17| Protego Diabolica

Le crissement de la pierre était omniprésent. Il emplissait les oreilles de son auditoire, les rendant muets de consternation et de surprise.

Les regards des sorciers, qui s'étaient d'abord posés sur Leta Lestrange, puis Credence, avaient fini par converger vers le fond du caveau, où un passage s'offrait désormais à eux.

Il ne fallut pas attendre plus d'une seconde de silence pour qu'une première personne s'y engouffre. Appelant une certaine Queenie, l'homme à la moustache s'y précipita aussi vite que s'il était poursuivi par un Détraqueur.

Les autres sorciers ne leur étant plus d'aucune utilité, Esther se tourna vers Credence et fit un signe de tête en direction du passage. Il approuva d'un mouvement si subtil que seule la jeune femme le vit. Elle abandonna les inconnus et pria pour ne jamais les revoir. Seuls les pas qui résonnaient dans son dos lui confirmèrent que son ami l'avait suivi dans le spacieux passage de pierre. La sortie se profila face à eux seulement quelques mètres plus tard, amplifiée par un brouhaha croissant.

La jeune femme se doutait du type de pièce dans laquelle elle allait déboucher. Grindelwald aimait les lieux imposants, à l'atmosphère forte et somptueuse. Cependant, elle ne s'était pas attendue à l'ampleur de l'amphithéâtre du mausolée des Lestrange. Sous la voûte grisâtre, suspendue par d'immenses corbeaux aux ailes déployées, l'agitation était palpable, provoquant un contraste saisissant avec la quiétude du caveau qu'Esther venait de quitter. Plus de trois cents sorciers, amassés sur les gradins en pierre, attendaient Grindelwald.

Uniquement des Sang-Purs.

Florien avait eu beau la prévenir du succès de ce rassemblement, Esther ne le réalisa qu'à ce moment précis. Elle eut un moment d'arrêt, tiraillé par des émotions contradictoires : le bonheur de retrouver ses pairs, la fierté de rejoindre son mentor en ayant réussi sa mission, mais aussi l'appréhension de perdre la liberté à laquelle elle avait goûté ainsi que la peur de ce qu'il adviendrait une fois que Credence les rejoindrait.

Comme s'il sortait de ses pensées, le jeune homme arriva à ses côtés. Jaugeant la pièce d'un coup d'œil succinct, il glissa sa main dans celle de la sorcière et l'attira le long du promenoir, qui faisait le tour de l'amphithéâtre. Un frisson courut le long de son bras, mais Esther le repoussa ; elle ne pouvait pas être vue dans ce lieu, tenant la main de Credence. Pourtant, elle ne put se résoudre à se détacher de lui.

Alors, tandis que son compagnon était absorbé par la contemplation du disque blanc au centre de l'amphithéâtre, qui accueillerait bientôt Grindelwald, la sorcière entreprit de scruter les personnes qui l'entouraient à la recherche de visages connus. Elle était si absorbée par sa tâche qu'elle sursauta quand Nagini les rejoignit en trottinant. Elle en avait jusqu'à oublier la présence de la Maledictus dans leur groupe.

— Ce sont tous des Sang-purs, chuchota Nagini en agrippant le bras libre de Credence. Ils tuent des personnes comme nous pour se distraire.

— Tu es sûr ? Demanda-t-il.

— Oui... Si Grindelwald attire ce genre de personnes, il ne faut pas que nous restions.

Esther sentit l'agacement se peindre sur son visage. Elle serra les mâchoires, retint la remarque acerbe qu'elle avait sur le bout de la langue et se détourna de la Maledictus. D'ici à quelques minutes, elle serait débarrassée d'elle ; en attendant, il fallait qu'elle garde son calme, mais cette tâche s'avéra tout bonnement impossible. Adossée contre une fresque en pierre représentant des sorciers en toge, Vinda Rosier cueillit le regard d'Esther avec sa froideur habituelle.

Vinda, une sorcière impitoyable, qui n'était autre que la sœur de Florien et l'une des plus ardentes partisanes et proche conseillère de Grindelwald.

Esther sentit son cœur s'emballer tandis que Credence disait :

— Je ne peux pas partir maintenant.

