Chapitre 5
Les jours s'enchaînèrent ensuite et Harry, comme Hermione, avaient fini par se résigner à jouer leur rôle auprès de leurs compagnons respectifs. Cependant, si Harry supportait sans broncher les assauts de Malefoy, et ses fantaisies, Hermione, elle, avait de plus en plus de mal à satisfaire son amant, et pis encore, à être satisfaite.
Après deux semaines à se creuser les méninges pour chercher une solution à leur problème, les deux Gryffondors prirent une décision qui allait sans doute leur attirer quelques ennuis. Ils se rejoignirent donc un matin, très tôt, après avoir épuisé leurs amants, et s'enfermèrent dans la Salle sur Demande.
— Il faut qu'on fasse quelque chose, dit Hermione en s'asseyant dans un fauteuil. Coucher avec Rogue, c'est génial, mais... être un garçon, c'est de moins en moins supportable, je... Je n'ai pas les mêmes sensations qu'avant et ça me perturbe...
—Je vois parfaitement ce que tu veux dire, soupira Harry. Avec Malefoy, c'est bien mais je ne le connais pas et je ne peux pas lui rendre ce qu'il me donne... Il me trouve bizarre, enfin toi, et il a l'impression que notre relation ne me... t'intéresse plus et... je ne veux pas foirer ce que tu as avec lui.
Hermione pinça les lèvres en hochant la tête.
— Comment tu fais pour supporter ça ? demanda-t-elle alors. Je veux dire, c'est... au début c'est très surprenant et puis on s'y fait mais bordel, c'est gênant !
Elle serra les cuisses et Harry rigola.
— Non, plus sérieusement, faut vraiment qu'on fasse quelque chose.
— On va en parler à Dumbledore, dit alors Hermione.
— T'es sûre ?
— Ça fait deux semaines qu'on galère... Tu ne te souviens plus comment tu as fait la potion, et on n'a aucune idée si la refaire exactement pareil provoquera le même effet...
Harry grimaça puis hocha la tête en repoussant ses longues mèches brunes.
— D'accord, dit-il alors. On va aller lui en parler, mais...
Il se tut alors et ferma les yeux.
— Harry ? s'étonna Hermione. Tout va bien ?
— Je... Je viens d'avoir une sorte de vision, je... Je crois que je me souviens de ce que j'ai mal fait dans la potion...
Hermione se redressa, soudain intéressée.
— Si tu peux te souvenir exactement de ce que tu as fait, on pourra refaire la potion, avec le risque que ça ne fonctionne pas, bien evidemment.
— Là on ira voir Rogue, dit le Gryffondor. Attend, laisse-moi me concentrer, je...
Il fronça les sourcils et Hermione regarda alors autour d'elle.
— Il faudrait ce livre, avec la recette, dit-elle. Oh ! Parfait !
Sur une table proche, le livre demandé venait d'apparaître comme par enchantement. La jeune femme le prit et l'ouvrit alors à la bonne page.
— J'ai la potion, dit-elle alors. Harry, je vais te la lire et tu vas essayer de te souvenir du moment où tu as foiré, ça te va ?
— J'ai une autre solution ? Non, alors vas-y.
— Quelle humeur... soupira Hermione. Oh, oui, je vois...
Harry la fusilla du regard en croisant les jambes et Hermione se mordit les lèvres pour ne pas rigoler. Elle venait de se souvenir que c'était sa mauvaise semaine...
— Allez, allons-y, dit-elle alors.
Elle se mit alors à lire lentement les ingrédients, se souvenant par la même occasion de ce jour, et quand elle se mit à lire la recette, Harry se concentra. Quand Hermione en vint à la souris jaune du désert, le Gryffondor ouvrit brusquement les yeux.
— Deux cuillères de sang dans le chaudron, dit-il en même temps qu'Hermione qui le regarda avec surprise. Lavande !
— Non, il n'y a pas de lavande dans la recette...
— Non, non ! Lavande Brown ! Elle s'est retournée pour nous demander si tout se passait bien et quand j'ai regardé la cuillère et le verre de sang, j'ai eut un gros blanc...
Hermione pencha la tête.
— Et ? demanda-t-elle. Tu te souviens ?
— Oui... J'ai... J'ai remis deux cuillère de sang dans le chaudron...
— Oh, Harry... !
— Mais je ne me souvenais plus ! se défendit le Gryffondor.
— Dans ce cas, on s'abstient !
Fermant le livre, Hermione quitta son fauteuil et se mit à arpenter la pièce en se grattant la tête, hérissant encore un peu plus les cheveux déjà ingérables de son meilleur ami.
— Mione, je suis désolé, je...
