3. Rapprochons nous
Ça devait faire dix bonnes minutes qu'Hermione et Blaise étaient dans la bibliothèque, mais ils n'avaient pas avancé d'un poil dans leur travail. C'était en partie de la faute de Hermione et Blaise comptait bien lui faire savoir.
— Tu comptes t'y mettre ou je dois tout chercher moi-même ?
— Quoi ?
Le Serpentard soupira bruyamment en se penchant en avant.
— Mademoiselle je sais tout n'est pas concentré, comment cela se peut-il ?
— Tu es très proche de Malefoy n'est-ce pas ?
— Eh bien... Granger, je ne pensais pas que toi aussi, tu étais... Ouverte de ce côté-là.
— De quoi tu parles ?
— Eh bien de toute évidence les filles du château qui vienne me voir pour savoir si je suis proche de Drago sont celle qui veulent avoir un préavis pour savoir si elles ont un ticket pour un soir ou pas, rétorqua Blaise le ton plus qu'enjôleur.
— Elles ne doivent pas être nombreuse alors, rétorqua Hermione en leva les sourcils. Et elles doivent être sois éperdument folle, sois complètement désespérées pour passer une nuit avec un mangemort.
Zabini se raidit légèrement face à la dernière phrase d'Hermione.
— C'est vrai j'avais oublié que je parlais à la sainte ni touche du château. La plus prude des plus prudes. La plus vierge des plus vierges.
— Tire les conclusions que tu veux tirer Zabini. Je ne t'ai pas parlé de ça...
— Oh ! s'exclama-t-il. Tu vas me dire que tu as passé le cap ?
Il s'esclaffa avant de continuer :
— Bien sûr, j'aurais dû m'en douter ! Les plus sages sont souvent les plus coquines. Weasley ou Potter ? Attends, attends, ne dit rien. Je parie que, tu t'es tapé les deux.
— Si tu ne veux pas que je te plante pour le devoir tu ferais mieux d'arrêter ce petit jeu immédiatement, le menaça Hermione d'un ton calme.
— Je te taquine Granger, c'est ma façon à moi de faire plus ample connaissance avec toi. À ma grande surprise, tu es plutôt souple, je te pensais plus, enfin moins... Flexible que ça. J'aime bien.
Hermione le dévisagea légèrement et il explosa de rire à sa plus grande surprise. Elle avait beau lui chercher un défaut de Serpentard à ce moment-là, elle n'en trouvait pas un que tout le monde n'avait pas. À vrai dire, elle le trouvait normal. Pourtant, c'est un l'ami de Malefoy, pensa-t-elle.
— Qu'est-ce qu'il y a Granger ? demanda Zabini devant l'insistance de son regard.
— Alors, es-tu très proche de Malefoy ?
— Je suis son meilleur ami. Pourquoi tu veux savoir une telle chose, vous vous détestez, rappela le Serpentard en ouvrant un livre sur la table.
— Justement, j'essaye de trouver comment le faire souffrir par le biais de ses proches.
Blaise décrocha lentement le regard du livre sur lequel il s'était penché. Hermione se pencha légèrement vers lui le regard sévère.
— Sois tranquille, chuchota-t-elle. Je te taquine Zabini.
— Je vois, dit-il en se glissant un peu plus le long de sa chaise. Je me demande pourquoi je n'ai jamais pris soin de parler à une Gryffondor avant. Je ne te savais pas un tel caractère Granger.
— Je ne pensais pas qu'un Serpentard pouvait être si...
— Si ?
— Si intéressant, fit-elle après mure réflexion.
— ... Merci.
Les deux commencèrent à travailler sérieusement, puisqu'à l'origine, ils avaient décidé de se voir pour cela. Hermione n'avait tout de même pas oublié ce que Drago avait dit et elle se demandait tout de même à quel point il en savait sur sa mère. Mais pour elle, il était hors de question de parler à Drago pour lui demander ce qu'il savait au sujet de sa mère.
*
— Où est Blaise ? demanda Drago en se faufilant sous ses draps.
— À la bibliothèque avec Granger.
— Pardon ? s'étonna-t-il assis sur son lit.
— Tu ne te souviens pas ? Blaise nous a pourtant dit que Slughorn leur avait donné un devoir commun à faire pour je ne sais quand, expliqua Théodore.
— Ça m'était sorti de la tête, répondit le beau blond en déposant sa tête sur son cousin.
Il était tout de même 21h00. Qu'est-ce qu'ils leur avaient pris d'aller faire ça après manger ? C'est peut-être pour ça qu'elle se disputait avec Potter, parce qu'il ne voulait pas qu'elle rejoigne Blaise, pensait-il. Il se mit à sourire. Le jeune homme en riait intérieurement. Il s'imaginait la tête que Potter devait faire en sachant qu'Hermione n'était toujours pas revenue.
— Quel crétin, murmura-t-il !
— Tu as appris quelque chose de nouveau aujourd'hui ?