— Dans ce cas, allons-nous installer, répondit Esther d'une petite voix en les guidant en direction de l'escalier le plus proche.

Elle passa devant Vinda, les yeux baissés et les paumes moites. Discrètement, elle lâcha la main de Credence.

Elle avait été idiote.

Il était évident que les dernières semaines passées au cirque lui avaient fait baisser sa garde. C'était la seule manière d'expliquer le fait qu'elle ait pu oublier la présence de Vinda à Paris alors même que c'était cette dernière qui était venue, la veille, lui donner l'enveloppe qui avait précipité leur départ du cirque.

Esther aurait dû se douter que la sorcière serait embusquée dans l'amphithéâtre. Elle avait sûrement pour ordre de s'assurer de la présence de Credence et de prévenir Grindelwald de leur arrivée.

Malgré les protestations étouffées de Nagini, la sorcière fit descendre la quasi-totalité de l'escalier à ses compagnons avant de trouver refuge dans les gradins. La sorcière s'arrêta à côté du tombeau en marbre de Céléase Lestrange, et de la statue de femme endormie qui le recouvrait.

Juste devant eux, sur le deuxième gradin avant la scène, Esther reconnut la famille Margillon. Cette famille de Sang-Purs était bien connue de la communauté parisienne en raison des problèmes que causait le fantôme qui hantait leur manoir depuis des générations. Ils étaient aussi de proches amis de la famille Rosier ; Esther ne fut donc pas étonnée de voir le couple chuchoter avec excitation. Leur fils semblait accorder moins de crédit à Grindelwald, car il était occupé à dessiner des cornes sur une photographie en noir et blanc de ce dernier. Sur l'avis de recherche, le petit s'était déjà amusé à colorier l'intérieur de toutes les lettres de la phrase : « Sorcier dangereux, coupable de complot contre le secret du monde magique », cependant il avait oublié de remplir de couleurs l'intérieur des trois zéros de la récompense de cinq mille bézants. Esther fut tentée de le lui faire remarquer, mais la lumière de l'amphithéâtre choisit cet instant pour perdre en intensité.

La sorcière riva son regard sur le disque blanc devant elle tandis que des applaudissements polis s'élevèrent dans l'air. Les acclamations gagnèrent en intensité quand les pas de Grindelwald se mirent à résonner sous la voûte. Quand le très respecté sorcier s'engagea avec calme sur la scène, l'amphithéâtre vibrait sous les applaudissements.

La lumière se fit plus vive, plus puissante même qu'auparavant, éclairant avec brutalité les tombeaux disséminés parmi les gradins, tandis que Grindelwald ouvrait grand les bras, baignant dans cette clameur collective. Esther dut serrer les poings pour s'empêcher de se joindre à ses confrères. Elle ne pouvait pas donner de raisons supplémentaires à Nagini de se méfier d'elle. Cette dernière, mal à l'aise, observait autant Grindelwald que les autres sorciers à ses côtés. Seul Credence semblait ne pas se soucier de ce qui l'entourait.

Invoquant le silence, Grindelwald baissa les bras. Alors que les applaudissements cessaient, il commença :

— Mes frères. Mes sœurs. Mes amis, dit-il en marchant le long de la piste, ses yeux saluant la foule.

Déjà, le silence régnait. Grindelwald avait à peine commencé son discours qu'il tenait l'audience captive. Esther avait assisté à plusieurs de ses rassemblements, mais elle était toujours impressionnée par la facilité avec laquelle il envoûtait les foules en une poignée de mots.

— Vos généreux applaudissements ne sont pas pour moi, non. Ils sont pour vous-mêmes, dit-il mystérieusement en se rapprochant du bord de la scène.

Les sorciers face à lui écoutaient avec attention et Esther remarqua alors, parmi la foule de visages, la femme aux cheveux noirs. Cette dernière avait le regard d'un animal pris au piège. Plus loin, au niveau du promenoir, Leta Lestrange conservait son impassibilité. Et tout en bas, à quelques rangées à peine de là où se tenait Esther, Florien et Eugen s'occupaient de la sécurité.

À partir de ce moment-là, Esther remarqua tous les autres. Ceux avec qui elle vivait au château ou bien simplement ceux qu'elle croisait à des raids : Marcus Carrow, les bras croisés, en haut d'un escalier. Ariana Coller, mélangée à la foule. Dedalus Dolohov, derrière la scène, à côté de Vinda.

