Bonus
Nate
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Il est vingt heures quand mon fils de deux ans arrive devant nous avec son doudou dans l'une de ses petites menottes. Son doudou est une simple couverture bleu, c'est la couverture avec lequel on le couvrait quand il faisait froid, maintenant il ne la lâche plus. Il a aussi une grosse peluche sur laquelle il s'endort. Il est trop mignon quand il fait ça, j'ai un tas de photos de lui dans mon téléphone, tout comme mes deux femmes. Améthyste s'occupe d'attacher les cheveux de Saphir avant le film et de les coucher. Je me tourne vers mon fils et je le regarde.
-Je crois que ton fils veut faire dodo
-Tu veux faire dodo, chéri ?
Mon fils hoche la tête en répétant “dodo” en boucle. Je me lève et je le suit jusqu'à sa chambre. Je le monte dans son lit et il s'allonge sans broncher, j'allume la veilleuse et je sors de la chambre après l'avoir regardé serrer sa couverture contre lui. Je rejoins les filles déjà installées dans le canapé devant la télé, je souris et je m'allonge derrière Améthyste pour l'avoir dans mes bras. Saphir s'allonge au niveau de notre tête, notre canapé d'angle et large et plutôt confortable, une chance pour nos soirées tranquilles devant la télé.
Améthyste
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Dans les bras, j'attends que la tempête se calme en bas pour descendre rejoindre le reste de ma famille. Maé à 9 ans bientôt 10, c'est un très bon élève à l'école, il est calme, gentil même trop gentil. Saphir aura 15 ans dans quelques jours, elle est en pleine crises d'adolescence. Je pensais qu'elle ne la ferait pas gentille comme elle était, elle aurait pu passer à travers mais non. Malheureusement, c’est pour ma pomme, Saphir s'en prend à moi et à mon père, son frère à plus de chance, elle ne l'attaque pas directement.
Par contre moi c'est presque tous les jours. J'en peux plus, je n'arrive plus à ne pas pleurer toute une journée consécutive. Nate prend ma défense, mais lui aussi n'en peut plus, il a même pensé à l'envoyer en pensionnat, mais je ne pense pas que ça ferait vraiment quelque chose. J'en ai parlé à Maura et elle pense que quelques semaines avec elle loin de tout pourrait lui faire du bien.
-Maman, murmure Maé
-Qu'est-ce-qu'il y a mon coeur ?
-Pourquoi Saphir, elle est méchante comme ça ?
-Elle n’est pas méchante, elle est juste....
Je ne trouve aucun mot, parce qu' en réalité il a raison, elle est méchante dans ses mots et ses gestes. Elle ne me parle plus, elle m'évite, et quand elle peut elle m'envoie des mots et des phrases en pleine face. J'en ai passé des nuits et des journées à pleurer dans ma chambre. Nate à même dû annuler un tournage au dernier moment pour rester à la maison et désamorcer la bombe qu'était Saphir à ce moment-là. Elle m'en veut parce... En fait j’en sais rien.
-Si elle est méchante avec toi et papa.
-C'est rien mon cœur ne t'inquiète pas.
-Moi j'aime pas quand tu pleures à cause de Saphir.
-Je sais chéri.
Je sers Maé contre moi et je ferme les yeux pour éviter que les larmes coulent sur mes joues. Tout allait pourtant très bien dans notre famille, Nate avait repris les tournages, les enfants étaient à l'école et j'avais repris goût à écrire. Mais Saphir à commencé à se renfermer et à me regarder de travers par moment, puis tout à explosé. Les cris et les larmes sont devenus quotidiens.
-Un jour elle va de nouveau être gentil ?
-Bien sûr
Maé fixe le mur avec sa petite mine triste. Je lui embrasse la joue, je n'aime pas le voir comme ça.
-J'ai même plus le droit à des câlins le matin quand je la réveille, dit mon fils tristement.
-ça te manque ?
-Beaucoup, j'aime bien faire des câlins à Saphir.
-ça va revenir.
-Non, parce que maintenant elle est grande et qu'elle veut plus faire de câlins à son petit frère parce que c'est trop la honte, il renifle doucement.
-Elle t'a dit ça ?
Maé hoche la tête doucement, son menton tremble doucement et les premières larmes coulent sur sa joue.
-C'est vrai que c'est la honte ? Sont menton tremble.
-Non, bien sûr que non.
-Alors pourquoi elle dit ça ?
Saphir est dans un âge où on commence à se rebeller contre tout le monde, à cet âge là on pense tout savoir, qu'on est les meilleurs, que faire des câlins à son petit frère ou ses parents c’est la honte, on pense aussi que rien ne peut nous arriver. On dit que c'est l'âge bête.
-Très bête alors, moi je dirais jamais ça.
-Tu ne peux pas dire jamais mon ange.
-Si, parce que moi j'ai pas honte de faire des câlins à toi ou papa.
-Je sais, mais tu es encore petit.
-J'ai 9 ans je suis pas petit.
-Pardon, mon cœur.