— Rien de vraiment intéressant, je ne sais même pas pourquoi je me donne autant de mal pour retrouver cette... Cette orpheline complètement idiote. Franchement si ce n'était pas pour ma mère, je n'aurais jamais fait ce serment inviolable pourri, fit-il en frottant légèrement le poignet droit. En plus de ça, je me retrouve coincée à Poudlard une année de plus, tout le monde sait que mon père est un mangemort et...
— Au moins, ils ne savent pas que tu portes la marque Drago ! s'exclama Théodore. Estime-toi heureux que peu le sache et que ceux qui ne sont pas de ton côté aient gardé la bouche fermée comme Potter et sa bande de joyeux compagnons.
Drago rigola au terme que venait d'utiliser Nott puis il se passa la main dans ses cheveux afin de remettre en place les deux petites mèches mouillées tombant sur son front.
— Blaise et moi nous t'avons promis que nous allions t'aider à la trouver.
— Ce n'est pas ça qui m'embêter le plus.
— Qu'est-ce donc alors ? demanda Théodore en croisant ses mains derrière sa tête.
— Qu'est-ce que je suis supposé faire lorsque je découvrirai qui elle est ? Et si je ne l'aime pas... Je ne peux pas me marier avec une fille que je n'aime pas.
— Pour l'instant, tâchons de découvrir son identité.
Les deux s'endormirent avant l'arrivée de Blaise.
——
Le réveil de Drago avait été affreux. Il ne s'était pas senti d'attaque pour affronter cette deuxième journée de cours, mais il avait quand même fait et avec succès. Lorsqu'il eut fini à seize heures, il avait été soulagé. Enfin, jusqu'à ce qu'il se souvienne qu'il fallait qu'il retourne dans la réserve pour chercher des informations sur la première guerre des sorciers et la première génération de l'ordre du Phoenix. Cette fois encore, il baratinait Madame Pine qui le menaçait plus sérieusement d'aller prévenir McGonagall au sujet de ses visites dans la réserve, mais elle le laissa tout de même entrer. À l'aide d'un Accio, il fit apparaitre dans ses bras les dossiers qu'il souhaitait lire puis il s'installa sur le seul fauteuil à deux places de la pièce.
— L'ordre du Phénix..., murmura-t-il avant de commencer à plonger son esprit dans la documentation qu'il avait sous les yeux
Une heure ou deux heures plus tard, les portes de la réserve s'ouvrir, puis se refermèrent. Drago se disait que cela devait être madame Pine qui venait le chasser de la réserve, mais il n'entendit rien de plus après cela, juste le silence.
— Accio L'ordre du Phoenix.
Le document entre les mains de Drago gigota, mais il le tint fermement.
Il se redressa légèrement, surpris, lorsqu'il vit apparaitre Hermione Granger juste en face de lui.
— Que fais-tu ici Malefoy ?!
— Je pourrais te poser la même question, mais à l'évidence moi, je ne pose pas de question auquel la réponse me parait déjà évidente.
— Tu... Mais, fait-elle en abaissant les yeux vers les genoux du Serpentard. C'est le dossier que je cherche !
— Vraiment ? s'étonna-t-il ironiquement. Attends ton tour Granger !
— Donne le moi Malefoy, j'en ai besoin immédiatement. Je ne sais même pas pourquoi tu t'intéresses à ça.
— J'ai mes raisons, sans doute plus importantes que les tiennes. Alors si tu permets, finit-il par dire en rabaissant la tête entre les parchemins du dossier.
— Si tu comptes recueillir des informations pour aller les colporter aux copains de ton père qui court toujours dans la nature, bien que plus pour longtemps. Ce n'est pas là que tu en trouveras.
— Qu'insinues-tu espèce de sang de bourbe ? demanda Malefoy en relevant la tête un air rageur au visage.
— Sang de bourbe ? Tu es conscient que toi et ta secte de "le monde des sorciers pour les sangs pur" êtes totalement ruinés, fini. Je ne sais pas si tu prends conscience que dans ce Nouveau Monde que nous bâtissons Malefoy, les gens comme toi sont des parias, sale mangemort.
— Répète un peu ça ?! S'exclama-t-il en fermant le dossier afin de pouvoir se lever, mais au même moment Hermione voulu attraper le dossier Drago se leva et puisqu'elle se pencha trop vite, ils basculèrent tous les deux en arrière, mais atterrirent sur le canapé.
Ils étaient à moitié allongés. Hermione sur lui, lui sous elle, se rattrapant de justesse en posant une de ses mains sur le dossier du canapé. Leur visage était proche et leurs souffles auraient pu se mélanger s'ils n'avaient pas tous les deux arrêté de respirer. Drago ne s'était jamais senti aussi proche de Granger, il faut dire qu'il ne l'avait jamais autant été.
Ils étaient tellement occupés à se toiser sévèrement que ni l'un ni l'autre n'avait bougé d'un poil jusqu'à ce que Drago décide de mettre fin à toute cette scène qui devenait franchement ridicule et pourtant tout aussi envoutante.