Ils étaient partout : surveillant chaque fait et geste.

— Ce qui vous amène ici, c'est un besoin et la conscience que les usages anciens ne nous conviennent plus, continua Grindelwald. Vous êtes venus aujourd'hui, car vous avez besoin de nouveauté, de changement. On prétend que je hais les Non-Magiques. Les Moldus.

Des éclats de voix se firent entendre, un homme allant même jusqu'à crier :

— Des vermines !

— Les Non-Maj, reprit le sorcier blond, plus fort. Les Sans-Charmes.

Il laissa un silence ponctuer sa phrase. Cependant, il ne s'arrêta pas de bouger. Grindelwald était en mouvement constant, se tournant tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, envoûtant tous les sorciers présents de son regard saisissant.

Enfin, pas tous.

Credence écoutait avec attention, mais tout son corps était tendu vers l'avant, prêt à bondir. À force de le côtoyer, de vivre avec sa gentillesse et sa douceur, Esther en oubliait parfois que Credence était aussi dangereux, voire peut-être même plus, que les sorciers réunis dans cet amphithéâtre. Dans son esprit, elle revit sa forme ténébreuse et ressentit de nouveau son cri déchirant. Portant la main à sa poitrine, elle prit une profonde inspiration. Nagini, qui se serrait contre Credence, lui jeta un coup d'œil. Il était évident que la Maledictus désirait éperdument partir, mais, pour son ami, elle restait. Autant pour le soutenir que pour le protéger. Et au regard méfiant qu'elle lança à Esther à cet instant, la sorcière sut que Nagini commençait à voir au-delà du mensonge.

— Je ne les hais pas, indiqua Grindelwald. Pas du tout. Mon combat n'est pas motivé par la haine. Je soutiens que les Moldus ne sont pas inférieurs, mais différents. Pas sans valeur, mais d'une valeur autre. Pas insignifiants, mais de nature différente. La magie ne s'épanouit qu'au sein d'âmes rares. C'est un don accordé à ceux qui cherchent à s'élever. Quel beau monde nous bâtirons pour toute l'humanité, nous qui vivons pour la liberté, pour la vérité et pour l'amour, conclut-il en posant son regard quelques rangées au-dessus de là où se tenait Esther.

La sorcière remua nerveusement, mais ne put s'empêcher de jeter un regard en biais à Credence.

— Le moment est venu de vous montrer ma vision de l'avenir, de ce qui nous attend si nous ne nous rebellons pas afin d'occuper le rang qui nous est dû dans ce monde.

La tête baissée, camouflée par un chapeau plongeant, Vinda vint se placer à côté de Grindelwald. Un crâne humain duquel dépassait un tuyau reposait dans ses mains. Le sorcier porta le tuyau à sa bouche et inspira une longue bouffée avant de l'expirer en un nuage opaque qui fit disparaître l'amphithéâtre en quelques secondes.

À travers la fumée, des formes se mirent à apparaître et, face aux sorciers, l'avenir se matérialisa.

Un avenir de soldats, de chars et de dévastation.

Un avenir dans lequel les cris de douleur et les détonations de fusils bombardaient leurs oreilles. Un avenir si tangible qu'Esther se cogna contre le tombeau de Céléase en voulant éviter un soldat de fumée qui se précipitait droit vers elle, le fusil pointé dans sa direction.

Au-dessus de leur tête, les tirs d'avions faisaient rage et tout autour d'eux, les sirènes d'alarme noyaient les exclamations de surprise et d'horreur bien réelles des sorciers.

Au centre de la pièce, une procession de moldus, têtes baissées, disparut dans la fumée, aussitôt remplacée par une immense boule de lumière blanche aveuglante. Esther détourna la tête, les yeux fermés. Sans savoir si elle l'avait imaginé, elle sentit jusqu'au souffle de l'explosion sur son visage. Quand elle rouvrit les yeux, un immense champignon de fumée et de feu monopolisa son regard.

Esther déglutit.

L'avenir leur promettait une nouvelle guerre.

La fumée se dissipa, faisant réapparaître la pièce et les visages horrifiés des plus âgés de l'assemblée. Ceux qui avaient connu et participé à la guerre, seulement neuf ans auparavant.

