7.


« Jennifer ? »

La jeune femme leva la tête pour faire face à Emma qui se retrouvait encore une fois devant son bureau, l'air penaud.

« J'ai appris que tu avais dû accompagner Monsieur Hewing le soir dernier car j'avais annulé au dernier moment, j'étais venue m'excuser du dérangement que j'ai dû te causer. »

Si Emma semblait sincère mais Jennifer ne se laissa pas attendrir pour autant, affichant un air autain.

« Oh mais je crois que ça arrangeait très bien Monsieur Hewing que tu annules, grâce à cela il a pu passer une soirée merveilleuse et ne compte pas sur moi pour te rendre la place maintenant que j'y suis. Je pense que je réponds amplement à ses besoins ! »

« Tu devrais être prudente, même si nous ne sommes pas amies c'est un conseil que je te donne, cet homme n'est pas celui que tu crois être. »

« Il n'est pas celui que je crois ? Il est riche, séduisant, visiblement totalement libre, déclara-t-elle en la jugeant de haut en bas, patron d'une immense entreprise, en contact avec des gens très influents et même des stars, il a un jet, un immeuble privatisé, plusieurs villas et en plus de tout ça un excellent coup au lit ! » Finit-elle en passant sensuellement sa langue sur sa lèvre inférieure et en lui jetant un regard provocateur. « Alors tu dois bien comprendre qu'il peut bien être qui il veut à côté je m'en fiche complètement tant qu'il a ce qu'il faut je peux bien accepter les défauts qui vont avec. »

Emma resta sans voix devant cette déclaration. Elle avait du mal à concevoir le fait que l'on puisse être si superficielle et vide comme Jennifer. Elle préféra abandonner, se doutant qu'elle ne l'écouterait pas quelque soient ses arguments. Elle tourna donc les talons et retourna à son poster, laissant à nouveau seule la secrétaire. Cette dernière, plutôt satisfaite d'avoir mouché miss parfaite, remis en place son décolleté et se reconcentra à nouveau sur son ordinateur. Elle ne put pas se concentrer sur son travail bien longtemps puisqu'un homme vint à son tour l'interrompre.

« Excusez-moi, le bureau de Martin Hewing ? »

« Juste ici Monsieur » Pointa Jennifer du menton « Mais vous ne le trouverez pas ici, il est en réunion avec des PDG quelques étages au-dessous il ne sera pas de retour avant une bonne heure. Vous êtes Monsieur ?»

« Faxton. Je vais l'attendre, c'est au sujet d'une affaire assez importante. » Déclara-t-il en passant un mouchoir sur son front suant. Il semblait être en grand état de stress et ne cessait de regarder autour de lui, s'épongeant régulièrement le visage. Jennifer ne posa aucune question sur la nature de ce rendez-vous et se contenta d'hocher la tête en se levant.

« Dans ce cas veuillez me suivre je vous prie. » L'homme acquiesça et se laissa conduire dans un petit cabinet à quelques mètres qui faisait office de salle d'attente. Elle l'incita à s'assoir et lui proposa de lui apporter un café mais il déclina vivement l'offre.

« Je viendrai vous chercher quand Monsieur Hewing sera disposé à vous recevoir. » Annonça-t-elle avant de quitter la pièce, refermant la porte derrière elle. D'un pas assuré, sous les regards brulants de ses collègues masculins, elle retourna s'assoir derrière son bureau, bien décidé à ne plus se lever avant la fin de sa journée. Deux heures passèrent avant que son patron ne fasse son apparition. Sa mine sombre annonçait que sa réunion ne s'était pas passée comme il l'avait souhaité. Avant qu'il n'atteigne la porte de son bureau, sa secrétaire l'interpela. Se tournant vers elle, il se remémora le mot qu'il avait retrouvé le matin même, et son regard alla de lui-même se porter vers le décolleté de la jeune femme qui laissait paraître les prémices d'une poitrine dont il n'arrivait pas à se souvenir alors qu'il avait été intimement en contact avec cette dernière la nuit précédente. Il s'approcha de Jennifer, se promettant que ce soir, il resterait assez sobre et éveillé et qu'il comblerait ses trous de mémoire.

