Chapitre 2
Harry brassa la potion devant lui rapidement puis reposa le verre de sang et la petite cuillère. Il se mordit la lèvre en jetant un coup d'œil alentours.
— Voilà, dit-il quand il vit que la préparation venait de prendre une couleur blanche immaculée avec des tons irisés comme si de fines particules de métal avaient étés rajoutées.
— Comment est votre potion ? demanda Hermione en se retournant vers Dean qui vidait le fond de son verre de sang dans le chaudron.
— Blanche maintenant, répondit Ron en fronçant le nez.
— C'est bon alors, dit Hermione en revenant à sa place. Et maintenant ? On f...
Elle fut interrompue par Rogue qui se leva.
— Vos potions doivent être terminées à présent, dit-il.
Quelques élèves acquiescèrent puis Rogue regarda le plafond quand la cloche sonna, signalant la fin de la première heure de cours de ce lundi matin.
— Allez prendre l'air dix minutes, le temps que vos potions se finissent d'elles-mêmes puis nous les testerons, lâcha le sombre professeur.
Les élèves ne se firent pas prier et se levèrent alors dans un brouhaha infernal. Tous sortirent de la salle cachot pour aller se réchauffer dans le hall d'entrée, et Harry signifia à Ron et Hermione qu'il devait demander quelque chose à Rogue et qu'il les rejoindrait plus tard. Les deux Gryffondors opinèrent et quittèrent la salle de classe et remontèrent dans les étages du château en se serrant dans leurs capes. Tous deux ignoraient parfaitement que leur meilleur ami entretenait depuis début septembre, une relation interdite avec son professeur de Potions.
Une fois que la porte se fut refermée, Harry quitta sa chaise et s'approcha du bureau de son amant. Celui-ci soupira et le regarda.
— Ça ne va pas aujourd'hui ? demanda le brun. Tu es encore plus grincheux que d'habitude...
— Je ne vois pas de quoi tu parles, répondit Rogue sur un ton grinçant.
— Menteur... dit Harry. Je te connais un peu, tu sais ?
Rogue leva les yeux sur son jeune amant puis soupira de nouveau et se renversa contre le dossier de son fauteuil tandis que Harry s'asseyait sur le bureau après avoir repoussé les copies.
— Qu'est-ce que tu as ? demanda Harry en posant sa main sur celle de Rogue.
— Rien qui ne te concerne, répliqua Rogue en récupérant sa main.
— Tu m'en veux ?
— Pour quel motif ? demanda Rogue.
— Je ne sais pas, une chose que j'aurais dite ou faite... ?
— Non, non, tu n'as rien à voir dans l'histoire. C'est juste que...
— Oui ?
Rogue regarda Harry puis il baissa les yeux et serra les mâchoires.
— Très bien, t'as gagné... soupira-t-il.
— Écoute, Severus, dit alors Harry. On s'était promis de ne pas se faire de secrets... Tu t'en souviens, j'espère ?
Rogue acquiesça un peu à contrecœur. Il avait fait cette "promesse" après une nuit mouvementée et dans l'euphorie de l'action. Il le regrettait aujourd'hui.
— Tu as raison. Tu ne m'as rien caché de ton attirance pour Malefoy alors je n'ai pas le droit de te cacher quelque chose moi non plus, répondit alors Rogue. C'est un peu embarrassant parce que je ne pensais jamais t'en parler, mais puisque tu insistes...
Rogue serra la main du Gryffondor dans la sienne.
— Ce matin, juste après ton départ, j'ai reçu une lettre d'une ancienne amie de Poudlard.
— De Rya ?
— Elle-même.
Harry haussa les sourcils, surpris. Son compagnon n'avait pas beaucoup d'amis, ils se comptaient sur les doigts d'une main, à vrai dire, et il avait perdu le contact avec eux depuis bien des années...
— Mais ? Elle est censée être morte, non ?
— Oui, morte, en effet, dit Rogue d'un ton sombre. Voldemort l'a tuée devant moi, il y a une quinzaine d'années... J'avais réussi à l'entraîner avec moi, je voulais qu'elle devienne un Mangemort, mais elle a refusé et...
— Est-ce que c'est une vilaine farce ? demanda Harry en fronçant les sourcils.
— Non, je ne pense pas, dit Rogue. Rya avait une écriture bien à elle et personne à ma connaissance n'a jamais réussit à l'imiter. Même par magie. Quant à sa signature, c'est pareil... Elle est si compliquée qu'elle seule parvenait à la faire. Je ne sais pas quoi penser de cette lettre, je croyais Rya morte et enterrée, et pourtant...
Harry grimaça.
— Pourquoi Voldemort, parce que ça ne peut être que lui, ferait-il une chose pareille ? demanda Harry, une pointe de peur dans la voix. On ne peut faire revenir les morts à la vie, Severus, ça se saurait !
— Tu as peur pour nous ? demanda alors Rogue, ayant sentit le subtil changement dans la voix du Gryffondor.
— Je l'avoue, dit Harry. Si cette femme est de retour dans ta vie, tu risque de me mettre de côté...
—Pourquoi ferais-je cela ? demanda Rogue. Rya était une amie, une connaissance de classe et je la croyais morte... Du reste, tant que je ne l'aurais pas vue en chair et en os, elle sera toujours morte, dans mon esprit.
