne l'avait pas touchée ainsi et elle ressentit avec force le manque que cela avait créé chez son compagnon.
— Viens dans ma chambre, lui murmura-t-il entre deux baisers, tandis que ses mains s'égaraient sur les fesses de la sorcière.
— Je ne peux pas. Cred- Aurelius va se demander où je suis.
Esther le repoussa doucement et Florien se laissa faire.
— On reprendra ça à ton retour.
— Avec plaisir, ma belle.
— Mais Florien, tu dois me faire confiance maintenant.
L'interpellé soupira.
— D'accord.
— Promets-moi de ne plus m'espionner.
Florien passa une main dans ses cheveux, se débattit avec ses pensées. Puis, d'une voix apaisée, il accepta.
— Je te le promets.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top