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-J'aurais beaucoup aimé être blonde, en fait.
Les paroles de Morgane m'ont fait lever la tête de ce que j'étais en train de faire.
-Tu sais que tu es très jolie en rousse, ai-je lancé.
Ce que je disais était vrai. Je le pensais véritablement.
Morgane était une fille vraiment belle, voire attirante. Personne ne pouvait rester indifférent face à sa douceur, à sa beauté. Même une fille excessivement homophobe ne pouvait que la trouver belle.
La jeune fille m'a envoyé un sourire mais m'a demandé d'arrêter de dire tant de conneries. Elle pensait certainement que j'avais lancé ces paroles uniquement par politesse, pour me faire passer pour quelqu'un de gentil.
Étant mal à l'aise et préférant éviter de m'enfoncer davantage, j'ai décidé de me calmer et de continuer à fermer la rangée de boutons à l'arrière sa blouse.
Elle restait silencieuse et se laissait calmement faire.
-Comment as-tu fait pour convaincre Mathias de porter cet habit?, a-t-elle brisé le silence.
J'ai haussé les épaules. Je ne pensais pas l'avoir vraiment convaincu. Il avait fini par accepter de lui-même. Même s'il l'avait fait en se moquant, c'était accepté.
J'ai donc expliqué cette histoire à mon amie et elle semblait épatée du fait que j'aie eu autant de faciliter à embarquer mon meilleur ami dans une histoire pareille.
-Merci à toi aussi d'avoir accepté de porter le même costume que nous, ai-je dit à l'égard de la jolie rousse.
-J'ai toujours voulu être blonde, je te l'ai dit.
Un large sourire s'est formé au milieu de mon visage et elle m'a envoyé un regard rieur. J'appréciais beaucoup cette personne ainsi que la simplicité dont elle faisait preuve.
-T'as bien fait de venir car cette jupe te met bien en valeur.
Ma réplique était insolente mais c'était absolument le fait voulu.
Morgane m'a donné une petite tape sur le haut de mon thorax avant de me regarder à nouveau dans les yeux.
Son regard s'est mis à briller et j'y ai entrevu beaucoup de joie et bonheur. Je n'avais aucune idée de ce à quoi elle pensait mais ses yeux parlaient pour elle sur son état d'esprit.
Alors que j'allais me retourner pour attraper ma bouteille d'eau, les bras de la jeune fille se sont serrés autour de ma taille et ses lèvres se sont rapidement posés au creux de mes lèvres.
J'ai été pris au dépourvu et n'ai pas eu le temps de réagir. Je me suis donc laissé faire et ce n'était peut-être pas plus mal car ça serait mentir de dire que ça n'avait pas été agréable. J'ai beaucoup apprécié sentir ses petites lèvres pulpeuses entourer les miennes.
Même si elle portait une perruque blonde avec trop de volume. Même si j'étais habillé d'une mini-jupe qui dévoilait presque l'intégralité de mes fesses.
Au bout d'une petite vingtaine de secondes, nous nous sommes naturellement éloignés l'un de l'autre et nous sommes regardés dans les yeux.
-Je t'aime bien, Romuald, a prononcé la jeune fille.
-Bon les gars, c'est fini l'amour car nous devons encore nous maquiller.
J'en voulais à Mathias qui était venu tout gâcher mais il avait raison d'une certaine manière car nous n'étions pas prêts du tout. Pourtant, je me promettais de recommencer ce geste de tendresse lorsque la possibilité se présentera à nouveau.
Morgane m'a demandé de m'installer sur l'une des chaises que Mathias avait disposées et elle m'a rapidement maquillé pour me faire parfaitement ressembler à une jeune femme. Dès que j'ai senti mes cils s'allonger et mes lèvres se colorer, un élan de bien-être est monté en moi. Je sentais presque des papillons voler avec grâce dans mon ventre.
Après deux heures de maquillage et préparation intenses, nous étions tous les trois devenus de belles pom-pom girls blondes à forte poitrine et étions prêts à parader dans toute la ville avec cette tenue.
Bizarrement, je me sentais bien. Je me sentais presque revivre.
Une fois à la soirée, il a fallu un bon moment pour que notre identité soit démasquée. C'était de la faute de Mathias que certains l'aient deviné. Il exagérait tellement ses déhanchés et rendait sa voix si féminine que ça ne pouvait qu'être lui.
-Tu te sens bien dans cette tenue?, m'a questionné Morgane au milieu de la soirée.
-Oui et tu sais, en blonde, la vie est deux fois meilleure.
Elle a immédiatement rigolé en comprenant la référence à un vieux film que j'avais faite.
Deux heures après le début de la soirée, un garçon méconnaissable sous son déguisement de Cruella d'Enfer est fièrement venu vers nous.
Lorsqu'il s'est mis à parler, j'ai alors reconnu le fait que c'était François qui se cachait sous ce grand habit.
-Eh mon gars, tu nous fais une chorégraphie avec tes acolytes blondes?, m'a-t-il lancé.
Ma réponse était négative et il n'y avait aucune chance de me convaincre de dire le contraire.
