Message cellulaire


J'ai passé toute la journée avec Brook hier. Après avoir fini de prendre notre petit-déjeuner dans ce café en bas de chez elle,nous nous sommes promenés dans le cœur de la ville. La balade m'a vraiment changé les esprits et m'a fait oublié l'espace de quelques heures mes petits soucis bien futiles de la veille. J'adore vraiment la vieille ville, ces pierres anciennes et ces bâtiments d'un autre âge m'apaisent, ils dégagent quelque chose de très rassurant je trouve. Les ruelles pavées menant à l'imposante cathédrale semblent nous plonger dans une époque lointaine jusqu'à ce que le parvis de la vieille Dame s'étale devant nous, envahit par les nombreux touristes armés de leur appareils-photo, figeant pour toujours l'immense bâtisse qui depuis le temps en a vu passer des badauds. Nous nous sommes ensuite dirigées vers la grande rue commerçante et fait du lèche-vitrine avant de retourner chez elle. Mon père a fini par venir me chercher en fin d'après-midi et j'étais contente de rentrer à la maison. Un peu de repos et de flemmardise me feraient le plus grand bien ! Le soir dans mon lit, j'ai repensé un peu à cette fête et à Isaïah et j'en suis arrivée à la conclusion que je me faisais beaucoup de nœuds au cerveau pour quelqu'un que j'ai vu pendant 5 minutes et que je ne reverrai probablement jamais de ma vie ! C'est finalement apaisée et débarrassée de ce problème que je m'endormais complètement crevée.


Un rayon de soleil me réveil doucement. J'ouvre lentement les yeux et je jette un coup d'œil rapide au réveil. Il est 10 heure. L'air est agréable, pas trop étouffant, la journée s'annonce idyllique. Je me lève pour aller ouvrir le volet de la grande fenêtre déjà ouverte pour rafraîchir les chaudes nuits de juillet. Je retourne sur mon lit pour regarder les notifications éventuelles de mon portable, petit rituel du réveil devenu incontournable. Les notifications concernant les réseaux sociaux et les actualités défilent mais je les zappe rapidement. Je les regarderai plus tard si j'y pense. Au bout d'un moment je m'aperçois que j'ai un message non lu, je décide donc de l'ouvrir. Tiens, un numéro que je ne connais pas... Je commence à lire et je ne sais quoi penser de ce que je suis en train de lire :


«Bonjour Esther. Tu ne te souviens peut-être plus de moi mais nous nous sommes vu à la fête d'Alice il y a deux jours, nous avons même danser un peu ensemble ! Je voudrai m'excuser pour mon «comportement», ce n'est pas dans mes habitudes tu sais... C'est pourquoi j'aimerai savoir si tu peux prendre un verre quelque part dans la journée ou à un autre moment, avec moi ? Je tiens vraiment à m'excuser, j'ai appris que tu avais été blessée par cet abandon un peu soudain de ma part... Bref, répond à ce message si tu veux pour caler une heure sinon tant pis, je comprendrai ! Isaïah.»


Isaïah...Je suis ce qu'on peut dire circonspecte. Comment a-t-il eu mon numéro déjà ? Attendez une minute que je réfléchisse... Oh mais oui, ça me paraît évident. La seule personne à qui j'en ai parlé n'est autre que Brook, ça ne peut être qu'elle ! Elle est sans doute repartie de la fête en ayant le numéro de Faust (d'ailleurs je ne lui ai même pas demandé comment ça s'était passé pour elle, bien que de ce que j'ai vu cela semble plutôt bien parti pour elle...) et soucieuse qu'elle est de mes petits problèmes elle a sûrement demandé à Faust d'envoyer un message à son ami «Ushuaïa ou Aïcha». Et comme elle prend ça trop à cœur elle a encore exagéré les choses. Enfin bon, c'est Brook, elle est comme ça,personne n'y peut rien. N'empêche que je ne sais pas quoi faire... Dois-je accepter ou l'ignorer ? Après tout, je ne le connais même pas ! Après avoir longtemps tergiversé je décide tout de même de lui répondre :


«Bonjour Isaïah. Ton invitation m'étonne un peu, voir même beaucoup je ne te le cache pas. Comme je ne n'ai rien à faire de toute façon, pourquoi ne pas sortir un peu par cette belle journée et c'est donc avec plaisir que j'accepte d'aller boire un verre avec toi. Je propose que l'on se rejoigne au bar «Le Casanova» à 16 heure cet après-midi. Esther.»


Sitôt le message envoyé je regrette déjà mon geste et je m'en veux. Depuis quand j'accepte les invitations des inconnus moi ? Alors d'accord, ok, concrètement Isaïah n'est pas un inconnu à mes yeux mais on ne peut pas non plus admettre que je le connaisse réellement ! Bon tant pis, il vient de me renvoyer un message de confirmation. Il sera devant le Casanova à 16 heure. Je n'arrive pas à déterminée si sa réponse m'enchante ou non. Je suis à la fois contente, je vais pouvoir sortir un peu, ce qui me fera le plus grand bien, mais aussi je suis terriblement paniquée à l'idée de devoir aller à un rendez-vous avec un garçon. Qu'allons-nous bien pouvoir nous dire après avoir éclairci les évènements de l'avant-veille ? Il va me trouver bien ennuyeuse le pauvre garçon, je n'excelle pas dans l'art de fabriquer des conversations,enfin pas sur les sujets qui m'intéressent profondément, la plupart du temps les gens n'écoutent pas vraiment ce que je peux leur dire... Et quand bien même on m'écouterai, la vrai raison est que je n'ai absolument pas l'habitude de sortir comme ça seule pour aller «boire un verre» avec quelqu'un sauf s'il s'agit de Brook ou de quelques autres amis de longue date.