« Un certain Monsieur Faxton souhaiterai s'entretenir avec vous, cela semble assez important. »

A l'entente de ces mots, Hewing pâlit et ordonna à Jennifer de le faire de suite venir dans son bureau. La jeune femme obtempéra et se dirigea vers la salle où attendait le visiteur, roulant des hanches comme toujours, mais cette fois-ci Martin Hewing n'y prêta aucune attention, trop inquiet sur ce qu'augurait la visite de Faxton ici.

Quelques minutes plus tard il se trouvait dans son bureau, toujours dégoulinant de sueur ce qui avait le don d'agacer l'homme d'affaire en face de lui.

« Qu'est-ce que tu es venu faire ici ?!! Tu es conscient que tous mes employés t'ont vu ?! »

« Désolée patron mais c'est grave... il y a eu des fuites. »

« Des fuites ? Impossible. »

« Pourtant nos logiciels ont étés piratés aujourd'hui même et tous les mots de passes changés, impossible de récupérer les codes. »

Hewing jura en frappant du poing sur la table. S'ils étaient découverts, ils risquaient tous de mourir... Les logiciels piratés contenaient des informations, des codes et des données relatives à un autre type d'entreprise qu'il gérait de manière non officielle. Les données que l'on venait de leur arracher valaient des milliers de dollars et cette perte ne leur serait pas excusé. Si la hyène entendait parler de ça, il pouvait être sûr de trouver chez lui le soir même un assassin ayant pour ordre de l'éliminer le plus rapidement possible. Cependant ce qu'il n'arrivait pas à comprendre c'est comment ils avaient pu être piraté. Seuls trois membres possédaient les codes d'accès dont lui et Faxton qui était venu l'avertir. Le troisième se trouvait en ce moment même au Venezuela, coupé de tout réseau existant, il était donc impossible que cela vienne de lui.

« Je veux que l'on me trouve l'origine du piratage. »

« Nos hommes sont déjà dessus. » Déclara Faxton d'une voix peu assuré. « Certains de nos clients veulent se retirer... »

« Ils ont déjà appris l'affaire ?? »

« Non non pas encore mais ils n'ont pas réussi à accéder à leurs comptes et les plus peureux on préférés se retirer de suite sans chercher à comprendre. »

« Je vois... »

En l'espace de quelques minutes, Hewing avait l'impression de tout voir s'écrouler autour de lui. Tout cet empire qu'il avait réussi à bâtir était en train de partir en fumée à moins qu'il parvienne à trouver une solution dans l'immédiat pour parer à cette catastrophe. Faxton faisait les cents pas dans l'immense bureau ce qui ne l'aidait évidemment pas à réfléchir comme il le voulait. Saisissant le combiné sur son bureau, il composa le numéro de sa secrétaire qui se trouvait juste derrière la porte mais dans l'urgence, il n'avait pas de temps à gaspiller. Cette dernière répondit de suite, reconnaissant le numéro.

« Envoyez-moi mon responsable électronique. »

« Bien Monsieur. »

« BORDEL Y A LES FLICS EN BAS !!! » Hurla Faxton qui s'était approché de la fenêtre et venait de constater qu'une dizaine de voitures s'était regroupé en bas de l'immeuble. Sous la panique, il se précipita hors de la pièce dans le but de fuir tant qu'il le pouvait encore, ne tenant pas compte des appels d'Hewing qui lui ordonnait de rester. Lui-même se sentait pris au piège. Il se doutait que les dossiers étaient aux mains des forces de l'ordre et qu'il n'avait que très peu de chance d'être jugé innocent. Son cerveau bouillonnait, cherchant une porte de sortie, une issue de secours qui lui permettrait d'échapper à ce traquenard. Cependant il entendait déjà de nombreux cris se propager dans l'immeuble. Ce n'était plus qu'une question de secondes. Comme un loup aux abois, il se précipita hors de son bureau pour découvrir que les policiers avaient déjà investis l'étage. Devant lui, Jennifer leur faisait face, complètement effarée ne semblant pas du tout comprendre ce qui se passait. Il remarqua sur le bureau de sa secrétaire un petit coupe papier couleur argent avec de fausses pierres dessus, dans un élan désespéré, il se précipita sur ce qui se rapprochait le plus d'une arme avant de se lancer sur Jennifer, pressant la lame sur sa gorge d'une main et tenant fermement ses deux bras dans son dos.

