Chapitre 39

« Ce mec est canon ! s'exclama-t-elle.

-Ouais, bof.

-T'es pas sérieuse !? T'as vu ses muscles ? Et ses yeux mon Dieu ! »

Je les avais remarqué bien avant elle, mais cela elle ne pouvait pas le savoir.

« Il sent terriblement bon. »

J'étais complètement d'accord avec cette partie.

« Je n'ai pas fait attention, mentis-je.

-De toutes les façons toi tu t'en fous, t'as Jonathan. Il te faut aucun effet... mais moi et mon célibat, dit-elle rêveuse. »

Si seulement elle savait ce que je ressentais actuellement, si elle avait une idée de l'effet qu'il me faisait, elle m'en voudrait à mort de faire sa à son frère. Pourquoi ma vie devait-elle être toujours aussi compliqué ?

« On va à une fête ce soir ! Vient faut qu'on te trouve quelque à mettre !

-Je n'en ai pas très envie Eli.

-Tu n'as pas le choix ! »

Elle me tira vers mon armoire et commença à fouiller à l'intérieure. Elle en sortit une robe noir, ni trop courte, ni trop longue, que je n'avais jamais porté. Elisa me l'avait acheté pour mon anniversaire, et depuis elle cherchait à tout prix à me la faire porter. J'acceptai pour lui faire plaisir. Elle m'annonça que l'on partait dans une heure environ, alors je me précipitai rapidement dans la douche. Une quinzaine de minutes plus tard j'avais terminé et enfilai la robe. Je me maquillai rapidement et choisis un rouge à lèvre tirant sur le bordeaux. Je laissai mes cheveux ondulés comme ils étaient, n'ayant pas la patience d'en faire quelque chose, enfilai des talons de la même couleur de la robe et me levai prête en même temps qu'Eli criait mon nom depuis le hall d'entrée. J'envoyai un message à Johnson pour le prévenir et lui demandai de me rejoindre s'il avait le temps. Il me promit d'essayer, mais déclara qu'il arriverait peut être un peu tard. Je sortis de la chambre rapidement et les rejoins. Jonathan siffla mon arrivée et je lui souris me dirigeant immédiatement vers lui sans me soucier du regard pesant d'Alex sur moi. Ne le laisse pas t'atteindre. Ne te déstabilise pas. J'essayais à tout prix de me convaincre de ceci mais c'était impossible. J'avais l'impression de flancher sur ses yeux.

« Tu es magnifique. »

Je l'embrassai pour le remercier, même si je n'étais absolument pas convaincu par ce que je faisais.

« Regarde-moi cette bombe Aiden ! Elle est pas magnifique ?

-Je dois avouer que ta copine est un canon. »

Il fallait absolument que je contrôle les battements de mon cœur, dans le cas contraire je risquais de m'évanouir.

Nous descendîmes tous ensemble mais Alex reste quelques minutes dans le couloir, expliquant qu'il avait un coup de fil a passé. Je me rendis compte devant la voiture que j'avais oublié mon portable à la maison et dit à Jonathan que j'arrivais tout de suite et rentrai à nouveau dans l'immeuble afin de remonter le chercher. En ouvrant la porte, je ne pus m'empêcher de m'arrêter quelques secondes et de tendre l'oreille afin d'essayer d'entendre ce qu'Alex disait.

« Ils t'ont cru ? Ils ont arrêtés de me chercher ? »

« Dieu merci. J'espère qu'ils ne le découvriront pas. »

« Merci mec, tu me sauves. »

Lorsque je compris qu'il avait raccroché, je me remis à marcher en direction de l'ascenseur pour ne pas qu'il se doute que je l'écoutais. Qui devait arrêter de le chercher ? Qu'est-ce qu'ils ne devaient pas découvrir ? Je commençais sérieusement à me demander dans quoi Alex s'était fourré durant ces cinq ans. Il avait beau m'avoir fait souffrir, je ne supportais pas de savoir que quelqu'un lui voulait du mal.

À peine l'ascenseur c'était ouvert que quelqu'un me poussa à l'intérieur et appuya non seulement sur le bouton de fermeture de l'ascenseur mais également sur celui d'arrêt. Alex me poussa contre la paroi de celui-ci et plaça ses mains autour de mon visage.