Harry se mordit la joue et hocha lentement la tête.
— Va faire un tour, je vais vous rappeler dans moins de cinq minutes, dit alors Rogue en retournant à ses copies.
— Comme tu veux, dit Harry en descendant du bureau.
Il s'apprêta à partir, mais il se ravisa au dernier moment et alla capturer les lèvres de son amant. Quand il recula, surpris, il secoua la tête.
— Tu ne te lasses jamais...
Harry sourit puis il se souvint de la marque rouge et il passa sa main dans le cou du professeur en repoussant les cheveux noirs.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Rogue. Si tu ne sors pas maintenant, tu n'auras pas de récréation...
— Ce matin, quand tu es arrivé, j'ai vu une marque rouge dans ton cou... dit Harry.
— Celle-la ? dit Rogue en penchant la tête sur le côté et en repoussant ses cheveux.
Harry vit la marque rouge et fronça les sourcils.
— C'est quoi ? Tu ne l'avais pas ce matin, si ? Je ne l'avais encore jamais vue...
— C'est que tu regarde mal, Harry, dit Rogue. J'ai cette tache depuis plusieurs années déjà...
— Et c'est quoi ? répéta Harry.
— La marque d'un mauvais sort.
— Toi aussi ?
Rogue leva les yeux sur la cicatrice en forme d'éclair et soupira en haussant les épaules.
— En quelque sorte, répondit-il. En fait, ça date de l'époque où je venais de rejoindre les Mangemorts, juste avant la mort de tes parents... Un jour, j'ai désobéit aux ordres et Voldemort m'a puni en lançant un Doloris particulièrement puissant. La marque que tu vois là est l'impact du sortilège... Inutile de préciser que j'ai souffert le martyre ce jour-là...
— Nom d'un Dragon ! s'exclama Harry. Il devait particulièrement être en colère ce jour là, le vieux serpent !
Rogue sourit légèrement puis ses cheveux retombèrent et il pressa Harry d'aller prendre l'air, ce que le Gryffondor fit d'assez mauvaise foi.
.
Lorsque Rogue battit le rappel de ses élèves, les deux classes de sixième année revinrent dans la classe de classe et Rogue annonça de but en blanc qu'ils allaient à présent tester leurs potions respectives, debout devant les autres élèves, sur l'estrade. Des murmures précipités parcoururent les rangs et Rogue commença alors à faire venir les élèves deux par deux à ses côtés. L'un des deux transportait précautionneusement le chaudron rempli et, rien qu'en voyant la couleur ou la texture de certaines de Potions, Rogue savait d'avance si elle allait fonctionne ou non.
Assis dans son fauteuil professoral, il regarda donc chaque binôme défiler devant lui, plonger une petite louche dans leur chaudron puis goûter la potion. Il nota soigneusement les effets produits à chaque fois et constata avec fierté que tous les effets étaient rigoureusement les mêmes, à savoir allonger considérablement les cheveux pour les garçons et les ongles pour les filles, quand la potion était réussie, bien évidemment. Quelques élèves, donc Dean, Neville, Seamus et Ron, se retrouvèrent avec respectivement, des cornes de chèvre sur le front, des oreilles de lapin, un nez de cochon, et le comble pour Ron, une longue queue fournie de... belette.
Après le fou rire général que déclenchèrent ces manifestations magiques, ce fut au tour de Malefoy et Pansy de s'avancer vers le bureau professoral en tenant chacun leur chaudron par l'anse. Ils les déposèrent sur la petite table prévue à cet effet, et ils plongèrent chacun une louche dans l'épais liquide blanc. Pansy fut la première à boire le contenu de sa louche avec une grimace de dégoût, plus parce qu'elle se souvenait des ingrédients qui composaient la potion qu'à cause du goût qui n'était pas si désagréable, au final.
A peine eut-elle vidé sa louche que ses ongles se mirent à pousser. En quelques secondes, ils étaient devenus de longues griffes droites et blanches d'environ trente centimètres de long.
— C'est pratique, dit-elle avec un sourire en les faisant cliqueter. A toi, Drago, ajouta-t-elle en baissant les mains.
Malefoy hocha légèrement la tête puis il plongea une louche dans son chaudron et but la potion. Les yeux fermés, il attendit quelques secondes puis un soupir de soulagement s'échappa de la bouche de Pansy quand elle vit les cheveux blonds de Malefoy s'allonger jusqu'à toucher le sol.
— Parfait, au suivant, dit Rogue en notant quelque chose sur un carnet tandis que Pansy et Malefoy s'éloignaient, Pansy occupée à tresser les longs cheveux blonds de son partenaire qui grognait, pour changer, ses longs ongles ne la gênant aucunement.
Les suivants étaient Hermione et Harry et, lorsque qu'ils apportèrent leur chaudron à côté de Rogue, Hermione surprit un coup d'œil entre son ami et leur professeur, mais elle ne releva et plongea sa louche dans le chaudron en même temps que Harry.
—A trois , dit Harry en soulevant sa louche remplie de l'épais liquide blanc nacré. Un, deux, trois...
Hermione acquiesça d'un signe de la tête puis ils portèrent leurs louches à leurs lèvres...
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