— C'est cela que nous combattons ! cria Grindelwald, le visage sombre. C'est cela, notre ennemi. Leur arrogance. Leur soif de pouvoir. Leur barbarie. Tôt ou tard, ils pointeront leurs armes sur nous.

Esther ne put retenir un hochement de tête. Elle comprenait mieux désormais tout ce qu'il lui avait enseigné. Elle, comme tous les autres, était destinée à contenir un mal plus incontrôlable que prévu. Leur dominance magique n'avait que trop tardé. Il fallait agir, avant qu'il ne soit trop tard.

— Ne faites rien en entendant ce qui suit, les prévint Grindelwald d'une voix soudainement basse.

Le sorcier était totalement immobile, mais il n'avait plus besoin de bouger pour retenir l'attention de la foule, déjà suspendue à ses lèvres.

— Vous devez rester calme et contenir vos émotions. Il y a des Aurors parmi nous. (Un murmure d'exclamation se propagea dans les gradins.) Approchez, frères sorciers, rejoignez-nous.

Esther se tourna pour suivre le regard de son mentor. En haut des escaliers, les hommes et femmes du Ministère les jaugeaient. Certains descendirent quelques marches, se mêlant à une foule de sorciers méfiants, qui les accueillait dans un silence de mort. Il n'y avait pas plus de quinze Aurors mais c'était suffisant pour faire naître le regret sur le visage de certains sorciers, désormais prêts à fuir.

— Ils ont tué un grand nombre de mes disciples, c'est vrai... Ils m'ont séquestré et torturé, à New York... Ils ont attaqué leurs semblables, sorcières et sorciers, dont le seul crime était de rechercher la vérité, de vouloir être libres. (Grindelwald se tut, permettant à Esther et à d'autres de se baigner dans leurs souvenirs, de revivre le deuil que trop d'entre eux avaient déjà vécu à cause du Ministère.) Votre colère, votre désir de vengeance, c'est naturel.

Alors qu'Esther tâtait sa baguette du bout des doigts, des éclats de voix rugirent de l'autre côté de l'amphithéâtre.

— NON ! hurla Grindelwald tandis qu'un Auror s'échappait de la foule.

La baguette à la main, la jeune femme observa Grindelwald rejoindre le lieu de la panique. Son arrivée fit s'écarter les sorciers et la raison du tumulte apparut clairement au reste de l'amphithéâtre.

Une femme était étendue sur un gradin, le corps sans vie.

Le Ministère avait de nouveau assassiné l'un des leurs.

Esther observa les Aurors restants, qui restaient figés à leur place. Ils ne savaient faire que ça : tuer encore et encore. Le visage de Pierre Colin, l'Auror français, lui revint en mémoire et elle fut heureuse de lui avoir fait subir ce qu'il méritait.

— Il faut partir, chuchota Nagini.

— On ne peut pas partir maintenant, répondit Esther d'un ton abrupt. Ils viennent de tuer quelqu'un !

— Dans quel piège nous as-tu amené ? accusa la Maledictus.

Esther l'ignora. Credence était concentré sur Grindelwald, agenouillé auprès de la victime, et ne les écoutait pas. Esther n'avait donc pas de raison de répondre à Nagini.

— Ramenez cette jeune combattante à sa famille, dit Grindelwald en se relevant. Transplanez. Partez. Dispersez-vous et transmettez ce message : ce n'est pas nous qui sommes violents.

Ses ordres se répercutèrent en ondes de choc et l'amphithéâtre devint un capharnaüm de disparition.

— Est-ce que tu travailles pour lui ? Revint Nagini à la charge, en haussant la voix. Est-ce lui que tu as retrouvé dans la ruelle ?

Grindelwald ayant terminé son discours, l'attention de Credence revint sur les deux femmes. Il ne sembla pas avoir entendu les accusations de son amie, mais Esther décida qu'elle ne pouvait ignorer la Maledictus plus longtemps.

— Je suis là pour Credence ! Parce qu'il a besoin de savoir qui il est, s'emporta-t-elle, la main serrée sur sa baguette. Grindelwald peut lui fournir cette réponse !