— Tu comptes rester ainsi jusqu'à l'aube ? Vois-tu, être aussi proche de toi me donne des pulsions meurtrières. Alors si tu n'y vois pas d'inconvénient, dit-il en la poussant sur le côté si fort qu'elle faillit tomber au sol.
Hermione marmonna quelque chose d'inaudible avant de récupérer le dossier au sol et de s'assoir sur le canapé.
— Si tu veux te renseigner sur le passé de Poudlard tâche au moins de faire attention aux affaires qui ne sont pas les tiennes. Un mangemort... Excuse-moi, dit-elle faussement désolée. Je voulais dire sang-pur, devrait avoir appris les bonnes manières dès leur plus jeune âge non ? À moins que tu n'aies été mal élevé ce qui ne m'étonnerait pas le moins du monde. Après toute ta mère à laisser tomber sa sœur, sa nièce et son beau-frère... Et ton père, eh bien, je n'ai qu'à citer l'endroit où il est enfermé pour définir la personne qu'il est et de quel côté il était lors de la bataille ! Quelle belle-famille ! Je me demande pourquoi tu es encore scolarisé ici.
Hermione venait de toucher un point extrêmement sensible chez Drago. Il sentait son cœur battre à l'intérieur de sa boite crânienne. Le jeune homme savait qu'il avait toujours été un lâche et un jeune homme faible d'esprit toujours caché derrière la robe de sorcier de son père. Il mettait Lucius sur un piédestal comparer à tous, mais ce fut avant qu'il ait été envoyé à Askaban.
Drago avait arrêtait de se voiler la face. Cette quête de monde où ne vivraient que les sangs purs était la folie la plus monstrueuse que le monde des sorciers n'est jamais connu. Et le Serpentard regrettait amèrement d'avoir été impliqué dans cela, d'avoir été impliqué dans la mort de Dumbledore.
Cependant, ce n'était pas tant de sa faute, son implication était en partie due à l'éducation qu'il avait reçue. Depuis tout petit, on lui avait revendiqué à quel point les sangs purs étaient des êtres supérieurs, des races supérieures. Toute son existence, il avait cru à cela. Toute son existence, on le lui avait répété et tout ce qu'il avait fait était de croire que c'était bien, qu'il se battait pour la bonne cause. Avant il avait tout ce dont il pouvait rêver. À présent, il n'avait pratiquement plus rien, plus de famille puisqu'elle avait éclaté en mille-et-un morceaux, plus de manoirs puisqu'il avait été saisi par le ministère, plus de crédibilité auprès de ceux qui croyait en eux.
Il avait perdu trop de choses et c'était ça sa grande faiblesse. Drago avait pourtant un nouveau manoir, l'héritage de la fortune Malefoy et tous les bienfaits allant avec, mais s'il n'était plus crédible, s'il n'avait plus de famille derrière laquelle se cacher aux moindres soucis. Que lui restait-il ? Le simple fait que Hermione puisse le rabaisser autant, le m'était hors de lui.
— Tu comptes rester planter là jusqu'à l'aube ? demanda Hermione sur un ton nonchalant, tentant de l'imiter. Suis-je allée trop loin dans mes propos ? T'ai-je malencontreusement blessé ? l'interrogea-t-elle avec de faux yeux de merlans frits.
— Écoute-moi bien Granger. Ce n'est pas parce que toi et ta bande d'amis aviez sauvé le monde...
— Tu as tord Malefoy. C'est justement parce que mes amis et moi avons sauvé le monde des gens comme toi que j'ai le droit de te rabaisser comme je le fais en ce moment ! Quoi ? Ça ne me ressemble pas ? C'est vrai que venant de ma part m'abaisser à de telles choses pour te piquer à vif est plutôt inhabituel, mais tu sais quoi Malefoy, être aussi exécrable que toi, ça fait un bien fou. Maintenant, si tu permets, j'aimerais être seul.
— Seul hein ? Avec plaisir ! s'exclama-t-il en agitant sa baguette d'un coup vif de gauche à droite en une parfaite ligne droite faisant voltiger les dossiers de certaines étagères par terre. Amuse-toi bien, Granger.
En sortant de la réserve Drago n'était pas bien, il avait vite besoin de se reprendre, car jamais il n'avait autant été humilié par elle ou par qui que ce soit d'autre. Ce qu'elle venait de lui dire, la façon dont elle lui avait parlé, la façon dont elle l'avait toisé, elle ne l'avait jamais fait auparavant et il ne savait pas comment réagir face à une telle répartie.
A part l'insulter de sang de bourbe ce qui ne marchait apparemment plus, il n'avait su quoi faire et il s'avoua que le coup-de-poing qu'il avait reçu d'elle en troisième année lui avait fait moins mal que ce qu'elle venait de lui dire.
Chapitre corrigé avec Antidote.
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