— Oui, bon, assez d'excuses, le coupa la Gryffondor. On sait ce qui s'est passé, alors maintenant, on va y remédier, parce que moi, j'en ai ma claque d'avoir une paire de couilles !
Harry serra les lèvres, soudain muet. C'était bien la première fois qu'il entendait sa meilleure amie parler comme ça...
— On... fait comment ? demanda-t-il alors, un peu hésitant.
— On va faire comme ça, répondit la brunette. Ce soir, après le dîner, je ne vais pas voir Rogue et tu ne vas pas voir Malefoy. On rentre à Gryffondor, et quand tout le monde sera couché, on descendra faire une razzia dans le bureau de ton cher amant et on prendra ce qu'on a besoin pour refaire la potion, ici, dans la Salle sur Demande.
— C'est risqué, dit Harry. Il protège ses placards, tu le sais aussi bien que moi...
— Avec la cape d'invisibilité, on aura moins de chances de se faire prendre, et si il nous surprends, je ferais diversion en me sacrifiant.
Harry plissa le nez.
— Sacrifier... dit-il. Je... Bon, ok, on va tenter, mais si ça marche pas...
— Il y a plutôt intérêt que ça fonctionne, si tu veux mon avis, siffla Hermione en croisant les bras.
Harry grimaça avant d'opiner.
— Très bien, dit-il. La cape se trouve au fond de ma malle, dans le coin de droite. Ce soir, à minuit, tu redescendras du dortoir avec et je t'attendrais dans la Salle Commune, en faisant mine de bosser dur. Personne ne me posera de questions puisqu'ils savent que tu travailles souvent tard le soir.
Hermione sourit légèrement puis ils décidèrent de rentrer à Gryffondor pour ne pas que leur absence paraisse suspecte.
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La journée s'écoula, paisible, et Hermione passa tout l'après-midi à faire croire, involontairement, à Ron, qu'il était devenu le meilleur joueur d'Échecs sorciers de tous les temps. Harry, lui, enfermé dans le corps de son amie, passa l'après-midi à travailler, une chose qu'il n'avait pas faite depuis des années, même en sortant avec un professeur !
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Hermione, qui était montée se coucher un peu après Ron, redescendit prudemment en tenant quelque chose caché sous son pull. Elle avait fait croire à Ron qu'elle était fatiguée et s'était couchée toute habillée. Elle avait ensuite attendu que les trois garçons dorment profondément pour se relever et récupérer la Cape d'Invisibilité dans la grande malle sous son lit.
— Tu es là, dit Harry en levant le nez d'un épais grimoire quand il entendit la Gryffondor descendre en silence. On peut y aller ? demanda-t-il ensuite.
— Oui, dit Hermione en dépliant la cape argentée. Allons-y maintenant, on n'a pas beaucoup de temps.
— Est-ce qu'on va faire la potion ce soir ? demanda Harry en prenant la cape et en s'en recouvrant.
— Oui, dit Hermione. On pourra peut-être pas la prendre toute de suite, ça dépendra combien de temps on mettra à récupérer les ingrédients...
Harry hocha la tête puis ouvrit un bras et Hermione se glissa près de lui en se baissant, la vrai Hermione étant plus petite que le vrai Harry.
— Il n'y en pas pour plus de deux heures à faire cette potion, puisque la dernière fois, nous avons mit une heure pour la préparer puis il a fallut attendre un quart d'heure pour qu'elle se termine. Comme il faut la boire chaude, nous n'aurons pas a attendre qu'elle refroidisse, mais pour plus de sûreté, nous irons la préparer dans la Salle sur Demande... Par contre, faudra qu'on soit dans nos dortoirs avant que les réveils ne sonnent...
Harry opina puis ils quittèrent la Salle Commune de Gryffondor et, connaissant quelques passages secrets qui y menaient plus rapidement, Harry entraîna Hermione dans le hall d'entrée, juste derrière la grande statue d'un ange avec une aile brisée qui les regarda de haut, agacé d'avoir été dérangé dans son sommeil.
Les deux jeunes sorciers se dirigèrent ensuite vers un grand rideau et quand Harry le repoussa, il dévoila étroit escalier en colimaçon.
— En passant par ici, on arrive directement devant la salle de potions, dit-il. Tu sais, juste derrière le tableau représentant cet hideux monstre à deux têtes...
— Oui, dit Hermione avec une grimace de dégoût. Qu'il est moche ce tableau, franchement...