Néanmoins, Mathias semblait trouver cette idée géniale car il m'a embarqué ainsi que Morgane pour que l'on se mette à danser tous les trois au milieu de la piste de danse.
Je n'étais absolument pas partant mais je n'ai pas eu le choix car à peine étais-je en train de refuser que Luis était déjà parti demander de mettre une musique sur laquelle il était possible de bouger.
-Allez, ne fais pas le timide, Romuald. Tu bouges trop bien, m'a chuchoté mon meilleur ami pour me motiver.
La petite rousse m'a attrapé la main et m'a embarqué.
J'ai alors décidé de me laisser aller, quitte à avoir l'air ridicule. On ne vit qu'une fois et il faut savoir s'amuser.
Dès les premières notes musicales, nous avons commencé à nous déhancher comme si notre vie en dépendant. C'était hilarant. Plus les minutes passaient, plus la situation devenait amusante.
J'ai réussi à prendre mon pied alors qu'au début, j'étais réellement retissant et n'avais aucune envie de faire ce genre de chose.
-Oh regardez le pédé de Romuald, s'est exclamé Valérien, un abruti de première catégorie.
Mathias m'a envoyé un regard pour me convaincre de continuer et ne pas faire attention à la remarque du garçon. J'ai fait de mon mieux pour suivre son conseil mais le regard insistant de Valérien et les rires faux des autres m'ont rendu immobile.
J'avais envie de continuer à danser sans y prêter attention et j'aurais aimé y parvenir mais les choses étaient plus compliquées à faire qu'à dire.
J'ai eu le courage de rester sur la piste durant deux minutes encore avant de devenir fou et de quitter la pièce à toute vitesse.
Évidemment, j'avais l'air ridicule de courir avec les voiles de la jupe qui se soulevaient sans cesse.
Je suis allé prendre place sur un banc se trouvant dans la cours de l'école.
J'ai difficilement pris sur moi pour éviter de pleurer et de me faire passer pour un faible que je ne suis pas vraiment.
C'était plutôt compliqué à garder mes sanglots surtour lorsque j'ai vu l'un des amis de Valérien débarquer.
-Ça va, fillette?, a-t-il lancé en installant à mes côtés.
Je l'ai ignoré. J'ai dû garder mon calme et me concentrer pour ne pas me lever et lui arracher les yeux.
J'avais énormément de mal à éviter de me mettre à hurler. Ces paroles me faisaient mal, me donnaient envie de me tirer une balle dans la tête après l'avoir tué.
-Alors, les strings, c'est agréable?, m'a-t-il regardé d'une manière hautaine.
Je n'ai même pas eu le temps de lui dire de dégager qu'une voix féminine a retenti.
-Oui, ne t'inquiète pas pour ça, c'est très agréable.
Nous nous sommes tous les deux retournés avec un air ahuri et avons reluqué la jeune fille.
-Tu ne dois pas connaître les strings, toi, puceau comme tu es, Nolan, a-t-elle continué.
-Ha tu crois que je suis puceau et que l'autre homo, m'a-t-il montré du doigt, a déjà trempé le biscuit?
C'était de la provocation. Voire de la provocation pure. Tout le monde savait qu'il avait eu une relation sexuelle dès la troisième secondaire et que moi, j'étais excessivement prude mais ce n'était pas une raison pour le crier partout d'une manière si hautaine.
-Oh oui, et plus d'une fois.
J'ai été étonné des paroles de la jeune fille. Je ne voyais absolument pas où elle voulait en venir. Et pourquoi elle mentait à mon propos.
-Héloïse, tu ne vas pas réussir à me faire croire qu'il a déjà couché avec toi, était choqué le petit Nolan.
Pour simple réponse, Héloïse, qui est d'habitude très timide et avec qui je parle la plupart du temps de la longueur de mes cheveux et de celle de mes ongles est venue vers moi et m'a attrapé. Ensuite, elle m'a embrassé à pleine bouche et a posé ma main sur sa poitrine. Disons que j'étais excessivement gêné et aurais tout arrêté si ce gars ne nous regardait pas.
Nolan devait se sentir mal à l'aise devant tant d'amour, ou du moins ce qui en ressemblait et s'est donc éloignés pour rejoindre ses amis.
Héloïse s'est séparée de mon visage lorsqu'elle était certaine que nous étions seuls.
Nous nous sommes regardés dans les yeux durant vingt secondes sans parler.
-Merci, Héloïse, ai-je fini par dire.
-La prochaine fois, réplique. Ce genre de mecs n'a rien à t'apprendre, retiens ça. Et que tu sois homo, hétéro ou je ne sais quoi d'autre, tu restes Romuald et pour cela, tu te dois d'être respecté.
Elle est partie en me laissant réfléchir à propos de ce qu'elle venait de me dire.
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Ô Dieu, j'accumule tant de retard... et je m'en excuse.
J'ai décidé de nommer les chapitres par des chiffres et vais en faire 14 ou 15.
Je suis en train de faire pleins d'histoires et tout et tout.
J'en ai une nouvelle qui s'appelle: "Parle-moi, Anatole" qui est à votre disposition.
Merci!!♡
[05/11/2016_ 689 vues et #27]
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