Le vol en deltaplane finit, Julien et Armelle venaient tout juste de rentrer à la résidence qu'avait prit ses parents pour la période des vacances.

Aussitôt arrivés, elle s'enferma dans une pièce qui était vide prétendant qu'elle était exténuée. Elle s'assit sur le premier canapé qu'elle vit et ferma les yeux. C'était trop d'émotions en trop peu de temps. Trop de joie, trop de tristesse.

Les yeux fermés, elle pensa. À tout et à rien, à comment elle se sentait et pourquoi elle était autant attirée par le ciel. Après de longues et dures réflexions, elle finit par s'endormir les larmes perlant sur ses douces joues.

Quelques heures plus tard, quelqu'un toqua à la porte.

- C'est Julien, tu viens faire un tour avec moi ? Demanda-t-il.

Ayant le sommeil léger, elle se réveilla rapidement et se leva du canapé sur lequel elle était pour finalement se diriger vers la porte. Elle ouvrit celle-ci et répondît :

- Bien sûr, avec plaisir.

- Super, enfile toi un pull. Il fait frais dehors. Dit-il en souriant légèrement.

Elle regarda autour d'elle et remarqua qu'il faisait bientôt nuit. Elle sortit de la chambre et chercha sa valise. Une fois trouvée, elle prit le premier pull qu'elle vit et l'enfila.

- On peut y aller ? Demanda Julien pressé.

- Oui, c'est bon mais on va où ?

- Ah ça, tu verras.

Elle le regarda peu confiante, mais le suivit tout même; curieuse malgré tout.

Il marchèrent quelques minutes jusqu'à atteindre un sentier qui menait à des marches. Il montèrent rapidement les marches et arrivèrent en haut du sentier.

- Alors ? Demanda Julien.

Elle ne répondît pas et profita du spectacle qui s'offrait à elle. C'était un splendide coucher de soleil. Teinté de rose, orange et jaune.Elle n'avait rien vu de plus beau. Elle sourit émerveillée mais laissa tout même une larme couler.

- Qu'est ce qu'il se passe Armelle ? Demanda Julien en voyant la larme dévaler sa joue.

- Rien, c'est juste beau. Mentît-elle.

- Ce n'est pas pour ça que tu pleures. Tu peux m'en parler tu sais.

- Tu as raison ce n'est pas exactement pour ça.

- Alors c'est pour quoi ?

- Tu vois, le ciel est tellement beau. Trop beau. Je veux être à ses côtés, voler sans jamais m'arrêter. Mais je ne peux pas, la seule chose que je veux m'est interdite et ça me fait mal. Je hais cette gravité qui me retient prisonnière.

- Le deltaplane et le parapente ne t'ont pas fait sentir mieux ?

- Si si, c'était merveilleux; mais l'atterrissage était vraiment horrible.

- Comment ça ?

- Dès que je posais mes pieds à terre, mon cœur se serrait. Il me torturait, m'envoyait des signes comme pour me dire qu'il voulait que je retournes là haut; dans les airs.

- Armelle, je te comprends. Je suis aussi passé par là, crois moi. Mais il faut te concentrer sur le positif, sur tout ce que tu as et non ce que tu ne peux avoir. Tu vas voir, ça va passer.

- Tu as peut être raison.

Julien se rapprocha de sa cousine et la serra fort dans ses bras pour lui montrer qu'il était présent et qu'elle allait s'en sortir.

Quelques secondes plus tard, il reprit d'une voix douce :

- On fait un feu de camp, tu veux venir ou tu veux être laissée tranquille ?

Elle ne savait pas si il voulait réellement y aller, mais voulant suivre le conseil de Julien; elle lui répondît qu'elle venait.

Il sourit et alluma une lampe torche qu'il avait sortit de sa poche car le soleil venait de se coucher et il faisait noir à présent.

Aidés par la lampe torche, ils descendirent les marches et arrivèrent devant un grand feu. Quelques personnes étaient assises sur des troncs d'arbres en cercle au tour de ce feu. Julien et Armelle s'y assirent à leur tour.

- Des chamallow ? Proposa amicalement un vieil homme.

Le cousin de la jeune fille en prit plusieurs et les enfourcha sur un baton métallique avant de les mettre sur le feu -pour qu'ils grillent-. Celui-ci commença une conversation avec le vieil homme, tout en faisant attention à ne pas brûler ses guimauves.

*

C'était sous cette belle soirée d'été, entre les rires, chants et danses; qu'il y avait Armelle un peu à part. Elle regardait les étoiles, admirative. La lumière de la lune était puissante ce soir-là. Et son regard finit par atterrir sur un grand rocher, qui l'intrigua énormément. Curieuse, elle se promis de s'y rendre le lendemain.