Chapitre 4
Hermione soupira profondément et s'étira. Ses épaules craquèrent et Harry se redressa en inspirant.
— Il est quelle heure ? demanda alors la brunette.
— Neuf heures... répondit Harry. Le dîner est terminé et Ron va aller nous voir à l'infirmerie... Personne ne sait que nous sommes sortis...
— Il faut qu'on rentre à Gryffondor... dit Hermione. Non ! Attends, j'ai mieux. On va tester nos nouvelles apparences dès ce soir.
— Quoi ?! s'étrangla Harry. Mais Mione ! Non, c'est pas possible, je ne...
— Pas de commentaires, dit Hermione en se levant. A quelle heure rejoint-tu Rogue le soir ?
— Après le dîner, dans sa salle de classe... Il travaille toujours très tard et je passe toujours un moment avec lui le soir... Parfois, j'y reste la nuit, parfois non, ça dépend de son humeur, c'est lui qui décide, en fait...
Hermione hocha la tête.
— Très bien, dit-elle. Ce soir, j'avais envie de voir Malefoy... Tu sauras te débrouiller ?
— Heu... Je dois faire quelque chose... en particulier ? demanda le Gryffondor.
Hermione secoua la tête.
— Fait comme tu le sens, dit-elle. Il aime beaucoup être surpris, mais vas-y mollo quand même, j'ai pas envie de le retrouver en mode sadomaso...
Harry grimaça puis ils quittèrent la Salle sur Demande, tous les deux un peu inquiets quant à la suite des évènements.
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Avant qu'ils ne se séparent en se souhaitant bonne chance, Hermione avait indiqué à Harry qu'elle retrouvait Malefoy le plus souvent à sa chambre de Préfet-en-Chef, qu'il suffisait qu'il toque contre la porte et prononce le mot de passe.
Il était vingt-et-une heures trente et le Gryffondor était devant la porte, les mains moites et le palpitant tout affolé. Dans quelques minutes, il allait passer la nuit avec le garçon qui le faisait fantasmer depuis près de trois ans, tout en le détestant cordialement, et il n'avait aucune idée de comment il allait gérer ça, surtout qu'il était dans le corps d'une fille ! En fait, non, pas une fille, mais sa meilleure amie ! C'était sans doute encore pire !
Prenant son courage à deux mains, il prononça alors le mot de passe. La porte se déverrouilla et le Gryffondor pénétra dans « l'Antre du Serpentard » par excellence. Un silence pesant régnait dans la petite pièce. C'était bien loin d'un dortoir traditionnel, ça avait plutôt l'air un petit studio, avec un lit au fond de la pièce, et à droite et à gauche de l'entrée, un minuscule salon avec une cheminée, et une table entourée de quatre chaises.
Fronçant le nez à la vue de tout ce vert et argent, Harry n'entendit pas Malefoy s'approcher de lui et il sursauta quand deux bras l'entourèrent et le retournèrent. Avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, une bouche se pressa contre la sienne et, oubliant alors qu'il était dans le corps d'une jeune femme, il s'abandonna totalement au Serpentard qui sembla apprécier, à en juger par l'intensité de ses caresses...
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Cependant, dans l'antre du maître des Potions, Hermione était très mal à l'aise. En échange du mot de passe de Malefoy, Harry lui avait indiqué comme frapper à la porte de Rogue pour qu'il lui ouvre sans craintes.
En entrant dans les appartements de celui-ci, elle l'avait trouvé assis dans un fauteuil, occupé à lire la Gazette du Sorcier et quand elle s'était approchée, il avait immédiatement changé de figure. Hermione en était figée sur place. Ce n'était plus le même Rogue qu'elle avait devant elle, là, mais un homme qui semblait bien plus détendu, bien plus humain que jamais.
— Tu es en retard ce soir... lâcha alors le sombre professeur sans quitter des yeux son journal.
Incapable de bouger, la jeune femme sursauta quand Rogue plia le journal.
— Ça va ? lui demanda-t-il.
— Je... Non, je suis un peu... bizarre, ce soir, répondit-elle avec la voix de Harry.
— Je vois ça... Qu'est-ce que Pomfresh a dit pour la potion ?
Hermione soupira et s'assit sur le canapé.
— On a rien eut, répondit-elle. Elle a nous a fait un lavage d'estomac et nous a demandé de nous reposer jusqu'à demain, mais normalement, on n'aura aucune séquelles.
Tu parles ! songea la jeune femme en plissant le nez.
— Tant mieux, dit alors Rogue. Tu peux rentrer à Gryffondor, si tu veux, je ne t'en voudrais pas... Je ne suis pas d'humeur, ce soir, de toute façon.
— Ah, je... Tu es sûr ?
Hermione eut un peu de mal à ne pas vouvoyer l'homme, mais Harry lui avait expliqué que leur relation était maintenant bien établie, même si elle était jeune et qu'elle devait donc se comporter, au mieux, comme un amant amoureux.
Hermione promena son regard dans l'appartement décoré avec goût et, elle sursauta quand de Rogue quitta son fauteuil.
— Allons nous coucher, dit-il alors. Tu viens ?
Légèrement tremblante, Hermione se leva dans un état second en hochant la tête. Rogue s'éloigna alors et disparut dans un couloir sombre. Elle le suivit et découvrit trois portes dont une ouverte. Elle s'approcha et trouva Rogue occupé à se défaire devant un grand miroir en pieds.
— Je crois que je vais rentrer... dit alors la jeun femme. Je ne me sens pas bien...
