Quelques mois étaient passés depuis qu'elle avait pu voler en parapente avec son cousin.

La jeune fille était triste et mal dans sa peau depuis ce jour là; où elle avait posé ses des pieds sur la terre ferme. Elle se sentait de trop, mal à l'aise et en colère contre cette gravité qui la retenait emprisonnée.

Ses parents voyaient qu'elle devenait de plus en plus triste, qu'elle restait à longueur de journée couchée dans son lit à regarder une stupide fenêtre et qu'elle n'avait presque plus d'appétit. Ils étaient inquiets, alors ils décidèrent de partir quelques jours en vacances dans les montagnes pour essayer de lui remonter le moral.

*
- Armelle ma puce, prends ta valise et viens la mettre dans la voiture. On va partir. Annonça son père.

Elle se leva de son lit qu'elle n'avait pas quitté depuis presqu'un mois et prit sa valise entre ses mains. La jeune fille se dirigea jusqu'à la voiture et déposa son bagage dans le coffre avant d'aller s'assoir -tel un robot- sur la banquette arrière.

- On peux y aller, tout le monde est prêt. Dit sa mère d'une voix douce.

Le père de la fille prit place sur le siège du conducteur, il alluma le moteur et démarra.

Après quelques minutes, la sonnerie d'un téléphone retentit. La mère le prit et l'apporta prêt de son oreille. Elle parla pendant une trentaine de secondes avant de raccrocher.

- C'était qui ? Demanda le père.

- C'était Julien, il voulait savoir si nous étions déjà sur la route. Répondît la mère.

À l'entente du prénom de son cousin, le cœur d'Armelle se resserra. Comme à chaque fois, ça lui rappela les magnifiques moments qu'elle avait passé en sa présence. Elle eut un sourire nostalgique avant de laisser apparaître des larmes au bord de ses yeux; prêtes à couler à tout moment.

Elle se concentra sur le paysage qui défilait à travers la fenêtre et finit par s'endormir bercée par des souvenirs heureux mais à la fois de douloureux.

-Ellipse de quelques heures-

- Ma chérie, réveille toi. On est arrivés. Murmura sa mère au creux de son oreille.

Elle se réveilla et sortit de la voiture en baillant. Elle s'étira et regarda autour d'elle. Il y avait d'énormes montagnes, les unes plus belles que les autres.

- Armelle. Cria soudainement une personne.

Elle se retourna et vit son cousin. Il était souriant. Le voir dans cet état de joie la fit automatiquement sourire. Il se jeta sur elle et la prit dans ses bras.

- Viens avec moi, j'ai une surprise. Dit-il excité.

Il lui mit un bandeau autour de ses yeux pour qu'elle ne puisse plus voir avant de la tirer par le bras. Enthousiaste, elle se laissa tirer.

- C'est bon tu peux l'enlever. Dit Julien.

Elle enleva le bandeau et regarda ce qui se trouvait face à elle. C'était un deltaplane.

À la vue de cet appareil volant, une joie intense traversa le cœur d'Armelle. Elle allait pouvoir voler.

Après quelques secondes d'émerveillement, une pointe de tristesse fut visible sur son visage. Elle pensait déjà à l'atterrissage.

- Qu'est ce qu'il y a, tu n'es pas contente ? Demanda Julien qui avait vu

- Si si, je suis même plus que contente. Mentît-elle en feignant un grand sourire.

Il lui sourit en retour peu convaincu par ces paroles, mais il ne décida de ne rien ajouter.

*
Après avoir finit de préparer le matériel et revu les nombreuses manipulations et règles à respecter, il prit la parole :

- Amuse-toi. Dit-il d'une voix sincère.

Elle hocha la tête. Attachés au deltaplane, ils décolèrent et s'envolèrent.

Au départ, la jeune fille se sentait toujours malheureuse par rapport à ce qu'elle allait ressentir en touchant la terre ferme. Ce fut seulement après quelques temps, qu'elle décida de profiter au lieu de se lamenter. Après tout, elle volait et c'était mieux que toutes les autres fois. Les ailes du deltaplane étaient comme les ailes d'un oiseau et son corps était allongé avec sa tête au vent. Comme si pour une fois; c'était elle l'oiseau.

Elle se sentait revivre dans les airs.
La sensation d'avoir les pieds dans le vide et des ailes sur son corps la comblait. Elle était autant épanouie que rayonnante. Elle respirait le bonheur à pleins poumons.