« Je vais commencer à croire que tu veux me rendre jaloux.

-Absolument pas. Qu'est-ce que tu veux encore ?

-Rien. J'avais juste envie de t'avoir pour moi tout seul. »

Cette fois-ci, je sentis mon cœur faire un tour sur lui-même et des millions de papillons de mettre à voler dans mon estomac. Calme toi Madison. Ne le laisse pas faire.

« Je te fais toujours autant d'effet à ce que je vois.

-Non, murmurai-je.

-Prouve-le. Regarde moi dans les yeux et dit moi que ton cœur ne bat pas comme un dingue dans ta poitrine, que tu ne te sens pas complètement prise de vertige, que tu ne frissonne pas à la simple idée de m'avoir prêt de toi. »

Je n'eus pas le temps de répondre que mon téléphone sonna et nous sortit tous les deux de notre bulle. Jonathan.

« Où vous êtes passés tous les deux !

-Euh... je commençai à paniquer ne sachant pas quoi répondre.

-Elle trouve pas son téléphone. On le chercher et on arrive, répondit Alex à ma place.

-Ok. À tout de suite. »

Alex redémarra l'ascenseur et nous sortîmes à notre étage. Je récupérai mon téléphone et nous redescendîmes, n'échangeant plus aucun mot durant tout le trajet jusqu'à la fête.

***

Cela faisait maintenant deux heures que j'étais assise seule sur la pelouse devant la maison dans laquelle était organisé la fête. Je n'avais jamais aimé les fêtes, et celle-ci me rappelait beaucoup trop de souvenirs. La nuit des brownies me hantait. J'avais l'impression d'être exactement dans le même état que la dernière fois, laissé de côté par ma meilleure amie qui avait insisté pour que je vienne, par mon petit ami qui dansait quelque part avec tous les autres et par Alex qui était sûrement en train de draguer je-ne-sais-qui.
J'étais absolument hors de moi, je m'en voulais à mort pour la simple et bonne raison que je ne pensais pas au fait que Jonathan pourrait être en train de danser avec une fille mais plutôt au fait que je ne supportais pas l'idée qu'Alex soit là-bas avec l'une d'elle. J'étais vraiment pathétique, comme toujours et je ne pouvais pas l'empêcher.

Jonathan. Je l'avais rencontré il y a un peu plus de deux ans maintenant à la bibliothèque de l'université. Entre nous ça avait été immédiat, on s'entendait bien, on riait à chaque fois que l'on se voyait. J'étais bien avec lui, je me sentais bien, je ne pensais presque plus à lui.

J'arrivais à dans les environs de seize heure. Il était toujours là, assis seul sur un banc avec son ordinateur à y faire je ne sais quoi. Tous les jours il était là, tous les jours il faisait la même chose et maintenant tous les jours je le cherchais du regard. En me voyant entrer, il me sourit comme toujours, je lui rendis à mon tour ce sourire et empoignait un livre au hasard pour me mettre à lire. Au bout de quelques minutes, je remarquai que quelqu'un s'était assis en face de moi.

« Salut, dit-il.

-Salut. »

C'était tout ce que j'avais trouvé à lui répondre et cela sembla l'amuser.

« J'avais envie de te sourire d'un peu plus près. Tu ne m'en veux pas d'avoir briser la boucle.

-Absolument pas, répondis-je en lui souriant.

-Je m'appelle Jonathan.

-Moi c'est Madison.

-C'est joli, répondit-il. Tu aimerais venir prendre un café avec moi un de ces jours ?

-Bien sûr ! Pourquoi pas ? »

Je lui avais répondu au pif, j'avais laissé mon coeur parler à ma place. Je n'avais plus envie de rester à la maison tous les soirs après l'université. J'avais envie de sortir, de m'éclater comme toute les filles de mon âge. Et il avait été ma solution.

Nous avions pris ce café, puis encore un autre jusqu'à ce que nos sorties se transforment en quelque chose de plus intense. J'avais rencontré sa sœur, qui était devenu ma meilleure amie. Je savais très bien qu'il n'était pas Alex. Je savais très bien qu'il ne le remplacerait pas dans mon cœur mais je devais tenter le coup. Cela fonctionnerait ou pas, je n'en savais rien mais j'avais essayé à tout prix de l'aimer. Aujourd'hui je l'aimais, de cela j'étais persuadé. De l'aimer autant que j'avais aimé Alex, que j'aimais Alex, je savais que c'était impossible.