— Mieux vaut que tu restes ici, dans ce cas, répondit Rogue en déboutonnant sa chemise. Avec cette satanée lettre, je n'ai pas envie d'un câlin, alors tu pourras dormir et je veillerais sur toi.
Hermione se mordit la lèvre. Elle observa Rogue comme jamais elle ne l'avait fait jusqu'à maintenant et réalisa rapidement que la relation que Harry avait avec lui dépassait le cadre d'une simple coucherie entre deux amants. Non, ils étaient réellement ensemble et visiblement, c'était parfaitement normal...
— Va ta changer, dit alors Rogue en indiquant la salle de bains.
— Oui, je... D'accord, tu...
Hermione soupira et passa ses mains sur son visage. Elle se détourna et entra dans la salle de bains, de l'autre côté du couloir. Elle s'appuya sur le lavabo et s'observa dans le miroir, mais ce fut Harry qui la regarda, et elle serra les mâchoires.
Je ne peux pas... songea-t-elle. Je ne peux pas... C'est... Non, je ne peux pas faire ça, je...
— Tout va bien ? demanda alors Rogue depuis la chambre.
— Oui, j'arrive...
Allez, Hermione, t'es plus forte que ça ! s'exclama alors la Gryffondor en retirant ses lunettes. Tu peux passer la nuit avec ton professeur de Potions, tu peux le faire... !
La jeune femme se passa de l'eau sur le visage puis elle soupira profondément et se donna un coup de fouet.
— Allez, dit-elle en se déshabillant. Ça va le faire...
Elle avisa le pyjama en satin rouge accroché à une patère et hésita. Elle enfila le bas et se regarda dans le miroir. C'était bien la première fois qu'elle restait plus de quelques secondes torse-nu, et c'était une sensation vraiment bizarre...
Après s'être regardé dans le miroir un moment, elle rejoignit Rogue et le trouva déjà au lit, en train de lire. Il était torse-nu, et Hermione sentit un étrange frisson s'emparer de son bas-ventre quand elle le regarda. Elle baissa les yeux et souleva les couvertures vertes en se glissant dessous.
— Les effets de la potion de ce matin se font encore sentir, n'est-ce pas ? demanda alors Rogue en se redressant.
Il ferma son livre et attira celui qu'il pensait être son amant. Hermione hésita une seconde puis décida d'abandonner et se serra contre lui. Il lui caressa l'épaule puis le dos et la jeune femme ferma les yeux.
— Je crois que je suis choqué, dit Hermione en soupirant. Je... C'est la première qu'une potion que je fais explose et...
Rogue hocha lentement la tête. Il repoussa alors son amant et s'invita au-dessus de lui. Hermione posa ses mains sur ses bras, surprise.
— Je croyais que tu n'étais pas d'humeur, dit-elle avec un petit sourire qu'elle ne parvint pas à ranger.
— Non, c'est vrai, mais toi tu as besoin de te changer les idées...
Il disparut alors et Hermione se crispa violemment en comprenant où il comptait aller... Elle ne put s'empêcher de pousser un cri de surprise quand l'homme entreprit de fourrager entre ses cuisses, et elle sentit immédiatement le sexe dont elle avait hérité se durcir. Elle serra alors les dents et se demanda comment faisaient les garçons pour supporter une telle douleur, une telle tension pendant tout le temps d'un coït.
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Malgré son expérience avec Malefoy qui avait une sainte horreur qu'elle parte avant lui, elle ne résista pas longtemps aux mains et à la bouche du sombre professeur. Accrochée à la tête de lit, le dos cambré, elle éprouvait un million de sensations en même temps et plus jamais elle ne verrait l'orgasme masculin du même œil !
— Severus... ! lâcha-t-elle soudain.
La tension de ses reins se volatilisa alors et elle poussa un cri de plaisir à peine contenu. Le souffle court, elle baissa les bras et son amant s'avança sur elle en l'embrassant sur le ventre et le torse. Il s'allongea ensuite sur elle et elle l'entoura de ses bras, à la fois choquée et terriblement soulagée.
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Quand Hermione se réveilla, elle ne reconnu tout d'abord pas l'endroit où elle se trouvait, puis la mémoire lui revint et elle rougit violemment. Allongée sur le ventre, elle se souvint de la veille, et se redressa sur un bras. Dans son dos, Rogue dormait profondément, tourné dos à elle. La jeune femme se mordit la lèvre puis elle quitta le lit et s'habilla rapidement. Il était cinq heures du matin et elle remonta aussitôt dans la Tour Gryffondor.
Harry lui avait expliqué que lorsqu'il passait la nuit avec Rogue, il partait toujours avant qu'il ne se réveille, sauf le dimanche. Il ne fallait absolument pas que quelqu'un le crois dans le cachots à cette heure, sinon ils auraient tous les deux de très gros problèmes.
N'oubliant pas qu'elle était à présent un garçon, elle monta dans le dortoir de ceux-ci et se glissa discrètement dans la douche après avoir jeté un coup d'œil à Ron qui dormait profondément, affalé en travers de son lit, une jambe dépassant de sous les couvertures et la bouche grande ouverte. Il ronflait bruyamment, et Neville, Dean et Seamus n'étaient pas en reste non plus.
Après une rapide douche, la jeune femme se glissa dans le lit de Harry et entreprit de se rendormir, mais elle avait encore en tête les caresses de Rogue et, pendant une seconde, elle imagina brièvement ce que cela ferait si elle... Non. Rogue était à Harry, elle n'avait pas le droit de faire ça. Elle décida d'oublier ces pensées et se tourna sur le ventre dans le vain espoir de se rendormir.
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