Je finis par sortir de mon antre et descend, attirée par les odeurs du manger sur le feu. Ma mère et mon père sont aux fourneaux, occupés à préparer le dîner du midi.


- Bonjour ! Ça sent rudement bon dis donc !


- Ah enfin ! C'est pas trop tôt !


- Oui ba désolé hein, j'étais crevée...


- C'est ça quand on sort faire la fête ! Dit ma mère, un clin d'œil en direction de mon père.


Je me dirige vers le frigo et sors la bouteille de jus de citron, ma lubie du matin en ce moment. Je prends un verre dans le placard et me sers un généreux verre du breuvage.


- Huuum... fais-je en goûtant l'amertume de l'agrume. Qu'est-ce que c'est bon !


- Je ne saurai jamais comment tu fais pour t'avaler ça aussi facilement, surtout à la fraîche comme ça le matin, lance mon père sidéré.


- Écoute, il y a des choses qui ne s'explique pas papa ! Ris-je. Et mon amour du citron en fait partie.


- Esther, mets la table s'il te plait, le dîner ne va pas tarder à être prêt, me demande ma mère, toujours affairée à tourner la mixture dans la casserole.


Je m'exécute et j'appelle ensuite mon frère pour qu'il descende de sa chambre lui aussi. 10 minutes après tout le monde est réuni dans la cuisine autour de la table, même le chien est à sa place à côté de ma mère, guettant le moindre bout de nourriture qu'on voudrait bien lui donner. Nous discutons de tout et de n'importe quoi jusqu'à ce que je leur demande la permission de sortir :


- Dîtes, j'ai été invitée à boire un verre au Casa ce soir vers 16 heure. Est-ce que vous m'autorisez à y aller ?


- Est-ce que l'on peut savoir qui est la pauvre âme qui n'a pas encore vu ton côté obscure ? Demande mon père en rigolant.


- Brook est invitée aussi ? Interroge ma mère.


- Euh, non, enfin si, elle est invitée mais je ne sais pas encore si elle a confirmé qu'elle venait, il faut que je lui redemande, mentis-je. Et la pauvre âme comme tu dis papa, est quelqu'un que Brook et moi avons rencontré lundi soir à la fête d'Alice. On a sympathisé et voilà, on aimerait se revoir !


- Mouais... Ça sent le plan foireux ça ! Dit mon père en plissant des yeux. T'es sûr de toi là ?


- Non mais honnêtement, pourquoi je te mentirai ? On va seulement discuter autour d'un verre et je rentrerai à la maison après ! Et puis c'est au Casa, c'est pas loin quoi !


- Bon d'accord, acquiesce ma mère. On dit oui parce que c'est les vacances et que tu as le droit d'en profiter un peu mais ne rentre pas trop tard non plus. Et préviens nous s'il y a quoi que se soit qui change au programme !


- Évidemment maman, comme d'habitude, tu sais bien que je suis réglo là-dessus.


- Et c'est bien pour ça qu'on te fait confiance ! admit mon père.


- Merci vous être les meilleurs parents du monde !


- Ouais ouais, t'en fais pas va, on saura te le rappeler hein !


Le repas se termine dans la bonne humeur et une fois les assiettes et les couverts mis dans le lave-vaisselle nous nous installons tous dans le salon pour regarder les informations. Une fois le générique du JT défilant à l'écran, je décide de remonter un peu dans ma chambre. Je ne sais pas trop quoi faire : entre allumer l'ordinateur et prendre ma guitare, mon cœur balance. Je décide de prendre cette dernière et après l'avoir accordé un peu je commence à jouer. Les accords s'enchaînent et le rythme m'entraine. Mes doigts me font de plus en plus mal au fur et à mesure que je joue mais je m'en moque, c'est le métier qui rentre comme on dit. Nirvana, The Cure, Téléphone, The Beatles, je les passe tous en revue et les vibrations de la caisse se répercute en moi, la musique vibrant littéralement dans mon corps. Mon frère ne tarde pas à pousser la porte de ma chambre pour venir m'écouter. Il aime ces moments là et souvent m'accompagne à la voix dans le rôle des chœurs. Lui aussi est un peu musicien. Il apprend la batterie et aime me montrer ce qu'il a appris et m'apprends par la même occasion quelques techniques. On ne peut pas le nier, la musique a ce pouvoir de rapprocher les gens et d'apaiser les tensions, surtout celles qui peuvent exister entre frère et sœur ! Je pense quand même à jeter un coup d'œil à mon réveil : 15 heure. Parfait j'ai joué plus d'1h30 et je n'ai, comme d'habitude pas vu le temps passé. Je me décide enfin à laisser ma guitare se reposer un peu, ainsi que mes pauvres doigts endolories et commencer à me préparer. Car dans 1 heure j'ai rendez-vous avec le destin.

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