J'entendis un bruit sourd derrière moi et sursautai. On aurait dit que quelqu'un venait de tomber. Je me levai et commençai à chercher à petit pas ce qui aurait pu causer ce bruit, puis finis par apercevoir une forme sur le sol -qui ressemblait énormément à un corp humain.

« Alex ?! m'exclamai-je en me précipitant vers lui.

-Je vais bien, répondit-il en levant son pouce en l'air. »

Je marchai rapidement vers lui et essayai de l'aider à se relever mais il me tira vers lui et je tombai de tout mon poids sur son torse.

« Tu pus l'alcool Alex.

-J'ai peut être un peu abusé sur la vodka.

-Un peu ? »

Il se mit à rire, moi je ne trouvai ça absolument pas drôle. De plus, je ne pouvais pas bouger étant donné que Alex bloquait mes jambes autour de lui à l'aide de ses bras. Il avait encore plus de force que je ne le pensais.

« Tu es joli.

-Merci Alex. Maintenant laisse-moi bouger.

-Je ne veux pas que tu partes. J'ai pas envie d'être loin de toi.

-C'est toi qui m'as que je devais passer à autre chose, souviens toi.

-C'est vrai. Mais c'est pour te protéger tu sais ? Tout ce que j'ai fait c'était pour te protéger, balbutia-t-il d'une voix pâteuse.

-Me protéger ? »

Il n'eut pas l'air de comprendre ce quoi je parlais, à croire qu'il avait déjà oublié ce qu'il venait de dire.

« J'avais pas prévu que tu sois avec lui. Je déteste que tu sois avec lui, dit-il en criant presque.

-Je ne serais pas avec lui si tu étais resté.

-Tu ne serais pas avec moi non plus si tu savais, me corrigea-t-il. Il faudrait peut être que j'arrête de parler, dit-il comme pour lui même. J'en dis beaucoup trop.

-Non continues, essayai-je de l'inciter.

-Tu as eu tes secrets toi aussi. Maintenant c'est mon tour. C'est drôle hein ! C'est comme un jeu. »

Non c'était loin d'être drôle. Je voulais savoir ce qu'il me cachait, je voulais connaître son secret. C'était sûrement égoïste de ma part de vouloir à tout prix savoir vu le temps que j'la vais mis à lui dire la vérité. J'avais l'intime conviction qu'il avait changé de comportement pour m'éloigner de lui. Ou peut-être que c'était ce dont j'essayais de me convaincre, peut-être que j'étais l'idiote dans l'histoire.

« Le lycée me manque tu sais. Tout était tellement facile. On croyait avoir de tellement graves problèmes alors qu'on était si loin de la réalité. J'ai envie d'y retourner.

-Moi aussi ça me manque tu sais. »

Je laissai couler une larme contre ma volonté sur ma joue. Alex l'essuya, comme il avait essuyer toutes mes larmes autrefois.

« Ne pleure pas. J'aime pas quand tu pleures. Je veux que tu sois heureuse.

-Je ne peux pas être heureuse sans toi, lui murmurai-je. »

Je ne savais pas pourquoi j'avais dit ça. Parce que c'était la vérité ? Parce que j'étais certaine qu'il ne s'en rappèlerait pas demain ? Toutefois cela me fit un bien fou au cœur, en particulier lorsqu'il me serra contre lui et que je crus sentir mon cœur se remettre en marche pour la première fois depuis cinq ans.

Demain tout cela ne sera plus qu'un souvenir, un rêve éveillé. Demain tout redeviendra comme ces trois derniers jours, il m'ignorera et je ferai de même. Il se jouera au mauvais et je lui en voudrais.

Johnson avait raison. Les gens changeaient, Alex avait changé mais je savais que mon Alex était toujours là, dans son cœur et qu'il le cachait. Je le savais car dans le mien il demeurait.

« C'est une blague ? »

En parlant du loup.

***

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Plein de love❤️

*à samediii

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