« Monsieur ?! » S'étrangla-t-elle horrifié de la tournure des évènements, sentant le métal froid contre sa peau.

« Reculez ou je la saigne !!! » S'époumona Martin Hewing complètement fou. Les policiers l'entourant maintenant, leurs armes braquées sur lui, ou plutôt sur le corps tremblant de Jennifer qui lui servait de bouclier. Un homme d'une vingtaine d'années, vêtu d'un costume gris foncé sorti du groupe et vint se positionner devant lui avant de déclarer calmement d'une voix forte.

« Monsieur Martin Hewing, nous vous arrêtons vous et vos complices pour trafic illégal d'armes. »

« Vous ne pouvez pas ! Vous ne pouvez rien faire !!!! J'ai un otage !!! » Hurla-t-il partant dans un rire hystérique.

« Je crois que vous faites erreur Monsieur... C'est elle qui vous tient en otage. » Répondit l'homme en souriant narquoisement avant d'hocher la tête en direction de Jennifer comme pour lui donner un accord silencieux. La jeune femme sembla comprendre puisqu'elle perdit aussitôt son regard paniqué et envoya violemment sa tête en arrière pour venir frapper le nez de son agresseur, qui craqua d'une manière inquiétante. Hurlant de douleur, l'homme porta automatiquement ses mains à son nez, relâchant de ce fait la jeune femme qui se retourna aussi vite que l'éclair pour envoyer son genou entre les jambes d'Hewing qui se plia en deux sous la douleur. Les policiers intervinrent aussitôt, le menottant alors que le sang coulait à flot de son nez et qu'il n'arrivait toujours pas à se redresser. L'homme au costume gris s'approcha de lui et récita

« Vous avez le droit de garder le silence, tout ce qui se sera dit ou fait pourra être retenu contre vous. Emmenez-le. » Tous le monde quitta la salle sous les cris de douleur d'Hewing à l'exception de Jennifer et de l'homme au costume.

« Je te paye le restau ? »

« On passe d'abord chez moi, j'ai du sang sur ma robe. »

Tous deux quittèrent l'immeuble et se dirigèrent vers une BMW noire garée devant ce dernier. L'homme se mis au volant tandis que la femme prenait place sur le fauteuil passager. Les première minutes se firent en silence jusqu'à ce qu'il prenne à nouveau la parole.

« Alors c'était bien hier soir ? Tu t'es amusé ? »

« Tu rigoles ? Cet abruti a même pas vu que je l'avais drogué ! Il est tellement imbu de lui-même qu'il a suffi que je lui dise qu'il avait été génial pour qu'il gobe tout. Récupérer ses codes a été un jeu d'enfant. »

« Pirater leurs données pareil, on a toutes les identités de tout le monde maintenant ! Ce n'est plus qu'une question de temps avant que tous le réseau soit sous les barreaux on peut dire qu'on a fait du bon boulot ! »

« Ouaip, je ne suis pas déçue de rentrer quand même ! »

« Moi je m'amusais bien, bon un peu déçu qu'il n'y ait pas eu trop de bagarres mais bon on ne peut pas tout avoir... Tu sais quoi ? Ça te dirait pas plutôt de commander et de se faire une petite soirée chez toi tous les deux ? »

Jennifer esquissa un sourire avant de répondre.

« J'approuve totalement ! »


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