Je lui souris et il me le rend entre ses larmes, Maé se colle contre moi et serre doucement ses bras autour de mon cou. Les cris se calment puis le bruit d'une porte qui claque se fait entendre, la porte de Saphir. Des mois que je l'entend claquer contre le mur ou quand elle la ferme. La porte de ma chambre s'ouvre et Nate rentre complètement fatigué de toutes ses crises à répétition. Je lui souris et il vient s'allonger avec nous dans le lit, il rassure tendrement son fils avant de l'envoyer au lit après un très grand et très long câlin. Une fois la porte fermée, Nate craque dans mes bras. Il craque presque une fois par semaine, toute cette atmosphère le fatigue et le ronge doucement. On finit par réussir à s'endormir l'un contre l'autre nos visages remplis de larmes sèches.
*****
Nate et Saphir se crient encore dessus dans le salon, j'en peux vraiment plus. Je m'avance vers eux et avant de pouvoir ouvrir la bouche Saphir s'en prend à moi.
-TU VEUX QUOI TOI ? T'ES MÊME PAS MA MÈRE, crie Saphir.
Une claque, une énorme claque vient de m'arriver en pleine figure, la mienne était mentale mais pas celle que Saphir vient de reservoir de son père.
-Améthyste est ta mère que tu le veuilles ou non, elle t'a aimé et élevée depuis bébé.
-C'est pas mère, ma mère est morte elle... Elle...
-Elle quoi ? Elle t'aurais aimé ? C'est ça ?
Saphir le fixe de ses grands yeux humides. Elle ne dit rien, juste elle le fixe.
-Tu ne sais rien sur elle, dit durement Nate.
-Assez pour savoir qu'elle m’aurait aimé.
-Et tu sors ça d'où ? De la presse ?
Saphir baisse les yeux sur le sol, sa main sur sa joue ou une petite marque rouge apparaît. Je sais que ce qui va suivre va leur faire mal à tous les deux, mais Nate ne tient plus, Saphir le pousse à bout.
-Je prend ça pour un oui.
Saphir relève les yeux et je m'avance doucement vers eux, heureusement que Maé soit à l'école et pas au milieu de cette engueulade.
-Tu veux savoir la vérité ? Je vais te dire la vérité.
-Nate tu devrais te calmer avant, j'essaie de désamorcer légèrement la bombe.
-Oh non, elle veut la vérité, elle va l'avoir. Ta génitrice était une amie d'enfance, elle était une simple amie. Mais malheureusement un soir on était trop bourré à la fête d'un de nos amis et on a couché ensemble. Ce que j'ai fait m'a dégouté et malheureusement en étant bourré on oublie de se protéger. Et voilà ce qui arrive.
Il la montre de ses mains tendues.
-Un bébé, un fichu bébé qui n'était pas voulu. Oui, ça fait mal à entendre mais c'est encore pire de le dire maintenant, quand tu es née je ne te voulais pas, j'étais jeune et je ne voulais pas d'un bébé. À sa mort je t'ai récupéré après des tests de paternité, je t'ai reconnu et je t'es confié à ta grand-mère. Plus tu étais loin de moi et mieux je me sentais mais j'avais une partie de moi qui s'inquiétait pour toi.
Les larmes coulent sur leurs joues à tous les deux. Saphir est assis dans le canapé et Nate tourne en rond avant de venir s'asseoir à ses côtés.
-Je prenais de tes nouvelles à chaque appel, puis Améthyste est arrivé dans ta vie, elle était là depuis le début, tu la pris pour ta mère au début, tu ne voulais jamais te séparer d'elle. Grâce à toi, je l'ai rencontré et je suis tombé amoureux, j'ai appris à être un bon père pour toi, j'ai arrêté les contrats et les soirées pour être auprès de toi. Elle m'a ouvert les yeux et je l'en remercie.
-J'étais une erreur ? Demande en pleurant Saphir.
-Ma plus belle erreur.
Il lui sourit doucement en prenant sa main dans la sienne.
-Je sais que c'est dur d'entendre que tu as été une erreur mais…
-Non, ça va... Je vais... Je vais aller me coucher.
Elle se lève et dit bonne nuit à son père avant de partir en direction des escaliers. Nate se lève et ouvre la bouche mais je le retiens.
-Laisse la digérer, je lui sourit pour le rassurer.
-Je...
Il est épuisé physiquement et surtout émotionnellement. Je le prends dans mes bras, il serre ses bras autour de moi et pleure dans mon cou, ma main caresse tendrement ses petits cheveux à l'arrière de sa tête.
-Tu devrais aller te coucher quelques heures.
-Tu as raison.
-Vas-y je m'occupe de la maison et de Maé.
-Il hoche la tête en essayant ses joues avec les manches de son pull.
-Je t'aime.
-Je t'aime vas te coucher.
Je l'embrasse et il monte dans notre chambre se reposer quelques heures. Je m'assois dans le canapé et je souffle un bon coup avant de craquer, seule, au milieu du salon. J'ai besoin de souffler, de partir quelque temps de toute cette mauvaise atmosphère, juste quelques jours avec Maura en Irlande me ferais que le plus grand bien.
***
Un homme doit être assez grand pour admettre ses erreurs, assez intelligent pour apprendre de celles-ci et assez fort pour les corriger.
Fin.
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