Désormais, le temps pressait. La grande majorité des sorciers s'étaient déjà évaporés dans l'air et il ne restait plus qu'une poignée de personne sous l'immense voûte du mausolée : eux trois, Grindelwald et ses partisans, qui se réunissaient au milieu de l'amphithéâtre et les Aurors qui, débarrassés des témoins, venaient en découdre.

Esther devait évacuer Credence avant que la situation ne tourne au vinaigre.

— Credence, que faisons-nous ?

Elle avait parlé d'une voix forte, pour qu'il puisse l'entendre par-dessus le bruit des flammes bleutées que Grindelwald venait de faire apparaître tout autour de lui. Esther connaissait le sortilège Protego Diabolica. Elle savait qu'elle ne risquerait rien, tout comme Vinda, Florien et Eugen qui venaient de traverser le cercle de flammes, sans dommage, et de disparaître. C'était un cercle de protection destiné à tester la foi de ses partisans et à empêcher quiconque lui voulant du mal de s'approcher. C'était parfait pour faire gagner du temps à Esther, mais cela la fit aussi douter. Credence croyait-il suffisamment en Grindelwald ?

— Est-ce que tu lui fais confiance ? Lui demanda-t-elle à voix basse.

Elle avait besoin d'une réponse sûre de sa part. Il était hors de question qu'elle lui fasse traverser ce cercle sans être persuadée qu'elle le reverrait de l'autre côté. Alors, elle vint se placer en face de lui. Le gradin était étroit et laissait peu de place pour deux personnes face à face. Esther s'agrippa aux bras de Credence et laissa son visage inquiet, à quelques centimètres seulement de celui de son ami, parler pour elle.

Credence ne recula pas. Son regard s'intensifia quand il répondit :

— Je lui fais confiance pour savoir qui je suis.

— Alors, allons-y.

Tandis qu'autour d'eux, des langues de feu gravissaient les gradins et faisaient disparaître en cendres des Aurors peu vigilants, Esther attrapa le bras de Credence et descendit les marches. Un sentiment de bonheur commençait tout juste à s'épanouir dans sa poitrine quand elle fut retenue en arrière.

Nagini avait, elle aussi, agrippé le bras de Credence.

— N'y va pas ! Le supplia-t-elle.

— Il sait qui je suis.

— Il sait d'où tu viens, pas qui tu es !

La sorcière fut momentanément percutée par la vérité brute de cette phrase. Mais sous le boucan des sorts, elle entendit au loin des voix criant le prénom de l'Obscurial. Esther n'aurait pu avoir de réveil plus brutal. Si elle le laissait écouter Nagini et les autres, alors elle le perdrait. Et elle ne saurait que faire du vide en elle si cela arrivait.

— Credence ! Viens, s'il te plaît, murmura-t-elle en revenant sur ses pas.

Le jeune homme se détourna de Nagini et, en un regard, Esther sut qu'il la suivrait. Il était déterminé à connaître sa vérité. Elle descendit avec hâte les gradins et s'engouffra dans les flammes. Les sanglots de Nagini furent étouffés par le crépitement du feu.

Les premiers pas d'Esther sur la scène furent poussés par le soulagement et la joie de rentrer chez elle. Puis, un doute l'étreint et elle se retourna juste à temps pour voir Credence sortir des flammes. Indemne.

Son cœur se propulsa en dehors de sa poitrine tandis que Grindelwald accueillit le nouvel arrivant à bras ouverts.

L'Obscurial accepta cette étreinte, sans un mot, alors ce fut le sorcier qui lui confia :

— J'ai fait tout ça pour toi, Credence.

Esther se sentit envahie de fierté. Après tous ces mensonges, faux-semblants et menaces, elle avait réussi. Il était désormais évident que Credence serait destiné à de grandes choses et elle souhaitait, plus que tout au monde, être à ses côtés quand cela arriverait.

Elle s'approcha de Grindelwald, qui l'accueillit de son regard vairon et l'invita, elle aussi, dans son étreinte. Ce fut bref, mais suffisamment intense pour faire oublier à la sorcière la menace qui les entourait.

Ce ne fut pas le cas de Grindelwald. D'un signe de tête, il leur fit indiqua de partir.

Esther sourit, prit la main de Credence et transplana.

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