Harry sourit puis ils s'engagèrent dans l'escalier, l'un derrière l'autre, sans pouvoir utiliser la cape car les marches étaient bien trop raides. Rapidement, ils se retrouvèrent dans le couloir de la salle de classe de Potions, et Harry entrain son amie jusqu'au bureau de Rogue qu'Hermione parvint à fractionner à l'aide d'un Alohomora combiné à un autre sort pour ouvrir les serrures.
— Bien, dit Harry en se débarrassant de la cape d'invisibilité. Tu prends ce qu'il faut, tu fais très vite. Je vais aller voir si Rogue est dans son bureau ou s'il dort...
— Ne t'attarde pas, dit alors Hermione. J'ai besoin de toi pour faire la potion, alors traîne pas.
Harry acquiesça puis se faufila dans un couloir et entra dans les appartements de Rogue avec la plus grande des discrétions. Le feu rougeoyait encore dans le foyer et Harry vérifia qu'il n'y avait pas trace du professeur dans la plus grande pièce de l'appartement. Il se glissa ensuite dans le couloir pour se diriger vers la chambre à coucher dont la porte était fermée. Il entrebâilla la porte sans bruits et inspecta la chambre à coucher. Il vit rapidement son amant allongé dans son lit, profondément endormi. Il prit quelques secondes pour l'observer, réalisant à quel point son absence lui avait manqué ces deux dernières semaines, puis il retourna dans la salle de classe et trouva Hermione en train de glisser des petits paquets dans un sac.
— C'est bon, dit le Gryffondor. Il dort paisiblement.
— Très bien, dit Hermione. Fichons le camp d'ici maintenant.
— Tu as tout ?
— Oui, on demandera à la Salle sur Demande un chaudron et du feu. Allez, viens.
Se drapant de nouveau de la cape d'invisibilité, ils filèrent sans demander leur reste, en prenant soin de verrouiller la porte de la salle en silence et retournèrent dans la Salle sur Demande.
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Une fois en sécurité dans la Salle sur Demande, connue que de certains privilégiés, Harry et Hermione se mirent aussitôt à la confection de la potion qui pourrait leur rendre leurs corps respectifs. Ils passèrent ensuite un peu plus d'une heure à confectionner la potion, cochant chaque fois les ingrédients qu'ils venaient de mettre dans le chaudron, et s'assurant d'avoir bien fait la même erreur que Harry avait faite deux semaines en arrière.
Finalement, la potion prit enfin la couleur blanche prévue, et Harry se laissa tomber dans un fauteuil en soupirant profondément. Il posa son bras sur ses yeux et regarda ensuite sa montre.
— Il est plus presque deux heures du matin, Mione, dit-il.
— Ça va, répondit la jeune femme. On a encore du temps. On va la laisser reposer un petit peu et prier Merlin pour que ça fonctionne du premier coup.
— Je serais pas fâché de retrouver mon corps. Vivre comme une fille, c'est pas drôle, dit alors Harry en se redressant.
Hermione lui sourit en hochant la tête. Elle invoqua ensuite un service à thé et ils prirent le temps de se poser un moment et de se préparer mentalement à redevenir eux-mêmes.
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Harry posa sa tasse vide et prit un petit biscuit.
— Tu crois que c'est prêt maintenant ? demanda-t-il en le grignotant.
— Je ne sais pas, dit Hermione en se levant.
Elle alla la remuer doucement avec une cuillère en bois et haussa les épaules.
— On va attendre encore quelques minutes pour être sûrs. En attendant, tu va me raconter tout ce que t'a fait Malefoy. J'ai envie de tout savoir.
— Et toi, tu va tout me dire sur Rogue, dit Harry. Il m'a énormément manqué.
— Quand même, dit Hermione. Qui aurait cru que tu le fréquentais ? Pas moi en tous cas. Tu te rends compte de ce que vous risquez tous les deux ? Si jamais Dumbledore l'apprend, tu seras renvoyé et il sera licencié et radié du corps des enseignants...
Harry plissa le nez puis il adressa un sourire et Hermione s'intéressa soudain à la potion qui bouillonnait doucement.
— Bon allez, dit soudain la Gryffondor. On y va, on a assez attendu.
Harry se leva et ils prirent chacun une petite timbale en acier. Hermione s'empara de la louche et la plongea dans le chaudron. Elle versa dans les timbales et ils observèrent tous les deux les volutes que faisait le liquide. Ils se regardèrent ensuite et trinquèrent.
— Pourvu que ça marche ! A la tienne ! dit Harry.
— A trois, dit alors Hermione. Un, deux... Trois !
Dans un même ensemble, ils levèrent le bras et avalèrent leur portion. L'effet fut immédiat : le même coup de canon résonna, suivit de l'épaisse fumée blanche, et ils s'écroulèrent tous les deux sur les tapis, inconscients.
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