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Le lundi suivant, en arrivant à l'école, une tension traînait dans l'atmosphère. Je ne comprenais pas la raison de cela mais n'avais pas réellement envie d'être mis au courant.
J'étais persuadé que ça avait un rapport avec la soirée du vendredi d'avant durant laquelle j'étais resté chez moi.
J'avais probablement raté quelque chose mais je préfèrais ne rien savoir, de peur de me mettre à regretter encore une fois d'avoir été malade et donc d'avoir loupé cela.
Mathias le savait donc il ne m'a rien dit. Il répétait que je serai quand même mis au courant assez rapidement.
En effet, lors du temps de midi, ça m'a paru bizarre que personne ne vienne vers nous.
Habituellement, Héloïse, Morgane, François et Luis restent avec mon meilleur ami et moi et mangent avec nous mais ce lundi-là, seul Luis s'est assis à notre table.
-Ça va, Romuald? Tu vas mieux?, s'est-il inquiété quant à mon état.
Cette question m'a fait plaisir. J'étais content qu'il fasse attention à moi, qu'encore quelqu'un semblait en avoir quelque chose à faire de moi.
J'ai bougeant la tête de gauche à droite pour faire comprendre le fait que j'étais mitigé à ce sujet.
-J'ai encore très mal à la tête et ai passé une nuit atroce mais ça va mieux, merci, ai-je sincèrement répondu.
Il a accepté ces informations en inclinant un peu la tête. C'était bizarre mais j'avais remarqué qu'il réagissait toujours de cette manière lorsque quelqu'un lui raconte une histoire ou autre. C'était donc une réaction normale venant de lui.
-J'espère que tu iras mieux d'ici le début du mois prochain pour le voyage, a ajouté Mathias alors qu'il regardait quelqu'un dans le fond du réfectoire.
J'ai affirmé ses paroles à mon tour. Je n'avais aucune envie de ne pas pouvoir partir avec mes amis en Slovénie et de rester chez moi à la place.
Nous avons mangé sans rien dire durant les dix minutes suivantes. Ce silence n'était pas semblable à un malaise mais je ne me sentais pas véritablement à mon aise pour autant. J'aurais préféré les entendre parler voitures et alcool. Même entendre Mathias parler de ma petite soeur aurait été moins lourd que ce silence interminable.
J'ai alors mangé mes tartines sans aucune faim et en ne prononçant aucun mot. C'était certainement la première fois que cette situatio arrivait véritablement et je ne le souhaitais à personne.
Puis, Héloïse a débarqué à notre table avec un sourire radieux collé aux lèvres. Elle tramait quelque chose que je n'arrivais pas du tout à deviner, peu importe la manière dont je me tiraillais les méninges. Les deux garçons, eux, avaient l'air de savoir la raison de ce sourire et de cette démarche enjouée.
Elle a pris place à ma droite et ne m'a pas quitté des yeux pendant plus de vingt secondes avant d'ouvrir la bouche.
-Alors? Tu as fait un choix?, a-t-elle lancé, sans aucune hésitation.
Mathias s'est tapé le front de sa main gauche alors que je ne comprenais rien du tout. Quelque chose avait dû se passer en mon absence et personne n'a voulu m'en mettre au courant. À moins que c'était à ce sujet que Mathias a tenté de me parler? Si c'était le cas, je regrettais ma réticence pour ne rien savoir.
-Mon choix à quel sujet?, ai-je bêtement questionné la jeune fille, pour qu'elle m'éclaire.
Elle ne m'a pas expliqué les choses aussi vite que ce que je n'avais pensé ou que ce que je n'avais espéré. Elle a foudroyé du regard les deux autres personnes assises autour de la même table que nous, honteuse d'avoir été si joyeuse.
-Alors, tu vas parler?, ai-je perdu patience.
-Désolée, je pensais qu'au moins quelqu'un te mettrait au courant, s'est défendue la brune en ne quittant nullement Mathias des yeux.
-Cocotte, ce n'est nullement à moi de faire ça, a répliqué mon meilleur ami.
À la façon dont ce dernier a répliqué, j'avais peur que ça ne dégénère. Je me suis alors mis à croiser les doigts dans mon dos, comme pour que la chance soit avec moi. C'était stupide mais j'aimais croire aux miracles dans ce genre de situations.
-Ça va, la ferme, je t'avais demandé de le faire toi-même et tu as accepté.
-Oui, ben, je me suis rendu compte que je n'aurais pas dû, a râlé mon ami. Tu devrais commencer à apprendre à porter le peu de courage que tu as à deux mains et demander par toi-même ce que tu veux.
-Je ne voulais pas avoir de problème avec..., a-t-elle surenchéri.
Cette histoire me prenait un peu trop la tête donc j'ai coupé Héloïse en plein milieu de sa phrase et leur ai demandé des explications.
La jeune fille s'est tournée vers le grand adolescent qui lui a laissé la parole.
-Romuald, je voulais juste savoir si tu comptais venir avec moi jusqu'à l'anniversaire de Morgane, a-t-elle prononcé avec difficulté.
Le seul mot que j'ai retenu de sa phrase se composait de sept lettres et étaient un prénom mixte. Morgane, voilà ce qui résonnait dans mon esprit.
-L'anniversaire de Morgane? C'est quand?, l'ai-je questionnée.
-C'était dimanche mais elle le fête vendredi qui va arriver, m'a expliqué Luis en remontant ses lunettes de vue sur son nez.
Je me félicitais discrètement d'avoir oublié de lui souhaiter et espérais qu'elle ne m'en voudra pas. Mais surtout, j'étais heureux d'être convié à sa fête d'anniversaire.
En ce qui concernait Héloïse, je ne la croyais pas. Ce n'était absolument pas ce qu'elle comptait me faire comprendre au début. Je le savais, ou du moins, je le sentais. Elle avait perdu son peu confiance et avait regardé plusieurs secondes devant elle avant de me poser la question pour l'anniversaire.
J'ai fait semblant de rien et suis rentré dans son jeu. J'avais d'autre chose à faire que de me disputer sur un sujet dont je ne connaissais aucun détail et je n'avais surtout aucune envie d'enlever la jolie rousse de mon esprit.
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Ce chapitre est plus court mais important quand même.
Je m'empresse d'écrire la suite!
[25.01.2017]
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